III.2. Une pêche artisanale.
Contrairement aux autres activités, la pêche est
une activité mixte qui engage les hommes et les femmes. Les
pêcheurs sont en même temps agriculteurs et chasseurs. La
pêche se fait dans les rivières de la zone. On y rencontre une
multitude d'espèces de poissons et d'espèces aquatiques : les
carpes, les tilapias, les silures, crevettes, crabes, huîtres, moules.
Les produits de cette pêche sont destinés à
l'autoconsommation et parfois à la vente. Elle est pratiquée en
toute saison, mais surtout au début de saison sèche. En
période de saison sèche, lorsque les cours d'eau sont en
décrue et en étiage, la pêche à barrages (à
l'écope et à la nasse) est très pratiquée par les
femmes et les jeunes. Cette pêche est très
développée pendant la première moitié
(décembre-janvier) de la grande saison sèche. C'est la
période traditionnelle de pèche dans les marigots. Certains
chasseurs changent d'activité et se tournent vers la pêche
à cette période parce qu'elle est plus rentable. Cette
activité est beaucoup plus secondaire. Elle reste rudimentaire.
Le poisson joue un rôle important dans l'alimentation
des populations locales. Il représente également une importante
source de revenus pour les pêcheurs. Mais contrairement à la
chasse, la pêche villageoise est peu développée. Il ressort
de notre enquête de terrain que la majorité de ceux qui font la
pêche ont une autre activité qui constitue leur activité
principale. Sur 140 personnes enquêtées, 7 personnes soit 5% ont
comme activité principale la pêche ; tandis que 17 personnes soit
12 % l'ont comme activité secondaire. Les pêcheurs sont plus
nombreux dans les localités de la région où il y a de
grands cours d'eau: Zoulabot 2, Nkondong 1, Ngoyla et ses environs. La distance
entre les villages et les cours d'eau oscille entre 0 et 40 km avec une
distance moyenne de 17 km. Les pêcheurs aménagent et entretiennent
des campements de pêche le long des cours d'eau et les occupent lors des
campagnes de pêche. Ces campements leur permettent d'étendre la
zone de chasse, de diversifier l'alimentation et d'apporter aussi des revenus
complémentaires aux femmes. Dans la zone, n'importe qui peut
pêcher s'il a le nécessaire pour le faire.
Les produits de la pêche sont vendus soit à
l'état frais soit fumé. La capture et le fumage du poisson sont
assurés dans les campements de pêche par les hommes. La
commercialisation se fait dans le village par les femmes et les enfants. Le
poisson frais se vend généralement sur place car il n'y a pas de
moyen pour conserver. Pour le poisson sec, la commercialisation peut atteindre
les grands centres (Lomié, Sangmélima, Ebolowa, Abong-
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bang...). Le poisson frais est vendu en tas. Le prix du tas
varie de 200 F à 1000 FCFA. Au retour de la pêche, les
pêcheurs font des tas et les populations viennent acheter (cf. photo
ci-dessus). Très souvent, les enfants sillonnent le quartier avec ce
poisson pour vendre.
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B
A
C
D
Source : Cliché Tatuebu, Décembre 2011
Photo N°7: Un pêcheur avec du poisson
à vendre. Ce pécheur (A) tient dans ses mains des
tas de poissons de 400 F (B) de 200 F (C) et de 800 F (D) dans sa
maison.
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