VII OBJECTIFS DE L'ETUDE
A- Objectif principal
Établir le niveau/degré de
compatibilité-incompatibilité entre les activités des
populations dans l'interzone Dja-Parc de Nki et les objectifs de
conservation.
B- Objectifs spécifiques
De façon plus spécifique il sera question pour nous
de :
? Relever les facteurs naturels et socio-économiques qui
favorisent le développement des activités dans l'interzone.
? Caractériser les moyens d'existence des populations.
? Analyser les différentes techniques avec lesquelles sont
menées ces activités. ? Mettre en perspective les
activités menées et les stratégies de conservation.
VIII LES HYPOTHESES DE L'ETUDE
A- Hypothèse principale
Les activités menées dans l'interzone sont
compatibles pour l'heure avec les objectifs de conservation étant
donné que les densités humaines sont faibles.
B- Hypothèses spécifiques
- Le milieu naturel et les composantes socio-économiques
actuels sont à l'origine de la richesse de cette zone dont la
valorisation dépend des perspectives des acteurs en cause. - La chasse
sous toutes ses formes y est prédominante et constitue la principale
source de revenus.
- Les différentes activités sont
développées avec des outils rudimentaires et des techniques
traditionnelles qui réduisent la pression sur la forêt.
- L'accroissement démographique et la création de
nouvelles infrastructures stimulent une dynamique qui à long terme
pourrait être néfaste pour la conservation.
IX METHODOLOGIE
Pour atteindre nos objectifs, notre méthodologie s'est
articulée autour de deux principaux axes d'investigation : la collecte
et le traitement des données.
26
1- Collecte des données
Plusieurs types de données ont été
collectés pour la présente étude. Elles peuvent être
classées en deux types : les données de sources primaires et
celles de sources secondaires.
a) Les sources secondaires
Il s'agit de la recherche documentaire. Cette phase s'est
déroulée à travers l'exploitation des documents portant
sur la question traitée. A ce titre, les investigations ont
été conduites dans les bibliothèques et organismes de
recherches à l'instar de la faculté des arts lettres et sciences
humaines de l'université de Yaoundé I , du département de
géographie, du CEW , de l'INC, de l'UICN/CARPE, du WWF, les
délégations départementales du MINFOF et du MINEPAT du
département du Dja et Lobo et des sites web. Il s'agit aussi bien des
données cartographiques que textuelles. Les travaux ont consisté
à dégager de ces documents des informations nous permettant de
peaufiner notre cadre conceptuel et théorique, de délimiter notre
zone d'étude, de mieux l'appréhender, et surtout de ressortir des
cartes de synthèses en rapport avec le phénomène
étudié.
b) Les sources primaires.
Les sources primaires ont été collectées
sur le terrain proprement dit.
i- Les outils
Les instruments que nous avons utilisés dans le cadre
de cette recherche sont des questionnaires, un appareil photo numérique,
un bloc notes, des guides d'entretien, une grille d'observation des champs et
un traducteur0.
.
- Les questionnaires nous ont permis de collecter des
informations individuelles, en l'occurrence celles des ménages, des
individus qui exercent des activités intrinsèquement liées
à la forêt ou dans l'interzone. Ils ont été
administrés aux chefs de ménages et aussi certaines personnes qui
ne sont pas des chefs de ménage, mais qui habitent la zone
d'étude. Ces questionnaires comportaient des éléments
susceptibles de nous fournir des informations sur les principales
activités des populations de l'interzone. Nous avions effectué
notre enquête d'Août à septembre 2011 et en décembre
de la même année. Ces périodes ont été
retenues pour la simple raison que pour étudier les différents
moyens d'existence des populations de notre zone, il fallait enquêter
durant deux saisons (saison sèche et saison de pluie) pour bien analyser
les différentes activités.
- Les entretiens ont été faits avec les
autorités locales (chef de village, sous préfets, agents
municipaux) et avec les responsables des institutions et structures locales
intervenant
27
dans la gestion des ressources naturelles. Ces personnes
ressources nous ont donné des informations complémentaires,
notamment sur les activités des populations, sur leur rôle sur la
dynamique de conservation de la zone et sur les potentialités de la
zone. Pour ce qui est de la méthode utilisée pour ces entretiens,
nous avons opté pour un entretien libre guidé par des questions
en nombre restreint où le chercheur que nous sommes intervenait juste
pour les poser et réorienter l'interviewé en cas de
nécessité.
- Des observations directes ont été faites
à partir d'une grille d'observation préalablement établie
et cela nous a permis d'avoir de plus amples informations sur les
caractéristiques de certaines activités dans l'interzone. Elles
nous ont permis de compléter les données obtenues au moyen des
autres instruments cités plus haut.
ii) La taille et le choix de l'échantillon
d'enquête.
Compte tenu de la diversité des acteurs intervenant
dans la conservation de l'interzone, nous avons opté pour un
échantillonnage aléatoire. Il a consisté à tirer
l'échantillon de la population de base qui est répartie
préalablement dans les localités. A cause du fait que les
données du RGPH 2005 que nous avons eu se limitaient aux arrondissements
et du caractère peu fiables des données fournies par certains
chefs traditionnels, la taille de l'échantillon a été
déterminée à partir des effectifs fournis par les auteurs
qui ont travaillé dans cette zone ; notamment le WWF. Ainsi, nous avions
sélectionné les enquêtés de manière
aléatoire et proportionnellement à l'effectif total des habitants
de chaque village.
Tableau N°2 : Répartition des
enquêtées par localité.
Localité
|
Population
|
Nombre d'enquêtés
|
Pourcentage
|
Messok
|
1200
|
48
|
34,28
|
Zoulabot II
|
205
|
11
|
7,85
|
Nkondong I
|
65
|
6
|
4,28
|
Zoulabot I
|
181
|
12
|
8,57
|
Etekessang
|
221
|
13
|
9,28
|
Ngoyla
|
1058
|
40
|
28,57
|
Nkondong II
|
15
|
3
|
2,14
|
Djadom
|
131
|
6
|
4,28
|
Bareko
|
17
|
1
|
0,71
|
TOTAL
|
3 093
|
140
|
100
|
Source : WWF (non publié)
Ainsi, nos investigations ont été faites
auprès d'une population cible de 3093 habitants répartis dans
neuf localités. 140 personnes ont été
enquêtées. Lors de cette enquête, les
28
hommes ont été beaucoup plus interrogés
que les femmes ; ceci non seulement à cause de leur
disponibilité, mais aussi et surtout parce qu'ils pratiquent en
majorité la cacaoculture et la chasse. Pour ces raisons, environ 54 % du
sexe masculin ont été interrogés.
Tableau N°3 : Répartition des
enquêtées par sexe dans la zone d'étude.
Sexe des enquêtés
|
Effectif
|
Fréquence (%)
|
Masculin
|
75
|
53,57
|
Féminin
|
65
|
46,43
|
Total
|
140
|
100,00
|
Source : Enquête de terrain, 2011.
2 - Traitement des données et analyse
Nous avons collecté des données qualitatives et
quantitatives. Après cette étape, nous avons
procédé au dépouillement, au traitement et à
l'analyse de ces données. L'élément qui a servi de support
pour ce travail est l'outil informatique.
A l'aide du logiciel Excel 2007, nous avons construit des
tableaux, nous les avons regroupés par catégories et par
modalités selon les thèmes abordés. Ce logiciel nous a
également servi dans le traitement des données. Ayant au
préalable élaboré une matrice d'informations
géographiques qui nous a permis de reporter suivant leur qualité
les données obtenues au cours des enquêtes dans ce logiciel , nous
avons classé nos données par catégorie puis avons
calculé selon nos objectifs et nos hypothèses, des totaux, des
moyennes et les pourcentages. Le logiciel Word nous a servi pour faire
la saisie et le traitement des textes. Les diagrammes et histogrammes ont
été réalisés à partir d'Excel 2007et les
cartes réalisées à partir du logiciel MapInfo
8.0.
Les données quantitatives ont fait l'objet d'une
analyse statistique. Cette dernière nous a permis d'établir des
relations entre certaines variables des hypothèses et les données
collectées au moyen des questionnaires et des fiches d'observation. Ces
données ont également fait l'objet d'une analyse descriptive,
comparative et explicative afin de rechercher des liens de causalité
entre nos hypothèses émises et les observations sur le terrain.
Sur la base des critères de compatibilité et
d'incompatibilité des activités que nous avons établie,
(cf tableau ci-dessous) nous allons tirer des conclusions à partir des
résultats que nous avons obtenus.
29
Tableau N°4 : Critères de qualification de
compatibilité ou d'incompatibilité d'une activité des
populations dans l'interzone.
Activités
|
Critères de compatibilité
|
Critères d'incompatibilité
|
Agriculture
|
-Longue durée de jachère,
-rotation des champs dans les jachères, -respect du plan
de zonage, - conservation des arbres dans les champs, -champs de petites
superficies.
|
-création des champs hors des espaces
agroforestières
-courtes durées des jachères,
-destruction de tous les arbres dans le champ lors de sa
création,
-vastes superficies des champs.
|
Chasse
|
- Chasse avec du matériel à fabrication
végétal,
- produits destinés à l'autoconsommation,
-Possession d'un permis de chasse, -respect de la période de chasse, des
espèces chassées et des zones de chasse, - Développement
de nouvelles infrastructures, respect de l'environnement
|
-utilisation des armes interdites par la loi,
-chasse dans les aires protégées, -chasse
commerciale sans permis, -chasse des espèces protégées,
-nombre de captures/espèce/chasseur/jour, -abattage des individus en
gestation, -chasse en période de fermeture de chasse.
|
Exploitation forestière (artisanale et industrielle)
|
- Respect des cahiers de charges, du plan de zonage et des
diamètres de coupe, - gestion durable du bois coupé, -
développement des infrastructures comme les routes et les ponts,
- Respect des normes d'intervention en milieu de forêt.
|
-non respect des diamètres de coupe et des limites des
UFA,
-absence de retombées au niveau local, -non respect des
cahiers de charge.
|
Pêche
|
-pêche avec du matériel recommandé.
|
- pêche par empoisonnement -pêche avec des filets non
sélectifs, - pêche au barrage.
|
Exploitation minière
|
-Création des emplois et développement des
infrastructures de base, -Reboisement de l'espace,
- épuration des déchets,
- amélioration des conditions de vie des
populations,
-fermeture et remblaiement de la mine
|
-Absence d'amélioration des conditions de vie des
populations locales, -politique d'épuration des déchets non
efficace,
-non réhabilitation de l'espace.
|
Service de gestion
|
- Travail effectif sur le terrain,
-renforcement des cadres de concertation entre les acteurs, -
Sensibilisation, -financement des projets alternatifs,
- respect du droit d'usage coutumier et du terroir
traditionnel.
|
-non implication des populations locales,
-absence des sources d'alternatives, -faible déploiement
des écogardes sur le terrain,
-pas de sensibilisation et de concertation des acteurs
concernés.
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30
CHAPITRE I : PRESENTATION DES CARACTERITIQUES
DE
L'INTERZONE RESERVE DU DJA -PARC NATIONAL DE
NKI
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