CHAPITRE DEUXIEME. GENERALITES SUR LE SUJET.
2.1. Définition de quelques concepts
2.2. Détresse17
Perturbation grave d'une grande fonction de l'organisme
2.3. Respiration3
Ensemble des fonctions assurant les échanges
d'oxygène et de gaz carbonique entre
l'atmosphère et les cellules de l'organisme.
2.4. Détresse respiratoire3
Forme particulière d'insuffisance respiratoire aiguë
caractérisée par sa gravité et sa survenue
rapide sur des poumons préalablement sains.
2.5. Insuffisance respiratoire3
Faillite des échanges gazeux provoqué par le
dysfonctionnement d'un ou de plusieurs
composants essentiels de l'appareil respiratoire. Elle peut
s'installer sur mode aigu ou
chronique.
- Dans l'insuffisance respiratoire aiguë(I.R.A) :
un événement brutal, catastrophique conduit à
une IR mettant en jeu le pronostic vital.
- Dans l'insuffisance respiratoire chronique(I.R.C) :
l'aggravation progressive de la fonction
respiratoire provoque une altération progressive des
échanges gazeux dont les effets
métaboliques sont en partie compensés par d'autres
systèmes.3
2.6. Fréquence respiratoire18
Est le nombre de cycles respiratoires par minutes. Chez le
nouveau né, la respiration
est de type abdominal avec une fréquence respiratoire de
40 à 60 cycles par minutes.4
La durée du temps inspiratoire est égale à
la durée du temps expiratoire. Des pauses
respiratoires durant jusqu'à 15 secondes sont
physiologiques.
2.7. Détresse respiratoire aigue 16
17.le porrier,dictionnaire médicale de la famille
Flammarion
3.Idem
18.gariéty J.CAPRON L,GRATEAU
G,sémiologie clinique 8eédition, Masson,paris,2009,p
405-407
16. MANY M, cours de santé périnatale ISTM/GOMA,
L1péd,2014-2015,inédit
1.Idem
19. BOURRIOLLON A ,et DEHANSM, Pédiatrie pour le praticien
2eédition Masson, paris,1996,p 5 ,33,36 13.SEVERE D
,cristallin JM,LORCOP,MUSESEVERE L,DRNN à l'hôpital universitaire
de HAITI, service de pédiatrie,2001.
21
On parle de la détresse respiratoire aigue lorsque les
échange gazeux (oxygène et gaz carbonique) deviennent brutalement
insuffisant pour couvrir le besoin de base de l'organisme en oxygène.
2.8. Détresse respiratoire aigue 1.
Est l'ensemble des tableaux clinique comportant de
difficulté respiratoire et d'anomalie d'oxygénation du sang
artérielle chez l'enfant.
2.9. CADRE THEORIQUE
a. Passage de la vie intra a la vie
extra-utérine19
Les nouveau-nés ne sont pas de petits adultes, leurs
mensurations leur physiologie, et les pathologies qui les menacent sont
différentes mais tout aussi variées, par rapport à celles
de l'enfant plus grand ou de l'adulte. Adaptation, maturation et
développement sont les maitres mots qui caractérisent au plan
médical cette période de la vie.
Pendant la vie intra-utérine, le foetus se
développe dans des conditions très particulières. - Il vit
dans un milieu aquatique(le liquide amniotique) qui offre bien d'avantages :
maintien de la température à 37°C, protection contre les
traumatismes, protection contre l'infection, possibilité d'effectuer des
mouvements en apesanteur, apprentissage de la déglutition.
- Les poumons du foetus ne sont pas en contact avec l'air, ils
sont remplis d'un liquide sécrété par les cellules
alvéolaires : la fonction d'échanges gazeux s'effectue par
l'intermédiaire du placenta au niveau de petites cavités(les
chambres inter villeuses) irriguées par le sang maternel et dans le quel
plongent les capillaires du foetus. Le foetus est relié au placenta par
un cordon(le cordon ombilical) dans lequel se trouvent une grosse veine
ombilicale provenant du placenta, et deux petites artères ombilicales
ramenant le sang du foetus vers la zone d'échanges placentaires.
- C'est également au niveau de cette surface
d'échanges que s'effectuent les transferts de divers nutriments qui vont
permettre accroissance foetale.
Ainsi, le foetus se trouve-t-il en nutrition
parentérale totale exclusive et en situation d'oxygénation
extracorporelle pendant toute la vie intra-utérine.
Sa consommation d'oxygène est faible et
l'activité métabolique peut être utilisée pour la
croissance.
Dès la naissance, après coupure du cordon,
l'organisme du nouveau-né abandonne cette douillette dépendance,
et doit s'adapter à une vie extra-utérine plus rude.
- Les poumons doivent en quelques secondes être capables
d'assurer leur fonction d'échanges gazeux en permettant le remplissage
aérique des alvéoles (évacuation du liquide pulmonaire,
maintien d'une capacité résiduelle fonctionnelle par le
surfactant), et en adaptant
22
l'hémodynamique (séparation des circulations
systémique et pulmonaire par fermeture du canal artériel et
foramen ovale).
- L'enfant doit également être capable de
pourvoir aux besoins métaboliques le plus urgents : mobilisation des
stocks glycogéniques pour lutter contre l'hypoglycémie et
l'hypothermie.
- Quelques heures après la naissance, le relais
nutritionnel doit être fait par une alimentation entérale qui doit
devenir progressivement croissante afin de combler les besoins
énergétiques qui vont rapidement augmenter.
- Tous les organes ou fonctions doivent subir le même
type d'adaptation puisque, d'une façon générale, ils ne
servaient pas à réguler l'homéostasie foetale, alors
qu'ils doivent le contrôler dès que l'enfant devient autonome.
b. Adaptation du nouveau-né à la vie extra
uterine20
A la naissance, la bonne adaptation du nouveau-né
à son nouveau milieu exige :
- L'intégrité de centres respiratoires, indemnes
des lésions hémorragiques même minimes ;
- La liberté des voies aériennes, exemptées
des mucosités ou de liquides amniotiques pouvant
gêner ou empêcher l'arrivée de l'air aux
poumons ;
- La maturité histologique des poumons, permettent
l'ampleur du déplissèrent alvéolaire et la
conservation d'un volume d'air résiduel
- Le développement suffisant des muscles respiratoires
;
- Une bonne oxygénation des centres qui suppose un apport
suffisant d'oxygène, un taux
d'hémoglobine suffisant, un débit circulatoire
normal ;
- Un équilibre acido-basique satisfaisant ; l'acidose est
en effet dangereuse en ce qu'elle
déprime les centres bulbaires, entraine une
vasoconstriction pulmonaire avec retour à la
circulation foetale, dérègle les fonctions
rénales et diminue la saturation de l'hémoglobine en
oxygène ;
- Des réserves énergétiques en
glycogènes.
c. Etiologies des détresses respiratoires
néonatales.
En cas de dyspnée inspiratoire
c.à.d. il ya problèmes dans les voient respiratoire haute
(obstruction haute).sa peut être une rhinopharyngite ou une hypertrophie
des végétations adénoïdes. L'obstruction peut
être pharyngien ou au niveau du larynx, sa peut être la laryngite
ou hypertrophie des amygdales palatine, peut être aussi un corps
étranger. La dyspnée peut être expiratoire par exemple ; en
cas de bronchiolite, asthme ou un corps étranger .Nous avons la
dyspnée à deux temps.
Inspiratoire et expiratoire=survient souvent
en cas d'obstruction de la trachée soit par un corps étranger,
compression de la trachée.
23
Tachypnée avec signe de lutte : en cas
d'insuffisance cardiaque, en cas de maladie
neurologique. Trouble du rythme respiratoire sans signe de
lutte ;par exemple :en cas
d'intoxication, anémie fièvre, collapsus, et
coma.
Les principales causes de détresse respiratoire
chez le nouveau-né15
Elles peuvent être réparties de la manière
suivante :
1° Les anomalies intrinsèques des voies
respiratoires supérieures
- Sécrétions abondantes
- Atrésie des choanes
- Macro glossies, glossoptoses (SD de Beckwith-wiedeman)
- Micrognathie importante (SD de pierre-robin)
- Membrane laryngée
- Sténose sous glottique congénitale
- Paralysie des cordes vocales
- Laryngotrachéomalacie
- Papillomes
- Compression extrinsèque des voies respiratoires
- Goitre, kyste thyréoglosse
- Anneau vasculaire
- Hémangiome, lymphangiome, hygroma kystique ou autres
tumeurs
2° Les anomalies pulmonaires
- Maladie des membranes hyalines
- Inhalation méconiale
- Tachypnée transitoire du nouveau-né
- Pneumonie virale ou bactérienne
- Dysplasie broncho-pulmonaire
- Persistance de la circulation foetale (hypertension
pulmonaire persistante)
- OEdème pulmonaire
- Hémorragie pulmonaire5
- Anomalies congénitales (emphysème lobaire
congénital, malformation adénoïde, hypoplasie
pulmonaire).
- Atteinte pleurale
- Pneumothorax
20. KAMBALE, COURS de pédiatrie
,G3SI/H,ISTM/BUKAVU 2013-2014 inédit
12. LEQUIENP, La thérapie en période
néonatal, la revue de pédiatrie 9JANVIER1974,n°1.
24
- Epanchement pleural (chylothorax, anasarquefoetoplacentaire,
etc)
- Troubles métaboliques
3° Les anomalies extra pulmonaires
- Hypothermie
- Acidose
- Hypoglycémie
- Atrésie de l'oesophage
- Hernie diaphragmatique
- Anomalies diverses de la cage thoracique ou du diaphragme
(dystrophie thoracique
asphyxiante ou sd de jeune, éventration ou paralysie
diaphragmatique).
- Maladies cardiaques
- Malformations cardiaques congénitales
- Arythmies (tachycardie supra ventriculaire)
- Problèmes hématologiques
- Anémie,
- Polycythémie
- Septicémie
- Problème neurologique et neuromusculaires
- Apnées du prématuré,
- Equivalents convulsifs,
- Asphyxie,
- Dépression respiratoire d'origine
médicamenteuse,
- Hémorragie intracrânienne,
- Malformations cérébrales,
- Hydrocéphalie,
- Anomalies chromosomiques,
- Myopathie congénitale, myasthénie.
La présentation de principales étiologies des
détresses respiratoires peut paraitre complexe,
cependant l'analyse clinique et des examens
complémentaires ciblés permettent généralement
d'orienter le diagnostic3.
Par ailleurs, partant de leur fréquence clinique et du
degré de détresse qui leur est attribué,
nous aborderons quelques unes des pathologies en particulier dans
la répartition suivante:
? Les détresses respiratoires de cause médicale
;
? Les détresses respiratoires de cause chirurgicale et
malformative ;
25
? Et les épanchements gazeux intra thoraciques
? Comment reconnaître qu'un nouveau-né se
trouve en détresse
respiratoire
La détresse respiratoire (DR) ne se reconnaît rien
en regardant l'enfant.
Le pédiatre américain Silverman a
codifié les signes de rétraction dans un score qui porte son
nom.
Tableau 1 : Le score de Silverman
Cotation
|
0
|
1
|
2
|
Balancement thora-
|
Absent
|
Thorax immobile
|
Respiratoire
|
abdominal
|
Absent
|
Intercostal discret
|
Intercostal
|
Tirage intercostal
|
Absent
|
Modéré
|
Sus et sous-sternal
|
Entonoir xyphoidien
|
Absent
|
Modéré
|
Intense
|
Battement des ailes
|
Absent
|
Audible au
|
Intense audible et
|
du nez
|
|
stéthoscope
|
continu
|
Geignement expiratoire
|
|
|
|
Score de Silverman : chacun des cinq signes cliniques est
recherché et côté de 0 à 2. Le total constitue le
score de Silverman à un temps.
Plus ce score est élevé, plus l'état de
l'enfant est grave car plus la détresse respiratoire est importante. Ce
score doit être répété dans le temps afin de suivre
l'évolution. Une cyanose associée est recherchée.
L'oxymétrie de pouls (saturomètre) permet d'apprécier la
saturation en oxygène et l'efficacité d'un apport en
oxygène.
Lorsque la respiration est normale, le score est nul ; Lorsque
l'enfant est en détresse respiratoire, le total du score augmente avec
la sévérité de la maladie, traduisant l'importance des
efforts inspiratoires réalisés.
Le rythme respiratoire augmente et la tachypnée peut
dépasser 100 mouvements respiratoires par minute.
? La détresse respiratoire chez le nouveau
née10
Après un certain temps, l'enfant s'épuise et le
rythme se ralentit. Cette bradypnée est irrégulière et de
mauvais augure. La cyanose est parfois
26
Difficile à apprécier d'autant qu'elle peut
être masquée par une pâleur grisâtre, indice de
collapsus cardio-vasculaire.6
? Quel est l'apport des examens complémentaires
?
? Le dosage de la
saturation du sang en oxygène se fait par voie
transdermique à l'aide
d'électrode posé sur la peau (oxymétrie de
pouls ou
Saturomètre). Elle doit être normalement autour de
95%.
? La radiographie pulmonaire est fondamentale
pour préciser la cause et la gravité de
la détresse respiratoire.
? L'étude des gaz du sang par
prélèvement artériel précise l'hématose
? La pression partielle d'oxygène dans le sang
artériel (Pa02) est normalement autour
de 70-80 mm de mercure. Un chiffre inférieur traduit
Une hypoxie. Un chiffre supérieur (hyper
oxygénation du sang ou hyperoxie) peut être
toxique, surtout chez le prématuré qui risque une
cécité par
Fibroplasie rétro-lentale (l'hyperoxie provoque un spasme
des artères de la rétine et des
lésions tissulaires irréversibles).
? La pression partielle de gaz carbonique dans le sang
artériel (PaCO2)
permet d'apprécier la valeur de la ventilation
Alvéolaire. Elle est normalement entre 35 et 45 mmHg. Son
augmentation ou "hypercapnie"
témoigne d'une insuffisance ventilatoire
(Obstruction bronchique, atélectasie, inefficacité
musculaire, trouble de la commande
neurologique etc..). Sa baisse ou "hypocapnie" peut signer
la compensation respiratoire d'une acidose métabolique.
? Le pH du sang artériel est
normalement égal à 7,30.
Plus bas, le pH traduit une acidose dont les conséquences
pour l'organisme sont graves.
? Quand transférer l'enfant en unité de
soins intensifs ?
Lorsque l'enfant naît dans une maternité de niveau I
et qu'il présente des difficultés
respiratoires à la naissance, le problème du
transfert en
milieu spécialisé se pose avec toutes les
conséquences qui en découlent, notamment la
séparation de l'enfant et de sa mère.
10 .LASME E,COFFID,,WELFFENS E,épidemiologie et PEC des
DRNN en milieu hospitalier, expérience du service de néonatologie
du CHU de YOPOUGU, Thèse, n°1707.
11.MARTINES J.et coll,néonatologie,survival1,4million
neonatal deaths :when ?Where ?,why ?,The lancet,Elsevier,Mars2005,p9
27
En fonction du mode d'accouchement, du terme et poids de
naissance, de l'aspect du liquide
amniotique, du risque infectieux, de l'existence de
symptômes anormaux associés, le pédiatre de
la maternité devra prendre sa décision.
Certains éléments lui font surseoir au transfert
:
+ Si à 15 minutes de vie, la saturation en 02 est
supérieure à 90% sous une FiO2
inférieure à 30%.
+ Si à 15 minutes de vie, la détresse respiratoire
est modérée (Silverman inférieur à 3).
+ S'il s'agit d'un nouveau-né à terme
eutrophique.
Si le liquide amniotique était clair
S'il n'y a aucun signe d'infection
S'il n'y a pas de symptôme associé.
> La détresse respiratoire chez le nouveau
née12
Le nouveau-né est alors surveillé nu en couveuse
fermée. L'alimentation est différée jusqu'à la
deuxième heure de vie. Le débit d'O2 est
adapté
en fonction d'une SaO2 >90%. L'enfant est surveillé
toutes les demi-heures : fréquence
cardiaque, Sa02, FiO2, fréquence respiratoire, score de
Silverman.
Si à deux heures de vie, une amélioration est
constatée, l'enfant peut rester en maternité. En
cas de stagnation ou d'aggravation, l'enfant est
Transféré en néonatologie.
> Quelles sont les principales maladies qui
entraînent une détresse respiratoire
chez le nouveau-né ?
+ Les malformations congénitales :
Un quart environ des détresses respiratoires du
nouveau-né sont dues à des malformations
congénitales.
+ La séquence de Pierre Robin : associe
une fente palatine postérieure (le palais est
fendu en deux sur la ligne médiane faisant
Communiquer la cavité buccale avec les fosses nasales), un
rétrognatisme (le menton est petit
et si peu développé qu'il paraît en retrait
du reste de
La face sur le profil), et une glossoptose (chute de la langue en
arrière). La bascule postérieure
de la langue, rendue possible par la fente palatine,
Obstrue les voies aériennes. Cette malformation peut
être isolée ou associée à d'autres
anomalies. Le nouveau-né doit être couché sur
le ventre
28
Afin d'éviter l'asphyxie. Une sonde
naso-pharyngée soulage l'enfant, une trachéotomie est parfois
nécessaire. L'alimentation par gavage gastrique
Est souvent nécessaire. Une cure chirurgicale est
indiquée dans les formes sévères. Le pronostic à
long terme est excellent, sur le plan
Fonctionnel, staturo-pondéral et intellectuel.
· L'atrésie des choanes est
reconnue lors du passage systématique d'une sonde dans les deux narines
à la naissance. Le nouveau-né étant
Incapable de respirer normalement par la bouche,
l'obstruction totale des fosses nasales entraîne une dyspnée
intense. Il s'agit d'une urgence
Nécessitant de mettre en place une canule buccale de Mayo
avant l'intervention chirurgicale.
· Une atrésie de l'oesophage est
également recherchée dès la naissance, avant qu'ait lieu
l'inondation pulmonaire par la première alimentation
lactée.16 d. Les détresses respiratoires de
cause médicale15
Nous parlerons de :
· la maladie des membranes hyalines ;
· l'inhalation amniotique ;
· I' inhalation méconiale ;
· la détresse respiratoire transitoire ;
· l'infection pulmonaire ;
· les apnées du prématuré ;
· la souffrance périnatale ;
· et les troubles métaboliques.7
? Maladie des membranes hyalines, ou détresse
respiratoire idiopathique15 Elle est attribuée
à une insuffisance de la fonction tensio-active du surfactant
pulmonaire, liée à la prématurité et
éventuellement aggravée par divers facteurs périnatals :
asphyxie, acidose, oedème pulmonaire. Elle frappe 5 à 10 % des
prématurés, surtout ceux dont la durée de gestation est
inférieure à 35 semaines. La corticothérapie
anténatale en constitue une prévention efficace.
Il s'agit d'une détresse respiratoire précoce
(elle débute dans la première heure de vie), s'accompagnant de
signes de lutte importants alors que la fréquence respiratoire n'est que
peu augmentée, et de râles crépitant diffus dans les deux
champs pulmonaires. Sur le cliché radiographique, elle se traduit par
une diminution de la transparence des deux champs
715. ALBERT, cours de pathologie infantile,
première partie ISTM/GOMA 2014-2015, inédit
29
pulmonaires due à la présence d'opacités
microgranities diffuses, avec broncho gramme aérien, traduisant un
collapsus alvéolaire plus ou moins prononcé. I1 existe une
oxygéno-dépendance d'intensité variable et une acidose
mixte. Le traitement repose sur la réanimation respiratoire et
l'instillation intra-trachéale de surfactant exogène, qui a
transformé l'évolution naturelle de la maladie.
? Inhalation méconiale15
Elle survient dans un contexte d'asphyxie aiguë du
nouveau-né à terme ou post-mature, car la souffrance foetale
aiguë durant le travail entraîne des réflexes
prématurés chez le foetus : expulsion du méconium dans le
liquide amniotique, gasps et aspiration du liquide amniotique
"méconiale". L'enfant naît en état de mort apparente, et
présente ensuite une détresse respiratoire sévère,
avec de gros râles pulmonaires diffus et des perturbations neurologiques
souvent importantes. L'oxygéno-dépendance est forte et
s'accompagne fréquemment d'une acidose mixte.
Sur le cliché radiographique, c'est
l'irrégularité d'aération des deux champs pulmonaires qui
est caractéristique (des zones d'atélectasies en mottes voisinent
avec des zones d'emphysème). Le pneumothorax est fréquent.
L'évolution est variable. En cas de guérison
respiratoire, il n'est pas rare d'observer des séquelles neurologiques
liées à la souffrance cérébrale néonatale.
8
? inhalation amniotique15
Présente plutôt un tableau similaire à
celle de la détresse respiratoire transitoire16.Le traitement
repose sur une assistance ventilatoire temporaire.
? Détresse respiratoire transitoire 1
Elle est en rapport avec un retard de résorption du
liquide pulmonaire. Elle s'observe préférentiellement (mais non
exclusivement) chez les enfants nés par césarienne avant tout
début de travail.
Le tableau clinique est dominé par une
tachypnée, sans signes de tirage notables.
L'oxygéno-dépendance est faible, et il n'y a pas, en
règle, d'acidose.
Radiologiquement, il existe une image de "poumon humide"
caractérisée par des opacités liquidiennes interstitielles
(travées broncho vasculaires, scissurite, ligne bordante pleurale).
L'évolution se fait vers la guérison en 12 à 24 heures.
15.Idem
1.MARIE COURS DES URGENCES PEDIATRIQUE,L1
pédiatrie ISTM/goma2014-2015 inédit et JOSPIN N Cours de
néonatologie L2 péd ISAD/Goma 2015-2016 inédit
30
? Infection néonatale 1
C'est "le" diagnostic à ne pas méconnaître
dans l'immédiat, car c'est le seul qui réclame un traitement
spécifique urgent : I' antibiothérapie !
Elle est facilement évoquée quand la
détresse respiratoire s'intègre dans le tableau d'une
septicémie néonatale (ictère précoce, hépato
splénomégalie, purpura, insuffisance circulatoire aiguë). Le
diagnostic est plus difficile quand l'atteinte pulmonaire est
prédominante ou isolée. L'oxygéno-dépendance est en
règle importante, et l'acidose souvent marquée. Radiologiquement,
toutes les images sont possibles, et l'aspect caractéristique de
micronodules irrégulièrement disséminés dans les
deux champs pulmonaires n'est pas le plus fréquent.
Ce sont donc essentiellement les arguments anamnestiques,
cliniques et biologiques d'infection néonatale qui doivent conduire
à débuter précocement un traitement antibiotique.
? les apnées du prématuré15
Ce sont des pauses respiratoires supérieures à
20 sec, elles associent une bradycardie, c'est une maladie des
prématurés, leur fréquence diminue avec la maturation
(elles atteignent 84% de prématurés dont le poids est
inférieur à 1000g, 25% de prématurés en dessous de
2500g) et l'âge post natal. Elles ont une origine :
Centrale (10-20%) il y a ici une absence des mouvements
respiratoires ;
Obstructive (12-25%) les mouvements respiratoires sont
présents mais sans flux aérien nasal, il existe ici une
bradycardie isolée ;
Mixte (23-71%)
Le traitement est basé sur le monitoring de tous les
nouveau-nés, repérage des nouveau-nés à risque
(prématurés<à 30semaines ou convalescent des
détresses respiratoires).si apnée peu sévère on
procède à des stimulations cutanées douces et mouvements
de flexion, extension des cuisses sur le bassin (augmente les
différences aux centres respiratoires) ;si grave, ventilation au
masque.
? Souffrance périnatale15
C'est un état de détresse neurologique qui
résulte d'une hypoxie par hypo perfusion cérébrale et
éventuellement d'autres tissus. Sa clinique évolue en 2 temps :
Pendant le travail : altération des BCF, liquide amniotique
méconiale, frais, ECG foetal pathologique (QRS>0.25), diminution des
mouvements foeto-actifs. A la naissance : APGAR<7 à la
cinquième minute, acidose métabolique pH<7.2, BE>12 mmol/l,
lactates >5mmol/l, désordres neurologiques précoce chez les
nouveau-nés avec signes de défaillance des autres
viscères.
31
SARNAT et FINER ont classifié en grade
l'encéphalopathie post anoxique pour l'évaluation pronostique
dans le 48 heures suivantes. Les examens complémentaires requis sont
l'ECG, l'échographie transfontannellaire, et le CT scan
cérébral. La prise en charge va consister à :9
Mettre le tube digestif au repos, rien per os pendant au moins 48
heures ;
Une voie d'abord pour perfusion (centrale si
hypoglycémie)
Restaurer et maintenir l'hématose
Une ventilation mécanique si apnées
Eviter l'hyperoxie (PaO2>60mmHg)
Une correction rapide de l'hypoglycémie si et seulement si
elle est sévère (<2mmol/l) sera Maintenir la normocapnie, la
normo thermie
Une analgésie au besoin
? Troubles métaboliques16
Parlons essentiellement de l'hypoglycémie
néonatale ; on l'évoque lorsque le taux de glycémie est
< à 3Omg/dl chez un NN au premier jour de vie et lorsque ce taux est
< à 45mg/dl(2,2mmol/l) après 24h de vie ; elle est dite
sévère lorsque la glycémie est < 0,20g/l
(1,1mmol/l).
Elle peut être asymptomatique ou se traduire par les
signes peu spécifiques dont la léthargie, l'apathie, les
apnées, l'anorexie, les vomissements, l'irritabilité, les
trémulations, et les convulsions ;Le traitement se résume en des
mesures : Préventives : alimentation précoce des
nouveau-nés, soit au lait maternel soit au glucose hypertonique 10%
(80-1OO ml/Kg) si contre indication de l'allaitement maternel,
particulièrement tout nouveau-né à risque. D'urgence :
Sérum glucosé 1O% 2-3ml/Kg IV lent si la glycémie 2O-25
mg/dl, placer ensuite une perfusion continue de glucosé 1O% ; si la
glycémie 2O-25 mg/dl placer une infusion gastrique continue d'un
soluté à haute teneur glucidique( Calorie ou Dextrine maltose)
)à la concentration de 2O-25%. Chez les nouveau-nés eutrophiques,
on peut donner glucagon (0,3mg/kg en IM sans dépasser 1 mg/
injection).En cas d'hypoglycémie réfractaire : hydrocortisone 1O
mg/Kg/IV/Heure en 4 injections ou ACTH 4UI/12h/IM
E. Les détresses respiratoires de cause chirurgicale
et malformative1
Nous citons dans ce groupe : ? Hernie diaphragmatique ?
Atrésie de l'oesophage
15. idem
16. MANY M Cours de santé périnatale ISTM/Goma L1
pédiatrie 2014-2015inédit
32
? Et les obstructions congénitales des voies
aériennes supérieures (SD de Pierre-Robin, Atrésie des
choanes et autres)
1. Les épanchements gazeux intra
thoraciques1
Le pneumothorax est la cause la plus fréquente de ces
détresses respiratoires d'origine mécanique. Il est licite de
s'abstenir de tout traitement sous surveillance étroite lorsque le
nouveau-né n'est que peu ou pas gêné pour respirer, peu ou
pas oxygéno-dépendant, et que son état circulatoire est
parfaitement conservé. Dans les autres circonstances,
l'évacuation du pneumothorax s'impose, soit par ponction à
l'aiguille, soit par drainage à demeure.
2. La PHYSIOPATHOLOGIE ET LES CIRCONSTANCE DE
SURVENUE
La détresse respiratoire est caractérisée
par :
? L'hypoxie
? L'acidose métabolique
? L'acidose respiratoire.
L'HYPOXIE
Elle est due à :
- Un obstacle à la ventilation : trouble
d'échange gazeux au niveau de la membrane alvéolo-capillaire
(pneumonie, atélectasie, syndrome d'aspiration méconiale)
- Un obstacle à la diffusion : provoqué par
l'oedème alvéolaire
- Un obstacle à la circulation pulmonaire : suite
à une hypertension vasculaire pulmonaire et passage du sang à
travers le trou de botal (shunt gauche, droite)
ACIDOSE METABOLIQUE : Est liée
à l'augmentation de l'acide l'arctique après un
métabolisme d'énergie anaérobique secondaire à
l'hypoxie et à l'hyper perfusion périphérique.
ACIDOSE RESPIRATOIRE : Est liée
à l'augmentation de l'acide carbonique secondaire à la
dépression du centre respiratoire, à l'épuisement de la
musculature respiratoire et à l'obstruction des voies
aériennes.
33
3. Diagnostic d'une détresse respiratoire aigue a.
Stratégie diagnostique : Elle est basée sur
1) L'anamnèse15 : les éléments
à considérés sont
Le terme et poids de naissance, score d'APGAR
Le contexte de naissance : cause maternelle, cause foetale,
accouchement eutocique L'accouchement par Césarienne ou par voie
basse
Pour la grossesse : échographie, bactériologie de
la mère, corticothérapie anténatale Le moment et le mode
d'apparition de la détresse respiratoire
2) L'examen clinique15 : évaluation
de
La vigilance et la réactivité
La fréquence respiratoire, régularité,
labilité, ampliation thoracique, SaO2, mesure trans-
cutanée de la PCO2
L'indice de rétraction
L'auscultation (déviation des bruits cardiaques) et
palpation des pouls périphériques
L'hémodynamie : pouls, temps de recoloration
cutanée, pression artérielle
L'abdomen : Hépatomégalie, abdomen plat,
météorisme
La perméabilité des choanes, de l'oesophage
La glycémie capillaire, température
3) les Examens complémentaires ou Paraclinique
dont :
-La radiographie du thorax
-La mesure des gaz du sang artériel
- L'hémogramme
-L'étude de l'hémostase le dosage de la
CRP10
-Les prélèvements bactériologiques centraux
et périphériques ainsi que d'autres en fonction
de l'étiologie suspectée : l'EEG,
l'échographie cérébrale ou cardiaque, etc.
b. Evaluation de la gravité1
Pour évaluer la gravité d'une détresse
respiratoire on tiendra compte des éléments suivants16
:
a. Pour les données cliniques
Evolution et intensité des signes de lutte
Evolution prévisible en fonction de la fragilité de
l'enfant (grand prématuré) et de l'étiologie
Existence des complications circulatoires.
1.Idem 18.Idem 15.Idem
1.Idem
34
b. Pour les données biologiques ?
degré d'hypoxémie
? degré d'oxygéno-dépendance ? degré
d'acidose
? degré d'hypercapnie
? Les signes de gravité sont les
suivants1 :
Age inferieur à 6semaine
Prématurité de moins de 34semaine de l'âge
gestationnel
Cardiopathie ou les maladies respiratoires sudjacente
Drépanocytose ou immunodéficience
Environnement familiale (contexte socio-économique, non
scolarisation de la mère) 11
5. Les principes thérapeutiques de la
détresse respiratoire aigue1
En dehors du cas particulier de l'infection pulmonaire qui
justifie une antibiothérapie urgente, les détresses respiratoires
d'origine médicale ne comportent qu'un traitement symptomatique. II
repose sur trois méthodes principales : l'oxygénothérapie,
la pression expiratoire positive, et la ventilation mécanique.
Quel que soit son mécanisme, une insuffisance
respiratoire se traduit par l'apparition d'une hypoxémie,
c'est-à-dire d'un abaissement de la PaO2 (pression partielle
d'oxygène dans le sang artériel) au-dessous de 50 mm Hg chez le
nouveau-né. L'oxygénothérapie lutte contre cette
hypoxémie par l'élévation de la FiO2 (depuis l'air ambiant
= 21 %, jusqu'à la respiration en oxygène pur = 100 % ou FiO2 =
1). Elle est habituellement appliquée au petit patient par
l'intermédiaire d'une enceinte céphalique en plexiglas dite
Hood.
La ventilation mécanique endotrachéale prend en
charge tout ou partie du cycle respiratoire chez un sujet incapable de
l'assurer de façon efficace. Cette pression positive intermittente (PPI)
est notamment indiquée en cas d'hypercapnie supérieure à
60 mm Hg (la valeur normale de la Pa CO2 chez le nouveau-né, comme chez
l'adulte, étant de 40 mm Hg). La pression expiratoire positive (PEP)
consiste à faire respirer le petit malade dans un circuit où son
expiration s'effectue contre une pression légèrement
supérieure à la pression atmosphérique, dans le but de
lutter contre la tendance au collapsus des alvéoles en fin d'expiration
et donc la disparition de la capacité résiduelle fonctionnelle.
Elle peut être administrée au niveau des voies respiratoires
supérieures (par l'intermédiaire d'une canule nasale ou d'une
sonde
1.Idem
35
pharyngée) ou inférieures (après
intubation trachéale, qui permet d'associer pression positive
intermittente et pression expiratoire positive). Dans les cas les plus graves,
3 méthodes complémentaires récentes peuvent être
utilisées : la ventilation mécanique haute fréquence par
oscillation (HFO) ; l'administration de monoxyde d'azote (NO) dans le
mélange gazeux inhalé ;l'oxygénation extracorporelle par
circuit artério-veineux ou veino-veineux.
Par ailleurs, la prise en charge symptomatique dépend de
l'intensité de la détresse
respiratoire. Après désobstruction des voies
aériennes supérieures, le soutien respiratoire non invasif
consiste à appliquer une pression inspiratoire continue par voie nasale.
L'intubation est indiquée s'il existe des signes d'épuisement
(apnée, ...), des troubles hémodynamiques ou de conscience
associés, ou si la détresse respiratoire s'aggrave malgré
les mesures non invasives.12
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