WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Ethnicité et pouvoir politique en côte d'Ivoire.

( Télécharger le fichier original )
par Harkité Hippolyte SIB
Université Générale Lansana Conte/Conakry - Master II 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

PREMIERE PARTIE

CHAPITRE I. PROBLEMATIQUE

10

Mémoire de Master 2. Thème : Ethnicité et Pouvoir Politique en Côte d'Ivoire.
SIB Harkité Hippolyte. hyppolytesib@gmail.com . Année académique 2013-2015.

A la suite de la conférence de Berlin 1884-1885, la Côte d'Ivoire fut placée dans l'Afrique Occidentale Française (AOF). Ce n'est qu'en 1903 que des frontières furent définitivement tracées entre la Côte d'Ivoire et le Ghana. La frontière avec la Guinée fut établit en 1906. Celle avec le Libéria fut définitive en 1907, celle avec le Burkina Faso le fut en 1932 et enfin la frontière avec le Mali fut tracée en 1945.

Durant la période coloniale, la politique de développement agricole du café et du cacao, mis en place par les colonisateurs français, a mobilisé des capitaux étrangers et a fini par faire de la Côte d'Ivoire un pôle économique capital, attirant une main-d'oeuvre sous-régionale. Ainsi, des vagues successives d'immigrations ont alimenté ce besoin croissant en ressources humaines sur les différents chantiers de la Côte d'Ivoire. De sorte qu'entre 1920 et 1940, le système d'approvisionnement en main-d'oeuvre passa de la réquisition obligatoire au volontariat (Zongo ; 2003).

Le Président Félix Houphouët Boigny pérennisa cette politique agricole coloniale qui aboutit à une politique d'ouverture économique de la Côte d'Ivoire sur l'extérieur. Cet essor économique en forte expansion engendra une politique qui favorisa à son tour une grande attractivité de main-d'oeuvre qualifiée constituée de migrants en provenance de l'Afrique de l'Ouest qui intervinrent non seulement dans le secteur primaire mais aussi dans les secteurs secondaires et tertiaires ( Touré et al ; 1993). Cette migration de économique s'amplifia en raison du "miracle ivoirien" des années 1970-1980, de l'instabilité politique dans les pays limitrophes de la Côte d'Ivoire et surtout des incertitudes agro-climatiques de certains pays de l'hinterland de l'Afrique de l'Ouest.

Ainsi, selon les statistiques du ministère de l'aménagement territorial, on dénombrait dès 1950 que 50% de la population ivoirienne était d'origine étrangère ; 17% en 1965, 22% en 1975, 28% en 1988 et 26% en 1998. Nombreux furent les étrangers qui se sont naturalisés ivoiriens soit par alliance, soit par la procédure judiciaire afin de participer activement à l'édification du pouvoir du Président Félix Houphouët Boigny qui, a dû nommer des ministres "étrangers" dans son gouvernement lors de la première république.

Après l'indépendance, la Côte d'Ivoire s'est inspirée des dispositions de la constitution Française de 1958. Cette constitution fut quant à elle adoptée en 1959 par l'Assemblée Territoriale. A l'instar des autres constitutions, la constitution ivoirienne prévoyait dès 1960 le multipartisme avec une séparation des pouvoirs1. Mais vu la montée en puissance du parti unique dans les autres pays de l'AOF, le pouvoir exécutif de la première République a condamné toutes tentatives de multipartisme. Pour éviter toute destitution du Président par le parlement, il eut une révision de la

1 Loi n 59-1 du 26 mars 1959 portant loi constitutionnelle

11

Mémoire de Master 2. Thème : Ethnicité et Pouvoir Politique en Côte d'Ivoire.
SIB Harkité Hippolyte. hyppolytesib@gmail.com . Année académique 2013-2015.

constitution. Celle-ci favorisa la transition du régime parlementaire au régime présidentielle accordant ainsi plus d'autonomie politique dans la gestion du pouvoir au Président Félix Houphouët Boigny.

En outre, cette nouvelle constitution lui accordait un mandat illimité et un pouvoir plus étendue dans l'exercice de ses fonctions. Ce pouvoir monolithique a engendré de ce fait une Assemblée monocolore à la solde du pouvoir exécutif, ce qui lui a valu le nom de chambre d'enregistrement (Wodié ; 1996). Les procédures de révision de la constitution ont été à plusieurs égards biaisées. L'étape de la prise en considération d'un texte était confondue avec l'adoption définitive du texte (Djedro ; 1992). D'où une imposition des lois à la population. En vue de se maintenir ou maintenir le PDCI RDA au pouvoir, en 1963 la constitution fut révisée en son article 11 concernant la vacance du pouvoir qui devra être assurée par le Président de l'Assemblée ( Togba ;1983).

Dès l'accession de la Côte d'Ivoire à l'indépendance, le Président Houphouët se fit entouré de cadres restreints issus d'une bourgeoisie d'élites, comme clientèles politiques, s'accaparant du café et du cacao et occupant une place importante dans l'administration et des prises de décisions. L'émergence de cette bourgeoisie se justifiait par la mise en place d'investisseurs de substitution dans une économie ivoirienne dominée par les étrangers. Houphouët-Boigny raffermit ainsi son pouvoir sur le mythe du sens supérieur de l'État propre à son groupe d'appartenance ethnique et de la culture du café et du cacao. Selon Memel Fotê Harris, ce mythe repose sur le double socle de « l'idéologie ethnocentrique de l'État et l'idéologie aristocratique de l'ethnie » (Fotê ; 1999).

Ce mythe légitimiste datant de la colonisation avait hiérarchisé les ethnies sur la base de l'existence de l'État, du développement de l'écriture et du livre. Ainsi, les Mandé et assimilés furent au sommet de la hiérarchie, ensuite les Akan au milieu et les Kru au bas de l'échelle. Ce mythe aurait été réécrit par « une fraction Akan de la classe politique ivoirienne » durant la décolonisation et après les indépendances selon le mode Akan. Ce travail de réécriture a repositionné le groupe Akan au sommet de la nouvelle hiérarchie avec à sa tête les Agni et les Baoulé, vient ensuite le groupe Mandé et au bas de l'échelle, les Kru » (Fotê ; 1999).

Le 07 décembre 1993 après la mort du premier Président de la Côte d'Ivoire Félix Houphouët Boigny, conformément à l'article 11 de la constitution ivoirienne promulguée par la loi n° 60-356 du 3 novembre 1960, le Président de l'Assemblée Nationale Henry Konan Bédié du groupe Akan, d'ethnie Baoulé et du Parti Démocratique de Côte d' Ivoire (PDCI) accéda à la magistrature suprême non sans violences inter-ethniques. Pour écarter ses adversaires potentiels, en l'occurrence Alassane Ouattara du Rassemblement Démocratique des Républicains (RDR), aux

12

Mémoire de Master 2. Thème : Ethnicité et Pouvoir Politique en Côte d'Ivoire.
SIB Harkité Hippolyte. hyppolytesib@gmail.com . Année académique 2013-2015.

origines Burkinabè mais d'ethnie Dioula, il créa selon la Revue Relations / Centre justice et foi, le concept "d'ivoirité" qui fut utilisé pour la première fois le 26 aout 1995 par le Président Henry Konan Bédié.

L'article 6 de la constitution du 20 décembre 1961 stipule: « est ivoirien tout individu né en Côte d'Ivoire sauf si ses deux parents sont étrangers ». Alors que, la loi 94-642 du 13 décembre 1994 portant sur le code électoral en son article 49 stipule : « Nul ne peut être élu Président de la République s'il n'est âgé d'au moins quarante ans révolus et s'il n'est Ivoirien de naissance, né de père et de mère eux-mêmes Ivoiriens de naissance. Il doit n'avoir jamais renoncé à la nationalité ivoirienne ... ». C'est sur de article qu'est né le concept d'ivoirité, faisant ainsi la distinction entre les ivoiriens de souches et les ivoiriens de circonstances ou d'origines "étrangères".

Apres l'instauration du concept d'ivoirité, Henry Konan Bédié favorisera la continuité des pratiques politiques du régime de Félix Houphouët Boigny en renforçant davantage son pouvoir par des révisions constitutionnelles en 1998 (Basile; 1999). Ces révisions lui accordaient plein pouvoir en période de crise et une augmentation du mandat présidentielle à 7 ans. Ce que certains ont nommé de régime présidentialiste autoritaire. On dénombre à cet effet huit révisions de l'article 11 entre 1960 et 1998 et sur les 76 articles que comptait la constitution de 1960, 53 furent révisés en 1998.

Le 24 décembre 1999, le chef d'Etat Major, le Général Robert Gueï, Yacouba du groupe Kru, accède à la présidence après un putsch contre le Président Henry Konan Bédié. La Côte d'ivoire est entrée dans la deuxième république. Pour légitimer sa gestion du pouvoir politique, la junte a procédé d'une manière autoritaire pour instituer une nouvelle constitution.2 Ainsi la junte a deux fois de suite modifier le projet d'avant projet de constitution avant de le publier dans le Journal officiel de la République tout en occultant le caractère souverain de l'Assemblée Constituante. Si la démocratie est la gestion selon la loi, cela sous entend que le respect de la constitution est capital dans l'exercice du pouvoir politique (Wodie ; 2007). Durant la crise militaro-politique, cette constitution fut révisée de manière informelle à plusieurs reprises afin de résoudre cette crise.

Le 23 juillet 2000, la nouvelle constitution favorisa un referendum sur le concept d'ivoirité dans l'objectif d'évincer le candidat du RDR, Alassane Ouattara de la course à la présidence. Cette attitude politique fit ressurgir les conflits inter-ethniques entre les militants des différents hommes politiques. C'est-à-dire les ethnies du Nord pro- Alassane Ouattara contre les ethnies de l'Ouest pro- Robert Gueï et les Ethnies du Sud pro-Laurent Gbagbo.

2 Décret n 2000-383 du 17 Juillet 2000 portant projet de modification de la constitution, JORCI, 2000 n 28 du 20 Juillet 2000

13

Mémoire de Master 2. Thème : Ethnicité et Pouvoir Politique en Côte d'Ivoire.
SIB Harkité Hippolyte. hyppolytesib@gmail.com . Année académique 2013-2015.

Les élections du 22 octobre 2000, organisées par le Général Robert Gueï, menèrent Laurent Gbagbo le candidat du Front Populaire Ivoirien (FPI) au pouvoir. Le Général Gueï demanda ainsi l'annulation du processus de cette élection. Mais Laurent Gbagbo, après un soulèvement populaire dont il fut l'initiateur le 24 octobre 2000 (AFP ; 2000), fut investi Président de la République le 26 octobre 2000.

De violents affrontements politico-ethniques opposèrent les militants de Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Au lendemain du 26 octobre 2000, environ 57 corps (RFI ; 2000) sans vie des partisans du RDR furent retrouvés dans le quartier de Yopougon à Abidjan d'où le "Charnier de Yopougon". Le gouvernement en place avec des représentants des partis politiques tentent de réconcilier les populations ivoiriennes, mais en vain. Cette première tentative se solde par un échec. Car deux ans après, le tissu inter-ethnique et social sera une fois de plus remis en cause et fragilisé par les politiques.

L'allure des conflits politico-ethniques va se traduire par une rébellion subdivisée en trois branches principales sous l'égide des partisans pro-Alassane Ouattara constituées généralement des ethnies du Nord et du Centre appelé Mouvement Patriotique de la Côte d'Ivoire (MPCI) et des partisans du Général Robert Gueï à travers le Mouvement Patriotique Ivoirien du Grand Ouest (MPIGO). Puis au Centre-Est par les Ethnies nordistes résidant dans cette zone. Ceux-ci créèrent le Mouvement pour la Justice et la Paix (MJP). Ces mouvements regroupés plus tard en Force Armée des Forces Nouvelles (FAFN) se coalisèrent contre le Président Laurent Gbagbo en exigeant sa démission. Le camp présidentiel quand à lui fut à l'origine des milices armées et des sections Paramilitaires comme l'Escadron de la Mort et le Centre de Commandement des Opérations Sécrètes (CECOS) en réponse à la rébellion. Ces conflits politico-ethniques créèrent la guerre civile, suivie de désolation et de ruine avec des exactions, assassinats et meurtres.

Le conflit politico-ethnique s'est accru surtout dans la partie Nord de le Côte d'Ivoire à travers la consolidation et la fortification de la confrérie Dozo3 qui habite dans la partie Nord de la Côte d'Ivoire, au Sud du Burkina, Sud- Est du Mali et au Nord- Est de la Guinée. Ainsi, cette confrérie à travers des membres et sa localisation géographique prêtent main forte en cas de conflits dans l'un des pays ou l'on demande leur service. De ce fait, les populations du Nord de la Côte d'Ivoire et les étrangers en particulier Burkinabé et Malien furent stéréotypés comme étant tous des étrangers qui concourent à l'instabilité politique et socio-économique de la Côte d'Ivoire.

Guillaume Soro fut nommé premier ministre après les accords entre les belligérants de la crise. Il eut à cet effet un bouleversement de l'ordre constitutionnel à travers une imposition au pouvoir

4 Confrérie de Chasseurs.

14

Mémoire de Master 2. Thème : Ethnicité et Pouvoir Politique en Côte d'Ivoire.
SIB Harkité Hippolyte. hyppolytesib@gmail.com . Année académique 2013-2015.

discrétionnaire du Président Laurent Gbagbo qui, quand à lui usa, de son pouvoir en période de crise pour nommer ses adversaires politiques pour sortir de la crise sans tenir compte des dispositions de l'article 35 de la constitution qui stipule que:

Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n'est rééligible qu'une fois. Le candidat à l'élection présidentielle doit être âgé de quarante ans au moins et de soixante quinze ans au plus. Il doit être ivoirien d'origine, né de père et de mère eux-mêmes ivoiriens d'origine. Il doit n'avoir jamais renoncé à la nationalité ivoirienne. Il ne doit s'être jamais prévalu d'une autre nationalité. Il doit avoir résidé en Côte d'Ivoire de façon continue pendant cinq années précédent la date des élections et avoir totalisé dix ans de présence effective.

Ce conflit politico-ethnique perdurera durant le mandat de Laurent Gbagbo jusqu'à l'accession d'Alassane Ouattara à la présidence le 6 Mai 2011. On dénombra ainsi, suite à la crise post électorale de 2011, 3000 morts (ONU ; 2011) sur toute l'étendue du territoire ivoirien.

Cependant, le 13 juillet 2011, la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (CDVR) tente de réconcilier les Ivoiriens. Malgré ces efforts, d'autres conflits politico-ethniques ont eu une recrudescence dans l'Ouest ivoirien principalement dans les villes de Man et de Duékoué. Dans cette zone de l'Ouest principalement à Duékoué, on assista à un massacre entre les ethnies du Nord pro-Alassane et les autochtones de l'Ouest pro-Gbagbo, faisant ainsi 800 morts (CICR ; 2011). De ce fait, 60 à 75 % des Wê eurent à fuir leurs localités d'origine (Laurent ; 2011). La diversité ethnique est un enjeu politique capital dans la structuration de ce pays. Ce qui rend fragile d'une part la coexistence inter-ethnique pacifique et d'autre part le maintien et la stabilité de la paix durable. Au regard de toutes ces données, comment le sentiment d'appartenance ethnique a été utilisé dans la vie politique de la Cote d'Ivoire ?

Sur la question de l'instrumentalisation des ethnies par les politiciens, un certain nombre de théories sont concurrentes. Pour les tenants du clientélisme comme Amselle Jean-Loup (1992), Jean-Louis Briquet (1995) et Virginie Martin (1999), le clientélisme est une attitude des politiciens qui consiste à accroitre leur influence, en se créant une clientèle par des procédés démagogiques. Pour ces auteurs, le clientélisme est une pratique politique officieuse qui tire ses origines des sociétés traditionnelles africaines. Ainsi, cette pratique s'oppose à la politique moderne surtout en démocratie. Les politiciens utilisent généralement des réseaux de solidarité ou de référence sociale qui peuvent être entre autres, des groupes d'appartenance ethnique, des groupes d'amis, des groupements d'intérêts économiques. L'instrumentalisation de ces groupes de référence et

15

Mémoire de Master 2. Thème : Ethnicité et Pouvoir Politique en Côte d'Ivoire.
SIB Harkité Hippolyte. hyppolytesib@gmail.com . Année académique 2013-2015.

institutions sociales traditionnelles passe le plus souvent par des obligations réciproques vis à vis des politiciens.

De la sorte, on constate une homogénéité entre le politicien et ses clients, une symbiose entre eux. Ce clientélisme favorise la corruption de la part des clients après élection de leur leader à la présidence. Dès lors, le Président leur accorde après son élection, un statut privilégié afin de compter sur leur mobilisation effective dans d'éventuelles élections futures. Une fois élu, le Président dans l'obligation de tenir ses promesses promulgue des décrets ou des lois privilégiant son groupe ethnique. Généralement, ceux-ci occupent les principaux postes administratifs, politiques et économiques.

Il s'ensuit une exclusion des autres groupes ethniques qui ne sont pas de l'ethnie du président. Le paroxysme de l'une des conséquences du clientélisme est la restriction des libertés des membres d'autres groupes ethniques.

Les clients présents dans l'appareil administratif s'accaparent des postes stratégiques. En utilisant leur statut à travers des manoeuvres tactiques, ils excluent quelques fois les partisans d'autres concurrents politiques dans la gestion de la chose publique. Parfois, les clients intègrent des partisans de l'opposition à condition que ceux-ci fassent défection de leur parti d'origine en adhérant au camp présidentiel.

Comme le pensent, Mayer Pierre (1990), Alain Pages (2001) et le CPJMO (2013), l'ethnocratie est la gestion de l'Etat par l'ethnie au pouvoir au détriment des autres ethnies du pays. L'ethnie étant un construit social. Cette théorie admet que les politiciens s'appuient sur leur appartenance culturelle voir ethnique pour obtenir des votes. Ainsi, les membres d'une parenté voir d'un groupe ethnique prêtent allégeance au politicien de leur contrée ethnique. Les promesses faites aux membres de son ethnie favorisent ceux-ci à voter massivement pour le politicien qui doit accéder à la présidence.

Le clientélisme et l'ethnocratie sont des pratiques utilisées par les politiciens afin de mobiliser leur électorat. Ces deux théories semblent être similaires dans la pratique. Car elles utilisent les ethnies pour susciter un électorat, elles utilisent les membres de leurs références sociales d'appartenances lors des nominations. La corruption est le fait emblématique de ces deux théories.

Mais la singularité du clientélisme est qu'il n'utilise pas seulement le groupe ethnique d'appartenance. Donc le leader politique s'entoure de plusieurs groupes ethniques, mais pourrait lors de sa succession à la présidence avoir son dauphin dans son groupe ethnique.

La quintessence de la dissemblance de l'ethnocratie face au clientélisme est que le premier n'utilise pas que les liens de la parenté voir exclusivement l'ethnie pour gérer le pays. Ainsi, presque toutes les institutions et organes de gestion du pays sont entretenus par les membres du groupe ethnique du

16

Mémoire de Master 2. Thème : Ethnicité et Pouvoir Politique en Côte d'Ivoire.
SIB Harkité Hippolyte. hyppolytesib@gmail.com . Année académique 2013-2015.

Président. L'exclusion et la restriction des libertés des autres groupes ethniques peuvent engendrer la haine, l'ethnocentrisme qui à leur tour sont susceptibles de générer des conflits et des génocides.

SECTION I: HYPOTHESES

Hypothèse 1

Dans la vie politique de la Côte d'Ivoire, le sentiment d'appartenance ethnique a été régulièrement instrumentalisé et reconstruit à partir d'une mobilisation qui prolonge, renforce et met en cause les frontières ethniques ou régionales.

Hypothèse 2

L'arrivée massive des migrants-étrangers et la crise économique ont contribué à une crispation des ethnies qui ont été instrumentalisées par les politiciens dans leur conquête du pouvoir.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius