Ethnicité et pouvoir politique en côte d'Ivoire.( Télécharger le fichier original )par Harkité Hippolyte SIB Université Générale Lansana Conte/Conakry - Master II 2015 |
SECTION III : SITUATION SOCIO-ECONOMIQUEL'agriculture reste le secteur clé de l'économie ivoirienne et occupe 60% de la population et représente 34% du PIB et 2/3 des ressources d'exportations. Les produits traditionnels d'exportations que sont le café et le cacao occupent toujours la première place des cultures de rentes en Côte d'Ivoire qui occupent le 1er rang au plan mondial pour le cacao et le 4ème pour le café. L'industrie représente 20% du PIB et occupe 13% de la population. Le secteur des services représente 46% du PIB et occupe 26% de la population active (BAD ; 2003). La Côte d'Ivoire compte trois aéroports internationaux. Le réseau routier s'étend sur 70 000km dont 5 500km de routes bitumées et 150 km d'autoroute. En deux décennies de croissance consacrant le miracle ivoirien, l'économie ivoirienne fut caractérisée par une forte croissance. Celle-ci fut assurée par une très grande ouverture économique sur l'ensemble des facteurs de production comme les capitaux étrangers, la main-d'oeuvre extérieure et à la disponibilité de ressources internes. Pour suppléer cette économie basée sur les cultures de café et de cacao, l'Etat s'est investit dans un vaste programme de diversification agricole en 1970, de la sorte que d'autres cultures comme celles de la banane, l'ananas, le palmier à huile, le cocotier, l'hévéa et le coton virent le jour. 54 Mémoire de Master 2. Thème : Ethnicité et
Pouvoir Politique en Côte d'Ivoire. L'économie ivoirienne connaîtra cependant au début des années 80 une crise profonde et persistante. Les rééchelonnements réguliers de la dette extérieure, les arriérés des paiements de 1'Etat à l'égard des entreprises, la diminution des prix d'achat au producteurs de café et de cacao, la croissance démographique estimée à plus de 3% l'an ont obligé l'Etat a mettre en place des politiques dites d'ajustement dans le double but de rétablir d'une part l' équilibre financier en ajustant les dépenses aux ressources et d'autre part d' assurer une reprise de la croissance par des restructurations de l'appareil de production (Durufle ;1988). Cependant, certains économistes affirment que cette crise a en réalité débuté depuis les années 70. Mais ce programme n'a pas répondu aux attentes de l'Etat. La crise qu'a connue le café et le cacao resta sans précédent. Les 266 milliards de recette dû au café avec ses 500000 tonnes en 1980 régressèrent considérablement à 46,5 milliards avec 825000 tonnes en 1989. Les excédents de la caisse de péréquation et celle de stabilisation issues du budget de l'Etat pour favoriser le redémarrage de l'économie était de zéro, puisque les finances issues de ses caisses furent utilisées à d'autres fins entre 1965 et 1975. L'Etat préleva des taxes et impôts pour rehausser ce solde budgétaire afin de non seulement faire face à la relance de l'économie de café et de cacao mais aussi à la dette extérieure entre 1980 et 1985. Cette situation eut pour conséquence le Programme d'Ajustement Structurel (PAS). Avec la crise du PAS qu'a connu la Côte d'ivoire, les dettes extérieures de la Côte d'Ivoire ont poussé les institutions de Brettons Wood à dévaluer le Franc CFA suivants deux hypothèses. A savoir, l'assainissement de l'économie ivoirienne en passant par son équilibre budgétaire et rembourser la dette extérieure en favorisant des opérations monétaires sur les produits d'exportations que d'importations. En réalité ces mesures de récessions économiques avec une monnaie moins compétitive ne pouvaient que rendre la Côte d'Ivoire vulnérable aux problèmes socio-économiques. Souvent avec des mesures difficiles comme la suspension du recrutement des fonctionnaires, le blocage et l'alignement des salaires, la fermeture de certaines industries. La crise économique due au Programme d'Ajustement Structurel et à la dévaluation du Franc CFA ont été sources de conflits et de crispation ethnique entre les fonctionnaires qui ont perdu leur emploi et reconvertis dans des activités informelles ou à l'agriculture et les étrangers qui exploitaient déjà ces terres. On assiste désormais aux conflits fonciers entre autochtones et allochtones (Bonnassieux ; 2009). En effet, alors que la pauvreté frappait 10% de la population en 1985, elle touche 32,3% de la population en 1993. Malgré la reprise économique qui a eu lieu après la dévaluation de 1994, les conditions de vie des populations ne se sont pas améliorées. L'incidence de la pauvreté atteint 36,8% en 1995, 33,6% 55 Mémoire de Master 2. Thème : Ethnicité et
Pouvoir Politique en Côte d'Ivoire. en 1998 puis 38,4% en 2002. La crise sociopolitique qu'a connue le pays a plongé des milliers de personnes supplémentaires en dessous du seuil de pauvreté, portant ainsi le taux de pauvreté à 48,9% en 2008. Dans toutes les régions, le milieu rural est durement frappé par la pauvreté avec des taux de pauvreté variant de 50,9% à 85,1% (Kého ; 2009). Les régions du Nord, l'Ouest et du Centre-Ouest sont particulièrement les plus touchées par la dégradation du niveau de vie. Enfin les crises ethno-politiques et post électorales de 1995, 1999, 2000 et celle de 2010 ont rendu les investisseurs économiques retissant aux investissements en Côte d'Ivoire. Ceux-ci se sont retournés vers des pays stables comme le Bénin, le Ghana et le Sénégal. En somme, l'économie Ivoirienne reste dans son ensemble tributaire de l'agriculture d'exportation. Elle est surtout orientée vers les cultures de rentes comme le café, le cacao. Mais le secteur tertiaire reste le plus important en termes de valeur ajoutée. Il est suivi de loin par le secteur primaire et secondaire. |
|