II.1.6. Arachide au Cameroun
II.1.6.1. Historique de la culture
arachidière
La culture de l'arachide d'origine sud-américaine a
été introduite par des explorateurs portugais au 16e
siècle en Afrique de l'Ouest d'où elle se répandit
jusqu'au Cameroun. Avant
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1928 l'arachide était cultivée dans les champs
de case (Hamasselbé, 2008). Le développement de cette culture au
Nord Cameroun résulte des initiatives prises par l'administration
française pour obtenir une production commercialisable et favoriser des
échanges monétaires. C'est ainsi que de 1928 à 1929, les
premiers effets de la culture de l'arachide se font sentir par l'exportation de
334 tonnes de graines par le port de Garoua. De 1934 à 1940 ;
l'administration coloniale relance la culture de l'arachide par l'encadrement
des producteurs. La production arachidière augmente et atteint 10 000 t
de graines à l'exportation. Suite à la 2e guerre mondiale,
à l'échec de l'expérimentation de la motorisation de la
culture de 1948 à 1951 et l'introduction du coton en 1951, l'exportation
de l'arachide decline (Hamasselbé, 2008).
Apres l'indépendance, la relève de l'Etat
améliore le niveau de production de la culture de l'arachide grâce
à la réussite de la sélection variétale conduite
vers les années 1972 dans la station de Guetalé. Une
sélection qui a mis sur pied la variété 28-206, une
variété d'arachide améliorée a un rendement en
graine de 2500 kg/ha qui remplace à 80% les variétés
traditionnelles. L'augmentation brusque des cours mondiaux de l'arachide
entraine un accroissement des exportations. Celles-ci passent de 15 000 t en
1973 à 23 000 t en 1974. De 1977 à 1980, les exportations qui se
faisaient par le port de Douala cessent à cause de l'évolution
des prix courants dans les zones productrices (100 à 150 F/kg). Les
producteurs préfèrent donc vendre leurs excédents de
production sur les marchés libres ou les exporter clandestinement vers
le Nigeria. De 1981 à 1986, l'encadrement des cultures vivrières
par la Société de Développement de la culture du Coton
(Sodecoton) relance la culture arachidière dans les zones de plaine
où l'arachide trouve une place de premier choix dans la rotation
coton-légumineuses-céréales.
II.1.6.2. Présentation des zones de production
d'arachide au Cameroun
Au Cameroun l'arachide est produite dans toutes les
régions (Tableau 3) autrement dit; dans les cinq zones
agro-écologiques du pays. Ceci s'explique par les conditions
écologiques et climatiques favorables à cette culture et du fait
de l'expérience qu'ont les producteurs sur cette culture. Une
expérience qui remonte depuis le temps colonial. En 2006, cette culture
couvrait une superficie de plus de 236 951 hectares (MINADER, 2009),
essentiellement concentrée dans les départements de la
Bénoué, du Mayo-Tsanaga et du Mayo-Louti. La zone de culture par
excellence de l'arachide est la zone soudano-sahélienne du Nord du pays
(Figure 5). Cette zone de production arachidière est divisée en
trois grandes
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zones de culture en fonction de la pluviométrie
annuelle et de la longueur de la saison de pluie (Hamasselbé,
2008):
- la zone nord qui s'étend de Kousseri à
Maroua. Elle reçoit en moyenne 400-800 mm de pluie sur une
période de 3 à 4 mois;
- la zone centre qui s'étire de Maroua à
Garoua avec une pluviométrie moyenne de 900-1000 mm repartie sur 4
à 5 mois de pluie;
- la zone sud qui va de Garoua à la limite Nord
de l'arrondissement de Ngaoundéré avec 1000-1500 mm de pluie
pendant 5 à 6 mois.
Figure 5: les zones de culture de l'arachide dans le Nord
Cameroun (Hamasselbé, 2008)
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