II.1.4. Croissance et développement de
l'arachide
II.1.4.1. Germination
La semence mature d'arachide est un embryon composé de
deux cotylédons, une courte hypocotyle et d'une gemmule le tout
entouré par le testa. La germination se déroule en plusieurs
étapes :
- absorption d'eau;
- activation des enzymes;
- croissance du bourgeon;
- rupture de la testa;
- allongement et émergence de la radicule;
- croissance du bourgeon terminal et l'axe embryonnaire.
La germination est épigée chez l'arachide. La
dormance chez cette plante est causée par des barrières
endogènes métaboliques de nature enzymatique qui bloque
l'hydrolyse des réserves nutritives et leur transport vert l'embryon
empêchant ainsi la synthèse de nouveau matériel (Mayeux,
2001). La graine en contact avec l'humidité du sol gonfle 24 à 48
heures après sa mise dans le sol et la radicule apparait. En suite, elle
remonte au niveau de la surface du sol et suit donc l'ouverture des
cotylédons 5 à 6 jours après le semis.
II.1.4.2. Croissance
La croissance est continue chez l'arachide. La rapidité
de la croissance étant fonction de la température, on exprimera
les diverses étapes de développement, non pas en temps absolu,
mais en phase correspondant aux diverses stades de la vie de la plante. Les
courbes de croissance présentent deux points intéressants
où elles changent de pente. Un premier point correspondant à
l'apparition des premières fleurs et un second se situe au moment
où les plantes portent de nombreux gynophores (Gillier et Silvestre
1969).
La tige principale commence par croitre lentement. Lorsqu'elle
atteint 2 à 3 cm de long, les deux rameaux cotylédonaires
apparaissent à la base. Un peu plus tard, deux autres rameaux
apparaissent en croix par rapport aux précédents.
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II.1.4.3. Mode de reproduction
L'autogamie est le mode normal de reproduction de cette plante
à fleurs cléistogames. Mais le taux d'allogamie de l'arachide
n'est pas pour autant nul et peut varier entre 0,2 et 6,6% selon les types
botaniques, les variétés, les localités et les insectes
pollinisateurs présents. Après fécondation, la base de
l'ovaire s'allonge à travers les pièces florales pour donner
naissance à un prolongement à structure de tige, le gynophore,
qui pointe vers le sol et contient les ovules fécondées à
son extrémité. Le gynophore s'enterre verticalement tandis que la
gousse en formation prend une position horizontale entre 2 et 7
centimètres sous la surface du sol. La quantité de fleurs donnant
naissance à des gynophores et à des fruits est variable dans le
temps; ce sont en général les fleurs formées durant les
deux ou trois premières semaines de floraison qui sont les plus
utilisées pour former les gynophores. Une forte humidité permet
la pénétration du gynophore dans le sol et stimule la
fructification (Gillier et Silvestre 1969).
Une plante émet entre 400 et 1000 fleurs (Spanish: 600
à 700 fleurs ; Virginia jusqu'à 1000 fleurs) dont 10 à 20
% donneront des gousses qui, cependant, ne parviendront pas toutes à
maturité; seules les premières gousses formées,
correspondant à la floraison « utile », pourront s'enterrer et
mûrir (Schilling, 1996). Les variétés qui donnent les
rendements les plus élevés, sont celles qui produisent le plus de
fleurs durant les premières phases de la floraison.
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