4.3 Aspects thérapeutiques
4.3.1 Schémas thérapeutiques au cours de
notre étude
Au cours de notre étude, nous avons recensé les
différents médicaments utilisés sur le patient en urgence
et ceux prescrits pour un traitement de fond en ambulatoire. Le plus souvent,
la démarche thérapeutique n'a pas toujours de base
physiopathologique et se limite à juguler une crise isolée sans
aucune prise en charge postcritique. Ainsi, cinq patients ont été
hospitalisés. Dans la majorité des cas, c'est l'obstruction
bronchique qui est prise en charge par la prescription de bronchdilatateurs,
parmi lesquels nous retrouvons en première place les
dérivés de la xanthine (43,68%) par voies orale et
parentérale. Ensuite, nous avons les bêta 2-mimétiques
(37,93%) largement utilisés par voie parentérale. En urgence, les
bronchodilatateurs disponibles sont l'aminophylline injectable et le salbutamol
injectable.
Concernant les corticoïdes, ils sont largement
utilisés (81,6%). Peuvent être trouvés en urgence le
méthylprednisolone injectable et le dexaméthasone injectable.
Les antihistaminiques sont prescrits dans 41,31% des cas. Un
traitement adjuvant a été associé selon les cas et se
composait
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d'antibiotiques (10,34%), d'oxygènothérapie
(10,34%),
d'anxiolytiques (27,58%) et d'apports
hydroélectrolytiques.
Nos résultats se rapprochent de ceux de DJIBO au Niger
et portant sur 83 patients et où les dérivés de la
xanthine sont les bronchodilatateurs les plus utilisés (53,01%) et les
corticoïdes utilisés dans 86,74% des cas, les antihistaminiques
dans 75,9% des cas et un adjuvant a été utilisé dans
52,21% des cas (24). Mais ils s'éloignent
légèrement des données de la littérature qui
privilégient l'utilisation des bêta 2-agonistes en première
intention comme bronchodilatateurs, préconisent toujours l'usage des
corticoïdes sans toutefois négliger l'usage des
antileucotriènes, des anti-COX et la cure de désensibilisation
qui ont révolutionné le traitement antiasthmatique (29,
33, 52, 72). L'étude de DJIBO et la notre se sont
déroulées dans un contexte où la prise en charge de
l'asthmatique n'est pas bien codifiée.
La voie utilisée en urgence pour l'administration des
antiasthmatiques est la voie intraveineuse. Bien que cette voie ait permis de
juguler les crises, elle est source d'effets systémiques non
souhaitables. La nébulisation du salbutamol qui a suscité un
engouement ces dernières années grâce à sa
réalisation facile, à la rapidité d'action et à la
tolérance de la molécule (76, 77, 78, 79, 80, 81, 82,
83,) n'a pas été expérimentée lors de
notre étude. Les raisons sont le manque d'appareils appropriés
(nébulisateurs) et/ou la méconnaissance de sa manipulation par
les patients et les praticiens. En urgence le patient étant reçu
par les non spécialistes.
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Le constat qui s'impose est qu'il n'existe pas de prise en
charge rationnelle des asthmatiques. Nous estimons qu'en raison de la grande
fréquence de cette maladie et du coût de son traitement (environ
100 dollars US/an/patient dans les pays à faibles revenus (84)
soit 60.000 Francs CFA) une proposition pour la mise en place d'un
schéma de prise en charge standardisée de l'asthme de l'adulte en
urgence est plus que nécessaire.
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