SIGLES ET ABREVIATIONS
& : Et
ACDI : Agence Canadienne de Développement
Intérnational
Al : Alliés
BCC : Banque Centrale du Congo
BIT : Bureau International de Travail
BRI : Bank Rakyat Indonesia
CECM : Caisse Coopérative d'Epargne et de Crédit
Mutuel
CGAP : Consultating Group to Assist the Poors
DDC : Direction de Développement et de la
Coopération
ECRA : Epargne et Crédit Rotatif par Association
F.R. : Friedrich Raiffesen
FENACOBU : Fédération Nationale des
Coopératives d'Epargne et de Crédit du
Burundi
IMF : Institution de Microfinance.
ISFD : Institutions Spécialisés Financières
Décentralisées.
ISIG : Institut Supérieur d'Informatique et de Gestion
MFB : Ministère de Finance et du Budget du Madagascar
MPME : Micro, Petite et Moyenne Entreprise
N.D : Non Daté
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PME : Petites et Moyennes Entreprises
RDC : République Démocratique du Congo
RFM : Réseau Français de Microfinance
SIG : Système d'Information et de Gestion
SPSS : Statiscal Package for the Social Sciences
USD : United States Dollars
INTRODUCTION
1. Problématique
Le mal qui a rongé notre société se
caractérise généralement par le manque d'accès aux
services financiers fournis par le système bancaire classique. Ceci
cause à ce que le peuple reste dans des difficultés à
subvenir aux besoins absolument essentiels, ce qui conduit à la
pauvreté en terme monétaire.
Depuis quelques années, la microfinance est devenue un
axe stratégique prioritaire pour de nombreuses organisations. En tant
qu'outil permettant de faire reculer la pauvreté, elle joue un
rôle important dans le développement, tant au niveau local,
national qu'international (Gisèle Yitamben M, 2004).
En 1849, un bourgmestre prussien F.W. Raiffeisen, fonde en
Rhénanie la première société coopérative
d'épargne et de crédit, une institution qui offre des services
d'épargne aux populations ouvrières pauvres et exclues des
banques classiques. Progressivement, en s'appuyant sur l'épargne
collectée, elle octroie des crédits à ses clients. Ces
organisations sont dites « mutualistes » car elles
mutualisent l'épargne de leurs membres pour la prêter à
d'autres membres. De nombreuses institutions se développent sur cette
base en Europe et en Amérique du Nord, puis, à partir de 1950,
dans les pays du Sud, notamment en en Afrique. Mais elles restent à
cette époque essentiellement focalisées sur l'épargne,
avec des produits de crédit souvent limités
(Sébastien BOYE, 2007).
Dans le but de lutter contre la pauvrété dans
son pays, le Professeur Mohamad YUNUS fonde en 1976 au Bangladesh la
GrammenBank qui permettait aux personnes pauvres de son pays d'acceder à
des petits montants de prêt principalement via la méthodologie
communement appelée crédit solidaire ou crédit de groupe.
L'expérience de la GrameenBank va alors montrer que non seulement les
pauvres peuvent rembourser le montant de prêt mais qu'ils peuvent aussi
payer de petits montants d'intérêt afin de couvrir les charges de
l'IMF. (www.lamicrofinance.org).
L'objectif visé dans la mise en place des IMF est de
proposer des services financiers et non financiers de proximité à
des personnes du secteur informel et à des personnes exclues du secteur
bancaire, en raison de la faiblesse de leurs revenus et de l'absence de
garanties de paiement. Ainsi, la microfinance dépasse la simple
attribution de microcrédits, elle ne sert pas uniquement à
octroyer des prêts à des entrepreneurs ou à des artisans
qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques, elle doit
aussi consister à offrir des services adaptés aux
spécificités des populations pauvres et très pauvres qui
constituent sa principale cible. Ces services doivent pouvoir être
utilisés, en dehors de la création de richesse, pour la
consommation, pour faire face à la maladie ou pour l'éducation
des enfants (Mansour FAYE, 2012).
Selon le CGAP, même lorsque les pauvres semblent avoir
accès aux établissements financiers formels, les prestations
offertes ne correspondent pas forcément à leurs besoins. Parce qu'il reste des besoins importants à couvrir
(on estime à 600 millions le marché potentiel de la
microfinance...) et parce que la demande de la clientèle actuelle des
EMF évolue, la diversification des produits financiers offerts par les
IMF est aujourd'hui au premier plan. De fait, en réponse à des
besoins non encore couverts identifiées et aux limites perçues
dans leur offre, des exemples d'institutions spécialisées se
développent (plusieurs exemples en Europe de l'Est pour les
crédits à des microentreprises) et les EMF existantes continuent
d'innover : des expérimentations de produits novateurs et
intéressants sont en cours (crédit-stockage,
crédit-bail...) au même titre que des outils de
sécurisation du crédit (sociétés de caution
mutuelle, centrales de risque...).
Toujours dans cette mouvance et en sus du microcrédit
classiquement offert dans tous les EMF, l'on retrouve ainsi dans certains de
ces établissements d'autres produits (financiers et non financiers) qui
lui sont associés et proposés à la clientèle. Il
s'agit par exemple des services de transferts de fonds, des produits de
micro-assurance, des actions en formation et d'éducation, de la location
de coffres forts, de l'achat des biens pour les besoins de la
clientèle,...etc (ENO CASTEL NJIKE, 2010). Dans une
première phase de développement de la microfinance, le
savoir-faire des IMF est resté focalisé sur des produits faciles
à gérer (souvent, le micro-crédit solidaire), permettant
une certaine «standardisation», donc une croissance rapide permettant
l'atteinte de l'équilibre financier. Une hypothèse implicite
était que le client serait satisfait de tels services - puisque ce
client était par ailleurs exclu des systèmes financiers formels,
et était prêt à payer un taux d'intérêt
élevé contre un accès à ces services
(Sebastien BOYE, 2007).
La diversification des activités
assignées aux institutions est devenue une évidence au fur et
à mesure qu'on admettait la diversité des besoins des exclus.
Comme l'écrivait Guérin (2000), la microfinance permet aux plus
pauvres de diversifier leurs sources de revenus pour faire face aux risques.
Les services des institutions vont ainsi actuellement du microcrédit qui
est sans doute l'activité phare, aux produits d'épargne de plus
en plus proposés, jusqu'aux services d'assurance qui se
développent de plus en plus. Un grand problème se pose, d'une
part les IMF proposant une gamme diversifiée des produits à leurs
membres généreront des bénéfices et, d'autre part
elles supporteront des coûts dans le développement des
produits.
La diversification de produits est efficace
lorsqu'elle génère des bénéfices supérieurs
aux coûts, tant pour l'institution qui choisit d'opérer ainsi, que
pour ses clients. L'enjeu réside bien entendu dans les divergences qui
caractérisent généralement les bénéfices
recherchés par es clients, et ceux recherchés par l'institution.
Les clients souhaitent que tous leurs besoins en services financiers soient
satisfaits à un degré de qualité élevé,
tandis que les institutions doivent imputer des prix suffisamment
élevés pour couvrir le coût des services fournis et elles
ne jouissent pas des ressources suffisantes pour répondre aux besoins de
chacun en tout lieu. Il convient de choisir quels services fournir à
quels marchés et à quel prix. La réussite est
conditionnée par la détermination d'une zone de recoupement
entre les souhaits des clients et ce qu'une institution est capable et
désireuse d'offrir (Moïse MUSOLE, 2014).
Au vu de ce qui précède, il convient
d'apporter des réponses aux questions qui suivent :
1. Qu'est ce qui explique la diversification des
produits dans les IMF de la ville de Goma, en outre, quels sont les variables
explicatives qui peuvent influencer les IMF de la ville de Goma à
proposer une gamme diversifiée des produits à leurs
membres ?
2. Comment les IMF devront-elles agir sur ces
variables afin de bien réussir cette diversification ?
Nous ne pouvons pas tout de suite proposer des
hypothèses à ces questions, étant donné que notre
travail s'inscrit dans le cadre d'une démarche déductive ;
les hypothèses seront formulées au fur et à mesure que
nous avancerons dans la revue de la littérature empirique mais aussi
à partir des informations que nous aurons via l'interview et
l'observation que nous auront à faire (en tant que chercheur dans le
domaine de microfinance).
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