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Analyse des déterminants de la diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma

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par René MUSHAMUKA CHIZA
ISIG-Goma - Licence 2013
  

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SIGLES ET ABREVIATIONS

& : Et

ACDI : Agence Canadienne de Développement Intérnational

Al : Alliés

BCC : Banque Centrale du Congo

BIT : Bureau International de Travail

BRI : Bank Rakyat Indonesia

CECM : Caisse Coopérative d'Epargne et de Crédit Mutuel

CGAP : Consultating Group to Assist the Poors

DDC : Direction de Développement et de la Coopération

ECRA : Epargne et Crédit Rotatif par Association

F.R. : Friedrich Raiffesen

FENACOBU : Fédération Nationale des Coopératives d'Epargne et de Crédit du

Burundi

IMF : Institution de Microfinance.

ISFD : Institutions Spécialisés Financières Décentralisées.

ISIG : Institut Supérieur d'Informatique et de Gestion

MFB : Ministère de Finance et du Budget du Madagascar

MPME : Micro, Petite et Moyenne Entreprise

N.D : Non Daté

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PME : Petites et Moyennes Entreprises

RDC : République Démocratique du Congo

RFM : Réseau Français de Microfinance

SIG : Système d'Information et de Gestion

SPSS : Statiscal Package for the Social Sciences

USD : United States Dollars

INTRODUCTION

1. Problématique

Le mal qui a rongé notre société se caractérise généralement par le manque d'accès aux services financiers fournis par le système bancaire classique. Ceci cause à ce que le peuple reste dans des difficultés à subvenir aux besoins absolument essentiels, ce qui conduit à la pauvreté en terme monétaire.

Depuis quelques années, la microfinance est devenue un axe stratégique prioritaire pour de nombreuses organisations. En tant qu'outil permettant de faire reculer la pauvreté, elle joue un rôle important dans le développement, tant au niveau local, national qu'international (Gisèle Yitamben M, 2004).

En 1849, un bourgmestre prussien F.W. Raiffeisen, fonde en Rhénanie la première société coopérative d'épargne et de crédit, une institution qui offre des services d'épargne aux populations ouvrières pauvres et exclues des banques classiques. Progressivement, en s'appuyant sur l'épargne collectée, elle octroie des crédits à ses clients. Ces organisations sont dites « mutualistes » car elles mutualisent l'épargne de leurs membres pour la prêter à d'autres membres. De nombreuses institutions se développent sur cette base en Europe et en Amérique du Nord, puis, à partir de 1950, dans les pays du Sud, notamment en en Afrique. Mais elles restent à cette époque essentiellement focalisées sur l'épargne, avec des produits de crédit souvent limités (Sébastien BOYE, 2007).

Dans le but de lutter contre la pauvrété dans son pays, le Professeur Mohamad YUNUS fonde en 1976 au Bangladesh la GrammenBank qui permettait aux personnes pauvres de son pays d'acceder à des petits montants de prêt principalement via la méthodologie communement appelée crédit solidaire ou crédit de groupe. L'expérience de la GrameenBank va alors montrer que non seulement les pauvres peuvent rembourser le montant de prêt mais qu'ils peuvent aussi payer de petits montants d'intérêt afin de couvrir les charges de l'IMF. (www.lamicrofinance.org).

L'objectif visé dans la mise en place des IMF est de proposer des services financiers et non financiers de proximité à des personnes du secteur informel et à des personnes exclues du secteur bancaire, en raison de la faiblesse de leurs revenus et de l'absence de garanties de paiement. Ainsi, la microfinance dépasse la simple attribution de microcrédits, elle ne sert pas uniquement à octroyer des prêts à des entrepreneurs ou à des artisans qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques, elle doit aussi consister à offrir des services adaptés aux spécificités des populations pauvres et très pauvres qui constituent sa principale cible. Ces services doivent pouvoir être utilisés, en dehors de la création de richesse, pour la consommation, pour faire face à la maladie ou pour l'éducation des enfants (Mansour FAYE, 2012).

Selon le CGAP, même lorsque les pauvres semblent avoir accès aux établissements financiers formels, les prestations offertes ne correspondent pas forcément à leurs besoins. Parce qu'il reste des besoins importants à couvrir (on estime à 600 millions le marché potentiel de la microfinance...) et parce que la demande de la clientèle actuelle des EMF évolue, la diversification des produits financiers offerts par les IMF est aujourd'hui au premier plan. De fait, en réponse à des besoins non encore couverts identifiées et aux limites perçues dans leur offre, des exemples d'institutions spécialisées se développent (plusieurs exemples en Europe de l'Est pour les crédits à des microentreprises) et les EMF existantes continuent d'innover : des expérimentations de produits novateurs et intéressants sont en cours (crédit-stockage, crédit-bail...) au même titre que des outils de sécurisation du crédit (sociétés de caution mutuelle, centrales de risque...).

Toujours dans cette mouvance et en sus du microcrédit classiquement offert dans tous les EMF, l'on retrouve ainsi dans certains de ces établissements d'autres produits (financiers et non financiers) qui lui sont associés et proposés à la clientèle. Il s'agit par exemple des services de transferts de fonds, des produits de micro-assurance, des actions en formation et d'éducation, de la location de coffres forts, de l'achat des biens pour les besoins de la clientèle,...etc (ENO CASTEL NJIKE, 2010). Dans une première phase de développement de la microfinance, le savoir-faire des IMF est resté focalisé sur des produits faciles à gérer (souvent, le micro-crédit solidaire), permettant une certaine «standardisation», donc une croissance rapide permettant l'atteinte de l'équilibre financier. Une hypothèse implicite était que le client serait satisfait de tels services - puisque ce client était par ailleurs exclu des systèmes financiers formels, et était prêt à payer un taux d'intérêt élevé contre un accès à ces services (Sebastien BOYE, 2007).

La diversification des activités assignées aux institutions est devenue une évidence au fur et à mesure qu'on admettait la diversité des besoins des exclus. Comme l'écrivait Guérin (2000), la microfinance permet aux plus pauvres de diversifier leurs sources de revenus pour faire face aux risques. Les services des institutions vont ainsi actuellement du microcrédit qui est sans doute l'activité phare, aux produits d'épargne de plus en plus proposés, jusqu'aux services d'assurance qui se développent de plus en plus. Un grand problème se pose, d'une part les IMF proposant une gamme diversifiée des produits à leurs membres généreront des bénéfices et, d'autre part elles supporteront des coûts dans le développement des produits.

La diversification de produits est efficace lorsqu'elle génère des bénéfices supérieurs aux coûts, tant pour l'institution qui choisit d'opérer ainsi, que pour ses clients. L'enjeu réside bien entendu dans les divergences qui caractérisent généralement les bénéfices recherchés par es clients, et ceux recherchés par l'institution. Les clients souhaitent que tous leurs besoins en services financiers soient satisfaits à un degré de qualité élevé, tandis que les institutions doivent imputer des prix suffisamment élevés pour couvrir le coût des services fournis et elles ne jouissent pas des ressources suffisantes pour répondre aux besoins de chacun en tout lieu. Il convient de choisir quels services fournir à quels marchés et à quel prix. La réussite est conditionnée par la détermination d'une zone de recoupement entre les souhaits des clients et ce qu'une institution est capable et désireuse d'offrir (Moïse MUSOLE, 2014).

Au vu de ce qui précède, il convient d'apporter des réponses aux questions qui suivent :

1. Qu'est ce qui explique la diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma, en outre, quels sont les variables explicatives qui peuvent influencer les IMF de la ville de Goma à proposer une gamme diversifiée des produits à leurs membres ?

2. Comment les IMF devront-elles agir sur ces variables afin de bien réussir cette diversification ?

Nous ne pouvons pas tout de suite proposer des hypothèses à ces questions, étant donné que notre travail s'inscrit dans le cadre d'une démarche déductive ; les hypothèses seront formulées au fur et à mesure que nous avancerons dans la revue de la littérature empirique mais aussi à partir des informations que nous aurons via l'interview et l'observation que nous auront à faire (en tant que chercheur dans le domaine de microfinance).

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry