ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE
ET RECHERCHE SCIENTIFIQUE
INSTITUT SUPERIEUR D'INFORMATIQUE ET DE
GESTION
ISIG

BP 841 GOMA
ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA DIVERSIFICATION DES
PRODUITS DANS LES IMF
DE LA VILLE DE GOMA
|
Par MUSHAMUKA CHIZA René
Mémoire présenté
et défendu en vue de
l'obtention du grade de Licencié en
Gestion des Institutions de
Microfinance.
Directeur : CT. Jean-Claude
KASAVUBU
Encadreur : CT. Etienne KALOGE
Année Académique 2013-2014
« Qui a un bananier à domicile peut
en cueillir les fruits même sous la pluie »
Mikanza MOBYEM, Pas de feu pour les Antilopes, Extrait
tiré de l'anthologie textes choisis d'auteurs Zaïrois.
Sagesse des anciens
Ce Mémoire est dédié à nos
parents LWANGO BAZIGA Christophe et FURAHA KAMBURUTA Elizabeth pour l'amour
qu'ils ont manifesté à notre égard depuis notre enfance
et les efforts qu'ils ont conjugués pour que nous arrivions à la
fin de notre cycle de licence ; nous n'avons pas des mots pour vous
gratifier.
A tous ceux qui nous sont chers --en particulier nos
frères et soeurs.
MUSHAMUKA CHIZA René
REMERCIEMENTS
Nos remerciements s'adressent à premier abord à
l'Eternel notre Dieu qui, par sa pitié a accepté que nous
arrivions à la fin de notre cycle de licence.
C'est pour nous une occasion de remercier tous ceux qui ont
contribué de près ou de loin à la réalisation du
présent travail. Tant d'hommes et des femmes nous ont apporté
leur assistance d'une manière ou d'une autre dont nous ne pouvons les
citer tous.
En particulier, nous remercions le CT Jean Claude KASAVUBU
notre directeur de recherche et le CT Etienne KALOGE notre encadreur qui,
malgré leurs multiples occupations ont accepté de nous guider.
Leurs remarques pertinentes et conseils nous ont été
indispensables pour la réalisation de ce travail.
Nos vifs remerciements au Professeur Déo BUGANDWA
MUNGUAKONKWA, Directeur Général de l'ISIG qui a suscité en
nous le goût de la recherche. Nos remerciements aussi à tous les
enseignants qui nous ont donné cours dès le niveau primaire
jusqu'aujourd'hui et plus particulièrement ceux de l'ISIG pour la
formation qu'ils nous ont faite et qui fait de nous ce que nous sommes.
Nous aimerions remercier l'oncle FARANGA MOKONZI et son
épouse FAIDA MAOMBI, le grand Frère CHIBALONZA CHIZA Janvier et
son épouse DUSHIME DUKUZE Charlotte, l'Abbé Jean Baptiste BAHATI
CHIZA, la grande soeur REHEMA LWANGO pour leurs soutiens financiers tout au
long de notre formation, qu'ils trouvent ici l'expression de notre profonde
gratitude.
Nos sincères remerciements à Jean de Dieu
MUKANIRWA DUNIA et son épouse Jovial MWAMINI BIRONGO pour leur
encouragement et assistance.
Nous réitérons notre reconnaissance à nos
petits frères et nos grandes soeurs MUGENI LWANGO, ZAWADI LWANGO sans
oublier LUNYERE CHIZA et son épouse Elysée qui ne cessent de se
mobiliser pour nous assister moralement. Nous adressons notre gratitude
à la Famille Evariste KAMBURUTA en général et notre
grand-mère MARARISHA M'RUSIZI, notre oncle BONANE KAMBURUTA pour leur
assistance.
Nous remercions également la famille MBURANUMWE KABARE
tout particulièrement Julienne NGARUYE, IRANZI MBURANUMWE Justin,
AJUWAMUNGU MBURANUMWE Solange et les amis DUNIA RUTAMO Patrick, CHIDORHO
NYUMBA, MURHULA KAYEYE Willy, BASHIMBE NYEGEMO Domitien, Espoir KALIGIYA,
Emmanuel KANIKI, DJUMA FARANGA , SELEMANI SHABANI, Audace NGARUKIYE, BAHATI
Archias, Brown HABAMUNGU, MALI BIRAMUKA pour leurs encouragements et
assistance.
Nous tenons à remercier aussi notre cousin KUBUYA
MUNGIRIMA avec qui nous avons mené la vie lors de notre parcours en L2
mais aussi les familles qui nous ont accompagnées lors de notre
soutenance dont : la famille Jean FRANCOIS, Athanase KASOLE,
Fréderic MUTABAZI et Mama DESTIN.
Nous n'oublions pas nos camarades compagnons de lutte :
CILANDA CIAMALA CLAUDINE, NGONGO KASONGO Adèle, CHIRIMWAMI MWENGEYO
Charles, NABINTU NDABIKUNZE Christine, BAKULIKIRA MATERANYA Pascal,
MULUMEODERWHA NYAMUSI Claude, MUHINDO TSONGO Philémon, MIHIYO CHOKOLA
Pierre, BIKUBA RWIZIBUKA Paguy, YUCHINA CHIGOLO Glorieuse, MWAMINI MAHESHE,
NYIRAKANEZA UMUTONI Edith, NZIAVAKE VALINANDE Princesse, HABAMUNGU RUKIRA
Jean-Lambert... qui ont gouté au même miel et au même
fiel.
Il nous serait ingrat de clore cette page sans remercier
Sylvie KABULA APOLINE pour ses sages conseils, ses encouragements et son
accompagnement pour le moment que nous avons passé ensemble.
Nous saluons majestueusement la participation de l'Assistant
Youri BUHAKANE, Félicien FIKIRI CIZA, le CT Eddy BALEMBA, le CT
Guillaume BIDUBULA qui n'hésitaient pas de partager avec nous les
idées en rapport avec notre travail quand nous leur sollicitions de nous
venir en aide.
Nos sincères remerciements aussi à BASEME KANIKI
Sommeil et son épouse pour leur soutien, qu'ils trouvent ici
l'expression de notre profonde gratitude.
Que tous ceux dont les noms ne sont pas cités, ayant
favorisé l'aboutissement à cette réalisation, sachent que
nous les portons à coeur.
MUSHAMUKA CHIZA René
SIGLES ET ABREVIATIONS
& : Et
ACDI : Agence Canadienne de Développement
Intérnational
Al : Alliés
BCC : Banque Centrale du Congo
BIT : Bureau International de Travail
BRI : Bank Rakyat Indonesia
CECM : Caisse Coopérative d'Epargne et de Crédit
Mutuel
CGAP : Consultating Group to Assist the Poors
DDC : Direction de Développement et de la
Coopération
ECRA : Epargne et Crédit Rotatif par Association
F.R. : Friedrich Raiffesen
FENACOBU : Fédération Nationale des
Coopératives d'Epargne et de Crédit du
Burundi
IMF : Institution de Microfinance.
ISFD : Institutions Spécialisés Financières
Décentralisées.
ISIG : Institut Supérieur d'Informatique et de Gestion
MFB : Ministère de Finance et du Budget du Madagascar
MPME : Micro, Petite et Moyenne Entreprise
N.D : Non Daté
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PME : Petites et Moyennes Entreprises
RDC : République Démocratique du Congo
RFM : Réseau Français de Microfinance
SIG : Système d'Information et de Gestion
SPSS : Statiscal Package for the Social Sciences
USD : United States Dollars
INTRODUCTION
1. Problématique
Le mal qui a rongé notre société se
caractérise généralement par le manque d'accès aux
services financiers fournis par le système bancaire classique. Ceci
cause à ce que le peuple reste dans des difficultés à
subvenir aux besoins absolument essentiels, ce qui conduit à la
pauvreté en terme monétaire.
Depuis quelques années, la microfinance est devenue un
axe stratégique prioritaire pour de nombreuses organisations. En tant
qu'outil permettant de faire reculer la pauvreté, elle joue un
rôle important dans le développement, tant au niveau local,
national qu'international (Gisèle Yitamben M, 2004).
En 1849, un bourgmestre prussien F.W. Raiffeisen, fonde en
Rhénanie la première société coopérative
d'épargne et de crédit, une institution qui offre des services
d'épargne aux populations ouvrières pauvres et exclues des
banques classiques. Progressivement, en s'appuyant sur l'épargne
collectée, elle octroie des crédits à ses clients. Ces
organisations sont dites « mutualistes » car elles
mutualisent l'épargne de leurs membres pour la prêter à
d'autres membres. De nombreuses institutions se développent sur cette
base en Europe et en Amérique du Nord, puis, à partir de 1950,
dans les pays du Sud, notamment en en Afrique. Mais elles restent à
cette époque essentiellement focalisées sur l'épargne,
avec des produits de crédit souvent limités
(Sébastien BOYE, 2007).
Dans le but de lutter contre la pauvrété dans
son pays, le Professeur Mohamad YUNUS fonde en 1976 au Bangladesh la
GrammenBank qui permettait aux personnes pauvres de son pays d'acceder à
des petits montants de prêt principalement via la méthodologie
communement appelée crédit solidaire ou crédit de groupe.
L'expérience de la GrameenBank va alors montrer que non seulement les
pauvres peuvent rembourser le montant de prêt mais qu'ils peuvent aussi
payer de petits montants d'intérêt afin de couvrir les charges de
l'IMF. (www.lamicrofinance.org).
L'objectif visé dans la mise en place des IMF est de
proposer des services financiers et non financiers de proximité à
des personnes du secteur informel et à des personnes exclues du secteur
bancaire, en raison de la faiblesse de leurs revenus et de l'absence de
garanties de paiement. Ainsi, la microfinance dépasse la simple
attribution de microcrédits, elle ne sert pas uniquement à
octroyer des prêts à des entrepreneurs ou à des artisans
qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques, elle doit
aussi consister à offrir des services adaptés aux
spécificités des populations pauvres et très pauvres qui
constituent sa principale cible. Ces services doivent pouvoir être
utilisés, en dehors de la création de richesse, pour la
consommation, pour faire face à la maladie ou pour l'éducation
des enfants (Mansour FAYE, 2012).
Selon le CGAP, même lorsque les pauvres semblent avoir
accès aux établissements financiers formels, les prestations
offertes ne correspondent pas forcément à leurs besoins. Parce qu'il reste des besoins importants à couvrir
(on estime à 600 millions le marché potentiel de la
microfinance...) et parce que la demande de la clientèle actuelle des
EMF évolue, la diversification des produits financiers offerts par les
IMF est aujourd'hui au premier plan. De fait, en réponse à des
besoins non encore couverts identifiées et aux limites perçues
dans leur offre, des exemples d'institutions spécialisées se
développent (plusieurs exemples en Europe de l'Est pour les
crédits à des microentreprises) et les EMF existantes continuent
d'innover : des expérimentations de produits novateurs et
intéressants sont en cours (crédit-stockage,
crédit-bail...) au même titre que des outils de
sécurisation du crédit (sociétés de caution
mutuelle, centrales de risque...).
Toujours dans cette mouvance et en sus du microcrédit
classiquement offert dans tous les EMF, l'on retrouve ainsi dans certains de
ces établissements d'autres produits (financiers et non financiers) qui
lui sont associés et proposés à la clientèle. Il
s'agit par exemple des services de transferts de fonds, des produits de
micro-assurance, des actions en formation et d'éducation, de la location
de coffres forts, de l'achat des biens pour les besoins de la
clientèle,...etc (ENO CASTEL NJIKE, 2010). Dans une
première phase de développement de la microfinance, le
savoir-faire des IMF est resté focalisé sur des produits faciles
à gérer (souvent, le micro-crédit solidaire), permettant
une certaine «standardisation», donc une croissance rapide permettant
l'atteinte de l'équilibre financier. Une hypothèse implicite
était que le client serait satisfait de tels services - puisque ce
client était par ailleurs exclu des systèmes financiers formels,
et était prêt à payer un taux d'intérêt
élevé contre un accès à ces services
(Sebastien BOYE, 2007).
La diversification des activités
assignées aux institutions est devenue une évidence au fur et
à mesure qu'on admettait la diversité des besoins des exclus.
Comme l'écrivait Guérin (2000), la microfinance permet aux plus
pauvres de diversifier leurs sources de revenus pour faire face aux risques.
Les services des institutions vont ainsi actuellement du microcrédit qui
est sans doute l'activité phare, aux produits d'épargne de plus
en plus proposés, jusqu'aux services d'assurance qui se
développent de plus en plus. Un grand problème se pose, d'une
part les IMF proposant une gamme diversifiée des produits à leurs
membres généreront des bénéfices et, d'autre part
elles supporteront des coûts dans le développement des
produits.
La diversification de produits est efficace
lorsqu'elle génère des bénéfices supérieurs
aux coûts, tant pour l'institution qui choisit d'opérer ainsi, que
pour ses clients. L'enjeu réside bien entendu dans les divergences qui
caractérisent généralement les bénéfices
recherchés par es clients, et ceux recherchés par l'institution.
Les clients souhaitent que tous leurs besoins en services financiers soient
satisfaits à un degré de qualité élevé,
tandis que les institutions doivent imputer des prix suffisamment
élevés pour couvrir le coût des services fournis et elles
ne jouissent pas des ressources suffisantes pour répondre aux besoins de
chacun en tout lieu. Il convient de choisir quels services fournir à
quels marchés et à quel prix. La réussite est
conditionnée par la détermination d'une zone de recoupement
entre les souhaits des clients et ce qu'une institution est capable et
désireuse d'offrir (Moïse MUSOLE, 2014).
Au vu de ce qui précède, il convient
d'apporter des réponses aux questions qui suivent :
1. Qu'est ce qui explique la diversification des
produits dans les IMF de la ville de Goma, en outre, quels sont les variables
explicatives qui peuvent influencer les IMF de la ville de Goma à
proposer une gamme diversifiée des produits à leurs
membres ?
2. Comment les IMF devront-elles agir sur ces
variables afin de bien réussir cette diversification ?
Nous ne pouvons pas tout de suite proposer des
hypothèses à ces questions, étant donné que notre
travail s'inscrit dans le cadre d'une démarche déductive ;
les hypothèses seront formulées au fur et à mesure que
nous avancerons dans la revue de la littérature empirique mais aussi
à partir des informations que nous aurons via l'interview et
l'observation que nous auront à faire (en tant que chercheur dans le
domaine de microfinance).
2. Objectif du travail
Ce travail poursuit deux grands objectifs, il vise
à déterminer et mesurer les facteurs (variables) exogènes
qui poussent les IMF de la ville de Goma à procéder à la
diversification des produits, en vue d'accroitre leurs revenus et
répondre aux besoins variés de leurs membres. Il poursuit
également comme objectif de déterminer la manière dont ces
IMF devront agir sur ces variables afin de bien réussir la
diversification.
3. Intérêt du
travail
Notre travail a un intérêt qui
s'étend sur deux dimensions comme décrit ci-dessous :
3.1. Intérêt
personnel
Ce travail est un outil mis à notre disposition
pour pouvoir marier les différentes théories apprises dans les
auditoires à la réalité sur le terrain. Ainsi, il pourra
nous accompagner tout au long de notre vie professionnelle surtout en apportant
des conseils aux dirigeants des IMF, dans la prise des décisions de
diversification.
3.2. Intérêt
d'ordre scientifique
La diversification des produits dans les IMF
étant perçue aujourd'hui comme une stratégie
récente, ce travail permettra non seulement aux futurs chercheurs mais
aussi à toute personne qui voudra bien évoluer dans le secteur de
microfinance à se ressourcer et bien analyser les facteurs
déterminant la diversification avant de prendre des décisions.
4. Délimitation
spatio-temporelle
Notre travail étant
intitulé « Analyse des déterminants de la
diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma », nous
avons souhaité mener cette étude dans la ville de Goma. Les
données qui nous intéressent sont celles des IMF et cela pour la
période allant de 2010 jusqu'en février 2014.
5. Difficultés
rencontrées
- le manque des moyens ;
- le manque de la connexion internet quand nous
recherchions des ouvrages et articles; nous avons pu contourner cette
difficulté en visitant les amis et enseignants susceptible de
détenir certains documents que nous recherchions.
- D'autres difficultés
s'observaient toujours lors de notre descente sur le terrain lorsque les agents
des IMF n'étaient pas disposés à nous recevoir, il fallait
reporter la descente.
6. Subdivision du travail
En dehors de
l'introduction qui constitue le début de notre travail et la conclusion
qui y met fin, notre travail est subdivisé en 3 chapitres.
· Le premier chapitre portera sur :
« La revue de la littérature » ; ce chapitre
nous permettra de comprendre la littérature dans notre domaine. Pour
mieux aborder cette revue de la littérature, nous allons la subdiviser
en revue de la littérature théorique et en revue de la
littérature empirique.
· Le deuxième chapitre de ce travail
portera sur « la présentation du milieu d'étude et
approche méthodologique du travail».
· Le troisième et dernier chapitre portera
sur « l'analyse et interprétation des
résultats »
CHAPITRE I. REVUE DE
LITTERATURE
Toute recherche, même la plus inductive, implique
une certaine revue de la littérature. La revue de la
littérature présente les théories, arguments, et
controverses nécessaires dans le domaine d'étude et
éclaire la manière dont la recherche a été conduite
par d'autres chercheurs du domaine. Le chercheur ne peut pas conduire sa
recherche sans essayer de comprendre la littérature dans son domaine.
Une bonne revue de littérature donne au chercheur la
capacité de fonder sa recherche sur le savoir des autres. Elle
lui garantit également l'intégrité nécessaire
à la conduite de la recherche. La revue de la
littérature permet au chercheur de prendre du recul par rapport
à ce que d'autres ont écrit (BUGANDWA Déo,
2014).
En ce qui nous concerne, dans le cadre de revue
théorique, nous allons faire la présentation des concepts
mobilisés, développer les différentes théories
dans le domaine de microfinance, ensuite la revue de littérature
empirique nous permettra de comprendre les théories existantes en les
appliquant aux IMF de la ville de Goma.
I.1. Revue de
littérature théorique
I.1.1. La Microfinance
I.1.1.1. Définition
Le concept microfinance peut être compris selon
plusieurs définitions partant d'un auteur à un autre, partant de
différents domaines, de différentes organisations mais aussi de
différents marchés cibles.
Selon la réglementation sur l'activité et le
contrôle des institutions de microfinance en RDC, l'article 1 de
l'instruction n°1 relative aux institutions de microfinance définie
la microfinance comme étant la prestation de services de crédit
et/ou d'épargne aux agents économiques vulnérables, exclus
du système bancaire classique, en vue de leur permettre de
réaliser des activités génératrices de revenus, de
créer des emplois et ainsi de lutter contre la pauvreté.
Selon l'ouvrage The Handbook of microfinance, on
définie la microfinance comme étant l'offre des services
financiers aux personnes qui manquent l'accès aux services financiers
issus des banques traditionnelles. Le terme microfinance est souvent compris
comme l'octroie de petits montants de prêt aux clients à faibles
revenus en vue de les rendre autonomes à travers la collecte
simultanée de petits montants d'épargne (Beatriz
Armendariz & Marc Labie, 2011). Aujourd'hui encore, pour beaucoup
de personnes et pour le grand public en particulier, la microfinance se confond
avec le microcrédit. Elle désigne les dispositifs permettant
d'offrir des crédits de faible montant (« microcrédits
») à des familles pauvres pour les aider à conduire des
activités productives ou génératrices de revenus leur
permettant ainsi de développer leurs très petites entreprises.
Avec le temps et le développement de ce secteur
particulier de la finance partout dans le monde, y compris dans les pays
développés, la microfinance s'est élargie pour inclure
désormais une gamme de services plus large (crédit,
épargne, assurance, transfert d'argent etc.) et une clientèle
plus étendue également. Dans ce sens, la microfinance ne se
limite plus aujourd'hui à l'octroi de microcrédit aux pauvres
mais bien à la fourniture d'un ensemble de produits financiers à
tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel
(http://www.lamicrofinance.org).
I.1.1.2. Historique de la
microfinance
La micro-finance a connu un essor considérable dans les
années 70 sous l'impulsion de Muhammad YUNUS, économiste
bangladeshi fondateur de l'organisation Grameen et prix Nobel de la paix en
2006. Mais la micro-finance est en réalité une pratique
très ancienne déjà utilisée du temps des
babyloniens.
· A l'origine : l'épargne et le crédit
rotatif par association
En Inde, le micro-crédit est apparu il y a 3000 ans,
sous trois formes principales : les traditionnels usuriers, les guildes de
marchands, et les ECRA (Epargne et Crédit Rotatif par Association)
Ces derniers désignent des groupes d'individus
volontaires qui construisent un cycle d'épargne et de prêt.
Régulièrement, les membres se rencontrent et chacun contribue de
façon égale à un fond, qui finance le crédit
rotatif dont chaque membre bénéficiera au cours du cycle, chacun
son tour. L'ECRA existe depuis des siècles et dans différentes
régions du monde ; Il est appelé ''tontines'' dans l'Ouest
africain, "tandas" au Mexique, "pasanaku" en Bolivie, "arisan" en
Indonésie, "cheetu" au Sri Lanka, ''esusu'' au Nigeria... Ces formes
d'épargne sont toujours très utilisées aujourd'hui.
· Au 19ème siècle : Des
programmes de microprêt et d'épargne collective pour faire face
aux situations de crise
En Irlande, près les grandes famines du
XVIIème et XVIIIème siècles, le
penseur Jonathan Swift prône le principe du micro-prêt, qui permet
de rompre le cycle de la pauvreté. Il met en place le Système
Irlandais de Fonds pour Prêt, qui soutiendra jusqu'à 20% des
familles irlandaises chaque année.
En Allemagne, en 1848, le maire Friedrich Raiffeisen cherche
à court-circuiter les usuriers. Ayant réalisé que
l'épargne coopérative est plus efficace que la charité
pour permettre aux pauvres de sortir de leur dépendance vis-à-vis
des usuriers, il crée le premier Syndicat du Crédit, qui finira
par toucher 2 millions de paysans. L'idée se réplique rapidement
en Europe et en Amérique du Nord, puis en Indonésie et en
Amérique Latine.
· Les années 1970 :
Des programmes expérimentaux sont lancés au
Bangladesh et au Brésil, où il s'agit d'accorder des
micro-prêts solidaires à des groupes de femmes qui les
investissent dans des micro-entreprises...
Le microcrédit prend un essor considérable
grâce au Professeur Muhammad Yunus qui obtiendra le Prix Nobel de la
paix en 2006. En observant le modèle économique inefficace et
improductif des femmes artisanes pauvres, il décide de créer une
réponse institutionnelle pour aider ces personnes : la Grameen Bank, la
première banque de microfinance moderne.
Il a renversé la logique financière et les a
priori des banques traditionnelles en apportant la preuve que les personnes
pauvres sont très fiables, qu'elles remboursent majoritairement leurs
prêts et qu'elles sont en mesure de payer les taux d'intérêt
couvrant les frais du prêt.
A la fin des années 1980, les initiatives se
multiplient. En Amérique latine, des institutions accordant des
crédits en milieu urbain commencent à couvrir leur frais
sans subvention. L'ONG bolivienne PRODEM créée en
1986 décide de « filialiser » ses activités
de microfinance sous forme de banque en créant la Banco Solario SA, plus
connue sous le nom de BancoSol. C'est l'émergence d'une
« industrie de la microfinance »
· Vers le XXIème
siècle...
A la fin des années 1990, le succès du
micro-crédit à permis le développement de la
micro-finance, qui englobe toute une gamme de services financiers à
destination des pauvres : crédit, épargne, assurance,
accompagnement...
L'on peut constater une financiarisation croissante de la
microfinance qu'il s'agit de surveiller et de réguler pour faire en
sorte que la microfinance reste un outil social au service du
développement des populations pauvres.
I.1.1.3. Une Institution de
Microfinance
En des termes simples, une
institution de microfinance peut être comprise comme un prestataire des
services financiers, une organisation qui offre des services financiers
à des personnes à faibles revenus qui n'ont pas accès ou
qui ont difficilement accès au secteur financier formel.
I.1.1.3.1. Propriété et forme juridique des
IMF
Les IMF peuvent avoir différentes
propriétés, les plus connues sont les suivantes :
· La propriété
publique : A l'acception notable de la de la Bank Rakyat
Indonesia (BRI) proprié de l'Etat, la propriété publique
d'institutions de Microfinance destinées à servir les populations
à faibles revenus s'avère un échec historique dans le
monde entier. Dans le meilleur des cas, des politiques de développement
bien intentionnées mais mal conduites ont entraîné de
graves distorsions sur le marché en octroyant du crédit aux
microentrepreneurs à des taux subventionnés. En
conséquence, les retards de remboursement des emprunteurs ont atteint un
seuil inacceptable, et la confiance publique envers les initiatives du
gouvernement pour le développement s'est trouvée fortement
entamée. En outre, la corruption et les interférences politiques
ont encore aggravé la dégradation des normes de performance et la
perte de confiance
· Une organisation non gouvernementale à
but non lucratif : Dans le cas des organisations à but non
lucratif, il n'existe aucun propriétaire du capital. Les ressources
financières des IMF à but non lucratif sont octroyées par
des bailleurs de fonds, sous forme de subventions ou de prêts
concessionnels. Il peut s'agir de fondations privées, d'agences
nationales d'aide au développement, d'institutions
multilatérales, ou encore d'individus.
· Une institution à but lucratif :
Il existe actuellement deux types d'IMF à but lucratif. Le
premier comprend les banques commerciales et les sociétés
financières - désignées comme « institutions
financières classiques » - ayant choisi de servir le secteur des
microentreprises. Des unités spécialisées ou des filiales
sont créées à l'intérieur de ces institutions pour
mener des activités de Microfinance, et le portefeuille de Microfinance
constitue une part relativement faible du total des actifs de l'institution. La
plupart des exemples existants se situent en Amérique Latine, notamment
Banco de Desarollo au Chili, Banco Solidario en Equateur, Multi Credit Bank au
Panama, et Financiera Familiar au Paraguay, pour ne citer qu'elles. Ces
institutions investissent ce segment de marché car elles savent pouvoir
exploiter la méthodologie de Microfinance existante, et elles estiment
qu'elles seront en mesure de faire des bénéfices en
opérant dans ce secteur. Les investisseurs apportent des capitaux
à ces institutions en espérant un rendement compétitif par
rapport à d'autres utilisations de leur capital. Tant que la
Microfinance génèrera un rendement compétitif et
adapté aux risques, il est probable que ces institutions continueront
à servir ce marché, et en nombre croissant (Moïse
MUSOLE, 2013)
· Le statut de mutuelle ou
coopérative : Une institution mutualiste ou
coopérative d'épargne et de crédit est « un
groupement de personnes, doté de la personnalité morale, sans but
lucratif et à capital variable, fondé sur des principes d'union,
de solidarité et d'entraide mutuelle et ayant principalement pour objet
de collecter l'épargne de ses membres et de leur consentir des
crédits ».Contrairement aux clients des IMF d'autres statuts
légaux, les clients d'une coopérative sont des «membres
» ou sociétaires, puisqu'ils détiennent au moins une part du
capital (une action) de l'IMF. Le prix de la part sociale est en
général ?xé à un niveau très faible pour ne
pas freiner l'adhésion. Le nombre de parts sociales est illimité,
permettant la croissance du nombre de membres. Les membres sont
généralement invités à se réunir une fois
par an en assemblée générale (AG), qui vote sur une base
démocratique : un homme, une voix - indépendamment du nombre de
parts détenues. L'AG prend certaines décisions d'orientation et
élit en son sein un conseil d'administration (CA). Ce dernier, qui est
donc composé de représentants des clients, est en charge de la
stratégie et nomme le directeur général. Souvent, les
membres constituent des caisses mutuelles au niveau d'un quartier ou d'un
village. Ces caisses se regroupent ensuite en caisses régionales,
parfois elles-mêmes fédérées par une caisse
nationale. Celle-ci sert souvent de caisse de compensation (en prêtant
l'argent des caisses excédentaires à celles qui ont des besoins
de ?nancement). Elle peut aussi s'endetter auprès d'institutions
externes et prêter aux caisses régionales. À chaque niveau,
les membres élisent leurs représentants parmi les élus de
l'échelon inférieur (Sebastien BOYE, Jérémy
HAJDENBERG & Christine POURSSAT, 2007).
I.1.1.3.2. Catégories d'institutions de
microfinance en RDC
Selon l'article 4 de l'instruction n°1 aux institutions
de microfinance mise à jour du 18 décembre 2005, suivant
modification N°1 du 18 décembre 2005, les institutions de
microfinance sont reparties en trois catégories à savoir
(BCC, 2003) :
· Les entreprises de microcrédit de
première catégorie : Sont celles qui accordent à un
client des microcrédits ne dépassant pas l'équivalent de
USD 250 par cycle, sans nécessairement poursuivre un objectif lucratif,
mais dans les conditions garantissant leur rentabilité et leur
pérennité. Elles ont vocation à se transformer en
Entreprise de microcrédit de deuxième catégorie ou en
société de microfinance.
· Les entreprises de microcrédit de
deuxième catégorie : Sont celles qui accordent des
microcrédits à leurs clients dans un but lucratif. Elles ne
peuvent collecter l'épargne que si elles y sont autorisées,
à titre accessoire, par la Banque Centrale.
· Les sociétés de microfinance : Sont
celles qui collectent l'épargne du public et lui octroient des
microcrédits.
Selon la nouvelle loi n° 11/020 du 15 septembre 2011
fixant les règles relatives à l'activité de la
microfinance en RDC, on a regroupé les entreprises de microcrédit
de l'ancienne 1ère et celles de la deuxième
catégorie en une seule _ les entreprises de microcrédit de la
1ère catégorie, elles peuvent collecter de
l'épargne du public avec l'autorisation de la BCC et ont un capital
minimum de 100.000 USD et sera porté à 250.000USD en 2017, par
contre, la deuxième catégorie comprend les sociétés
de microfinance qui ont maintenant un capital minimum de 350.000USD et sera
porté à 700.000USD d'ici 2017.
I.1.2. La diversification des
produits en microfinance
I.1.2.1. Définition
de la diversification
Avant de définir la diversification des produits, il
convient dans un premier temps de définir ce qu'est un produit.
Pour les institutions de microfinance, un produit est un service
financier, que les clients achètent pour répondre à un
besoin donné. On peut citer parmi les types de produits les plus
connus le crédit, l'épargne, l'assurance, ainsi que les
services de transfert de fonds. Certains produits combinent une multitude
de services financiers en un seul paquet de prestations tandis que d'autres
intègrent des services financiers à des services non financiers
tels que l'éducation, la formation ou les liaisons de marchés.
(Moïse MUSOLE, 2014)
Nous pouvons donc comprendre que la
diversification des produits se rapporte au développement et
à la délivrance d'un ou plusieurs services financiers (et
éventuellement non financiers) permettant d'étendre la gamme
de produits déjà offerte par une institution. Les
institutions peuvent diversifier leurs offres de différentes
manières :
· en introduisant un produit totalement nouveau,
inexistant sur le marché (par exemple, le lancement par FINCA Ouganda et
Microcare d'un produit de micro-assurance santé en 1999) ;
· en introduisant une ligne de produits nouvelle
pour l'institution, mais non pour le marché (par exemple, TSKI,
une IMF travaillant exclusivement dans le secteur du crédit aux
Philippines, qui a introduit un produit d'épargne volontaire en 2007) ;
· en ajoutant un nouveau produit à une
ligne de produits existante (par exemple, l'introduction par El
Comercio d'un crédit à l'habitation au Paraguay, afin de
compléter son produit de crédits actuel pour les
micro-entreprises) ;
· en lançant une version « nouvelle et
améliorée » d'un produit existant (par exemple,
l'introduction par la Grameen Bank d'un « prêt basique »
plus flexible pour finalement remplacer son « prêt
général »
Selon (Brand, 1998) cité par
Moïse Musole 2014, un produit peut être analysé selon trois
niveaux différents :
1. Produit principal : L'avantage
majeur apporté par le produit ou le besoin auquel il répond.
Un produit d'épargne pourra par exemple générer des
gains financiers, des garanties ou des liquidités.
2. Produit réel : Les
caractéristiques et le conditionnement propres à ce que
le client achète. Pour un produit d'épargne sur livret,
cela comprendra le taux d'intérêt, les exigences en termes de
solde minimum, les frais d'écriture, le formulaire d'ouverture de compte
et la conception du livret
3. Produit augmenté : La
façon dont les clients reçoivent ce qu'ils achètent.
Comprend la manière dont le produit est fourni et servi, par exemple les
heures de service durant lesquelles les clients peuvent accéder
à leur épargne, le temps nécessaire pour ouvrir un
compte, la manière dont sont traités les clients avant et
après l'ouverture de leur compte, etc.
I.1.2.2. Le
développement des produits en Microfinance
I.1.2.2. 1.
Caractéristiques des produits
Les caractéristiques des produits en microfinance
constituent l'ensemble d'attributs des produits, bref ce que le client
achète, le produit total comprend tout ce qui est fourni aux clients,
nous pouvons les illustrer de la manière suivante:
Caractéristiques des produits (CGAP,
2003):
v Crédit
ü Terme--fréquence, durée
ü Taux d'intérêt
ü Méthode de taux d'intérêt
ü Montant du crédit
ü Type de garantie
ü Montant de la garantie
ü Commissions
v Epargne
ü Commissions
ü Fréquence de dépôt
ü Fréquence de retrait
ü Solde minimum
ü Taux d'intérêt
v Assurance
ü Commissions
ü Primes
ü Utilisation (santé, vie, biens)
ü Déduction minimale
ü Etendue de couverture
I.1.2.2. 2. Le processus de
développement des nouveaux produits
Le processus de développement des produits est une
approche méthodique du développement des nouveaux produits ou
d'amélioration des produits existants. Cette approche est
systématisée, itérative et procède étape par
étape. Le processus doit être dicté par le marché,
ce qui implique que les institutions doivent s'assurer continuellement que le
produit répond aux besoins des clients en tenant compte des forces de
l'institution et de ses avantages compétitifs. Que le produit soit
techniquement nouveau ou amélioré, le même processus devra
être suivi pour son développement ou amélioration.
Le processus de développement de nouveaux produits suit
donc 5 étapes comme décrit ci-dessous :
· Étape 1 : Évaluation et
préparation : Les idées associées au
développement de produits sont identifiées et l'institution
évalue non seulement les idées qui lui seront les plus
utiles pour atteindre ses objectifs, mais aussi celles qu'elle est le
plus en mesure de suivre.
· Étape 2 : Étude de
marché : Il s'agit d'analyser les besoins et
préférences des clients, le potentiel du marché et
l'environnement opérationnel pour orienter la conception du produit.
· Étape 3 : Conception du
prototype : L'étude de marché permet de
définir un concept initial pour le nouveau produit ou le produit
amélioré. Les procédures opérationnelles sont
établies, les risques identifiés et contrôlés
et l'analyse des coûts ainsi que les projections de revenus
permettent à l'IMF d'estimer un seuil de rentabilité. Enfin, le
concept du produit est affiné pour devenir un prototype prêt
à être testé sur le marché.
· Étape 4 : Test
pilote : Le prototype, ou la conception finale, est
introduit(e) sur le marché à échelle limitée. Le
produit est généralement proposé à un ou deux
endroits uniquement pendant une durée donnée et les
résultats sont suivis de près afin d'évaluer tant la
demande de la clientèle que le niveau de préparation de
l'institution.
· Étape 5 :
Lancement : Si le test pilote conclut que le produit
doit être proposé, la conception est modifiée
conformément aux recommandations établies par le test
pilote et l'institution se prépare à intégrer le
produit nouveau ou amélioré à ses opérations
en cours. Les membres du personnel sont formés, des fonds sont
alloués, une stratégie marketing est développée et
l'infrastructure nécessaire est mise en place.
Schéma : Processus
de développement des nouveaux produits (Formation Turin du 21 au
25 juillet 2014)

I.1.2.3. Les principaux
produits en microfinance
I.1.2.3.1. Le
microcrédit
Le microcrédit fait référence à
un petit prêt ayant pour bénéficiaires des
non-salariés offrant peu, ou pas de garanties. Il est fourni par des
institutions officiellement enregistrées. Les
bénéficiaires n'offrant pas de garanties, n'ayant ni emploi
stable ni historique bancaire, ne remplissent pas les conditions minimales pour
avoir accès aux services bancaires traditionnels. Le microcrédit
est une partie de la microfinance, qui est une prestation offerte par une large
variété de services financiers aux personnes avec peu de
ressources économiques.
Les bénéficiaires du prêt peuvent
être pauvres mais ils sont également fiers, honnêtes, et
très travailleurs. Un grand nombre de bénéficiaires d'un
premier prêt voudraient revenir pour bénéficier d'un
second, par conséquent il est primordial pour eux de construire leur
propre historique bancaire (lamicrofinance.org).
Le coeur des services fnanciers offerts par les IMF est en
général le microcrédit à court terme (durée
inférieure à douze mois). Ces micro-crédits sont
octroyés avec des méthodologies diverses (Jean-Luc Perron
& Dominique Weiss, 2011) :
a) Le crédit solidaire
Cette approche du crédit aux
microentreprises, popularisée par ACCION International, a
été lancée sur les vastes marchés urbains et
les bidonvilles d'Amérique latine qui regorgeaient
d'activités économiques informelles. Selon cette approche, un
chargé de crédit ou promoteur se rend sur les marchés
pour encourager les microentrepreneurs à former des groupes
d'emprunteurs de trois à dix personnes qui se connaissent
déjà, ont confiance les unes en les autres et souhaitent se
porter garantes par rapport aux crédits de chacun. En prêtant
à un petit groupe d'amis ou d'associés, les prêteurs
des groupes de solidarité contournent les problèmes
d'asymétrie de l'information - les membres du groupe supportent
de façon implicite une partie des coûts de
délivrance, puisqu'ils évaluent diligemment la santé
des entreprises des autres membres.
Le premier crédit solidaire de la Grameenbank a un
principe à la base très simple : Pour compenser l'absence de
garantie matérielle, les emprunteurs se constituent en groupe de 5
personnes et se portent « caution solidaire » : si un
des membres du groupe ne rembourse pas son crédit, les autres devront
rembourser à sa place. La méthodologie de crédit solidaire
mise au point à la fin des années soixante-dix et au début
des années quatre-vingts est restée en vigueur dans la
Grameebank jusqu'en 2001 (Sébastien BOYE, Jérémy
HAJDENBERG & Christine POURSAT, 2007).
Grace aux succès opérationnels et
médiatiques de la Grameen Bank, le crédit solidaire a servi de
matrice à beaucoup de microcrédits dans le monde. Le produit a
été bien évidemment adapté et transformé
mais quelques principes de base restent généralement
appliqués :
· Les montants de crédits octroyés restent
limités ;
· Les prêts sont renouvelés avec des
montants croissants ;
· La durée de crédit est courte, en
général inférieure à 1 an. Cette durée est
souvent adaptée à des prêts de montants faibles,
destinés à de très petites activités ; c'est
aussi une condition pour que le principe précédant de
renouvellement croissant des prêts soit réellement efficace ;
· Les taux d'intérêt sont
élevés, fréquemment supérieurs à 3% par
mois ;
· Les remboursements sont fréquents et suivis avec
rigueur ;
· La connaissance de l'emprunteur et de sa
moralité compte plus que l'étude du dossier de prêt ;
· L'usage de crédit est généralement
assez libre, en général, il sert à financer une
activité productive et dans beaucoup de cas, le choix de l'usage du
crédit est laissé à l'emprunteur ;
· L'institution de microfinance va vers ses clients (et
non l'inverse) : La microfinance propose des services de proximité,
marquant là aussi une vraie rupture avec les pratiques des banques. Les
agents de crédit sont sillonnent les villages ou quartiers pour
rencontrer les clients, les connaître, les suivre, parfois aussi pour
débourser les crédits ou récupérer les
échéances dues.
v Les avantages du crédit solidaire
Le crédit solidaire présente les avantages ci
après :
· Des taux de remboursement proche de 100% à cause
de la caution solidaire qui peut jouer à deux niveaux : à
priori, sur la sélection des groupes, les membres d'une même
communauté savent, mieux que n'importe quel agent de crédit,
lesquels d'entre eux risquent de ne pas rembourser. A posteriori, en cas de
difficulté d'un des membres, la pression sociale fait que chaque client
rembourse bien car aucun des membres ne veut être celui qui
pénalise les autres sans raison valide ;
· Le crédit solidaire permet de réduire les
coûts de transaction, d'une part par la sélection des emprunteurs
et d'autre part par la gestion et le suivi du prêt : gérer un
groupe comme étant un seul « client » peut
être plus simple et moins coûteux que de suivre des crédits
individuels de chacun des membres de ce groupe ;
· La constitution de groupes de caution solidaire peut
avoir enfin un rôle social positif, la solidarité face aux
obligations de crédit peut permettre de créer des liens qui
dépassent le cas du simple crédit
v Les limites et les risques du crédit
solidaire
Opter à la méthodologie du
crédit solidaire présente aussi des limites et risques comme
décrit ci-dessous :
· L'instrumentalisation de la caution solidaire : Si
la constitution de groupe est présentée comme une condition pour
obtention du crédit et non la garantie du prêt sollicité,
le risque est réel de voir des groupes se former par pure
nécessité. Si la solidarité est fictive, les taux de
remboursement risquent de s'effondrer aux premières
difficultés ;
· L'éloignement du client par le fait que le
crédit solidaire permet de gérer des groupes d'individus que des
individus ;
· L'augmentation des coûts de transaction pour le
client, la réduction des coûts de transaction pour l'IMF se fait
en réalité au détriment des clients ;
· Le risque d'exclusion des plus
vulnérables ;
· La difficulté d'accompagner le
développement des clients, les clients bénéficient
généralement du crédit dans un groupe solidaire, ceci
pénalise les clients entrepreneurs en cas de dissolution du groupe.
b) Le crédit individuel
Par cette méthodologie individuelle, en
général, les clients se déplacent dans des agences pour
recevoir et rembourser leur crédit. Les montants en jeu sont plus
importants, et nécessitent une analyse plus poussée des
« cash-flows » des projets financés. Le plus
souvent, des garanties sont demandées sur les actifs du client :
bijoux, titre de propriété (sans forcément de valeur
juridique), électroménager. Le microcrédit est en
général bien adapté au financement de petites
activités commerciales ou artisanales : achat d'un stock de
marchandises, acquisition d'un petit équipement, financement du fonds de
roulement. Le taux d'intérêt élevé du
microcrédit est facilement absorbé par la marge commerciale
dégagée (Jean-Luc Perron & Dominique Weiss,
2011).
Comme le font traditionnellement les banques, le
microcrédit individuel décide d'accorder un prêt en
évaluant la réputation de l'emprunteur, la garantie et la
capacité de remboursement, mais il met l'accent sur des aspects
distincts. Le premier facteur est la réputation de l'individu,
suivi par la capacité de l'entreprise et du ménage
à rembourser le prêt. La réputation d'un emprunteur
potentiel est évaluée en interrogeant le voisinage, les
clients de l'entreprise, ses fournisseurs et des personnes de premier plan au
sein de la communauté. Les évaluations de prêt
déterminent les flux de trésorerie de l'ensemble de
l'unité économique familiale en partant du principe que les
ménages à bas revenu disposent souvent de plusieurs sources de
revenus pour assurer leur survie et réduire le risque.
L'analyse des flux de trésorerie ne tient
généralement pas compte de l'impact des capitaux
empruntés sur les perspectives de rémunération du
ménage (Moïse MUSOLE, 2014).
c) L'approche de la Grameen
La méthodologie Grameen est née au Bangladesh et
a depuis lors a été reproduite, ou adaptée, dans de
nombreux pays à travers le monde, à différents
niveaux de réussite. Il s'agit en général d'un
groupe de cinq femmes sélectionnées entre elles la
quasi-totalité des emprunteurs de Grameen sont des femmes ,
associé à quatre ou cinq autres groupes du même
village pour former un centre . Toutes les réunions ont lieu
dans le village, dans la cour d'un des membres ou dans un centre
communautaire. La structure du centre permet une efficacité accrue de
l'agent de terrain, puisqu'elle lui permet de collecter l'épargne et
les remboursements auprès de 25 à 30 personnes lors d'une
réunion d'une heure ; l'IMF n'a aucun besoin de disposer d'une
infrastructure physique dans la communauté.
d) Le groupe d'entraide
Les membres disposent d'un compte auprès d'une
institution financière à part entière et non de la
banque ; celle-ci ne traite pas directement avec eux. Pour pouvoir solliciter
un prêt, un groupe d'entraide composé d'une vingtaine de membres.
L'institution intermédiaire accomplit les mêmes fonctions que
le système Grameen, mais en son nom propre, puisqu'il joue
effectivement le rôle d'une microbanque menant l'ensemble des
fonctions d'intermédiation associées à la mobilisation
de l'épargne et au crédit. Les banques peuvent exiger de
connaître les membres et imposer certaines conditions quant à
l'utilisation qui sera faite des prêts accordés à
l'institution intermédiaire, mais ce dernier est une institution
financière autonome à part entière.
e) Les banques villageoises
La méthodologie de crédit couramment
désignée par l'expression « banque
villageoise» a été développée de
manière indépendante au milieu des années 80 par la
FINCA en Amérique latine, elle fonctionnait avec des groupes de 30
à 50 femmes qui assumaient des responsabilités
d'intermédiation financière identiques à celles des
groupes d'entraide en Inde à savoir la collecte de l'épargne
régulière auprès des membres du groupe et l'octroi de
prêts à ces derniers (où l'investissement des fonds
via un autre mécanisme). Les banques villageoises pouvaient alors
emprunter de l'argent auprès d'un organisme externe
(généralement une ONG internationale), et re-prêter ces
fonds aux membres du groupe. Dans ce modèle, il n'y a as de
self-selection des membres, les membres ne se connaissent pas entre eux, les
membrex eux-mêmes décident de l'affectation du crédit selon
leur choix, les membres sont conjointement responsables du remboursement.
I.1.2.3.2. L'épargne
Pour les clients de la microfinance, même très
pauvres, l'accès à des services d'épargne est aussi
essentiel. Les familles ont en effet besoin de mettre de l'argent de
côté pour se sécuriser face à des risques tels que
les mauvaises récoltes, les problèmes de santé, les
décès ou les catastrophes naturelles, et pour anticiper des
dépenses importantes comme les mariages. Toutefois le
développement de la fonction épargne est inégal parmi les
IMF. La réglementation, comme en Inde ou au Maroc, leur interdit souvent
de collecter l'épargne. Lorsque des produits d'épargne sont
proposés, ils sont généralement peu
diversifiés : dépôts à vue, c'est-à-dire
disponibles et à court terme, dépôts à terme, mieux
rémunérés, avec blocage de l'épargne pendant plus
de 6 mois. Là encore, certaines IMF ont innové et
créé des produits d'épargne pour mieux s'adapter à
des segments de clientèles distincts (jeunes, personnes
âgées, associations) et à des besoins
spécifiques : éducation, pèlerinage, logement
(Jean-Luc Perron & Dominique Weiss, 2011).
v Les principaux produits
d'épargne
Les IMF peuvent proposer à leurs membres une gamme
diversifiée du produit d'épargne, nous pouvons
citer :
· L'épargne obligatoire :
L'épargne obligatoire désigne les dépôts
que les emprunteurs doivent verser pour pouvoir bénéficier d'un
crédit. Elle est généralement calculée en
proportion du montant de crédit octroyé et doit être
versée au moment de l'octroi du crédit ou même avant. Elle
est en général accessible pour le client quand il a
complètement remboursé son crédit. Cette liquidité
reste néanmoins souvent théorique car les prêts sont
généralement renouvelés. Dans la plupart des cas,
l'épargne obligatoire peut être considérée comme
partie prenante du produit de crédit, et non comme un produit
d'épargne véritable puisqu'elle est liée à l'octroi
et au remboursement du prêt.
· L'épargne volontaire
bloquée : C'est un dépôt à terme,
c'est-à-dire un compte sur lequel l'épargne versée est
bloquée pendant une durée déterminée (de quelques
semaines à plusieurs années). Ce compte est souvent
rémunéré, en général en fonction de la
durée du dépôt. Ce type de produit est
apprécié par les IMF car il permet de planifier la gestion de la
liquidité des dépôts. Cette épargne peut donc
être « reprêtée » assez facilement aux
clients de l'IMF souhaitant obtenir un crédit.
· Dépôts à vues et
comptes semi-liquides : Sur lesquels le client dépose
et retire de l'argent sans contrainte, sont les comptes d'épargne les
plus liquides. Des mouvements trop fréquents sur des montants faibles
génèrent pour l'IMF des coûts de gestion importants. Par
conséquent, les IMF imposent souvent des limites au nombre de retraits
par mois et un montant minimum des dépôts et retraits. En
général, les comptes à vue ne sont pas
rémunérés et peuvent même être payants pour le
client (Sébastien BOYE & Al, 2007).
I.1.2.3.3. La
micro-assurance
Le secteur de l'assurance formel est relativement inexistant
dans les pays en développement et surtout en Afrique, où l'offre
formelle d'assurance couvre à peine 10 à 15 % de la population.
L'assurance peut être considérée comme un service social
qui vise à réduire les incertitudes de perte et les risques en
combinant un grand nombre d'incertitudes similaires et en faisant porter le
poids sur la plus large base possible (RFM, N.D).
v Les produits de micro-assurance
Il existe trois principaux types de produits d'assurance :
l'assurance-vie, l'assurance de biens et l'assurance maladie.
a) L'assurance vie : L'assurance-vie
est peut être la plus simple et la plus Couramment
proposée par les institutions de microfinance parmi les trois
produits. L'événement assuré - le décès -
est facile à vérifier, difficile à simuler, et il ne
se produit qu'une seule fois par personne et le risque d'alea moral est
faible.
b) L'assurance des biens : L'assurance
des biens peut couvrir le coût des dommages ou de la perte de presque
tous les types d'actifs. Parmi les biens que les ménages
à faibles revenus peuvent avoir besoin d'assurer, on peut citer le
bétail, les habitations, les stands, les stocks, le matériel, les
moyens de transport (par exemple, les pousse-pousse ou les bateaux
dans les communautés de pêcheurs), les outils et les
objets personnels de valeur.
c) L'assurance maladie : Elle aide les
ménages à couvrir les dépenses d'hospitalisation et de
chirurgie, les médicaments et les honoraires des médecins.
Les polices d'assurance maladie paient en général une partie
ou la totalité des frais encourus à la suite d'accidents
ou de maladies déterminées. Ces coûts sont
généralement remboursés au ménage après
vérification de la demande de remboursement ou sont
réglés directement au prestataire de soins.
I.1.2.3.4. Le crédit
habitat
Le logement est, avec la nourriture et le
vêtement, un des besoins les plus élémentaires de
l'homme. Soixante-quinze pour cent des pays du monde accordent tellement
d'importance à l'accès à un logement convenable qu'ils
l'ont garanti dans leurs constitutions ou législations nationales
(Hokans, 2008).
Le crédit habitat diffère des crédits aux
microentreprises, car il finance les besoins des clients en matière
d'habitat plutôt qu'en termes d'activité économique. Ces
besoins peuvent inclure :
· la réparation des murs, toiture ou fondations ;
· l'agrandissement (ajout de pièces,
d'étages, etc.) ;
· l'achat de terrain ;
· la formalisation de la propriété
officielle ;
· les infrastructures de base, telles que les
égouts, les raccordements d'eau ou d'électricité ;
· la construction d'une maison neuve ; ou
· l'achat d'un logement entièrement neuf.
I.1.2.3.5. Le crédit
bail
Le crédit-bail ou leasing est un
contrat au terme duquel quelqu'un utilise un équipement
appartenant à quelqu'un d'autre. L'utilisateur, appelé le
preneur, verse régulièrement des sommes
déterminées au propriétaire de l'équipement,
appelé le bailleur. Le schéma ci-dessous montre une
opération de crédit-bail standard.
Schema n°2 :
Opération de crédit-bail standard (MUSOLE,
2014).
Fournisseur d'équipement
Bailleur
(Propriétaire de l'équipement)
Preneur
(Utilisateur de l'équipement)
Vente
Paiement
Commande
Livraison
Remboursement
Crédit bail
I.1.2.3.6. Les services de
transfert des fonds des immigrants
Aujourd'hui beaucoup d'IMF s'intéressent au
marché des transferts d'argent, car il leur donne la
possibilité d'atteindre leurs objectifs financiers et sociaux. D'un
point de vue financier, le transfert d'argent peut être une
activité lucrative. La position dominante de Western Union sur ce
marché a rapporté à cette société des marges
bénéficiaires considérables, supérieures,
d'après les estimations, de 150 pour cent à celles des
banques commerciales américaines de taille moyenne (Bezard
2003 Cité par MUSOLE 2014).
Les transferts de fonds jouent un rôle croissant dans le
financement de l'économie des pays en développement. Ainsi, en
2003, les transferts des migrants des pays du Sud vers leur pays d'origine
représentaient plus de 93 milliards de dollars US, chiffre qui pourrait
atteindre, en incluant les transferts informels, 150 à 200 milliards de
dollars US (Sébastien BOYE et Al, 2007).
I.1.2.3.7. Les services non
financiers
Un certain nombre d'institutions de microfinance (IMF)
se positionnant résolument aux côtés des plus
pauvres ont d'ailleurs promu l'idée de services de microfinance
«complets» (Hickson , 1999). Selon cette approche, les IMF
doivent fournir à leurs bénéficiaires à la
fois des services financiers (crédit, épargne, assurance) et
des services non financiers, principalement dans le domaine de
l'éducation mais aussi dans le domaine de la santé, de la
formation pratique et de l'assistance technique. Ces services visent
à renforcer la capacité des emprunteurs à
développer des activités génératrices de
revenus pérennes. D'autres professionnels ont remis en cause cette
approche. Plusieurs arguments ont été avancés, comme le
manque de compétence ou l'absence de mandat des IMF concernant
la prestation de services non financiers. De tels services peuvent les
détourner de leur objet principal - la fourniture de services
financiers et envoyer des messages contradictoires aux clients, en
particulier s'ils sont gratuits (Iris Lanao Flores & Philippe
Serre, 2009) .
Par services non financiers, on désigne toutes les
prestations pouvant être apportées par l'IMF pour accompagner son
client et renforcer sa capacité à tirer profit des services
financiers : service d'appui au développement de son entreprise
(formation technique, marketing ou en gestion) ou services sociaux :
éducation, santé, nutrition ou alphabétisation
(Sébastien BOYE et Al, 2007).
Combiner les services non financiers: (Formation aux
micro-entreprises, Sensibilisation sur la santé, hygiène,
émancipation, éducation, etc.) permet de comprendre la
microfinance dans une approche maximum (Javoy, N.D)
I.1.2.3.7. Les
subventions
On entend par subvention une somme d'argent ou un
avantage en nature, nourriture ou équipement professionnel par ex.,
procuré(e) aux membres d'un groupe cible donné afin de les aider
dans des circonstances particulières. La subvention
accordée peut être soumise à conditions, mais aucun
remboursement n'est exigé
Si l'octroi de subventions n'est pas une composante
centrale de la microfinance, et ne représente pas un produit en
tant que tel, il peut néanmoins offrir des opportunités aux IMF.
Les subventions peuvent être accordées en numéraire,
en nature ou sous la forme de bons échangeables contre des
biens ou des services. Une subvention en numéraire est celle
qui offre la plus grande souplesse au bénéficiaire des
fonds, mais elle s'accompagne également d'un risque accru d'utilisation
abusive des capitaux (Musole 2014, cité dans le cours de Technologie de
produits en Microfinance).
I.1.2.4. Aperçu général sur la
microfinance et la finance islamique
I.1.2.4.1. Finance
islamique
L'appellation « finance islamique » fait
référence à un système financier basé sur la
loi islamique (communément appelée « charia »). Elle
interdit les pratiques considérées comme inéquitables ou
fondées sur l'exploitation. La caractéristique la plus largement
connue de la finance islamique est l'interdiction stricte de donner ou de
recevoir un taux de rendement fixé et prédéterminé
sur les transactions financières.
I.1.2.4.2. Les principes de base du système
financier islamique (Mansour FAYE & Mansour NDIAYE, 2012)
v Le principe de l'interdiction de
l'intérêt (riba)
Il est admis par les jurisconsultes des religions que
l'intérêt ou « riba » prohibé en Islam ne se
limite pas à l'usure mais qu'il inclut les intérêts
payés sur les prêts de toutes sortes quel qu'en soit l'ordre de
grandeur et l'usage auquel ils sont destinés: prêts à la
production ou prêts à la consommation. La Charia proscrit, en
effet, toute prime contractuelle sur le montant d'un prêt de biens
fongibles (dont la monnaie). Elle interdit également le retrait par le
prêteur d'un quelconque avantage de son prêt, sauf si cet avantage
est librement accordé par l'emprunteur après remboursement du
prêt et sans en constituer une condition tacite ou explicite. La
recherche des raisons de la prohibition de l'intérêt a
donné lieu à certaines interprétations, dont on peut
citer:
ï L'intérêt est interdit parce qu'il
constitue une rémunération contractuelle fixe et connue d'avance
;
ï L'intérêt représente la
rémunération du temps qui ne devrait pas faire l'objet
d'échange ;
ï L'intérêt est injuste parce qu'il
correspond à une rémunération garantie du prêteur,
alors que les risques sont totalement assumés par l'emprunteur.
Par ailleurs, l'interdiction de l'intérêt se
fonde sur des textes coraniques et prophétiques d'une part, mais aussi
d'autres textes des livres sacrés des autres religions
révélées à savoir le Christianisme et le
Judaïsme.
v Le principe des trois (P) partage des pertes et
des profits
Les différentes parties-prenantes d'une transaction
financière doivent partager à la fois les pertes et les profits
dans le cadre du projet financé. Le financier et l'emprunteur
s'entendent sur une clé de répartition des gains comme des
pertes.
v Le principe d'interdiction de l'incertitude
(GHAHAR) et la spéculation (MAYSIR)
L'incertitude quant aux termes d'un contrat financier est
bannie, mais pas le risque en tant que tel. En islam, l'incertitude signifie
tout échange à caractère aléatoire ou
possédant un élément vague, Imprécis, ambigu,
incertain, caché ou dépendant d'autre événement.
Par exemple, le prophète a Interdit l'achat d'un animal non né
(dans la matrice de sa mère), la vente du lait dans la mamelle sans
mesure, l'achat de ce qu'a pêché un pêcheur avant sa
pêche. La spéculation est aussi interdite. Il s'agit du fait de
parier sur la réalisation d'un événement en se basant sur
des appréciations subjectives du futur. Par exemple les jeux de hasard,
les contrats dérivés qui sont donc difficilement
envisageables.
v Les secteurs illicites
Aucune transaction financière ne doit être
dirigée vers des secteurs non conformes à la Charia. Par exemple
: les boissons alcoolisées, le tabac, les jeux d'argent, l'industrie
porcine, la pornographie, etc. Pour l'ensemble de ces secteurs, les
activités intermédiaires sont également illicites
(commercialisation, distribution, empaquetage).
v Le principe d'existence d'un actif sous-jacent
Toute transaction commerciale doit être obligatoirement
sous-tendue par un actif tangible identifiable. Ce principe projette la
microfinance islamique dans « l'économie réelle ». Cela
corrobore les grandes théories classiques et néoclassiques qui
veulent que la contrepartie dans l'économie de la masse
monétaire/flux financiers soit les biens et services.
I.1.2.4.3. Les produits de
la microfinance islamique
Les produits et services de microfinance islamique
revêtent la forme de contrats. Dans cette section, nous décrirons
brièvement sept types de contrats de base, qui peuvent être
utilisés de différentes manières, et même
combinés, pour créer une diversité de produits, ces
contrats sont les suivants : Murabaha, Ijara, Mudaraba, Musharaka, Takaful,
Qard hasan, Wadiah
1. Murabaha (financement à prix majoré)
Le contrat conforme à la charia le plus largement
proposé est la murabaha, une transaction en forme de vente basée
sur des actifs qui est utilisée pour financer les besoins en fonds de
roulement. Généralement, le client demande à
acquérir une marchandise spécifique, qu'une institution
financière achète directement sur le marché et revend
ensuite au client, en ajoutant une majoration pour le service fourni. Le
paiement est différé à une date ultérieure. Pour
qu'une vente par murabaha soit conforme à la charia, trois conditions
principales doivent être remplies :
v L'institution financière doit être en
possession de la marchandise avant de la vendre ;
v La marchandise doit être tangible ; et
v Le client doit accepter les prix d'achat et de revente,
ainsi que la fréquence et le nombre des remboursements.
2. L'Ijara (crédit-bail)
L'ijara est un contrat de crédit-bail qui peut
être utilisé pour financer des équipements
générateurs de revenus, comme les petites machines, les outils,
les charrettes ou les rickshaws. Le client reçoit les avantages
associés à la propriété de l'actif en
échange de versements de location prédéterminés. La
durée du crédit-bail et les versements qu'il implique doivent
être déterminés au préalable pour éviter
toute espèce de spéculation. Le bailleur (dans ce cas
l'institution financière) demeure propriétaire pendant toute la
période de l'ijara, si bien que les risques associés à la
propriété de l'actif incombent à l'institution. Les flux
de trésorerie sont structurés de manière à couvrir
le coût de l'actif et à assurer un rapport équitable
à l'institution financière. Au terme du crédit-bail,
l'institution peut faire don de l'actif ou en transférer la
propriété au client par un contrat de vente au prix nominal.
3. La Musharaka et mudaraba (partage des profits et
des pertes)
Les systèmes de partage des profits et des pertes sont
les contrats financiers islamiques les plus fortement encouragés par les
spécialistes de la charia. La musharaka est une
participation au capital dans un projet d'entreprise, dans lequel les parties
partagent les profits ou les pertes selon un ratio
prédéterminé. La musharaka est souvent
considérée comme la forme de finance la plus pure, car toutes les
parties partagent le risque sous-jacent. Elle peut être utilisée
pour des actifs ou pour le fonds de roulement. La mudaraba est
un financement fiduciaire dans lequel une partie agit en financier en apportant
les fonds, alors que l'autre apporte les compétences en gestion pour
l'exécution du projet. La mudaraba peut être de deux types :
restreinte ou non restreinte. Dans une mudaraba restreinte, l'IMF
spécifie une entreprise particulière dans laquelle des
investissements peuvent être entrepris. Dans une mudaraba non restreinte,
le capital peut être investi dans toute entreprise que le client estime
appropriée. Bien qu'ils soient résolument promus par la charia,
les contrats de musharaka et de mudaraba n'ont la faveur ni des IMF ni des
clients. Cela est dû à plusieurs facteurs. Premièrement, si
le ratio de partage des profits est prédéterminé, le
profit ne l'est pas : les systèmes de musharaka comme de mudaraba
exigent de la vigilance dans l'établissement des rapports et un niveau
de transparence élevé pour que les profits et les pertes soient
répartis équitablement.
4. Le Takaful (assurance mutuelle)
Equivalent de l'assurance islamique, le takaful est un
système d'assurance mutuelle. Le terme provient du mot arabe «
kafala », qui signifie « garantie mutuelle » ou « garantie
solidaire». Chaque participant cotise à un fonds qui est
utilisé pour appuyer le groupe dans les périodes de besoin, comme
les deuils, les pertes de récolte ou les accidents, et les primes
versées sont investies de manière conforme à la charia.
Les compagnies d'assurance classique peuvent travailler avec les IMF en tant
qu'agents pour proposer l'assurance takaful à leurs clients, comme le
démontre le cas de l'Indonésie.
5. La Qard hasan
La qard hasan est un prêt accordé sans attendre
de rendement du capital. Ces prêts à 0 pour cent
d'intérêt sont ceux que le Coran exhorte les musulmans à
accorder à « ceux qui en ont besoin ». Les emprunteurs sont
autorisés et même encouragés à restituer davantage
que la somme empruntée, mais l'excédent est
considéré comme un cadeau et n'est autorisé que s'il n'est
pas exigé par le prêteur. Du point de vue d'une institution de
microfinance, un contrat de qard hasan peut être utilisé à
la fois comme instrument de mobilisation de l'épargne et comme
instrument de financement. En effet, le qard hasan peut comporter ou non une
date de remboursement. L'absence de date de remboursement spécifique
donne au prêteur le droit d'exiger le remboursement à tout moment.
Quand un contrat de dépôt est établi sur un modèle
de contrat de qard hasan, les déposants (comme les prêteurs)
peuvent à tout moment retirer leurs dépôts auprès de
l'institution de microfinance. En tant que mécanisme de financement, le
contrat de qard hasan présente aussi quelques avantages. Contrairement
à d'autres contrats de finance islamique, il peut mettre entre les mains
d'un emprunteur des liquidités qui peuvent être utilisées
pour la consommation comme à des fins productives, ce qui le rend plus
utile pour servir les plus pauvres.
6. La Wadia
La wadia est un contrat par lequel une personne confie des
objets de valeur à un dépositaire. Ce dernier peut demander une
rétribution, bien que la culture islamique encourage à fournir ce
service gratuitement ou à recouvrer le coût de la garde sans en
tirer de profit. Selon ce mécanisme, les dépôts peuvent
être détenus en fiducie et utilisés par une IMF à
ses propres risques. Tout profit ou perte résultant de l'investissement
des fonds correspondants revient intégralement à l'institution de
microfinance.
I.1.2.5. Les nouveaux
marchés en microfinance
L'éventail des clients qui utilisent actuellement les
services de microfinance est limité, constitué des populations
dont les revenus s'étalent de 40 pour cent en dessous du seuil de
pauvreté à légèrement au dessus de ce seuil. Ainsi,
une grande partie de la population, au dessus et en dessous de cette fourchette
de revenus, est largement laissée pour compte. D'autre part, au sein
même des populations concernées, beaucoup n'ont pas accès
aux services financiers. Parmi ces personnes, on trouve celles qui
s'auto-excluent, notamment les personnes qui ont autrefois utilisé les
services d'une IMF mais qui choisissent dorénavant de ne plus y
recourir, et celles qui ont été rejetées par les
prestataires de services financiers. Les `non bancarisés' offrent
d'importantes possibilités aux IMF qui parviennent à
découvrir comment vendre leurs services à cette population
à l'écart des services financiers (Matul, et al, 2006
cité par Musole 2014).
I.1.2.5.1. La segmentation
des marchés
La segmentation de marché est le processus qui
consiste à diviser les clients actuels ou potentiels en groupes,
appelés segments de marché, dont les membres ont au moins
une caractéristique importante en commun qui les distingue du reste des
clients. Par exemple, des clients à la tête de nouvelles
entreprises constituent un segment de marché différent de ceux
ayant des entreprises établies, les éleveurs de bétail et
les vendeurs sur les marchés sont des segments différents, les
clients qui ont besoin de financer des dépenses imprévues
peuvent former un groupe à part de ceux qui cherchent à
financer des dépenses prévues, et ainsi de suite. La
segmentation des marchés peut se faire selon plusieurs
catégories : démographiques, géographiques,
psychographiques, comportementales, avantages recherchées, etc.
I.1.2.5.2. Choisir un
marché cible
Si une IMF segmente son marché en n'utilisant
que deux variables, elle pourra aisément identifier entre quatre
et neuf segments de marché. Cela ne veut pas nécessairement
dire qu'elle doit cibler chacun de ces segments avec une stratégie
marketing spécifique. Dans le cas du développement de
nouveaux marchés, en particulier, qui est une opération
risquée et parfois coûteuse, les IMF doivent concentrer
leurs ressources sur un ou deux segments qui, selon elles, peuvent
créer le plus de valeur.
I.1.2.5.3. Stratégie
produit
La stratégie produits consiste en une approche
stratégique de développement et d'amélioration des
produits pour répondre aux besoins du marché, et en des
activités destinées à optimiser les ventes d'un produit,
en termes de stabilité et de rentabilité. Le développement
et la différenciation de produits sont des processus continuels et
permanents d'évaluation des besoins du marché et de ses
différents segments, afin d'appuyer le développement des produits
et l'innovation, dans le but de répondre à ces besoins de la
façon la plus faisable et rentable possible. Les IMF chercheront en
particulier des opportunités là où la demande n'est pas
comblée par la concurrence (Wright & al, 2003).
Kotler (1999) identifie neuf façons de créer de
la demande, en fonction de la nature du marché et du produit vendu par
l'organisation. Les IMF peuvent utiliser cette matrice pour déterminer
la façon d'aborder le développement et la différenciation
de produits.
Tableau n°1 : Neuf façons de créer
la demande (Kotler, 1999).
|
produit
|
|
Existant
|
Modifié
|
Nouveau
|
Marché
|
Existant
|
Vendre davantage de nos produits existants à nos clients
existants (pénétration du marché)
|
Modifier nos produits actuels pour en vendre davantage
à nos clients existants (modification de produits)
|
Concevoir de nouveaux produits intéressants pour nos
clients existants (développement de nouveaux produits)
|
Déplacement géographique
|
Pénétrer d'autres zones géographiques
pour y vendre nos produits (expansion géographique)
|
Offrir et vendre des produits modifiés à de
nouveaux marchés géographiques.
|
Concevoir de nouveaux produits pour les vendre dans de
nouvelles zones géographiques.
|
Nouveau
|
Vendre nos produits existants à de nouveaux types de
clients (invasion de segment).
|
Offrir et vendre des produits modifiés à de
nouveaux types de clients.
|
Concevoir de nouveaux produits pour les vendre aux clients
(diversification).
|
I.2. Revue empirique
Cette partie va essayer de faire passer en revue la
littérature existante au sujet de la diversification des produits dans
les IMF à travers le monde, en vue déduire les différents
facteurs qui poussent les instituions à la diversification des produits.
I.2.2. Les déterminants
de la diversification des produits dans les IMF
I.2.2.1. La capacité
de l'institution
Dans une stratégie de diversification, l'institution
gère des marchés et des produits dont elle n'a pas ou peu
l'expérience ; la poursuite de cette stratégie a toutes les
chances d'exiger des efforts managériaux très importants, des
ressources humaines et financières considérables, ainsi que des
changements dans les systèmes et dans la structure institutionnelle
(CGAP, 2007).
Selon (Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, 1992),
c'est à la direction générale que revient la
responsabilité finale du lancement des nouveaux produits. Elle ne peut
en effet se contenter de faire appel à des spécialistes et les
laisser développer leurs idées. L'élaboration de nouveaux
produits suppose une identification de la stratégie globale de
l'entreprise, notamment sous l'angle des couples produits marché qu'il
convient de priviligier. Une telle identification est necessaire si l'on veut
éviter aux chefs de produits d'élaborer des projets qui ne
correspondent pas au domaine d'activité souhaité par la
hierarchie.
I.2.2.2. La
diversité des besoins des exclus
Les produits et services financiers offerts ne suffisent pas
pour résoudre tous les problèmes de financement de la
micro-entreprise (Souleiman Soulama,2010).
La microfinance a marqué ses débuts par la
pratique du microcrédit. Cependant la diversification des
activités assignées aux institutions est devenue une
évidence au fur et à mesure qu'on admettait la diversité
des besoins des exclus. Comme l'écrivait Guérin (2000),
la microfinance permet aux plus pauvres de diversifier leurs sources de
revenus pour faire face aux risques. Les services des institutions vont ainsi
actuellement du microcrédit qui est sans doute l'activité phare,
aux produits d'épargne de plus en plus proposés, jusqu'aux
services d'assurance qui se développent de plus en plus. (Mariam
Sangare, N.D)
Dans les pays en développement,
l'exclusion n'est pas seulement bancaire ou financière, les pauvres sont
également exclus des services de base tels que l'éducation, la
santé. C'est pourquoi la diversification des activités des IMF
est plus marquée dans ces zones, avec des activités de formation,
d'alphabétisation ou d'éducation à l'hygiène
domestique se combinant aux services financiers. La microfinance s'est
ancrée dans ces sociétés (Servet 2006), et la mesure des
impacts ne peut ignorer ce fait. L'effet revenu des microcrédits n'est
qu'une partie minime de l'effet que la présence d'un programme de
microfinance peut avoir sur la vie des villageois. Cet argument est moins
valable pour la microfinance dans les pays les plus aisés, où
l'exclusion prend essentiellement trois formes : l'emploi, le logement et le
crédit. La microfinance agit ici dans des domaines bien
identifiés, ce qui rendra la mesure d'impact moins complexe à
élaborer. (JEANNIN & Mariam SANGARE, N.D)
la commercialisation de la microfinance
trouve ses fondements dans les préoccupations de pérennité
financière et de stabilité institutionnelle des IMF d'une part,
et dans le constat de besoins encore non couverts par les IMF d'autre part.
L'analyse de ces éléments montre la commercialisation, comme un
processus de pérennisation financière des IMF et de couverture
des besoins à travers la stratégie de diversification des
produits financiers et non financiers par les IMF et le développement de
la mésofinance (Louise Tchamanbé Djiné,
2009).
De plus en plus les IMF proposent des produits financiers
diversifiés afin de répondre au mieux à la
demande, mais à cause de leur statut institutionnel, les
IMF marocaines n'ont pas encore le droit de collecter de l'épargne
(Clara ATALLAH & Omar EL HYANI, 2009). La microfinance
n'est pas seulement le microcrédit. Lespopulations non
bancarisées ont aussi besoin de produits d'épargne et d'assurance
leur ouvrant la possibilité de planifier leurs dépenses et de
faire face aux aléas de la vie. Elles ont aussi besoin d'instruments de
transfert, notamment pour les travailleurs migrants, et de crédit pour
l'habitat.De leur côté, les IMF elles-mêmes peuvent trouver
les ressources nécessaires au financement des crédits en
empruntant à des banques ou en collectant l'épargne de leurs
clients. La construction du secteur doit prendre en compte cette
complémentarité, en encourageant l'intégration des IMF
dans le secteur financier global (AFD, 2008). Une
diversification des produits est nécessaire pour répondre aux
besoins d'une clientèle et que la clientèle nécessite une
gamme plus large de produits financiers que le crédit (Xavier
Reille, N.D).
Selon l'optique marketing, les besoins et les desirs des
consommateurs constituent le point de départ logique de la recherche de
nouveaux produits. Ces entreprises peuevent déterminer ces besoins par
des enquêtes, des tests projectifs, des entretiens de groupe, ou bien
à travers les lettres de reclamation ou de suggestion. La meilleure
façon de recueiliir les idées des clients est probablement de
leur demander de parler des problèmes qu'ils rencontrent avec les
produits actuels plutôt que de les inciter à reflechir en terme
d'améliorations (Philip KOTLER et Bernard DUBOIS,
1992).
D'autres auteurs se sont beaucoup focalisés sur les
besoins des femmes et la reduction de la vulnérabilité qui sont
des facteurs pouvant influencer la diversité de produits proposés
par les IMF.
Les produits de la microfinance génèrent des
résultats différents pour les hommes et pour les femmes. Les IMF
devraient donc adapter les spécifications de leurs produits, comme les
montants et les échéanciers des prêts, aux divers besoins
des clients. Les différents prêts spécifiquement
conçus pour les femmes sont aussi importants pour faciliter la
croissance des entreprises. Les produits en matière d'épargne
conçus pour les femmes sont un élément fondamental de la
gestion des risques. Une offre de produits diversifiée de la part des
IMF devrait aussi inclure d'autres services financiers qui aident à
réduire la vulnérabilité, comme la microassurance.
L'adaptation des garanties matérielles et l'encouragement de
l'enregistrement des biens immobiliers au nom des femmes sont d'autres
éléments essentiels de la microfinance axée sur les
femmes. Les services autres que financiers assortis de conditionnalités
pour l'accès au crédit, comme les programmes
d'alphabétisation et de formation des compétences commerciales
pour les adultes, peuvent permettre aux femmes d'obtenir plus facilement des
emplois de meilleure qualité et des possibilités de gains et
constituent peut-être le moyen le plus efficace de promouvoir
l'égalité entre les sexes (BIT, 2007).
Selon (Claudia Benedetto, 2011), le
microcrédit a pour objectif de lutter contre la pauvreté et de
participer à l'émancipation des femmes par l'empowerment ou
l'autonomisation c'est-à-dire rendre l'individu autonome et capable de
se prendre en charge, de prendre en charge sa destinée
économique, professionnelle, familiale et sociale. Des groupes
de pression féministes ont démontré le rôle
économique important exercé par les femmes. Dans la
majorité des cas, elles gèrent correctement leur argent. Elles
l'utilisent pour l'éducation des enfants et la collectivité. Les
IMF ont donc ciblé les femmes par souci d'efficacité et pour
maximiser les retombées sociales issues du microcrédit et
d'autres services financiers. Les femmes ont pu en tirer des avantages
: elles ont développé une identité propre, on a reconnu
leurs capacités et cela a développé l'estime qu'elles
avaient d'elles-mêmes. Enfin, elles ont acquis une autonomie
économique qui leur a permis de mieux exercer leurs droits
économiques et sociaux. Aujourd'hui, les IMF diversifient de plus en
plus leurs activités pour répondre aux besoins des femmes.
I.2.2.3. La concurrence
Historiquement, par «microfinance» on entend des
crédits de fonds de roulement pour les micro-entreprises. Sur chaque
continent, les principaux praticiens ont mis au point des méthodologies
de crédit efficaces: prêts de solidarité, crédits de
groupe façon Grameen, banques villageoises et prêts individuels
sont les plus connues. Un grand nombre de projets financés par des
bailleurs de fonds ont essayé de copier ces méthodologies avec
plus ou moins de succès. Ces projets n'ont toutefois pas réussi
à répondre aux besoins financiers des centaines de millions de
clients qui n'ont toujours pas accès à des services financiers
appropriés, qu'ils aient ou non une entreprise performante. Ayant pris
conscience qu'un grand nombre d'IMF ne satisfont pas à la demande
élargie de services financiers, et font face à des taux de
rétention de leur clientèle faibles ainsi qu'à une
concurrence grandissante dans certains marché, les bailleurs de
fonds et les praticiens s'efforcent dorénavant de
mettre au point de nouveaux produits qui répondent à la demande
de leurs clients plutôt que de l'offre (CGAP, 2002).
La concurrence se développe entre les prestataires de
services, et les IMF doivent avant tout améliorer leur
réactivité aux besoins des clients et la diversification de leurs
produits (Nhu-An Tran, 2000). Selon les études
menées par le Ministère des finances et du budget du Madagascar
(MFB, 2012), l'offre pour la finance inclusive n'est pas
statique, la concurrence est de plus vive sur les marchés. Depuis les
dernières années, le secteur de microfinance a assisté
à la venue de plusieurs nouvelles institutions qui ont l'intention
d'offrir une gamme diversifiée de produits microfinanciers, quoique les
premiers marchés couverts par celles-ci aient été celui
des MPME en milieu urbain. Cette concurrence obligera les institutions
existantes à adapter leur offre, leur approche et dans certains cas
à se restructurer.
Comme l'écrivait (Bernd Balkenhol,
2012), l'âge, la concurrence entre les IMFs, répondre
à une mission sociale peuvent conduire les IMF à diversifier
leurs produits.
I.2.2.4. Les risques des
IMF et des clients
Il y a plusieurs façons de satisfaire les besoins en
gestion des risques des clients sans exposer une IMF à des risques
d'assurance significatifs. En plus des polices d'assurance-vie, les IMF peuvent
offrir des produits d'épargne et de prêts d'urgence qui
parviennent à atténuer certains des risques auxquels leurs
clients doivent faire face. Ces produits s'avèrent relativement faciles
à proposer et cadrent avec les activités de base et avec les
capacités de la plupart des IMF. Une option ultérieure pourrait
être la délivrance d'autres produits d'assurance en partenariat
avec un assureur formel (Michael J. MCCORD, 2004). Selon
l'étude menée par (Philippe M Beker, 2010), la
diversification est un effet important qui réduit le risque dans
l'optimisation du portefeuille de l'IMF. Une gamme de produits agricoles
diversifiée et une gestion des risques maîtrisée (Daouda
SAWADOGO, N.D).
Au Bangladesh, le microcrédit a été
associé à l'épargne dès le tout début mais,
durant les années de forte croissance (2003-2007), les produits
d'épargne se sont multipliés, et ont été de plus en
plus utilisés, sous forme de livrets d'épargne libre à
court terme et de plans d'épargne bloqués,
réglementés, à plus long terme. Ils ont joué un
rôle crucial d'instrument de gestion du risque de crédit pour les
clients comme pour les IMF (Greg Chen & Rutherford Stuart,
2013). Selon (l'Agence canadienne de Développement
International,1999) un portefeuille de microfinance peut passer
très rapidement d'une situation saine à une situation
problématique. On a vu, dans le cas d'institutions financées par
l'ACDI, des taux de défaillance bondir de 3 % à 25 % dans une
très brève période. La raison réside souvent dans
la non-diversification du portefeuille comparativement à une banque
commerciale. Un trop grand nombre d'emprunteurs sont frappés par les
mêmes problèmes en même temps.
Les pauvres ayant besoins des produits adaptés
à leur flux de revenu, la multitude de produits proposés par les
IMF, leur permet de financer leur microprojet, de lisser leur consommation dans
le temps et se protéger contre d'éventuels risques financiers en
diversifiant leur source de revenus (Cull et al, 2007) cité par
(Gregory MVOGO & al, ND). Les IMF et leurs membres sont
exposés à des risques dont la gestion permet de lutter contre la
vulnérabilité des membres, de diversifier les moyen de protection
contre les risques, rendre accessible aux populations à faibles revenus
d'autres produits financiers, augmenter la gamme des produits de l'IMF
(Oumar SAVADOGO).
I.2.2.5. La
fidélisation de la clientèle et l'attrait de nouveaux
clients.
Dans une première phase de développement de la
microfinance, le savoir-faire des IMF est resté focalisé sur des
produits faciles à gérer (souvent, le microcrédit
solidaire), permettant une certaine « standardisation », donc une
croissance rapide permettant l'atteinte de l'équilibre financier. Une
hypothèse implicite était que le client serait satisfait de tels
services - puisque ce client était par ailleurs exclu des
systèmes financiers formels, et était prêt à payer
un taux d'intérêt élevé contre un accès
à ces services.
L'arrivée à maturité du secteur de la
microfinance change cette donne : d'une part, les IMF matures ont une meilleure
capacité à gérer des produits financiers
diversifiés ; d'autre part, la concurrence naissante entre institutions
pousse les IMF à vouloir davantage fidéliser leurs clients, et
mieux analyser leurs besoins pour adapter leurs produits. L'abandon de
certaines IMF par leur clientèle insatisfaite, phénomène
observé récemment, met en valeur la nécessité
d'élargir la gamme des produits, pour répondre à des
besoins en évolution (Anne Claude CREUSOT, 2006) et (Louise
Tchamanbé Djiné, 2009). Pour une institution de
Microfinance(IMF), la diversification des produits est sûrement le moyen
le plus efficace pour garder ses clients actuels et attirer de nouveaux
clients. Dans le cas de l'association Ismailia, l'introduction de nouveaux
produits, l'individuel en particulier, est primordial, sachant que ses
concurrents vont bientôt l'appliquer dans la région (ASMA,
2004).
Bien qu'une IMF puisse commencer par offrir un produit
d'épargne particulier pour une phase pilote, une offre
diversifiée lui permettra par la suite de faire entrer un volume
plus important de dépôts. La palette de services devrait
inclure, d'une part, des produits très liquides avec un taux
d'intérêt bas et, de l'autre part, des Dépôts
à terme avec des taux d'intérêt plus
élevés. Le solde minimum requis pour ouvrir un compte doit
être modéré afin d'attirer les clients à bas
revenu. L'IMF devrait prendre en considération la diversité
de sa clientèle quant aux besoins en services d'épargne
(Isabel DaunerGardio, 2004).
Il est donc indispensable que les
institutions de microfinance fassent des efforts pour attirer le maximum
d'épargnants possibles en leur proposant des services et produits
attractifs (NIYONGABO Ephrem, 2006-2007)
I.2.2.6. La segmentation
des marchés.
Une organisation dans tous les secteurs -
les entreprises commerciales, les organisations non gouvernementales à
but non lucratif - travaillent avec une diversité des personnes. Ceci
signifie que les clients pourraient avoir des besoins variés. En
segmentant le marché, en identifiant les différents groupes des
personnes dans les segments, les organisations peuvent adapter leurs services
aux besoins des différents groupes (Karen Adams & Ian Brace,
2006).
De nombreux facteurs limitent l'accès aux services
financiers formels, nous pouvons citer par exemple : l'identité,
les normes culturelles, le sexe, l'âge, le niveau d'éducation, le
type d'activité, le niveau de revenu, etc (Nations Unies,
2012).
Il est important de faire une étude/analyse de
marché. Cette étude/analyse étape fournit à
l'institution un « panorama » du marché global des services
financiers, existants ou potentiels. L'étude de marché permet
à l'IMF (1) de définir le profil de ses clients existants en
fonction de la taille des crédits et de critères
démographiques (par exemple secteur et sexe), et (2) d'évaluer
les caractéristiques du marché cible potentiel en terme de
répartition géographique et de besoins en services financiers.
L'analyse permet également à l'institution de segmenter
davantage le marché cible pour déterminer les
types de services demandés par chaque segment, et les
segments de clients les plus rentables (Nhu-An Tran, 2000).
I.2.2.7. Le jugement
personnel sur les déterminants de la diversification des produits dans
les IMF de la ville de Goma.
Les études ont démontré à travers
le monde que six facteurs passés en revue ci haut étaient
à la base de la diversification des produits dans les IMF. Le
résultat de notre pré-enquête, interview et focus groupe
auprès des dirigeants de IMF de la ville de Goma nous a fait voire que
d'autres variables pouvaient avoir aussi de l'influence sur la diversification
des produits offerts par ces institutions. Dans cette étude, en dehors
des variables retenues issu de la revue empirique, les autres variables qui ont
été retenues à Goma sont les suivantes :
a. Le statut de l'Institution : C'est
une variable qualitative ; elle peut influencer la diversification des
produits par le fait que selon le cadre réglementaire des IMF de la RDC,
certaines institutions ne peuvent livrer tel ou tel autre produit que par
l'autorisation de la BCC (Bobos MUTOGA, 2013-2014).
b. La diversification des sources des
revenus : Les IMF préfèrent gagner des revenus
issus de plusieurs activités au lieu d'en gagner dans une seule. Cela
procure de nombreux avantages par le fait qu'en diversifiant, si cela
réussi, elle générera des bénéfices pour les
IMF mêmes si elles sont confrontées à des couts
élevés. De nombreux chercheurs ont déjà
démontré d'ailleurs qu'il vaut mieux d'investir dans plusieurs
activités que dans une seule car si l'une des activités ne
marche pas, l'IMF pourra gagner dans les autres activités.
c. Le nombre d'années
d'existence: C'est une variable quantitative, nous la mesurons par le
temps depuis que l'IMF a commencé à exercer ses activités.
Une IMF qui se lance au sitôt sur le marché ne peut pas
directement se lancer dans le processus de diversification des produits comme
celle ayant déjà maitrisé le marché. Des nombreuses
IMF commencent d'emblée par le service de crédit et
d'épargne et se diversifient au fur et à mesure qu'elles
maitrisent le marché.
I.2.3.
Hypothèses et variables explicatives retenues pour notre modèle
de diversification des produits.
Partant de la revue empirique, nous nous rendons compte que
plusieurs publications ont déjà eu lieu en rapport avec la
diversification des produits dans les IMF à travers le monde. Les
différentes publications des auteurs à travers le monde nous ont
conduit à déterminer les variables explicatives et de formuler
nos hypothèses de la manière suivante :
Hypothèse 1 : La capacité
de l'institution influencerait soit positivement, soit négativement la
diversification des produits ou la probabilité de diversifier les
produits.
Hypothèse 2 : La diversité
des besoins des exclus influencerait soit positivement, soit
négativement la diversification des produits ou la probabilité
de diversifier les produits.
Hypothèse 3: La concurrence entre les
IMF influencerait soit positivement, soit négativement la
diversification des produits ou la probabilité de diversifier les
produits.
Hypothèse 4 : Les risques des IMF
et des Clients influenceraient soit positivement, soit négativement la
diversification des produits ou la probabilité de diversifier les
produits.
Hypothèse 5 : La
fidélisation des clients et l'attrait de nouveaux clients
influenceraient soit positivement, soit négativement la diversification
des produits ou la probabilité de diversifier les produits.
Hypothèse 6 : La segmentation des
marchés influencerait soit positivement, soit négativement la
diversification des produits ou la probabilité de diversifier les
produits.
Hypothèse 7 : Le statut de
l'institution influencerait soit positivement, soit négativement la
diversification des produits ou la probabilité de diversifier les
produits.
Hypothèse 8 : La diversification
des sources des revenus influencerait soit positivement, soit
négativement la diversification des produits ou la probabilité de
diversifier les produits.
Hypothèse 9 : Le nombre
d'années d'existence d'une IMF influencerait soit positivement, soit
négativement la diversification des produits ou la probabilité de
diversifier les produits.
Hypothèse10 : Les IMF devraient
bien analyser les variables retenues en vue de mieux réussir la
diversification de leurs produits.
La variable endogène ou dépendante que nous
cherchons à expliquer est « la diversification des
produits ». Elle aura une valeur « + » si l'IMF a
diversifié ses produits et « - » si non.
I.2.4. Conclusion partielle
L'analyse minutieuse des revues
théoriques et empiriques présentées dans ce travail nous
fait voire que de nombreux chercheurs à travers le monde ont
proposé les différents éléments ou les
différentes variables, qui doivent être pris en compte par les
institutions de microfinance dans la décision de diversification de
leurs produits. L'aboutissement de notre revue est donc les variables
exogènes (explicatives, indépendantes) présentées
ci-haut mais aussi le lien pouvant exister entre ces variables avec la
variables expliquée (endogène, dépendante) qui est la
diversification des produits.
En vue de mieux vérifier les hypothèses
émises pour notre étude, nous allons présenter la
méthodologie utilisée dans le chapitre qui suit.
CHAPITRE II. PRESENTATION
DU MILIEU D'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE DU TRAVAIL
Cette étude a pour but de
déterminer les facteurs poussant les IMF de la ville de Goma à
diversifier leurs produits. Ce chapitre va essayer de faire une
présentation sommaire du secteur de microfinance dans la ville de Goma,
décrire sa brève histoire, présenter les différents
produits des IMF. Il présente la population d'étude et
démontre les méthodes et techniques de la récolte de
données et leur traitement en vue de présenter les
résultats ; en fin, il présente le modèle
économétrique à utiliser vu la nécessité
d'une régression pour les données récoltées.
II.1.
Présentation du milieu d'étude (ville de Goma)
II.1.1. Historique
La ville de Goma a été créée au
terme du 19ème congrès ordinaire du mouvement
populaire de la révolution (MPR) tenu à Kinshasa en mai 1988 par
l'ordonnance-loi n°88/720 du 15 novembre1988. Cette ordonnance porte
détermination des chefs-lieux de trois nouvelles régions
(dites « provinces » aujourd'hui (nées du
découpage territorial appliqué à l'ancienne région
du Kivu en 1988. A l'heure actuelle, la ville de Goma est constituée de
deux principales entités territoriales : la commune de Goma et
celle de Karisimbi.
La ville de Goma est bâtie sur des pierres de lave issues
du volcan Nyiragongo, elle est en importance la première ville de la
province avant les villes de Butembo et de Beni. Elle est située au
bord du lac Kivu sur un site méridional de celui-ci, elle a une
superficie de 75.720 Km2 (Aline KAJABIKA, 2010-2011).
Reconnue comme chef lieu de la province du Nord Kivi, la ville de
Goma est l'une des villes de la RDC qui connaît une croissance
démographique assez accélérée. D'environs 7000
habitants en 1954, elle est passée à 619 815 habitants en
2008 ; à la fin du quatrième trimestre de 2013 sa population
dépasse légèrement un million d'habitants (Mairie de Goma,
Janvier 2014).
II.1.2. Délimitation
La ville de Goma est délimitée ; au nord
par la zone rurale de Nyiragongo, au sud par le lac Kivu qui la sépare
de la ville de Bukavu, à l'est par le Rwanda et l'ouest par le parc
national de Virunga qui la sépare d'avec le territoire de Masisi (PNUD,
2008).
II.1.3. Aspect économique de la ville de Goma
Goma est reconnue avant tout comme étant une ville
touristique, elle fait des échanges commerciaux aussi bien qu'avec les
pays voisins que d'autres provinces de la RDC. La ville de
Goma possède quelques infrastructures économiques favorisant
d'entreprendre des activités économiques. Il s'agit
principalement des infrastructures de transport avec les voies de circulation
terrestre en état de délabrement. La voie lacustre avec le
port de la société de chemin de fer du Congo et plusieurs quais
ménagés par des armateurs privés propriétaires de
bateaux. La voie aérienne avec l'aéroport international de Goma.
Les réseaux de communication avec les réseaux
étrangers ; Air tel, Orange, vodacom et Tigo et MTN.
S'agissant des transactions financières, la ville de Goma
connait une multiplicité des Coopératives d'Epargne et de
Crédit, des institutions de microfinance, des banques classiques etc
(BUHAKANE, 2012-2013).
L'économie de la ville de Goma repose bien
évidemment sur l'informel que sur le formel. La ville jouit des atouts
naturels notamment les potentielles touristiques, industriels et les
échanges commerciaux qui sont plus influencés par sa position
stratégique, elle se trouve au carrefour de plusieurs zones
d'approvisionnement et l'aéroport de Goma lui permet d'être un
lieu de transit des marchandises provenant de grands centres de productions
vers les centres de consommations.
II.1.4. Présentation du secteur de microfinance
dans la ville de Goma.
Dans la ville de Goma en particulier et en République
Démocratique du Congo en général, le secteur de la
microfinance tend à se consolider et à s'affermir avec le temps
et l'entrée des grandes institutions nationales et internationales. La
ville reste néanmoins caractérisée par la
prédominance des institutions mutualistes sur les institutions de
microfinance.
De façon générale, le secteur fait face
à plusieurs défis qui, grâce à la concurrence et
à l'appui technique, tendent à se corriger d'année en
année, Il s'agit notamment de l'absence de visions stratégiques
des promoteurs attestées par une mauvaise gouvernance dans bon nombres
de structures financières de proximité, une gestion
défaillante liée à l'absence d'une main d'oeuvre
qualifiée et une mauvaise qualité de l'information
financière.
Cependant, le secteur de la microfinance demeure l'une des
grandes pistes pour l'amélioration de l'inclusion financière
indispensable et le relèvement du bien être social des
populations exclues du système bancaire classique non seulement dans la
ville mais aussi au niveau du pays tout entier (BCC, 2013).
II.1.4.1. Les institutions
spécialisées financières décentralisées de
la ville de Goma
Selon le service de supervision des ISFD du NK à la
BCC, en 2013, la ville compte 29 ISFD dans l'ensemble dont 4 du type
institutions de microfinance proprement dites et 25 du type coopératif
ou mutualiste. Ces institutions sont reprises dans le tableau qui suit:
Tableau n° 2 : les institutions
spécialisées financières décentralisées de
la ville de Goma.
N°
|
DENOMINATION
|
SIGLE OU ABREVIATION
|
01
|
IMF Société de Microfinance du Congo
|
SMICO
|
02
|
IMF Hekima
|
IMF HEKIMA
|
03
|
IMF Mwangaza
|
IMF MWANGAZA
|
04
|
IMF Programme d'Appui aux Initiatives de Développement
Economique du Kivu
|
PAIDEK
|
05
|
COOPEC Imara
|
COOPEC IMARA
|
06
|
COOPEC Action pour le Développement d'Epargne et de
Crédit
|
COOPEC ADEC
|
07
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit Agriculture
|
COOPEC AGRI
|
08
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit Le Grenier
|
COOPEC LE GRENIER
|
09
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit La Bonne
Moisson
|
COOOPEC LA BONNE MOISSON
|
10
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit Kesheni
|
COOPEC KESHENI
|
11
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit Tujenge
Pamoja
|
COOPEC TUJENGE PAMOJA
|
12
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit Umoja ni
Nguvu
|
COOPEC UMOJA NI NGUVU
|
13
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit Unité
|
COOPEC UNITE
|
14
|
Mutuelle d'Epargne et de Crédit Birere/COOPEC
|
MECRE BIRERE
|
15
|
Mutuelle d'Epargne et de Crédit de Goma /COOPEC
|
MECREGO
|
16
|
Mutuelle d'Epargne et de Crédit Katindo/COOPEC
|
MECRE KATINDO
|
17
|
Mutuelle d'Epargne et de Crédit Mabanga/COOPEC
|
MECRE MABANGA
|
18
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit Amkeni
|
COOPEC AMKENI
|
19
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit Virunga
|
COOPEC VIRUNGA
|
20
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit siloe
|
COOPEC SILOE
|
21
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit EDE/GOMA
|
COOPEC EDE/GOMA
|
22
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit EAD
|
COOPEC EAD
|
23
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit du Congo-
Goma
|
COOPECCO/GOMA
|
24
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit Akiba Yetu
|
COOPEC AKIBA YETU
|
25
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit Le Batisseur
|
COOPEC LE BATISSEUR
|
26
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit Nord Kivu
|
COOPEC NORD KIVU
|
27
|
Coopérative d'Epargne et de Crédit Umoja Wetu
|
COOPEC UMOJA WETU
|
28
|
Mutuelle d'Epargne et de Crédit BetsaÏde
|
MEC BETSAIDE
|
29
|
Coopérative Financière et de Développement
Socio Economique
|
COODEFI
|
Source : BCC, 2013
En dehors de ces institutions spécialisées
financières décentralisées, l'étude menée
par (BUHAKANE Youri, 2012-2013) a demontré que la ville de Goma compte
aussi actuellement une dizaine des banques qui collectent l'épargne et
peuvent octroyer le crédit à ses habitants.
Ces banques sont reprises dans le tableau qui suit :
Tableau n° 3 : Liste des banques de
la ville de Goma
N°
|
DENOMINATION
|
SIGLE OU ABREVIATION
|
01
|
Banque Commerciale du Congo
|
BCDC
|
02
|
Banque Internationale pour l'Afrique au Congo
|
BIAC
|
03
|
Banque Internationale de Crédit
|
BIC
|
04
|
Bank Of Africa
|
BOA
|
05
|
Standard Bank
|
-
|
06
|
First International Bank
|
FIbank
|
07
|
Trust Merchant Bank
|
TMB
|
08
|
Raw Bank
|
-
|
09
|
Afriland First bank Congo Democratic
|
First Bank CD
|
10
|
Acces Bank
|
-
|
11
|
Eco Bank
|
EcoBank
|
12
|
Caisse Générale d'Epargne du Congo
|
CADECO
|
13
|
Fonds de Promotion pour l'Industrie
|
FPI
|
Source : BCC- SAESSIF janvier 2013.
II.1.4.2. Les produits des
IMF de la ville de Goma
Les IMF de la ville de Goma proposent à leurs membres
généralement deux principaux produits notamment l'épargne
et le crédit. La plupart d'entre elles mutualisent l'épargne des
leurs membres et leurs consacrent du crédit. Depuis un certains temps,
ces IMF ont commencé à innover et ont développé des
gammes diversifiées des produits autour de l'épargne et du
crédit. Certains de ces produits développés sont
présentés dans l'encadré ci-dessous.
Encadré n°1 : Liste des produits
proposés par les IMF de la ville de Goma
Les IMF de la ville de Goma ont développé toute
une gamme des produits diversifiée autour du crédit et de
l'épargne, nous présentons ci-dessous certains de ces
produits:
Crédit culture
Crédit pêche
Crédit villageois avec éducation
Crédit élevage
Crédit express
Crédits immobiliers
Crédit ordinaire aux AGR
Crédit aux salariés
Crédit aux caisses villageoises
Crédit aux enseignants
Crédit ordinaire individuel
Crédit aux PME
Le produit academia : Lancé par l'IMF HEKIMA pour
financer l'éducation
Compte liberté
Epargne à vue pour les gagnes petit en franc congolais
Epargne à vue pour les personnes morales
Dépôt à terme
Epargne caution
Compte jeunesse
Epargne pour enfant
Part sociale
Le compte junior plus : un produit d'épargne
lancé par l'IMF SMICO pour permettre aux parents d'épargner pour
leurs enfant jusqu'à l'âge de 18 ans
|
II.2. Approche
méthodologique du travail
II.2.1. Population et
échantillon
La population de notre étude est constituée des
IMF de la ville de Goma. Comme indiqué dans le tableau n°2, il
s'agit des 29 institutions selon le rapport de la BCC. Etant donné que,
entre ces 29 institutions il y a 5 qui appartiennent à la même
structure faitière dont la MECREGO, la MECRE MABANGA, la MECRE BIRERE,
la MECRE VIRUNGA et la MECRE KATINDO et que la politique de diversification est
faite au niveau de la faitière elle-même, nous allons
considérer l'une d'elles dont la MECREGO ; Cela nous conduit
à considérer une taille de la population de 25 IMF au lieu
d'utiliser les 29.
Selon Déo BUGANDWA (2012-2013), un échantillon
est compris comme étant un sous-ensemble de la population
désigné soit par hasard (de manière aléatoire),
soit en fonction des caractéristiques particulières.
Notre taille de la population étant faible, nous
n'avons pas tiré un échantillon, nous avons souhaité
prendre toutes les unités d'observation, cela nous pousse donc à
prendre les 25 IMF et pour chacune d'elles, le responsable du service de
développement et de gestion des produits désigné sera le
répondant à notre questionnaire étant donné que, la
politique de diversification des produits est la même au sein de toute
l'institution.
II.2.2. Déroulement de la collecte des
données
Cette étude se centre sur les
données récoltées auprès des IMF de la ville de
Goma pour la période allant de 2010 jusqu'à février 2014.
Nous nous sommes intéressé aux différents facteurs qui
poussent les IMF à diversifier leurs produits, cela étant, une
attention particulière a été portée aux IMF ayant
diversifié leurs produits et celles qui ne l'ont pas fait et identifier
les différents facteurs qui conduisent à la diversification des
produits. Ceci a été rendu possible grâce aux
différentes méthodes et techniques
II.2.2.1. Partie qualitative de l'enquête
L'interview avec les dirigeants des IMF, le focus
group, etc, nous ont permis de nous rendre compte de la manière dont les
IMF de la ville de Goma diversifient leurs produits et avoir une idée
sur les facteurs qui conduisent à cette diversification. Ceci nous a
permis de faire la pré-enquête auprès de certains
dirigeants des IMF ; leurs avis nous ont poussé à faire
notre revue empirique d'une part et d'autre part la technique documentaire
nous a permis de consulter certains documents des IMF, les dépliants,
les notes des cours mais aussi les documents des autres chercheurs au sujet de
la diversification à travers le monde dont les journaux, les ouvrages,
les articles, les rapports, etc ; A partir des informations obtenues nous
avons eu une appréciation sur les facteurs qui devraient être
mesurés en vue de bien mener notre étude.
II.3.2.Partie quantitative de l'enquête
Le questionnaire élaboré au préalable
sur base des informations tirées de diverses littératures a
été amélioré grâce aux interviews
semi-structurées. Par l'approche du questionnaire, les
différentes informations obtenues auprès des dirigeants des IMF
ont pu améliorer et adapter le questionnaire préalablement
établi à notre étude. Le questionnaire soumis aux IMF
comporte 10 questions et les données récoltées sont
traitées à travers un modèle économétrique
et cela par le logiciel SPSS.
II.2.3. Le modèle économétrique
II.2.3.1.
Présentation
Les chercheurs en sciences sociales rencontrent souvent des
situations où la variable dépendante est une variable
catégorielle, plus précisément binaire (ou dichotomique),
c'est-à-dire une variable pour laquelle on associe la valeur
« 1 » à une caractéristique donnée
(par exemple un succès) et la valeur « 0 » à
l'absence de la caractéristique (un échec). Le modèle de
régression linéaire n'est pas approprié pour
étudier ce genre de situations. Les chercheurs doivent faire appel
à d'autres méthodes que la régression linéaire.
Parmi ces méthodes alternatives, la régression logistique est,
de loin, la plus populaire. La méthode de régression logistique
s'applique aussi aux situations où la variable dépendante est une
variable catégorielle comportant plus de deux attributs
(François PETRY, 2003).
Dans le modèle de régression choisi pour notre
étude, la variable expliquée est qualitative. Les variables
qualitatives appelées également variables dichotomiques,
binaires, artificielles, muettes (dummy) ne prennent que deux valeurs à
savoir :
1 pour signifier la présence de
l'attribut ;
0 pour signifier son absence
Dans le cas où on a une variable binaire sur des
variables quantitatives et ou des variables qualitatives, on distingue quatre
sortes de modèles à savoir : le modèle
linéaire de probabilité, le modèle logit, le modèle
probit et le modèle tobit (Ricco RACOTOMALALA, N.D). Pour notre cas,
comme la variable expliquée est binaire ou dichotomiques, une telle
dichotomie nous conduit au modèle logit ou logistique.
II.2.3.2. La régression logistique
La régression logistique se
définie comme étant une technique permettant d'ajuster une
surface de régression à des données lorsque la variable
dépendante est dichotomique. Cette technique est utilisée pour
des études ayant pour but de vérifier si des variables
indépendantes peuvent prédire une variable dépendante
dichotomique (Julie Desjardins, N.D).
Selon (NEJI & Anne-Helène JIGOREL, ND),
la régression logistique est un modèle statistique
permettant d'tudier les relations entre un ensemble de variables qualitatives
Xi et une variable qualitative Y.
Quant à (Ricco Racotomalala, N.D), il s'agit d'une
technique de modélisation qui, dans sa version plus rependue, vise
à prédire et expliquer les valeurs d'une variable
catégorielle binaire Y (variable à prédire, variable
expliquée, variable dépendante, attribut classe, variable
endogène) à partir d'une collection des variables X continues ou
bien binaires (variables prédictives, variables explicatives, variables
indépendantes, descripteurs, variables exogènes).
Spécification du modèle de
diversification des produits
Avec le codage disjonctif complet, notre variable
expliquée dont la diversification des produits prendra la valeur
« 1 » lorsque les IMF ont diversifié leurs produits
et la valeur « 0 » si non.
Le modèle se présentera alors comme
suite :
représente la fonction de répartition et
, représente un vecteur des éléments explicatifs
associés au vecteur x.
Nous pouvons donc calculer la probabilité pour qu'un
événement ne puisse pas se réaliser, cette
probabilité sera de la forme :
Pour notre modèle, nous aurons la forme suivante :

CHAPITRE III. ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
Cette partie va essayer de faire une présentation des
variables démographiques de l'échantillon, quelques statiques
avec le test de chi-deux, elle présentera aussi les résultats des
analyses économétriques mais aussi la discussion des
résultats.
III.1. Variables
démographiques de l'échantillon
Tableau n°4 : Répartition de
l'échantillon selon le statut de l'institution
Statut de l'institution
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Société de microfinance
|
4
|
16,0
|
16,0
|
16,0
|
Coopérative
|
21
|
84,0
|
84,0
|
100,0
|
Total
|
25
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : Elaboré par nous sur base de notre
enquête
Ce tableau nous montre que 4 institutions
enquêtées sur les déterminants de la diversification des
produits dans la ville de Goma soit 16% ont comme statut
« Société de microfinance » et 21
institutions soit 84.0% ont comme statut
« coopérative ».
Tableau n°5 : Répartition de
l'échantillon selon les postes occupés par les
enquêtés.
Poste occupé
|
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Valide
|
Agent de crédit
|
1
|
4,0
|
4,0
|
4,0
|
Chargé de clientèle
|
2
|
8,0
|
8,0
|
12,0
|
Autre
|
4
|
16,0
|
16,0
|
28,0
|
Chargé de développement et gestion de nouveaux
produits
|
8
|
32,0
|
32,0
|
60,0
|
Gérant
|
10
|
40,0
|
40,0
|
100,0
|
Total
|
25
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : Nos calculs sur base de notre enquête.
Il ressort de ce tableau que sur 25 personnes
enquêtés dans les IMF, 1 personne soit 4.0% est un agent de
crédit, 2 personnes soit 8% sont des chargé de la
clientèle, 4 personnes soit 16% sont des chargés de
développement et gestion de nouveaux produits et 10 personnes soit 40%
sont des gérants.
III.2. Quelques
statistiques avec le test de Chi-deux
Tableau n°6 : Diversification et capacité de
l'instituions ?
Tableau croisé
|
Capacité
Diversification
|
Capacité de l'institution
|
Total
|
Nous avons fait recours aux spécialistes externes
|
Par nos agents eux-mêmes sur base de leur
capacité
|
Diversification
|
non
|
Effectif
|
3
|
1
|
4
|
% compris dans Diversification
|
75,0%
|
25,0%
|
100,0%
|
oui
|
Effectif
|
4
|
17
|
21
|
% compris dans Diversification
|
19,0%
|
81,0%
|
100,0%
|
Total
|
Effectif
|
7
|
18
|
25
|
% compris dans Diversification
|
28,0%
|
72,0%
|
100,0%
|
Source : Nos calculs sur base de notre enquête
Il ressort de ce tableau que sur 4 institutions n'ayant pas
diversifié leurs produits, 3 d'entre elles soit 75.0% ont fait recours
aux spécialistes externes pour les produits qu'ils ont, 1 institution
soit 25.0% a développé le produit qu'elle a sur base de la
capacité de ses agents. Pour les 21 IMF ayant diversifié leurs
produits, 4 d'entre elles soit 19.0% affirment avoir fait recours aux
spécialistes externes pendant que 17 IMF soit 81.0% affirment avoir
développés leurs produits eux-mêmes sur base de la
capacité de leurs agents.
Sur base de ces calculs, nous avons calculé les ratios
de vraisemblance de la manière suivante :
· La probabilité pour qu'une IMF diversifie ses
produits par ses agents sur base de leur capacité est de
p1=
=0,81

On comprend par ici que les IMF ont 4,26 fois la chance de
diversifier leurs produits sur base de la capacité de leurs de leurs
agents eux-mêmes que de faire recours aux spécialistes
externes.
· La probabilité pour qu'une IMF diversifie ses
produits en faisant recours aux spécialistes externes est de p0=
=0,19

Le rapport de chance (rapport de cote) est de 
Comme le Odds-ratio est supérieur à 1, nous
pouvons alors dire que les IMF qui diversifient leurs produits par leurs agents
sur base de leur capacité ont plus de chances de diversifier leurs
produits que celles qui le font en faisant recours aux spécialistes
externes.
Tableau n°7 : Test de Chi-deux sur la
diversification des produits et la capacité de l'institution.
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
|
5,218a
|
1
|
,022
|
Rapport de vraisemblance
|
4,699
|
1
|
,030
|
Association linéaire par linéaire
|
5,009
|
1
|
,025
|
Ce tableau issu du croisement des variables
« capacité de l'institution » et « ont
diversifié leurs produits ou non » nous montre que la valeur
de la signification du Khi-deux est de 0,022 à 1ddl, laquelle est
inférieure à 0,05 notre seuil de signification. Ceci nous permet
de rejeter l'hypothèse d'indépendance des
sous-échantillons et par là, nous pouvons affirmer qu'il y a
un lien d'association entre ces deux variables croisées au tableau
précédent. La capacité de l'institution peut donc influer
sur la décision de diversifier les produits.
Tableau n° 8 : Diversification et besoins des
clients
Tableau croisé
|
Besoins des clients
Diversification
|
Besoins des exclus
|
Total
|
Besoins en services non financiers
|
Les besoins de développer les AGR et de consommation
|
Autres besoins
|
Diversification
|
non
|
Effectif
|
1
|
3
|
0
|
4
|
% compris dans Diversification
|
25,0%
|
75,0%
|
0,0%
|
100,0%
|
oui
|
Effectif
|
0
|
15
|
6
|
21
|
% compris dans Diversification
|
0,0%
|
71,4%
|
28,6%
|
100,0%
|
Total
|
Effectif
|
1
|
18
|
6
|
25
|
% compris dans Diversification
|
4,0%
|
72,0%
|
24,0%
|
100,0%
|
Source : nos calculs sur base de notre enquête
Il ressort de ce tableau que sur 4 institutions n'ayant pas
diversifié leurs produits, 1 d'entre elles analyse les besoins en
services non financiers et 3 ont analysé les besoins de
développer les AGR et de consommation. Pour les 21 institutions ayant
diversifié leurs produits, aucune d'entre elles n'a analysé les
besoins des clients en services non financiers, 15 d'entre elles soit 71,4% ont
analysé les besoins de développer les AGR et de consommation
alors que 6 d'entre elles soit 28,6% ont analysé les autres besoins.
De ces calculs :
· La probabilité pour qu'une IMF ayant
analysé les besoins de développer les AGR et de consommation
diversifient ses produit est de : de p1=

· La probabilité pour qu'une institution ayant
analysé les autres besoins des clients diversifie ses produits est de
p2=

· Le rapport de chance entre les groupes d'IMF est
donné par :
L'Odds ratio étant supérieur à 1, ce ceci
nous permet de dire que les institutions qui analysent les besoins de
développer les AGR et de consommation ont plus de chance de diversifier
leurs produits que celles qui analysent les autres besoins. Ceci s'explique par
le fait même que la microfinance permet aux pauvres de développer
leurs activités génératrices des revenus. Les clients de
la microfinance comprennent de petits agriculteurs du monde rural, des taximen,
des coiffeurs, des artisans et dont le revenu, bien que faible est relativement
stable. Comme le dit LEDGERWOOD(1999) cité par BUGANDWA (2014), ces
clients certes pauvres, ne sont pas « les plus pauvres des
pauvres ».
Tableau n°9 : Test de chi-deux sur la
diversification et les besoins des clients
Tests du Khi-deux
|
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
|
6,399a
|
2
|
,041
|
Rapport de vraisemblance
|
5,763
|
2
|
,056
|
Association linéaire par linéaire
|
3,857
|
1
|
,050
|
Il ressort de ce tableau issu du croisement des variables
« besoins des clients » et « ont
diversifié leurs produits ou non » que la valeur de la
signification du Khi-deux est de 0,041 à 2ddl, laquelle est
inférieure à 0,05 notre seuil de signification. Ceci nous pousse
à rejeter l'hypothèse d'indépendance des
sous-échantillons et par là, nous pouvons affirmer qu'il y a
un lien d'association entre ces deux variables croisées.
Tableau n°10 : Diversification et concurrence
Tableau croisé
|
Concurrence
Diversification
|
Concurrence
|
Total
|
Non
|
Oui
|
Diversification
|
non
|
Effectif
|
4
|
0
|
4
|
% compris dans Diversification
|
100,0%
|
0,0%
|
100,0%
|
oui
|
Effectif
|
6
|
15
|
21
|
% compris dans Diversification
|
28,6%
|
71,4%
|
100,0%
|
Total
|
Effectif
|
10
|
15
|
25
|
% compris dans Diversification
|
40,0%
|
60,0%
|
100,0%
|
Source : Nos calculs sur base de notre enquête
Ce tableau nous permet de constater que pour les 4
institutions n'ayant pas diversifié leurs produits, les toutes n'ont pas
tenues compte de leurs concurrents. Pour les 21 institutions ayant
diversifié leurs produits, 15 d'entre elles soit 71,4% ont tenu compte d
la connaissance des produits de leurs concurrents alors que 6 d'entre elles
soit 28,6% n'ont pas tenue compte de la connaissance des produits de leurs
concurrents.
De ces calculs :
· La probabilité pour qu'une IMF ayant
analysé fait connaissance des produits de ses concurrent diversifie ses
produits est de : p1=

· La probabilité pour qu'une institution n'ayant
pas fait connaissance des produits de ses concurrents diversifie ses produits
est de : p0=

· Le rapport de chance entre les deux groupes d'IMF est
donné par :
L'Odds ratio étant supérieur à 1, nous
pouvons par là dire que les IMF qui font connaissance des produits de
leurs concurrents ont beaucoup plus de chance de diversifier leurs produits que
celles qui n'ont pas fait connaissance des produits de leurs concurrents. Ceci
peut s'expliquer par l'idée de Nhu-An Tran (2000)
issue de la revue empirique qui stipule que, la concurrence qui se
développe entre les prestataires de services, et les IMF doivent avant
tout améliorer leur réactivité aux besoins des clients et
la diversification de leurs produits.
Tableau n°11 : Test de chi-deux sur la
diversification et la concurrence
|
Valeur
|
Ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
|
7,143a
|
1
|
,008
|
Rapport de vraisemblance
|
8,523
|
1
|
,004
|
Association linéaire par linéaire
|
6,857
|
1
|
,009
|
Il ressort de ce tableau issu du croisement des variables
« concurrence » et « ont diversifié leurs
produits ou non » que la valeur de la signification du Khi-deux est
de 0,008 à 1ddl, laquelle est inférieure à 0,05 notre
seuil de signification. Ceci nous pousse à rejeter l'hypothèse
d'indépendance des sous-échantillons et par là, nous
pouvons affirmer qu'il y a un lien d'association entre ces deux variables
croisées.
Tableau n°12 : Diversification & risques des
clients et des IMF
Tableau croisé
|
Risques des clients et des
IMF
Diversification
|
Risques des clients et des IMF
|
Total
|
Non
|
Oui
|
Diversification
|
non
|
Effectif
|
4
|
0
|
4
|
% compris dans Diversification
|
100,0%
|
0,0%
|
100,0%
|
oui
|
Effectif
|
11
|
10
|
21
|
% compris dans Diversification
|
52,4%
|
47,6%
|
100,0%
|
Total
|
Effectif
|
15
|
10
|
25
|
% compris dans Diversification
|
60,0%
|
40,0%
|
100,0%
|
Source : Nos calculs sur base de notre enquête
Il ressort de ce tableau que les 4 IMF n'ayant pas
diversifié leurs produits n'ont pas tenu compte de leurs risques et des
risques de leurs membres, par contre, sur les 21 IMF ayant diversifié
leurs produits, 11 d'entre elles soit 52,4% n'ont tenu compte des risques
auxquelles elles font face et leurs clients, alors que 10 d'entre elles soit
47,6% affirment avoir tenu compte des risques auxquelles elles font face et
leurs clients. A notre avis, ceci est possible du fait que les IMF qui sont
tombées sont accusées parfois de n'avoir pas bien pesé les
risques auxquelles elles faisaient face et leurs clients, elles ont
développé des produits qui n'ont pas réussi.
Tableau n°13 : Test de chi-deux sur la
diversification et les risques des clients et des IMF
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
|
3,175a
|
1
|
,075
|
Rapport de vraisemblance
|
4,586
|
1
|
,032
|
Test exact de Fisher
|
|
|
|
Association linéaire par linéaire
|
3,048
|
1
|
,081
|
Il ressort de ce tableau issu du croisement des variables
« risques des clients et des IMF» et « ont
diversifié leurs produits ou non » que la valeur de la
signification du Khi-deux est de 0,075 à 2ddl, laquelle est
supérieure à 0,05 notre seuil de signification. Ceci nous permet
de ne pas rejeter l'hypothèse d'indépendance des
sous-échantillons. Cela étant, nous rejetons notre
hypothèse nulle qui préconisait que les risques des clients et
des IMF pouvaient influer la diversification des produits dans les IMF de la
ville de Goma.
Tableau n°14 : Diversification et
Fidélisation et Attrait de nouveaux clients
Tableau croisé
|
Fidélisation et attrait de
nouveaux clients
Diversification
|
Fidélisation et Attrait de nouveaux clients
|
Total
|
La fidélisation
|
L'attrait de nouveaux clients
|
les autres raisons
|
Diversification
|
non
|
Effectif
|
1
|
2
|
1
|
4
|
% compris dans Diversification
|
25,0%
|
50,0%
|
25,0%
|
100,0%
|
oui
|
Effectif
|
6
|
7
|
8
|
21
|
% compris dans Diversification
|
28,6%
|
33,3%
|
38,1%
|
100,0%
|
Total
|
Effectif
|
7
|
9
|
9
|
25
|
% compris dans Diversification
|
28,0%
|
36,0%
|
36,0%
|
100,0%
|
Source : élaboré par nous sur base de notre
enquête
Ce tableau nous fait voire que sur les 4 IMF n'ayant pas
diversifié leurs produits, 1 recherche la fidélisation de ses
client, 2 cherchent à attirer de nouveaux clients et 1 avance les autres
raisons. Pour les 21 IMF ayant diversifié leurs produits, 6 d'entre
elles soit 28,6%% cherchent à fidéliser leurs clients, 7 soit
33,3% l'ont fait à cause de l'attrait de nouveaux clients alors que 8
d'entre elles soit 38,1% évoquent les autres raisons.
Tableau n°15 : Test de chi-deux sur la
diversification & la fidélisation et attrait de nouveaux
clients
Tests du Khi-deux
|
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
|
,435a
|
2
|
,805
|
Rapport de vraisemblance
|
,428
|
2
|
,807
|
Association linéaire par linéaire
|
,046
|
1
|
,830
|
Il ressort de ce tableau issu du croisement des variables
« fidélisation et attrait de nouveaux clients» et
« ont diversifié les produits ou non » que la valeur
de la signification du Khi-deux est de 0,805 à 2ddl, laquelle est
supérieure à 0,05 notre seuil de signification. Ceci nous permet
de ne pas rejeter l'hypothèse d'indépendance des
sous-échantillons. Cela étant, nous rejetons notre
hypothèse nulle qui préconisait que la fidélisation des
clients et l'attrait de nouveaux clients pouvaient influer la diversification
des produits dans les IMF de la ville de Goma.
Tableau n° 16 : diversification et segmentation des
marchés?
Tableau croisé
|
Segmentation des
marchés
Diversification
|
Segmentation des marchés
|
Total
|
Age
|
Niveau d'étude
|
Type d'activités
|
Diversification
|
non
|
Effectif
|
1
|
0
|
3
|
4
|
% compris dans Diversification
|
25,0%
|
0,0%
|
75,0%
|
100,0%
|
oui
|
Effectif
|
5
|
1
|
15
|
21
|
% compris dans Diversification
|
23,8%
|
4,8%
|
71,4%
|
100,0%
|
Total
|
Effectif
|
6
|
1
|
18
|
25
|
% compris dans Diversification
|
24,0%
|
4,0%
|
72,0%
|
100,0%
|
De ce tableau, nous constatons que pour les 4 IMF n'ayant
pas diversifié leurs produits, 1 d'entre elles a segmenté ses
marché sur base de l'âge alors que 3 ont segmenté leurs
marchés sur base du type d'activités. De 21 IMF qui ont
diversifié leurs produits, 5 d'entre elles soit 23,8% ont
segmenté leurs produits par le critère d'âge, 1 soit 4,8% a
segmenté ses marché par le critère du niveau
d'études et 15 soit 71,4% ont segmenté leurs marchés par
le critère type d'activités. A notre avis, ce résultat est
cohérent car les IMF ciblent les pauvres économiquement actifs,
c'est-à-dire ceux qui ont des activités
génératrices des revenus.
Tableau n°17 : Test du chi-deux sur la
diversification et segmentation des marchés.
Tests du Khi-deux
|
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
|
,198a
|
2
|
,906
|
Rapport de vraisemblance
|
,357
|
2
|
,837
|
Association linéaire par linéaire
|
,000
|
1
|
,987
|
Il ressort de ce tableau issu du croisement des variables
« segmentations des marchés» et « ont
diversifié les produits ou non » que la valeur de la
signification du Khi-deux est de 0,906 à 2ddl, laquelle est
supérieure à 0,05 notre seuil de signification. Ceci nous permet
de ne pas rejeter l'hypothèse d'indépendance des
sous-échantillons. Cela étant, nous rejetons notre
hypothèse nulle qui préconisait que la segmentation des
marchés pouvait influer la diversification des produits dans les IMF de
la ville de Goma.
Tableau n°18 : diversification des produits et
statut de l'institution
Tableau croisé Diversification * Statut de
l'institution
|
|
Statut de l'institution
|
Total
|
Société de microfinance
|
Coopérative
|
Diversification
|
non
|
Effectif
|
0
|
4
|
4
|
% compris dans Diversification
|
0,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
oui
|
Effectif
|
4
|
17
|
21
|
% compris dans Diversification
|
19,0%
|
81,0%
|
100,0%
|
Total
|
Effectif
|
4
|
21
|
25
|
% compris dans Diversification
|
16,0%
|
84,0%
|
100,0%
|
Source : Nos calculs sur base de notre enquête
Nous comprenons par ce tableau que les 4 IMF qui n'ont pas
diversifié leurs produits ont comme statut
« coopérative ». Sur les 21 IMF ayant
diversifié leurs produits, 4 soit 19,0% ont comme statut
« société de microfinance » et 17 d'entre
elles soit 81,0% ont comme statut « coopérative ».
Tableau n°19 : Test de chi-deux sur la
diversification et le statut de l'institution.
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
|
,649a
|
1
|
,420
|
Rapport de vraisemblance
|
1,121
|
1
|
,290
|
Association linéaire par linéaire
|
,623
|
1
|
,430
|
Il ressort de ce tableau issu du croisement des variables
« statut de l'institution» et « ont diversifié
les produits ou non » que la valeur de la signification du Khi-deux
est de 0,420 à 1ddl, laquelle est supérieure à 0,05 notre
seuil de signification. Ceci nous permet de ne pas rejeter l'hypothèse
d'indépendance des sous-échantillons. Cela étant, nous
rejetons notre hypothèse nulle qui préconisait que le statut de
l'institution pouvait influer la diversification des produits dans les IMF de
la ville de Goma.
Tableau n°20 : Diversification et diversifier
les sources des revenus
Tableau croisé
|
Diversifier les sources des
revenus
Diversification
|
Diversifier les sources des revenus
|
Total
|
Non
|
Oui
|
Diversification
|
non
|
Effectif
|
2
|
2
|
4
|
% compris dans Diversification
|
50,0%
|
50,0%
|
100,0%
|
oui
|
Effectif
|
2
|
19
|
21
|
% compris dans Diversification
|
9,5%
|
90,5%
|
100,0%
|
Total
|
Effectif
|
4
|
21
|
25
|
% compris dans Diversification
|
16,0%
|
84,0%
|
100,0%
|
Source : Nos calculs sur base de notre enquête
Ce tableau nous montre que sur les 4 IMF n'ayant pas
diversifié leurs produits, 2 d'entre elles ne cherchent pas à
diversifier leurs sources des revenus et deux cherchent à diversifier
leurs sources des revenus. Pour les 21 ayant diversifié leurs produits,
2 d'entre elles soit 9,5% ne cherchent pas à diversifier leurs sources
des revenus et 19 soit 90,5% cherchent à diversifier leurs sources des
revenus. A notre avis, ceci est cohérent par le fait que les IMF
poursuivent la rentabilité en vue d'atteindre la
pérennité.
Tableau n°21 : Test de chi-deux sur
diversification et diversifier les sources des revenus.
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
|
4,096a
|
1
|
,043
|
Rapport de vraisemblance
|
3,230
|
1
|
,072
|
Association linéaire par linéaire
|
3,932
|
1
|
,047
|
Il ressort de ce tableau issu du croisement des variables
« diversifier les sources des revenu » et « ont
diversifié les produits ou non » que la valeur de la
signification du Khi-deux est de 0,043 à 1ddl, laquelle est
inférieure à 0,05 notre seuil de signification. Ceci nous permet
rejeter l'hypothèse d'indépendance des sous-échantillons.
Cela étant, nous pouvons dire qu'il y a un lien d'association entre les
variables croisées au tableau précédent.
Tableau n°22 : Diversification des produits et
le nombre d'années
Tableau croisé
|
Nombre d'années
Diversification
|
Nombre d'années
|
Total
|
3 à 6 ans
|
Plus de 6 ans
|
Diversification
|
non
|
Effectif
|
4
|
0
|
4
|
% compris dans Diversification
|
100,0%
|
0,0%
|
100,0%
|
oui
|
Effectif
|
4
|
17
|
21
|
% compris dans Diversification
|
19,0%
|
81,0%
|
100,0%
|
Total
|
Effectif
|
8
|
17
|
25
|
% compris dans Diversification
|
32,0%
|
68,0%
|
100,0%
|
Source : Nos calculs sur base de notre enquête
Ce tableau nous permet d'affirmer que pour les 4 IMF n'ayant pas
diversifié leurs produits existent il y a 3 à 6 ans. Pour les IMF
ayant diversifié leurs produits, 4 d'entre elles soit 19,0% existent il
y a 3 à 6 ans alors que 17 d'entre elles soit 81,0% existent il y a plus
de 6 ans.
Sur base de ces calculs, nous avons calculé les ratios
de vraisemblance de la manière suivante :
· La probabilité pour qu'une IMF ayant 3 à
6 ans diversifie ses produits est : p1=
=0,19

· La probabilité pour qu'une IMF ayant plus de 6
ans diversifie ses produits p2=
=0,81

Le rapport de chance est de 
Comme le Odds ratio est inférieur à 1, nous
pouvons dire alors que les IMF ayant plus de 6 ans ont beaucoup plus de chance
des diversifier leurs produits que celles ayant 3 à 6 ans. A notre avis,
ce résultat est cohérent par le fait qu'une IMF qui se lance au
sitôt sur le marché ne peut pas se lancer dans le processus de
diversification des produits comme celle qui a déjà
maitrisé le marché.
Tableau n°23 : Test de chi-deux sur diversification
et nombre d'années.
|
Valeur
|
Ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
|
10,119a
|
1
|
,001
|
Rapport de vraisemblance
|
10,893
|
1
|
,001
|
Association linéaire par linéaire
|
9,714
|
1
|
,002
|
Il ressort de ce tableau issu du croisement des variables
« nombre d'années » et
« diversification » que la valeur de la signification du
Khi-deux est de 0,008 à 1ddl, laquelle est inférieure à
0,05 notre seuil de signification. Ceci nous pousse à rejeter
l'hypothèse d'indépendance des sous-échantillons et par
là, nous pouvons affirmer qu'il y a un lien d'association entre ces
deux variables croisées au tableau ci-haut.
Le test de chi-deux sur base de croisement entre les
différentes variables indépendantes et la variable
dépendante nous montre que les variables dont : les risques des
clients et des IMF, fidélisation et l'attrait de nouveaux clients et la
segmentation des marchés n'ont pas de lien avec la variable
dépendante du fait que leurs significations sont supérieures
à 0,05 notre seuil de signification.
Il importe aussi que le modèle mis à
l'épreuve soit correctement spécifié, c'est à dire
que les variables vraiment importantes pour prédire une variable
dépendante doivent être présentes dans l'équation,
alors que les variables non pertinentes ne doivent pas en faire partie
(ww.ctqn.ca). Ceci nous pousse donc à ne pas introduire ces
variables dans notre modèle de régression.
L'équation fonctionelle de notre modèle de
regression s'ecrira alors :
Avec Y la variable dépendante ;
un vecteur des éléments explicatifs associés au
vecteur x ;
Cap, Besoin, Concur, DivSouR, NbrAn un vecteur des variables
explicatives ;
Ui bruits ou perturbations.
Comme Y ne peut prendre que deux valeurs (0 et 1), il en est
de même de la perturbation ui .
ui prendra la valeur 1-xi.b(si yi=1) ou la valeur
-xi.b (si yi=0).
On ne peut donc pas faire l'ypothèse d'une loi continue
sur les résidus, à fortiori celle d'une loi normale. Si E(ui)=0,
le parametre b doit vérifier les contraintes 0=xi.b=1 pour tout i=1
....n (Alain JACQUOT, 2000).
III.3. Résultats des
analyses économétriques
Tableau n° 24 : Variables dans
l'équation de notre modèle de diversification des
produits.
Variables dans l'équation
|
|
A
|
E.S.
|
Wald
|
Ddl
|
Sig.
|
Exp(B)
|
Etape 0
|
Constante
|
1,658
|
,546
|
9,239
|
1
|
,002
|
5,250
|
Source : nos calculs sur base du logiciel spss.
Test de Wald
Le test de Wald est un test
paramétrique économétrique dont l'appellation vient du
mathématicien hongrois Abraham Wald (31 octobre 1902-13
décembre 1950) avec une grande variété d'utilisations.
Chaque fois que nous avons une relation au sein des ou entre les
éléments de données qui peuvent être
exprimées comme un modèle statistique avec des paramètres
à estimer, et tout cela à partir d'un échantillon, le test
de Wald peut être utilisé pour « tester la vraie valeur du
paramètre » basé sur l'estimation de
l'échantillon.
Sur base de nos calculs sous Spss, le test de wald nous
permet d'affirmer que la constante est significative avec une signification de
0,02 inférieure à 0,05 notre seuil de signification. On obtient
la statistique de Wald en divisant le coefficient A par son erreur standard et
en mettant la valeur obtenue au carré. (1,658/0,546)2. La
valeur EXP(B) correspond à l'augmentation des chances de diversifier les
produits pour chaque changement d'une unité sur les variables
explicatives.
Tableau n°25 : Variables du modèle de
diversification des produits
Variables hors de l'équation
|
|
Score
|
ddl
|
Sig.
|
Etape 0
|
Variables
|
Cap
|
5,218
|
1
|
,022
|
besoin
|
4,018
|
1
|
,045
|
Concur
|
7,143
|
1
|
,008
|
DivSouR
|
4,096
|
1
|
,043
|
NbrAnn
|
10,119
|
1
|
,001
|
Statistiques globales
|
17,985
|
5
|
,003
|
Source : Nos calculs sur base du logiciel spss
L'observation de ce tableau nous conduit à dire que
toutes les variables présentées sont significatives si Y=1. Il
convient de dire que les facteurs qui sont à la base de la
diversification des produits dans les IMF d la ville de Goma sont
significatives, il s'agit de : Cap (capacité de l'institution avec
une signification de 0,022), besoin (besoins des clients) avec une
signification de 0,045, Concur (concurrence) avec une signification de 0,008,
DivSourR (diversifier les sources des revenus) avec une signification de 0,043
et NbrAnn (nombre d'années) avec une signification de 0,001, toutes ces
significations inférieures à 0,05 notre seuil de
signification.
Tableau n°26 : Test de Hosmer-Lemeshow
Etape
|
Khi-Chi-deux
|
Ddl
|
Sig.
|
1
|
,000
|
4
|
1,000
|
Source : Nos calculs sur base du logiciel spss
Le test de Hosmer-Lemeshow est un test d'adéquation du
modèle qui consiste à faire des regroupements des
probabilités prédites y par le modèle en dix groupes
(déciles). Pour chaque groupe, on observe l'écart entre les
valeurs prédites et observées. L'importance de la distance entre
ces valeurs est évaluée grâce à une statistique de
Khi-deux à 8 dll qui teste :
H0 : Distance faible
H1 : Distance élevée
Si l'ajustement est correct, les valeurs prédites
seront proches des valeurs observées (NEJI & Anne-Helène
JIGOREL, ND).
Selon (Fred NTOUTOUME OBIANG-NDONG, 2006) cité par
(Fikiri CHIZA, 2012-2013), le test de Hosmer-Lemeshow permet de savoir si le
modèle spécifié est bon ou mauvais. Il s'appuie sur le
test d'hypothèse suivant : H0 : ajustement bon
(Goodness of fit) et H1 : ajustement mauvais. La règle
de décision est : On accepte l'hypothèse H0 si la
valeur de la probabilité (Significativité) est supérieure
à 5%, on refuse l'hypothèse dans le cas contraire.
Pour notre modèle de diversification des produits dans
les IMF de la ville de Goma, nous trouvons une signification de 1,000 laquelle
est supérieur à 0,05 notre seuil de signification. Nous pouvons
donc dire qu'au risque de 5%, le modèle est adéquat et que les
variables retenues influencent la diversification des produits dans les IMF de
la ville de Goma.
Tableau n°27 : Tableau de contingence
pour le test de Hosmer-Lemeshow
|
Diversification = non
|
Diversification = oui
|
Total
|
Observations
|
Attendu
|
Observations
|
Attendu
|
Etape 1
|
1
|
3
|
3,000
|
0
|
,000
|
3
|
2
|
1
|
1,000
|
2
|
2,000
|
3
|
3
|
0
|
,000
|
4
|
4,000
|
4
|
4
|
0
|
,000
|
3
|
3,000
|
3
|
5
|
0
|
,000
|
1
|
1,000
|
1
|
6
|
0
|
,000
|
11
|
11,000
|
11
|
Source : Nos calculs sur base du logiciel spss.
Le test de Hosmer-Lemeshow présenté dans le
tableau précédent nous a déjà montré que
notre modèle est adéquat, ce tableau de contingence nous montre
aussi que l'ajustement est bon ; on se rend compte que les valeurs
observées sont celles attendues.
Tableau n°28 : Récapitulatif des
modèles
Etape
|
-2log-vraisemblance
|
R-deux de Cox & Snell
|
R-deux de Nagelkerke
|
1
|
,000a
|
,585
|
1,000
|
Source : Nos calculs sur base du logiciel Spss
Une question cruciale est de pouvoir déterminer si le
modèle obtenu est intéressant ou non. Le premier à pouvoir
trancher est l'expert. En se basant sur les contraintes du domaine, il peut
dire si le modèle est suffisamment concluant. Le R2 de Mac
Fadden et de Nagelkerke sont les plus simples à
appréhender. Lorsque la régression ne sert à rien, les
variables explicatives n'expliquent rien, l'indicateur vaut 0 ; lorsque la
régression est parfaite, l'indicateur vaut 1 (Ricco
Racotomalala, N.D). Pour notre modèle le R2
de Nagelkerke nous donne la valeur 1,000, le R2 de Cox
& Snell nous donne 0,585 ; nous pouvons donc dire
qu'il est significatif.
Tableau n°29: Tableau de classement (Matrice de
confusion)
|
Observations
|
Prévisions
|
|
Diversification
|
Pourcentage correct
|
|
non
|
oui
|
Etape 0
|
Diversification
|
Non
|
0
|
4
|
,0
|
oui
|
0
|
21
|
100,0
|
Pourcentage global
|
|
|
84,0
|
Source : Nos calculs sur base du logiciel spss
Il est plus judicieux de construire ce que l'on appelle
une matrice de confusion (en anglais classification table).
Elle confronte toujours les valeurs observées de la variable
dépendante avec celles qui sont prédites, puis comptabilise les
bonnes et les mauvaises prédictions. Il apparait que dans le
modèle prévisionnel, 21 IMF de la ville de Goma soit 84%
pourraient diversifier leurs produits contre 4 IMf soit 16%. Ce résultat
est cohérent du fait que la diversification est devenue une
stratégie récentes et que les IMF sont appelées à
innover pour satisfaire au mieux leurs clients et être pérennes.
Tableau n°30 : Variables dans
l'équation
|
A
|
E.S.
|
Wald
|
ddl
|
Sig.
|
Etape 1a
|
Cap
|
3,244
|
22707,488
|
,000
|
1
|
1,000
|
besoin
|
2,993
|
22408,626
|
,000
|
1
|
1,000
|
Concur
|
36,561
|
12847,769
|
,000
|
1
|
,998
|
DivSouR
|
2,130
|
19317,573
|
,000
|
1
|
1,000
|
NbrAnn
|
35,832
|
21531,833
|
,000
|
1
|
,999
|
Constante
|
-60,390
|
31225,178
|
,000
|
1
|
,998
|
Source : Nos calculs sur base du logiciel Spss
Ce tableau nous montre que les variables entrées dans
l'équation prises dans leur globalité ne sont pas statistiquement
significatives vu que leurs significations sont supérieures à
0,05 notre seuil de signification. A notre avis, cette non
significativité est possible par le fait que la condition la plus
difficile à rencontrer en régression logistique concerne la
grande taille de l'échantillon sur lequel doit porter ce type d'analyse
comparativement à la régression standard.
III.3. Discussion et
interprétation des résultats
III.3.1. Interprétation
des résultats du test de Chi-deux.
A travers le test d Chi-deux, nous nous sommes
rendu compte qu'au risque de 5%, sur les variables retenues issu de la revue
empirique et notre jugement personnel, 5 d'entre elles avaient des liens avec
la variable dépendante dont la diversification des produits. Les
variables qui pouvaient influencer la diversification des produits dans les IMF
de la ville de Goma sont celles dont leurs significations sont
inférieures à 0,05 notre seuil de signification ; il s'agit
entre autre de :
· La capacité de
l'institution : Comme le disent Philip KOTLER et Bernard DUBOIS
(1992) dans notre revue empirique, la décision finale de lancer de
nouveaux produits revient à la direction. Les IMF ne peuvent pas se
conteter de faire appel aux spécialistes et de les laisser
développer leurs idées.
Si une IMF découvre que sa capacité est faible
dans un de ces domaines, elle devra alors renforcer celle-ci dans le domaine en
question avant de passer à la diversification.
Pour s'assurer de l'opportunité de développer de
nouveaux produits ou marchés, il est important que les IMF
déterminent si elles remplissent certaines conditions préalables,
par ex :
- Les ressources disponibles ;
- La viabilité financière ;
- La capacité marketing
- La culture d'innovation ;
- Un SIG efficace ;
- Le suivi de la rentabilité des produits.
On comprend alors qu'une IMF qui augmente ses capacités
peut s'enger dans le processus de diversifications des produits que celle qui
n'a pas encore développé ses capacités.
· Les besoins des exlus : Une
institution ayant analysé la diversité des besoins des exlus se
trouve obligée de diversifier ses produits pour répondere
à ces besoins. Les pauvres n'ont pas seulement besoins des services
d'épargnes et des crédits, ils ont besoin des autres produits
comme l'assurrance, le transfert des fonds mais aussi des services non
financier. Nous pouvons dire qu'on fur et à mesure que les besoins des
clients augmentent, les IMF diversifient leurs produits pour répondre
à leurs besoins.
· La concurrence : Le lien qui
existe entre cette variable et la divirsification est que l'IMF qui connait
mieux ses concurents diversifie ses produits en vue de maintenir ses clients et
mieux les satisfaire que les concurrents.
· La diversification des sources des
revenus : cette variable est liée avec la variable
diversification en ce sens que les IMF qui cherchent à diversifier leurs
sources des revenus diversifient aussi leurs produits. Cela les permet
d'augmenter leurs rentabilités du fait que leurs revenus proviendront
des plusieurs activités.
· Le nombre d'années : Il
existe un lien avec cette variable et la diversification. Une IMF qui se lance
au sitôt sur le marché ne peut pas directement diversifier ses
produits car elle ne maitrise pas encore le marché. La diversification
dépend du nombre d'années ; à Goma, nous avons
remarqué que les IMF qui datent de long temps ont diversifié
leurs produits que celles qui se sont installées récemment sur
le marché.
Les autres variables dont leurs significations étaient
supérieures à 0,05 notre seuil de signification n'avaient pas de
lien avec la variable expliquée, nous pouvons donc affirmer que ces
variables n'influencent pas la décision de diversifier les produits dans
les IMF de la ville de Goma.
III.3.2. Interprétation
des résultats des analyses économétriques
Ici, nous cherchons à déterminer les variables
qui poussent les IMF de la ville de Goma à diversifier leurs produits.
Le tableau n°25 nous a montré que les variables non encore
intégrées dans l'équation de la régression
étaient significatives vu que leurs significativités
étaient toutes inférieures à 0,05 notre seuil de
signification.
Ces variables intégrés dans l'équation
ont une influence positive par le fait qu'elles étaient toutes
précédées par le signe « + ». Nous
pouvons alors dire qu'au risque de 5%, les variables dont : la
capacité de l'institution, les besoins des clients, la concurrence,
diversifier les sources des revenus et le nombre d'années influencent
positivement la décision de diversification des produits dans les IMF de
la ville de Goma ; ce qui affirme nos hypothèses qui
préconisaient que ces variables pourraient influencer soit positivement,
soit négativement la diversification des produits ou la
probabilité de diversifier les produits.
Les IMF devront bien analyser ces variables afin de
réussir la diversification, ce qui confirme notre hypothèse
n°10. Cela leur permettra de savoir les produits les plus
sollicités, d'observer la stabilité de leurs portefeuilles et
augmenter le nombre des membres.
Cependant, le test de significativité des coefficients
nous montre que ces coefficients trouvés ne sont pas statistiquement
significatifs pour la période allant de 2011 jusqu'en février
2014 car leurs significations sont supérieures à 0,05 notre seuil
de signification.
Nous avons déjà démontré plus
haut au tableau n°30 que, cette non significativité est possible
par le fait que la condition la plus difficile à rencontrer en
régression logistique concerne la grande taille de l'échantillon
sur lequel doit porter ce type d'analyse comparativement à la
régression standard. Aldrich et
Nelson (1984) vont même jusqu'à recommander qu'un
ratio de 50 participants par variable prévisionnelle soit atteint pour
garantir la validité des tests de signification portant sur les
coefficients de régression logistique (ww.ctqn.ca). Ceci n'a pas
été possible pour notre cas par le fait que notre population
d'étude elle-même (les IMF de la ville de Goma) était
inférieure à 50.
Notre modèle économétrique s'écrit
alors :


III.3.3. valeur
théorique de la recherche
Du point de vue théorique, nous pensons que les
résultats de notre recherche s'avèrent d'une importance capitale
du fait qu'ils nous permettent de comprendre les différents
facteurs qui peuvent pousser les IMF en général à
diversifier leur produits et en particulier celles de la ville de Goma. Ces
résultats sont un aboutissement de la combinaison des idées de
différents auteurs à travers le monde qui ne cessent de mener
leurs recherches en matière de la microfinance.
Nous pensons que cette étude constitue un outil de
référence pour nous en tant que chercheur en microfinance et
futur dirigent des institutions de microfinance mais aussi, pour les
décideurs qui désireraient se la lancer dans le processus de
diversification réussie de leurs produits.
Cette étude vaut son importance du fait qu'elle
présente les différents facteurs auxquels on doit tenir compte
avant de se lancer dans la diversification de produits qui est
considérée aujourd'hui comme une stratégie récente
pour les IMF.
III.4. Recommandations
(implications managériales de la recherche).
Les résultats de notre étude qui a porté
sur l'analyse des déterminants de la diversification des produits nous
font voire que bon nombre d'auteurs avaient déjà proposé
les différents facteurs auxquels il faut tenir compte avant de se lancer
dans la diversification. Etant donné l'importance apportée
à cette étude, nous recommandons ce qui suit :
III.4.1. Aux IMF de la ville de
Goma
- Que les IMF de la ville de Goma comprennent et analysent les
différents facteurs auxquels il faut tenir compte avant de diversifier
leurs produits (les besoins des clients, la concurrence, la capacité
institutionnelle, etc;
- Que les IMF de la ville de Goma suivent toutes les
étapes du processus de développement d'un nouveau produits en vue
de voire leurs produits réussir ;
- Que les IMF de la ville de Goma comprennent que la
diversification est dite réussie lorsqu'elle correspond à une
zone de recoupement entre leurs besoins et les besoins des clients ;
- La microfinance n'est pas seulement le microcrédit et
l'épargne comme on le croyait, que les IMF développent aussi des
produits non financiers pour l'accomplissement de leur mission sociale qui
semble être dérivée ;
- Que les IMF expliquent bien à leurs membres les
caractéristiques des produits qu'elles les accordent ;
- Nous nous sommes rendu compte qu'aucune d'entre les IMF de
la ville de Goma n'a développé les produits musulmans, nous
aurions voulu que les IMF de la ville de Goma pensent à la conception
des ces produits qui bâtent record dans les pays musulmans comme le
Bangladesh, l'Afghanistan et l'Indonésie étant donnée la
présence de la religion islamique dans la ville de Goma ;
- Que les IMF pensent aux autres produits non encore
disponibles dans la ville de Goma comme : la micro-assurance, le
crédit bail, le micro-transfert, le micro-change et les subventions.
III.4.2. A l'Etat
Il sied de signaler que Jonathan Morduch, président du
Groupe d'experts des Nations Unies sur les statistiques relatives à la
pauvreté mondiale, affirme que la microfinance s'illustre comme
étant l'outil le plus prometteur et le moins coûteux de la lutte
contre la pauvreté mondiale (Nicolas BLONDEAU, N.D). C'est pour quoi
nous recommandons ce qui suit :
- Appuyer les IMF en général et celles de la
ville de Goma en particulier avec des dons et subventions car elles s'engagent
dans la lutte contre la pauvreté qui est même l'un des objectifs
du millénaire pour le développement ;
- Que l'Etat libéralise certains secteurs qui restent
privatisés au sein de certaines institutions ; nous pouvons citer
le service d'assurance qui reste toujours au monopole de la SONAS pourtant dans
d'autres pays, les IMF s'y investissent pour assurer les dommages de leurs
clients ;
- Que l'Etat s'investisse dans le secteur de microfinance, en
vue de permettre aux IMF d'octroyer à leurs membres les produits qui
demandent beaucoup de fonds comme le crédit habitat (achat terrain,
réhabilitation maison, ...) car la réussite d'un produit comme
celui-ci est conditionnée par l'appui de l'Etat dans d'autres pays. En
Inde par exemple, près de la moitié du total des
prêts octroyés par SEWA Bank sont des crédits habitat et
des crédits infrastructure (Biswas, 2003). Au Mexique, des entretiens
réalisés auprès de 1 000 ménages dans trois villes
du pays ont permis de constater que la demande effective de
microfinancement de l'habitat (122 millions de dollars des
États-Unis) est six fois supérieure à celle du
financement des micro-entreprises (20 millions de dollars) (Ferguson,
2004).
CONCLUSION GENERALE
Notre étude avait pour but d'analyser les
déterminants de la diversification des produits dans les IMF, cas des
IMF de la ville de Goma.
Pour sa réalisation, nous sommes partis de la
problématique en nous posant les questions ci-dessous :
3. Qu'est ce qui explique la diversification des
produits dans les IMF de la ville de Goma, en outre, quels sont les variables
explicatives qui peuvent influencer les IMF à proposer une gamme
diversifiée des produits à leurs membres ?
4. Comment les IMF devront-elles agir sur ces
variables afin de bien réussir cette diversification ?
Notre étude s'inscrivant dans le cadre recherche
déductive, nous n'avons pas directement émis les
hypothèses ; celles-ci étaient formulées au fur et
à mesure que nous avancions dans la revue théorique, empirique et
notre jugement personnel.
En vue de mieux aborder cette étude, nous l'avons
subdivisé en trois chapitres hormis l'introduction
générale et la conclusion.
· Le premier chapitre a porté sur :
« La revue de la littérature » ; ce chapitre
nous a permis de comprendre la littérature dans notre domaine. Pour
mieux aborder cette revue de littérature, nous l'avons subdivisée
en revue de littérature théorique et en revue de
littérature empirique ;
· Le deuxième chapitre de ce travail a
porté sur « la présentation du milieu d'étude
et approche méthodologique du travail» ;
· Le troisième et dernier chapitre a
porté sur « l'analyse et interprétation des
résultats »
Les variables retenues issu de la revue de littérature
et notre jugement personnel ont été croisées avec notre
variable dépendante dont la diversification. A l'issu de ces
croisements, le test de chi-deux nous a montré que pour les 9 variables
retenues, 5 d'entre elles avaient des liens avec la variable dépendante
du fait que leurs significations étaient inférieures à
0,05 notre seuil de signification. Il s'agissait notamment de : la
capacité de l'institution, les besoins des clients, la concurrence,
fidéliser et attirer de nouveaux clients mais aussi le nombre
d'années. Les autres variables qui n'avaient pas des liens avec la
variable dépendante ont été tirées de notre
modèle de régression.
Comme notre variable dépendante (diversification)
était dichotomique c'est-à-dire qu'elle ne pouvait prendre que
deux valeurs (0 ou 1), nous avons fait recours à la régression
logistique pour voir de quelle manière les variables
indépendantes pouvaient influer sur la diversification.
En vue de tester l'adéquation de notre modèle
de régression, nous avons fait recours au test de Hosmer-Lemeshow qui
nous a montré que notre modèle de régression était
adéquat du fait sa signification était supérieure à
0,05. Le R2 de Nagelkerke nous a montré que ces variables
indépendantes avaient une influence sur la variable dépendante
du fait qu'il valait 1.
Avec la statistique de Abraham Wald, nous avons
constaté que les variables indépendantes retenues non encore
entrées dans l'équation de la régression étaient
significatives car leurs significations étaient inférieures
à 0,05 notre seuil de signification. Ces variables, entrées dans
l'équation, nous nous sommes rendu compte qu'elles influençaient
positivement car leurs coefficients étaient tous positifs. Cependant, le
test de significativité des coefficients (test de wald pour notre cas) a
démontré que cette influence n'était pas statistiquement
significative. Nous avons expliqué cela par le fait que notre taille de
l'échantillon était faible, et plus haut nous avons
démontré que Aldrich et Nelson (1984) vont même
jusqu'à recommander qu'un ratio de 50 participants par variable
prévisionnelle soit atteint pour garantir la validité des tests
de signification portant sur les coefficients de régression logistique
(ww.ctqn.ca).
Nous ne pouvons prétendre de dire que cette
étude est parfaite par le fait qu'il existerait bien d'autres facteurs
qui pouvaient influencer la diversification des produits dans les IMF de la
ville de Goma, c'est pourquoi, nous prions aux autres chercheur de bien
vouloir aller plus loin que nous, en vue d'améliorer cette
étude.
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages
1. ACDI. (1999). Guide de référence pour le
secteur de la microfinance. Gatineau (Québec).
2. Alain JACQUOT. (2000). Les modèles
économétriques: LOGIT-PROBIT-TOBIT. CNAF-Bureau des
prévisions.
3. Beatriz Armendariz & Marc Labie. (2011). The
handbook of Microfinance. World Scientific.
4. François PETRY. (2003). Guide pratique
d'introduction à la regréssion en Sciences Sociales, collection
"Méthodes des sciences humaines". Les presses de
l'Université LAVAL.
5. Graham Wright et al. (2003). Marketing stratégique
pour les institutions de microfinance. TMS Financial .
6. Karen Adams & Ian Brace. (2006). An introduction to
market & social research, Planning & using research tools &
techniques. London: City & Guilds.
7. Philip KOTLER et Bernard DUBOIS. (1992). Marketing
Management. Paris: Publi-unions editions.
8. Philippe M Beker. (2010). Investing in microfinance,
integrating new asset classes into an asset allocation framework. Gabler
1st edition.
9. Sébastien BOYE, J. H., & POURSAT, C. (2007).
le Guide de microfinace: microcrédit et épargne pour le
développement. Editions d'Organisations.
10. Nations Unies. (2012). Construire des secteurs
financiers accessibles à tous. NewYork.
II. Articles
1. AFD. (2008, Avril). L'AFD et la microfinance. One All
Agency-Credits photos .
2. Anne Claude CREUSOT. (2006, Mai 16). Présentation du
dossier thématiquen "diversification des produits en microfinance".
le Portail francophone de la microfinance .
3. ASMA. (2004, juillet). Introduction de Nouveaux Produi ts
& Services. Meknès: developpement alternatives.
4. Benoit Crabbé. (N.D). Regression logistique.
5. Bernd Balkenhol. (2012). Diversifier le portefeuille,
défis et opportunités. Université de
Génève .
6. BIT. (2007). Peu d'argent, grands changements:Les femmes et
la microfinance. Rapport sur l'état de la campagne 2007 du Sommet
sur le microcrédit . Génève.
7. CGAP. (2002, novembre). Pourquoi les bailleurs doivent
comprendre le développement des produits.
8. CGAP. (2003). Aide memoire Développement de nouveaux
produits.
9. CGAP. (2007, décembre). Concevoir et offrir des
services de transfert d'argent, guide de reference pour les institutions de
microfinance.
10. Chen, G., & Rutherford Stuart. (2013). Une crise
du microcrédit évitée :le cas du bangladesh.
CGAP.
11. Claudia Benedetto. (2011, septembre). Le mythe du
microcrédit. équipes populaires.
12. Daouda SAWADOGO. (N.D). Conditions de viabilité
financière de la microfinance agricole. Réseau des caisses
populaires du Burkinafaso.
13. Flores, I. L., & Serre, P. (2009). Microfinance et
services non financiers, mariage impossible? Proparco .
14. Gisèle Yitamben M. (2004). La microfinance en
Afrique: en lutte contre la pauvrété. Finance & Bien
Commun .
15. Isabel Dauner Gardio. (2004, février). La
mobilisation de l'épargne, questions clées et pratiques
universelles pour la promotion de l'épargne. Direction de
développement et de la coopération DDC.
16. Javoy, E. (N.D). La finance durable a-t-elle un avenir
durable? Planet Finance .
17. JEANNIN, P., & Mariam SANGARE. (N.D). La microfinance,
quels impacts économiques et sociaux? LEREPS Toulouse .
18. Julie Desjardins. (N.D). L'analyse de régression
logistique. Université de Montréal.
19. Louise Tchamanbé Djiné. (2009,
décembre ). La commercilaisation de la microfinance, Journées de
Micro-intermédiation financière Cotonou Bénin.
Université de Yaounde II .
20. Mansour FAYE, Mansour Ndiaye. (2012). Les produits
financiers islamiques: contribution à la diversification du paysage de
la microfinance au Senegal.
21. Mariam Sangare. (N.D). Introduction à la
microfinance. Université Paul Sabatier, Toulouse, LEREPS .
22. Michael J MCCORD. (2004). attrait, le piège de
la micro-assurance, pourquoi les IMF devraient-elles travailler avec les
assureurs? Luxembourg: Editorial.
23. MVOGO, G., & al. (ND). Contribution de l'innovation de
produits dans l'octroi de credits des institutions de microfinance: le cas de
la regionale-cameroun.
24. NEJI, S., & Anne-Helène JIGOREL. (ND). La
regression logistique. Université de Strasbourg.
25. Nhu-An Tran. (2000). Institutions de microfinance et
marketing . "Advancing Microfinance in Rural West Africa". Bamako.
26. Nicolas BLONDEAU. (N.D). La microfinance : un outil de
développement durable ?.
27. Eno Castel NJIKE. (2010). Le contrôle de la
conformité dans les établissements de micro-finance au
Cameroun.
28. Oumar SAVADOGO. (N.D Besoin de gestion des risques pour
les clients des IMF et comment y répondre au mieux: cas des IMF de la
CIF. CIF.
29. Jean Luc PERON & Dominque Weiss. (2011). La
microfinance, utopie d'un capitalisme solidaire?
30. RFM. (N.D). Guide à l'intention des
institutions de microfinannace souhaitant intégrer un produit de
micro-assurance à leur activité.
31. Souleiman Soulama. (2010). La microfinance et l'offre des
services financiers aux micro, petites et moyennes entreprises en Afrique de
l'Ouest. TFD .
32. Xavier Reille. (N.D). Table Ronde autour des
différents métiers financés par le secteur de la Micro
finance Marocaine et son potentiel de développement. IFC woldbank
group.
III.3. Cours
1. O.Renaud & G. Pini. (N.D). Introduction à
l'analyse exploratoire de données avec SPSS, Université de
Genève.
2. Ricco RACOTOMALALA. (N.D). Pratique de la Régression
Linéaire Multiple, Diagnostic et sélection des variables,
Université Lumière de Lyon2.
3. Ricco RACOTOMALALA. (N.D). Pratique de regression
logistique, regression logistique binaire et polytomique. Université
Lumière Lyon 2.
4. BUGANDWA Déo. (2013). Etude de marché en
microfinance. Goma: ISIG,L2.
5. BUGANDWA Déo. (2013). Théorie et Pratique de
Sondage. Goma: ISIG,L1.
6. KINTAMBU MAFUKU Emmanuel. (2007). Cours d'Introduction
à l'Econometrie.
7. Moïse MUSOLE (2013). Cours de Gouvernance et
Management des IMF,ISIG, L1.
8. Moïse MUSOLE (2014). Cours de Technologie des produits
en Microfinance, ISIG, L2.
III.4. Mémoires
1. ATALLAH, C., & Omar EL HYANI. (2009, mai). Microfinance
: Quelles perspectives de développement pour les IMF, cas du Maroc .
Paris, 79 Avenue de la République, Midi, amphithéâtre
Gélis.: ESCP Europe.
2. NIYONGABO Ephrem. (2006-2007). La recherche de
pérennité par les institutions de microfinance au Burundi:Trois
études de cas : Fédération Nationale des
Coopératives d'Epargne et de Crédit du Burundi (FENACOBU), Caisse
Coopérative d'Epargne et de Crédit Mutuel (CECM) et (COSPEC).
Université de Liège.
3. Aline KAJABIKA. (2010-2011). Etude comparée de la
perception de la qualité de vie dans les villes de Goma et de Bukavu.
Goma: ISIG.
4. BUHAKANE. (2012-2013). Les facteurs discriminants du choix
entre banques et institutions de microfinance par la population de Goma et de
Bukavu. Goma: ISIG.
5. FIKIRI CHIZA. (2012-2013). Les déterminants de la
demande du crédit et le rationnement du crédit dans les
institutions de microfinance de la ville de Goma. Goma, RDC/NORD-KIVU: ISIG.
III.5. Webographie
1. ww.ctqn.ca. Consulté le 10 octobre 2014, sur
www.cqtn.ca:
www.cqtn.ca/cours/srp-6018/periode12
2.
http://www.lamicrofinance.org. Consulté le 25 Mai 2014, sur
lamicrofinance.org.
3. http://www.google.com
4. http://www.bookfi.org
5. http://www.bookos.org
III.6. Autres
1. BCC. (2003, Septembre ). Réglementation sur
l'activité et le contrôle des institutions de Microfinance en RDC.
Kinshasa.
2. BCC. (2011). Rapport annuel des institutions de
microfinance, Kinshasa.
3. BCC. (2011). Loi n° 11/ 020 du 15 septembre 2011
fixant les règles relatives a l'activité de la microfinance en
République Démocratique du Congo, Kinshasa.
4. MFB. (2012). Stratégie Nationale de la Finance
Inclusive (SNFI) 2013-2017. Madagascar.
5. Evaluation du Taux d'intérêt, formation Turin du
21 au 25 juillet 2014, Italie.
TABLE DE MATIERE
REMERCIEMENTS
iii
SIGLES ET ABREVIATIONS
v
INTRODUCTION
- 1 -
1. Problématique
- 1 -
2. Objectif du travail
- 4 -
3. Intérêt du travail
- 4 -
3.1. Intérêt personnel
- 4 -
3.2. Intérêt d'ordre scientifique
- 4 -
4. Délimitation spatio-temporelle
- 5 -
5. Difficultés rencontrées
- 5 -
6. Subdivision du travail
- 5 -
CHAPITRE I. REVUE DE LITTERATURE
- 6 -
I.1. Revue de littérature
théorique
- 6 -
I.1.1. La Microfinance
- 6 -
I.1.1.1. Définition
- 6 -
I.1.1.2. Historique de la microfinance
- 7 -
I.1.1.3. Une Institution de Microfinance
- 9 -
I.1.2. La diversification des produits en
microfinance
- 12 -
I.1.2.1. Définition de la
diversification
- 12 -
I.1.2.2. Le développement des produits en
Microfinance
- 13 -
I.1.2.2. 1. Caractéristiques des
produits
- 13 -
I.1.2.2. 2. Le processus de développement
des nouveaux produits
- 14 -
I.1.2.3. Les principaux produits en
microfinance
- 16 -
I.1.2.3.1. Le microcrédit
- 16 -
I.1.2.3.2. L'épargne
- 21 -
I.1.2.3.3. La micro-assurance
- 22 -
I.1.2.3.4. Le crédit habitat
- 23 -
I.1.2.3.5. Le crédit bail
- 23 -
I.1.2.3.6. Les services de transfert des fonds des
immigrants
- 24 -
I.1.2.3.7. Les services non financiers
- 24 -
I.1.2.3.7. Les subventions
- 25 -
I.1.2.4. Aperçu général sur la
microfinance et la finance islamique
- 26 -
I.1.2.4.1. Finance islamique
- 26 -
I.1.2.4.3. Les produits de la microfinance
islamique
- 27 -
I.1.2.5. Les nouveaux marchés en
microfinance
- 31 -
I.1.2.5.1. La segmentation des marchés
- 31 -
I.1.2.5.2. Choisir un marché cible
- 31 -
I.1.2.5.3. Stratégie produit
- 32 -
I.2. Revue empirique
- 33 -
I.2.2. Les déterminants de la
diversification des produits dans les IMF
- 33 -
I.2.2.1. La capacité de l'institution
- 33 -
I.2.2.2. La diversité des besoins des
exclus
- 33 -
I.2.2.3. La concurrence
- 36 -
I.2.2.4. Les risques des IMF et des clients
- 37 -
I.2.2.5. La fidélisation de la
clientèle et l'attrait de nouveaux clients.
- 38 -
I.2.2.6. La segmentation des marchés.
- 39 -
I.2.2.7. Le jugement personnel sur les
déterminants de la diversification des produits dans les IMF de la ville
de Goma.
- 40 -
I.2.3. Hypothèses et variables explicatives
retenues pour notre modèle de diversification des produits.
- 41 -
I.2.4. Conclusion partielle
- 42 -
CHAPITRE II. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE ET
APPROCHE METHODOLOGIQUE DU TRAVAIL
- 43 -
II.1. Présentation du milieu
d'étude (ville de Goma)
- 43 -
II.1.1. Historique
- 43 -
II.1.2. Délimitation
- 44 -
II.1.3. Aspect économique de la ville de
Goma
- 44 -
II.1.4. Présentation du secteur de
microfinance dans la ville de Goma.
- 44 -
II.1.4.1. Les institutions
spécialisées financières décentralisées de
la ville de Goma
- 45 -
II.1.4.2. Les produits des IMF de la ville de
Goma
- 47 -
II.2. Approche méthodologique du travail
- 49 -
II.2.1. Population et échantillon
- 49 -
II.2.2. Déroulement de la collecte des
données
- 49 -
II.2.2.1. Partie qualitative de l'enquête
- 50 -
II.3.2.Partie quantitative de l'enquête
- 50 -
II.2.3. Le modèle
économétrique
- 50 -
II.2.3.1. Présentation
- 50 -
II.2.3.2. La régression logistique
- 51 -
CHAPITRE III. ANALYSE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS
- 53 -
III.1. Variables démographiques de
l'échantillon
- 53 -
III.2. Quelques statistiques avec le test de
Chi-deux
- 54 -
III.3. Résultats des analyses
économétriques
- 66 -
III.3. Discussion et interprétation des
résultats
- 70 -
III.3.1. Interprétation des résultats
du test de Chi-deux
- 70 -
III.3.2. Interprétation des résultats
des analyses économétriques
- 72 -
III.3.3. valeur théorique de la
recherche
- 73 -
III.4. Recommandations (implications
managériales de la recherche).
- 73 -
III.4.1. Aux IMF de la ville de Goma
- 73 -
III.4.2. A l'Etat
- 74 -
CONCLUSION GENERALE
- 76 -
BIBLIOGRAPHIE
- 78 -
I. Ouvrages
- 78 -
II. Articles
- 79 -
III.3. Cours
- 81 -
III.4. Mémoires
- 81 -
III.5. Webographie
- 82 -
III.6. Autres
- 82 -
![]()
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
Je suis MUSHAMUKA CHIZA René, étudiant en
Gestion des Institutions de Microfinance à l'ISIG pour l'année
académique 2013-2014. Je suis entrain de mener une étude pour mon
mémoire qui porte sur « l'analyse des
déterminants de la diversification des produits dans les IMF de la ville
de Goma ».
Cette étude ne pourra être possible que
grâce à vous, c'est pourquoi je vous supplie en tant que
dirigeants des Institutions de Microfinance, de bien vouloir répondre
à ce questionnaire.
Je vous promets également que les données que
je recherche ne sont que pour cette cause.
Merci de bien vouloir répondre.
I) Identification de
l'enquêté
1. Quel poste occupez-vous au sein de votre institution ?
1= Gérant
2= Agent de crédit
3= chargé de clientèle
4. Chargé de développement et gestion de
nouveaux produits
5. Autre
II. Questions relatives à la
diversification des produits
1. Avez-vous diversifié vos produits ?
1= Oui
0= Non
2. Par qui les différents produits que vous avez ont
été développés ?
1= Par nos agents eux-mêmes sur base de notre
capacité
0= Nous avons fait recours aux spécialistes
externes
3. Avez-vous analysé les différents besoins de
vos clients en vue de mieux les servir ?
0= Besoins en services non financiers
1. Les besoins de développer les AGR et de
consommation
2= Autres
4. La connaissance des produits de vos concurrents vous
a-t-elle poussé à diversifier vos produits ?
1= Oui
0= Non
5. Les risques auxquelles vous faites face et vos clients vous
poussent-ils à diversifier vos produits ?
1= Oui
0= Non
6. La recherche de la fidélisation de vos clients et
attirer les nouveaux vous a-t-elle poussé à diversifier vos
produits ?
0= la fidélisation
1= l'attrait de nouveaux clients
2= les autres raisons
7. Quels sont les critères de segmentations de votre
marché ?
0= l'âge
1= le sexe
2= le niveau d'études
3= le type d'activité
4= les normes culturelles
8. Quel est le statut de votre institution?
1= Société de microfinance
2= Coopérative
3= Autre
9. Le fait que vous cherchez à diversifier vos sources
des revenus vous a-t-il conduit à diversifier vos produits ?
1= oui
0= Non
10. Depuis quand votre institution offre des produits et
services à la population de la ville de Goma ?
0= moins de 3 ans
1= 3 à 6 ans
2= plus de 6 ans