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Régime juridique du contrat conclu par voie électronique en droit positif congolais. Cas des personnes non présentes.

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par Jervy kalambayi Mulowayi
Université de Lubumbashi - Licence 2015
  

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Liste des principaux acronymes et abréviations

Art. : Article

Brux. : Bruxelles

CCCLIII : code civil congolais livre troisième

C. de la famille : code de la famille

Cfr : confère

Ed. : Edition

Ex. : Exemple

L'shi : Lubumbashi

No : Numéro

NTIC : Nouvelles technologies de l'information et de la communication

Op.cit. : Opere Citato

P. : Page

PP. : Pages

PUL : Presses universitaires de Lubumbashi

Internet : Inter connexed networks

RDC : République Démocratique du Congo

VI

- 1 -

INTRODUCTION GENERALE

Présentation du sujet

Dans les rapports sociaux, le contrat est la technique d'interaction la plus usitée entre sujets de droit, particulièrement de Droit privé1 ; mieux encore, il constitue indéniablement l'instrument privilégié de la vie civile et des affaires2.

Tout sujet de droit est en effet amené chaque jour, mieux quotidiennement à conclure de nombreuses opérations qui relèvent de cette catégorie, que ce soit à des fins privées ou professionnelles.

En effet, chaque jour de milliers de contrat se concluent ou s'éteignent. Il n'est nul besoin d'être juriste pour percevoir que le contrat est l'un de rouages essentiels de la vie en société. Sauf à pratiquer l'autarcie, la vie des individus est tissée des contrats.

Pour se nourrir, se vêtir, se loger, se procurer des ressources, s'informer, se distraire, se déplacer, se soigner, chaque personne à intervalle plus ou moins rapproché conclut des contrats variés, vente, bail, contrat de travail, d'entreprise, de transport, de pari, de jeu, contrat médical,... pour ne citer que quelques uns des contrats les plus usuels.

Et si l'on considère les entreprises, la constatation est analogue ; celles-ci ont le plus souvent leur origine dans le contrat ; le contrat de société. Et qu'il s'agisse pour elles de fonctionner, de s'équiper, de s'approvisionner ou d'écouler leur production, c'est encore des contrats qu'il est question : mandat, prêt, crédit-bail, affacturage, contrat de distribution, franchisage3.

La société elle-même est selon Rousseau née d'un contrat social. Les conventions sont selon sa formule, « la base de toute autorité parmi les hommes ».

1 KALUNGA TSHIKALA, Notes manuscrites du cours de Droit des sociétés, L2 Droit, Unilu, 2014-2015

2 KYABOBA KASOBWA, cours de Droit civil les obligations, G3 Droit, Unilu 2012-2013, p.13

3 FRANÇOIS TERRE ; PHILIPPE SIMLER et YVES LEQUETE, Droit civil les obligations, Paris, 8eme édition Dalloz, 2002, p.27

-' 2 -'

Le Seigneur Jésus lui-même, c'est par un contrat qu'Il donne la vie aux humains. Ainsi dit-Il dans apocalypse chapitre 3 verset 20 : « voici Je Me tiens à la porte et Je frappe (offre), si quelqu'un entend Ma voix et ouvre la porte de son coeur (acceptation), J'entrerai chez lui, Je souperai avec lui et lui avec moi ».4

Parmi les sources d'obligations, c'est le contrat qui se taille la part du lion dans le code civil. Obnubilé par son importance, le législateur y consacre une pléthore d'écrits.

Cette prépondérance de l'acte juridique contractuel se justifie par le fait que l'activité juridique des sujets de droit obéit principalement à la règle de la liberté et à celle de l'égalité.

La liberté et l'égalité ! Mais comment admettre ce que parait pourtant postuler la société ? Que des individus puissent être assujettis à d'autres, que certains soient par exemple créanciers et d'autres débiteurs ? La réponse à la question n'est nul doute un mystère ; en faisant de la volonté la source essentielle de ces situations. C'est encore respecter sa liberté, poser la règle que l'homme est obligé uniquement parce qu'il l'a voulu et dans la mesure où il l'a voulu5.

Deux conséquences de Droit se proposent ; d'abord la liberté de contracter ou de ne pas contracter dont jouit un individu, ensuite l'obligation par lui du respect de ses engagements au cas ou il accepterait de contracter.

Pour la conclusion de tous les contrats cités ci-haut, les parties peuvent être en présence les unes des autres, ce qui, ordinairement se produit ; mais cela n'est sûrement pas une obligation, surtout à l'heure de la mondialisation. Il est donc possible pour des personnes de conclure des contrats sans qu'il ne soit nécessaire pour elles d'être en présence les unes des autres.

4 APOCALYPSE chapitre III, verset XX, La sainte bible, Louis Second 5FRANÇOIS TERRE. ; PHILIPPE SIMLER, et YVES LEQUETE, op.-cit., p.27

~ 3 ~

Lorsque donc le pollicitant et l'acceptant sont séparés par une certaine distance au moment de l'acceptation, cela n'empêche pas le contrat de se former. Via un mode de transmission de la volonté, lettres, téléphone, internet, l'on peut conclure la kyrielle de contrats qui tisse la vie en société.

Les développements qui suivent ont pour objet, non l'étude des règles propres à chacun de ces contrats, ni encore des règles générales à tous ces contrats, mais celle des règles ceinturant un mode de conclusion, des contrats ordinaires, à savoir, la conclusion des contrats par voie électronique.

S'il est parfaitement concevable que des personnes en présence l'une de l'autre, concluent un contrat en usant d'un système électronique, ces techniques sont dans l'immense majorité des cas employées par des personnes qui sont séparées par une certaine distance6.

Il s'agira donc d'étudier la manière dont se concluent les contrats ordinaires, lorsque l'offrant et l'acceptant sont séparés par une certaine distance au moment de l'acceptation et que ces derniers passent par la voie électronique (internet).

Choix et intérêt du sujet

Ce n'est certes pas par embarras de choix, que nous avons pu opter pour ce sujet. Outre le fait que nous voulons au seuil de notre cursus académique apporter une contribution réelle, si minime soit-elle à ce grand édifice scientifique, nous restons convaincus que la conclusion du contrat par voie électronique est et demeure un sujet d'actualité dans un monde envahit par les nouvelles technologies de l'information et de la communication(NTIC).

Comme cela fut déjà dit supra, sauf à pratiquer l'autarcie, la vie des individus est tissée des contrats ; et avec l'avènement de l'interconnexed networks (internet), chacun de nous sera appelé un jour ou l'autre à entrer en interaction avec un autre. D'où la nécessité de connaître le régime

6 FRANÇOIS TERRE ; PHILIPPE SIMLER et YVES LEQUETE, op.-cit., p.81

~ 4 ~

juridique du contrat conclu par voie électronique, afin que chacun sache à quel moment exactement et de quelle manière pourra-t-il être lié.

Etat de la question

La probité ou l'honnêteté scientifique est une vertu morale, indispensable et nécessaire, dans l'élaboration de tout travail scientifique. Le chercheur pourvu de cette qualité, rend un véritable culte à la vérité qu'il estime par-dessus tout. L'honnêteté scientifique ou intellectuelle pousse le chercheur à mener son travail en toute sincérité, à ne se laisser guider que par la vérité, à lutter contre toute tentative de vaine gloire7.

Pour mieux nous inspirer dans nos recherches pour la rédaction de ce travail, nous avons eu à lire MULINGWA OMANDA DAMASE, de l'Université de Kinshasa, qui, pour ce qui le concerne à traité dans son mémoire, de la formation du contrat de vente à distance par voie électronique : analyse comparative en Droit congolais et en Droit Français et communautaire.

Nous avons lu également YOUSEF SHANDI, de l'Université Robert Schuman III. Celui-ci, à l'occasion de sa thèse, a traité de la question de la formation du contrat à distance par voie électronique. Même si cela ne ressort pas dans la reformulation du sujet, ce dernier, a en réalité traité de la question de la vente électronique ; car passe-t-il du temps dans le corps de son travail à parler de la vente électronique que du contrat en général.

Régime juridique du contrat conclu par voie électronique entre un professionnel et un consommateur. Cet article de l'avocate et rédactrice JOAN DRAY qui se loge dans le même cadre que les précédents, nous a aussi éclairé dans la rédaction de ce mémoire.

Nous sommes tombés sur un article anonyme posté en ligne, traitant des conditions de validité des contrats électroniques. Bien que n'ayant pas pris le temps de traiter réellement des conditions d'existence des dits contrats, l'article nous a frayé le chemin dans notre réflexion.

7 KASONGO NUMBI, Cours d'initiation à la recherche scientifique, G1 Droit, ISEJA, 1994-1995, inédit, p.4

~ 5 ~

Contrairement à tous ces auteurs cités supra, qui, presque tous, ont traité de la question du contrat de vente par voie électronique, nous passerons du temps non à parler d'un type de contrat déterminé, mais d'un mode de conclusion des contrats ordinaires.

Il sera question pour ce qui nous concerne de parler du régime juridique d'un mode « nouveau » de conclusion de contrats ordinaires, l'électronique.

Problématique et hypothèses 1. Problématique

Le réseau internet, n'est pas seulement un moyen d'échange d'information, il constitue aussi un nouvel outil permettant de passer des contrats et de créer des relations juridiques.

Le monde de l'informatique et plus encore de l'internet, est un terrain privilégié des chaines de contrats8

A l'heure des nouvelles technologies de l'information et de la communication(NTIC), il est légitime de se poser la question de l'existence en Droit congolais d'un cadre juridique de régulation des activités contractuelles dématérialisées.

Si la rencontre des consentements ne pose problème lorsque le contrat intervient entre personnes présentes, il n'en est pas de même lorsque l'offrant et l'acceptant sont séparés par une certaine distance l'un de l'autre ; Où et quand se forme un tel contrat ?

Des litiges peuvent naître à l'occasion d'un tel contrat, les frontières étant ignorées dans une activité contractuelle par internet, il y'a donc intérêt à se poser la question de la loi applicable et de la juridiction compétente en cas de litige.

8 PHILIPPE LE TOURNEAU, contrat informatique et électronique, Paris, 7eme édition, Dalloz, Paris, p.22

En l'absence des règles matérielles, le contrat est en vertu du principe locus regit actum ; quant à sa forme, régit par la loi du lieu de la

-' 6 -'

2. Hypothèses

Avant de nous étaler en long et en large sur les questions ci-haut posées ; il sied de proposer une série de réponses provisoires que nous aurons à confirmer ou à infirmer à l'issue du présent travail.

Le code congolais des obligations qui date de 1888 ne prévoit aucune disposition relative au mode de conclusion de contrats par voie électronique. Le Droit ayant vocation à régir tous les domaines de la vie en société, le législateur devrait penser à couvrir ce domaine de Droit dont la pertinence ne donne lieu à aucun débat.

La question du moment de formation du contrat entre personnes non présentes a donné lieu à des vives controverses entre, d'une part, les auteurs qui s'attachent à la manifestation de l'acceptation (théorie de la déclaration et théorie de l'émission), d'autre part, ceux qui accordent la primauté à la notification de l'acceptation (théorie de la réception et théorie de l'information). Pour les premiers, la conclusion du contrat s'opère par la simple coexistence d'une offre et d'une acceptation. Pour les seconds, ce n'est pas la seule coexistence des volontés qui entraîne la formation du contrat, mais leur connaissance réciproque par les parties.

Le contrat par voie électronique demeure certes un contrat à distance, mais à la différence des contrats classiques à distance, ce dernier a introduit l'instantanéité, de telle sorte que l'on se pose la question de l'importance de ces théories de l'autre âge, qui se fondent sur le temps considérable qui s'écoule entre l'offre et l'acceptation pour déterminer le moment de la conclusion du contrat.

La question du lieu n'a d'intérêt que pour le contrat international. D'aucun pense que le contrat se conclut au lieu de l'émission de l'acceptation, d'autres encore pensent que c'est au lieu de la réception de l'acceptation.

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conclusion du contrat. Mais au nom de la liberté contractuelle, les parties peuvent déterminer la juridiction compétente en cas de litige.

Méthodes et techniques

La méthode peut être entendue comme un chemin, une voie que le chercheur emprunte pour arriver à la vérité qu'il poursuit9.

Choisir une méthode, c'est dire à l'aide de quelle théorie le phénomène à étudier va être expliqué, interprété et analysé.

Pour mener à bon port notre réflexion, nous nous servirons des méthodes juridique et comparative.

La première va faciliter l'exposé, l'analyse et l'interprétation du Droit positif d'une part et, d'autre part, la confrontation de ce Droit aux faits.

La seconde va aider à exploiter l'expérience des autres pays en matière de conclusion de contrats par voie électronique et ce, en vue de retenir ce qui est réalisable au stade actuel de développement de notre pays.

Les techniques de recherche sont des outils qui permettent au chercheur de collecter les données à analyser, à verser dans le moule de la méthode. Nous avons utilisé la technique documentaire qui nous a servi dans la récolte des informations utiles à travers les ouvrages, les textes de loi et dictionnaires.

Délimitation du sujet

De peur de se lancer dans une digression perpétuelle et de produire ainsi une flopée de phrases qui ne pourront que desservir la vigueur scientifique de notre travail ; il s'avère impérieux de délimiter notre sujet.

Le contrat à distance ou contrat entre personnes non présentes, peut se conclure de manière pléthore ; par lettres, par téléphone, par voie électronique, ...

9 SANGO ADALBERT, cours de philosophie et éthique, G1 Droit, Unilu, 2010-2011, inédit, p.12

-' 8 -'

Nous nous limiterons pour ce qui nous concerne à la conclusion par voie électronique. Ceci dit, notre réflexion est exclusive des contrats concluent par tout autre moyen que celui électronique « internet ».

Plan sommaire

Notre travail partira d'une introduction générale, puis passera par trois grands chapitres, dont le premier est consacré à la formation des contrats entre personnes présentes, le deuxième à la formation des contrats entre personnes non présentes par voie électronique : l'accord de volontés, et le troisième in fine, au règlement des litiges des contrats entre personnes non présentes par voie électronique : éléments de sécurisation.

Chacun de ces chapitres sera subdivisé en sections et en paragraphes; puis une conclusion générale viendra clore le travail.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo