2.3. Classification des
PFNL
Suivant la définition mondiale des produits des
forêts et des arbres, la FAO (1999) a retenu deux catégories des
PFNL, basées sur leurs utilisations finales, la taxonomie ainsi que les
caractéristiques de services qu'ils rendent aux populations. Il s'agit
des :
(i) Plantes et produits végétaux. Si l'on s'en
tient à l'anatomie des ressources forestières, la distinction
entre les produits ligneux et non ligneux considérés par les
chercheurs et scientifiques n'est pas nette (Degrande et al, 2006 ;
Biloso 2008). Selon la FAO (2001), les PFNL d'origine végétale
sont classés en 8 catégories: aliments ; fourrage; matière
première pour la préparation de médicaments et de produits
aromatiques ; matière première pour la préparation de
colorants et de teintures ; matière première pour la fabrication
d'ustensiles, d'objets d'artisanat et pour la construction ; plantes
ornementales ; exsudats et autres produits végétaux.
(ii) Animaux et produits forestiers non ligneux d'origine
animale, comprenant la viande de brousse, les animaux vivants, cuits, les peaux
et trophées, les poissons (vivants, ornementaux), les reptiles, les
insectes, les fourrures, les os, les oeufs d'oiseaux et des reptiles, les
dents, les coquilles, les griffes, les plumes d'oiseaux, les poils, les cornes,
les queues, les huiles de poissons et de serpents, le miel sauvage et la cire
d'abeille, etc. ;
Etant considérés comme un règne
indépendant des plantes vasculaires, les champignons devraient faire
l'objet d'une troisième catégorie dans la classification des PFNL
(Toirambe 2005).
2.4. Importance des PFNL en
RD Congo
Il est admis que les forêts congolaises jouent un
rôle important au niveau des grands équilibres écologiques
mais leur contribution au PIB est très modeste (à peine 1%)
comparativement à d'autres secteurs productifs tels que les mines,
l'agriculture, ...
Dans ces forêts l'importance des produits
forestiers non ligneux n'est plus à démontrer. Il est
déjà largement connu que ces produits complètent la
production agricole des ménages en leur apportant des denrées
nutritionnelles essentielles, des produits à usage médicinal, du
fourrage, de la paille, etc. Ils sont pourvoyeurs des aliments de secours
pendant la période de soudure ou constituent un filet de
sécurité alimentaire d'urgence contre des aléas
saisonniers et en cas de nécessité urgente pour les
ménages (Mukerji 1995).
Les PFNL constituent également une des
principales sources, sinon la principale source de protéines animales
pour les populations tant rurales qu'urbaines. En milieu rural, les
protéines animales commercialisées issues d'élevage ne
font généralement pas ou font très peu partie de
l'alimentation habituelle. Pour satisfaire leurs besoins, les populations
rurales font souvent usage du gibier, du poisson, des insectes, des chenilles,
des larves, des escargots, etc. Pour Wolfgang et Bihini (1989), 75 % des
protéines animales consommées en RDC proviendraient de la faune
sauvage. Les marchands de viandes ou de poissons marins surgelés n'ont
pas pu s'établir dans beaucoup de centres urbains de la cuvette centrale
(entité purement forestière) jusqu'à nos jours à
cause de la concurrence que leur imposent les chasseurs et les pêcheurs
autochtones.
L'apport qualitatif en protéines par la
viande sauvage a été étudié par quelques
chercheurs. Ainsi, Heymans (1982) rapporte qu'au Bénin, un kilogramme de
viande d'antilope boucanée contient 85,16% de protéines. Debroux
et Dethier (1993) ont montré que, dans la plupart des cas, la teneur en
protéines de la viande de brousse est supérieure à celle
de la viande des animaux domestiques (environ 22,3% pour le bétail).
Les produits végétaux non ligneux
contribuent potentiellement à la fourniture des matières
premières d'où sont extraits des principes actifs par les
industries pharmaceutiques. Ils interviennent efficacement dans les soins de
santé d'environ 80 % de populations des pays en développement
qui, aujourd'hui, font encore recours à la pharmacopée
traditionnelle (Mukerji 1995). Deux raisons majeures peuvent expliquer cette
situation : des crises économiques diverses dans ces pays ; et des
coûts onéreux des produits pharmaceutiques.
Les PFNL représentent souvent, aux yeux des populations
locales, la manifestation la plus évidente de la valeur de la
forêt en tant que capital-nature, et représentent par la suite un
facteur important dans la conservation de l'ensemble des ressources de la
forêt, notamment de sa diversité génétique (FAO
1989).
Ils peuvent ainsi constituer une source importante de
revenus dans les économies locale, nationale ou internationale. A
l'heure actuelle, plus de 150 PFNL font l'objet de commerce dans les
différents marchés de l'Afrique Centrale (FAO 2001). Tabuna
(2000), en décrivant le marché des PFNL en Europe (Royaume Uni,
France, Portugal, Belgique et Espagne), a évalué les exportations
de l'Afrique Centrale à 3.475 tonnes/an et le chiffre d'affaires
généré par ce volume est estimé à 96.424.251
$US.
Pour une utilisation commerciale, l'exploitation de
certains des PFNL a ouvert de nouvelles perspectives laissant entrevoir la
possibilité d'emplois à temps partiel ou à temps plein,
pour les hommes aussi bien que pour les femmes dans les communautés
rurales, voire dans des centres urbains.
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