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à‰valuation de la valeur nutritionnelle des aliments sauvages traditionnels consommés par les différentes communautés rurales de la province du sud-Kivu en RD Congo. Cas des Bashi, Barega et Bafuliro.

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par Justin OMBENI
Institut supérieur des techniques médicales de Bukavu - Licence en nutrition et diététique 2014
  

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2.3. Classification des PFNL

Suivant la définition mondiale des produits des forêts et des arbres, la FAO (1999) a retenu deux catégories des PFNL, basées sur leurs utilisations finales, la taxonomie ainsi que les caractéristiques de services qu'ils rendent aux populations. Il s'agit des :

(i) Plantes et produits végétaux. Si l'on s'en tient à l'anatomie des ressources forestières, la distinction entre les produits ligneux et non ligneux considérés par les chercheurs et scientifiques n'est pas nette (Degrande et al, 2006 ; Biloso 2008). Selon la FAO (2001), les PFNL d'origine végétale sont classés en 8 catégories: aliments ; fourrage; matière première pour la préparation de médicaments et de produits aromatiques ; matière première pour la préparation de colorants et de teintures ; matière première pour la fabrication d'ustensiles, d'objets d'artisanat et pour la construction ; plantes ornementales ; exsudats et autres produits végétaux.

(ii) Animaux et produits forestiers non ligneux d'origine animale, comprenant la viande de brousse, les animaux vivants, cuits, les peaux et trophées, les poissons (vivants, ornementaux), les reptiles, les insectes, les fourrures, les os, les oeufs d'oiseaux et des reptiles, les dents, les coquilles, les griffes, les plumes d'oiseaux, les poils, les cornes, les queues, les huiles de poissons et de serpents, le miel sauvage et la cire d'abeille, etc. ;

Etant considérés comme un règne indépendant des plantes vasculaires, les champignons devraient faire l'objet d'une troisième catégorie dans la classification des PFNL (Toirambe 2005).

2.4. Importance des PFNL en RD Congo

Il est admis que les forêts congolaises jouent un rôle important au niveau des grands équilibres écologiques mais leur contribution au PIB est très modeste (à peine 1%) comparativement à d'autres secteurs productifs tels que les mines, l'agriculture, ...

Dans ces forêts l'importance des produits forestiers non ligneux n'est plus à démontrer. Il est déjà largement connu que ces produits complètent la production agricole des ménages en leur apportant des denrées nutritionnelles essentielles, des produits à usage médicinal, du fourrage, de la paille, etc. Ils sont pourvoyeurs des aliments de secours pendant la période de soudure ou constituent un filet de sécurité alimentaire d'urgence contre des aléas saisonniers et en cas de nécessité urgente pour les ménages (Mukerji 1995).

Les PFNL constituent également une des principales sources, sinon la principale source de protéines animales pour les populations tant rurales qu'urbaines. En milieu rural, les protéines animales commercialisées issues d'élevage ne font généralement pas ou font très peu partie de l'alimentation habituelle. Pour satisfaire leurs besoins, les populations rurales font souvent usage du gibier, du poisson, des insectes, des chenilles, des larves, des escargots, etc. Pour Wolfgang et Bihini (1989), 75 % des protéines animales consommées en RDC proviendraient de la faune sauvage. Les marchands de viandes ou de poissons marins surgelés n'ont pas pu s'établir dans beaucoup de centres urbains de la cuvette centrale (entité purement forestière) jusqu'à nos jours à cause de la concurrence que leur imposent les chasseurs et les pêcheurs autochtones.

L'apport qualitatif en protéines par la viande sauvage a été étudié par quelques chercheurs. Ainsi, Heymans (1982) rapporte qu'au Bénin, un kilogramme de viande d'antilope boucanée contient 85,16% de protéines. Debroux et Dethier (1993) ont montré que, dans la plupart des cas, la teneur en protéines de la viande de brousse est supérieure à celle de la viande des animaux domestiques (environ 22,3% pour le bétail).

Les produits végétaux non ligneux contribuent potentiellement à la fourniture des matières premières d'où sont extraits des principes actifs par les industries pharmaceutiques. Ils interviennent efficacement dans les soins de santé d'environ 80 % de populations des pays en développement qui, aujourd'hui, font encore recours à la pharmacopée traditionnelle (Mukerji 1995). Deux raisons majeures peuvent expliquer cette situation : des crises économiques diverses dans ces pays ; et des coûts onéreux des produits pharmaceutiques.

Les PFNL représentent souvent, aux yeux des populations locales, la manifestation la plus évidente de la valeur de la forêt en tant que capital-nature, et représentent par la suite un facteur important dans la conservation de l'ensemble des ressources de la forêt, notamment de sa diversité génétique (FAO 1989).

Ils peuvent ainsi constituer une source importante de revenus dans les économies locale, nationale ou internationale. A l'heure actuelle, plus de 150 PFNL font l'objet de commerce dans les différents marchés de l'Afrique Centrale (FAO 2001). Tabuna (2000), en décrivant le marché des PFNL en Europe (Royaume Uni, France, Portugal, Belgique et Espagne), a évalué les exportations de l'Afrique Centrale à 3.475 tonnes/an et le chiffre d'affaires généré par ce volume est estimé à 96.424.251 $US.

Pour une utilisation commerciale, l'exploitation de certains des PFNL a ouvert de nouvelles perspectives laissant entrevoir la possibilité d'emplois à temps partiel ou à temps plein, pour les hommes aussi bien que pour les femmes dans les communautés rurales, voire dans des centres urbains.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo