CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Au terme de cette étude, nous avons confirmé
l'intuition d'une surliquidité bancaire dans l'UEMOA ; outre les
analyses statistiques, un modèle économétrique simpliste a
permis d'expliquer le phénomène. Au regard des normes
prudentielles définies par l'autorité monétaire, les
emplois longs théoriquement autorisés ont été
confrontés aux emplois effectifs. Dans l'UEMOA, la surliquidité
est moins imputable au comportement d'épargne des agents, car
contrairement à la théorie les dépôts à vue
contribuent plutôt à l'absorption de l'excès de
liquidité. Ainsi ressort de nos investigations que c'est le faible taux
de transformation des dépôts en emplois long qui est la
véritable cause. Si le développement récent des placements
financiers et des achats de titres publics permet de réduit la
liquidité, il s'opère au détriment du secteur privé
avec un sous-financement de l'économie nationale. En dehors de ce
facteur, le changement de structure en 1994 explique la surliquidité
dans la sous-région. En effet la dévaluation du franc CFA de
1994, en entrainant l'amélioration des recettes d'exportations (ce qui
induit l'entrée des devises) et le rapatriement des capitaux, a
contribué, elle aussi, à la surliquidité du système
bancaire de la zone. Au nombre des causes indirectes du
phénomène, il y a l'asymétrie informationnelle,
l'incertitude d'appréciation de risque, l'environnement
économique et judiciaire pour lesquelles des mesures correctives doivent
être mises en oeuvre.
La surliquidité est économiquement couteuse pour
les économies de la zone, car elle empêche à la banque
centrale de lutter efficacement contre les tensions inflationnistes.
Il serait alors judicieux de mettre en oeuvre des
mécanismes permettant aux banques de se couvrir contre le risque, afin
qu'elles puissent financer davantage le développement et détenir
moins de réserves excédentaires.
Au niveau de la banque centrale, on sait que dans une
situation de surliquidité, le mécanisme des réserves
obligatoires et le taux directeur ne permettent pas de peser sur la
création monétaire. Cependant, un effort doit être fait
pour l'introduction effective des opérations d'open-market, en
présence de titres publics dans la région. Les banques
préféreront détenir des actifs rémunérateurs
plutôt que des réserves excédentaires au rendement nul.
L'idée est de développer l'émission de titres publics
négociables, de diminuer puis de supprimer les avances de la banque
centrale aux trésors nationaux et de les substituer par
l'émission des bons et d'obligations du trésor, dès que la
crédibilité des Etats sera rétablie.
Réalisé par OUONOGO Souleymane 51
ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS
L'UEMOA
Le développement des marchés financiers est
fondamental pour le financement de la dette publique, et surtout pour la
transmission de la politique monétaire.
Les Etats peuvent encourager les banques à octroyer les
crédits par la mise en oeuvre d'un bonus fiscal
bénéficiant à celles qui s'engageront le plus dans le
financement du secteur privé. Les Etats peuvent également
renforcer la stabilité de l'environnement macroéconomique, en
mettant en oeuvre des politiques visant à maîtriser le niveau des
prix, afin de motiver les ménages à constituer non pas des
épargnes de précaution ou de spéculation, mais
plutôt à privilégier les investissements de portefeuilles.
Les gouvernements peuvent contribuer à la recapitalisation des banques
afin d'augmenter leurs fonds propres, où procéder à des
dépôts de long terme pour une sécurisation contre le risque
de liquidité. Les Etat peuvent envisager aussi la mise en place d'un
fonds de garantie pour que les banques puissent récupérer une
part des créances en cas de défaut de paiement. Selon A. Joseph
(1998), l'asymétrie d'information peut être réduite par la
production de documents comptables fiables et le développement de la
relation de clientèle. Car la proximité et la confiance sont les
deux aspects qui expliquent l'essor des marchés financiers informels.
Par conséquent il serait important de chercher des solutions innovantes
afin d'organiser une complémentarité entre les secteurs
financiers informels et formels.
Réalisé par OUONOGO Souleymane 52
ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS
L'UEMOA
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