2.2 Interprétation des résultats
A l'issue des tests de spécification de Fischer et de
Hausman, le modèle à effets fixes a été retenu
comme le plus adapté pour expliquer le niveau des réserves
excédentaires par les variables exogènes citées ci-dessus.
Cette situation confirme l'existence d'une certaine spécificité
des pays notamment en ce qui concerne la structure du secteur financier, en
dépit des traits caractéristiques généraux qu'elles
présentent.
Les résultats des estimations par la méthode des
moindres carrés généralisés se présentent
comme suit :
Tableau 2: Résultat de l'estimation par les
Moindres Carrés Généralisés
Variables
|
Coefficients
|
z-statistiques
|
Prob> |z|
|
Prob> Chi2
|
dav
|
-2,0000044***
|
-2,82
|
0,005
|
|
dat
|
2,0000048***
|
2,78
|
0,005
|
|
txt
|
-0,2030084***
|
-8,08
|
0,000
|
|
exp
|
6,000038***
|
0,97
|
0,331
|
|
dummy
|
0,0473158***
|
2,88
|
0,004
|
|
cons
|
0,2159936***
|
7,52
|
0,000
|
|
|
|
|
|
0,0000
|
Source : Traitement
économétrique (Stata)
En remplaçant les paramètres estimés par
leurs valeurs, on obtient le modèle suivant :
(rem2) i,t = 0, 2159936 - 2, 0000044( dav)
i,t
+ 2, 0000048( dat) i,t-0, 2030084( txt)
i,t + 6, 000038( exp) + 0, 0473158( dummy) i,t+ 0i+
i,t
|
2.2.1 Significativité statistique
Au regard des résultats de l'estimation corrigée de
l'hétéroscédasticité, seuls les dépôts
à vue,
les dépôts à termes et le changement de
structure en 1994 contribuent statistiquement à expliquer le niveau des
réserves excédentaires dans les pays de l'UEMOA.
Réalisé par OUONOGO Souleymane 48
ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS
L'UEMOA
La non-significativité de la variable recettes
d'exportation amène à conclure que cette variable ne
détermine pas le niveau actuel des réserves excédentaires
conformément à la théorie économique.
2.2.2 Significativité économique
Globalement, les résultats du modèle estimé
montrent que la surliquidité dépend : - négativement des
dépôts à vue et du taux de transformation bancaire.
- positivement des dépôts à terme, des
recettes d'exportation et du changement de structure en 1994.
Dans l'ensemble, toutes les variables de mesure de la
surliquidité sont statistiquement significatives outre la variable
recette d'exportation. La situation pour chaque variable se résume comme
suit :
Les dépôts à vue dont le signe
négatif(-) est contraire à celui attendu, est statistiquement
significative. Sur le plan économique son signe négatif(-) laisse
croire qu'une hausse des dépôts à vue entraine une
diminution des réserves excédentaires. Cela s'explique par le
faite que la duré entre le dépôt et le retrait est
tellement courte qu'elle ne permet pas de traiter les dépôts
à vue comme stock pouvant alimenter la surliquidité. Au cours
d'une période (année), les retraits sur les dépôts
à vue sont plus importants que les dépôts effectués
(flux).Ce qui réduit l'excès de liquidité.
Les dépôts à terme dont le
paramètre est de signe positif(+) évolue dans le même sens
que les réserves excédentaires alors que théoriquement
l'on devrait s'attendre à l'inverse. La significativité du
paramètre amène à conclure à la sensibilité
de la surliquidité aux dépôts à termes. Cela veut
dire que les dépôts à terme qui sont censés
être transformés en emplois longs ne le sont pas.
Au vue de ces deux résultats, nous disons que le
problème de la surliquidité dans l'UEMOA n'est pas la nature des
dépôts mais plutôt la transformation de ces
dépôts en emplois.
Le taux de transformation qui est le rapport des
crédits aux dépôts est statistiquement significatif. Le
signe négatif(-) obtenu signifie que le taux de transformation
évolue en sens inverse des réserves excédentaires. Ce
signe est compatible avec la théorie. En effet plus le taux de
transformation des dépôts est important moins seront surliquides
les banques.
Réalisé par OUONOGO Souleymane 49
ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS
L'UEMOA
Les recettes d'exportation dont le paramètre est de
signe positif (+) évolue dans le même sens que le niveau des
réserve excédentaires. Cette variable est donc
économiquement significative mais statistiquement non significative au
regard des données disponibles. Les recettes d'exportation n'expliquent
donc pas la surliquidité dans les pays de l'UEMOA.
Le changement de structure en 1994 dont le signe est
positif(+) a accru le niveau des réserves excédentaires. Cette
situation vient confirmer le faite que la dévaluation du franc CFA de
1994 a entrainé un rapatriement des capitaux via le canal bancaire.
Contribuant ainsi à la surliquidité des banques dans l'Union.
Cette situation corrobore avec les travaux de Doumbia(2009).En
explorant la surliquidité des banques de l'UEMOA dans un contexte de
sous-financement du secteur productif et des PME, ce dernier trouve que la
surliquidité bancaire a commencé après la
dévaluation du franc CFA en 1994.
Réalisé par OUONOGO Souleymane 50
ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS
L'UEMOA
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