CHAPITRE II : ANALYSE DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS
L'UEMOA
Ainsi qu'il ressort du chapitre précédent d'une
part la problématique, les objectifs, les hypothèses et la
méthodologie de notre étude. Et d'autre part, la revue de
littérature mettant en exergue une bonne appréhension de la
surliquidité. Traitant de ces différents aspects, nous nous
proposons d'analyser la surliquidité dans les traits
caractéristiques de l'UEMOA.
SECTION 1 : Dynamique du système bancaire de
l'UEMOA
Regroupant les anciennes colonies de l'Afrique de l'Ouest,
l'UEMOA représente une partie de la zone CFA. Zone dont la
deuxième partie est constituée des pays de l'Afrique Centrale
regroupés au sein de la CEMAC (Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale). Ces deux zones monétaires
figurant parmi les anciennes zones monétaires du continent Africain,
disposent chacune d'une Banque Centrale d'émission du franc CFA dont
à convertibilité à change fixe en euro est assurée
par le Trésor Français. Notons que le système bancaire de
l'UEMOA a été caractérisé par une dynamique non
régulière dans le temps avec des caractéristiques qui
varient peu d'un pays à un autre. En effet, le système bancaire
dans les pays de l'UEMOA dans les années 70 et 80 était en
situation de quasi-monopole étatique, où l'Etat était le
principal actionnaire et bénéficiaire des crédits à
l'économie. Aussi, la répression financière
est-elle mise en oeuvre à travers un système
d'administration des taux d'intérêt et d'orientation des
crédits. La dynamique du système bancaire de l'UEMOA est
décrite à travers la politique monétaire de la BCEAO et le
réseau bancaire de l'UEMOA.
1.1 La politique monétaire de la BCEAO
La politique monétaire de la BCEAO a pour principal
objectif de faire en sorte que l'économie dispose des liquidités
nécessaires à son fonctionnement et à sa croissance tout
en contrôlant l'inflation. Elle s'était fixée
essentiellement trois objectifs principaux, d'abord d'augmenter la croissance
économique, ensuite de maîtriser l'inflation et enfin de
défendre la valeur interne et externe de la monnaie. Conformément
à l'article 12 du Traité de l'UEMOA, le Comité de
Politique Monétaire « définit la politique monétaire
et de crédit afin d'assurer la sauvegarde de la monnaie commune et de
pourvoir au financement de l'activité et du
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ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS
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développement économique des États de
l'Union ». Cependant depuis les réformes de 1989 on a
assisté à un recentrage de la politique monétaire sur le
seul objectif de stabilité des prix. La stabilité des prix doit
être maintenue sur le moyen terme, ce qui permet à la BCEAO de
tenir compte d'une possible forte volatilité des prix à court
terme.
Pour atteindre cet objectif final, la politique
monétaire de la BCEAO utilise principalement deux types d'instruments :
les taux d'intérêt directeurs et les réserves
obligatoires.
1.1.1 Les taux d'intérêt directeurs
De nombreux taux ont été souvent
appliqués dans le cadre de la politique monétaire menée
par la BCEAO. Par exemple, le taux d'escompte préférentiel (TEP)
instauré en 1956 aux côtés du taux d'escompte normal (TEN),
s'appliquait aux effets documentaires relatifs aux exportations. Ces deux taux
sont fixés respectivement à 3 et 3,5% jusqu'en 1973, où un
taux unique est appliqué pour le TEP et le TEN ; après 1973, ce
taux est fixé à 5,5%. A partir de 1975, jusqu'aux réformes
de 1989, deux taux (préférentiel et normal) de réescompte
seront à nouveau appliqués. Au cours de cette période, le
TEP va varier entre 5,5% et 9%, alors que le TEN est compris entre 5,5% et 10%.
Ce mécanisme de réescompte s'est transformé en un recours
systématique au refinancement de la Banque Centrale. Entre 1989 et 1993,
un taux d'escompte unique compris entre 10,5% et 12,5% a été
institué. Avant 1993, les avances consenties selon la procédure
de pension étaient facturées au taux d'escompte. Mais à
partir de 1993, un taux de prise de pension (TPE) a été
instauré et il a varié entre 11% et 4,25% (Amoussouga et Eggoh,
2010). On peut noter que, les taux directeurs de la BCEAO sont relativement
élevés durant la période d'avant les réformes
financières, tandis qu'ils ont connu une tendance à la baisse
après les réformes financières des années 90. Les
taux ont augmenté jusqu'à 14,5% en 1994, et ont connu une
tendance baissière pour atteindre 4,25% en 2011. Compte tenu de la
baisse des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne (BCE) au
cours des dernières années, l'écart positif entre les taux
de la BCEAO et ceux de la zone euro s'était très
significativement élargi à partir de la fin de 2008, pour
atteindre 250 points de base fin 2009 pour le taux des pensions. Cet
écart, qui s'était stabilisé au cours de l'année
2010, s'est légèrement resserré avec la remontée
progressive des taux directeurs de la BCE à partir d'avril 2011.
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