1.2. Enjeu de l'étude
En s'inscrivant dans la logique du protocole de Kyoto
signé en 1997 par 183 pays dont le Congo, le principe de la gestion
durable des ressources forestières fait désormais l'objet d'un
consensus global. Cette gestion durable se repose sur les trois piliers
suivants : la viabilité ou l'efficacité économique,
l'équité sociale et la préservation de l'environnement ou
la durabilité écologique.
Dans les pays en développement, notamment les pays
tropicaux, l'inadéquation entre le phénomène de
l'urbanisation de la population et la disponibilité des ressources
forestières périurbaines met en débat la question de
gestion durable des ressources forestières dont le bois exploité
essentiellement pour la cuisson des repas et le chauffage.
En Afrique, le bois-énergie représente 80% de la
consommation totale de l'énergie domestique (FAO, 2010).
Diahambana Mayala Rommel Mémoire de fin de
formation. IDR Page 15
Dans le bassin du Congo, notamment en République du
Congo, la superficie forestière est évaluée à 22
471 271 hectares, ce qui représente 65% du territoire national, soit 12%
des forêts d'Afrique centrale (Source : Service inventaire forêt du
Ministère du Développement Durable, de l'Economie
Forestière et de l'Environnement, 2011) et le bois-énergie est
cité parmi les principaux facteurs de la déforestation et la
dégradation forestière. L'utilisation de bois comme source
d'énergie domestique génère des flux de carbone et autres
gaz à effet de serre (FAO, 2010).
Dans le bassin d'approvisionnement en bois-énergie de
la ville de Pointe-Noire, les filières de bois-énergie
représentent un secteur économique important et une source de
revenus pour un grand nombre de citadins et de ruraux (Gecko, 2006). Les flux
annuel de bois-énergie entrant à Pointe-Noire sont estimés
à 330 711 tonnes équivalents bois de feu, soit 521 000
m3 de bois exploité ; ce qui représente une valeur
ajoutée annuelle de 434 millions de Francs CFA et plus d'une dizaine de
milliers d'emplois directs (Nkoua, 2011). En revanche, plus d'un millier
d'hectares de forêts sont déboisés chaque année dans
un système d'approvisionnement qui fait intervenir d'une part, la
filière « plantations industrielles d'eucalyptus », notamment
les rémanents issus de l'exploitation de l'eucalyptus par les
populations locales à la hauteur de 59% du cubage de bois-énergie
entrant à Pointe-Noire, et d'autre part le système de culture
vivrière itinérant sur brûlis en forêt où les
abattis de champs sont valorisés en bois-énergie.
L'enjeu de notre étude se situe donc au niveau de la
durabilité ou non des pratiques d'exploitation forestière des
producteurs de bois-énergie en rapport avec le rythme de
régénération des forêts naturelles ou de
replantation des clones d'eucalyptus exploitées dans le bassin
d'approvisionnement de la ville de Pointe-Noire.
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