Chapitre 4 - RESULTATS ET DISCUSSION
4.1. Résultats
4.1.1. Différents modes d'accès aux
ressources forestières
La figure 1 présente les différents modes
d'accès des producteurs de bois-énergie aux
ressources forestières.
Héritage traditionnelle Dons et héritage
familial Location Contrat EFC
100%
40%
80%
60%
20%
0%
Localités de production de
bois-énergie
Figure 1 : Typologie des entreprises de producteurs de
bois énergie en fonction de mode d'accès aux ressources
forestières.
Il ressort de ce graphique que le mode d'accès aux
ressources forestières le plus répandu dans la zone
d'étude est la location en forêts naturelles (56% en moyenne) et
le contrat en plantations industrielles d'eucalyptus (100%). Il y a très
peu des producteurs de bois-énergie issus des familles terriennes
autochtones (12% en moyenne). En revanche, l'accès aux ressources
forestières par les dons et l'héritage familial par les
producteurs de bois-énergie allochtones proches des terriens par les
liens de mariage ou l'ancienneté dans la zone d'étude
représente une proportion moyenne de 32%. Ce mode d'accès a des
proportions importantes dans certains villages comme Makola (60%), Mengo (58%),
Tchizalamou (50%) et Youbi (43%).
La location des espaces forestiers se fait
généralement par une somme d'argent allant de 50 000 à 150
000 FCFA/ha et parfois l'achat du vin rouge, du Whisky, des colas et des
racines connues sous le nom de « douces amères » pour le
rituel comme le recommande les
propriétaires terriens pour être toujours en
harmonie avec les ancêtres dans le respect de la tradition.
Il faut noter qu'il est strictement interdit de planter des
arbres sur les espaces forestiers acquis par la location. Cette pratique est
perçue par les terriens comme une forme d'appropriation de l'espace par
les populations allochtones à la quête des terres agricoles.
Sur l'axe de Nzassi, il n'existe que la location comme mode
d'accès aux ressources forestières. La faible
disponibilité des ressources forestières sur cet axe,
contrairement aux autres axes d'approvisionnement en bois-énergie de la
ville de Pointe-Noire est la raison majeure expliquant cette situation.
4.1.2. Modes d'exploitation des ressources
forestières
En forêts naturelles, le mode d'exploitation des
ressources forestières le plus répandu en vue de la production de
bois-énergie est la récupération des abattis de champs
brûlés avant plantation.
Photo 3 : vu de loin d'un champ en forêts
Photo M. Nkoua
Photo 4 : abattis de champs brûlés avant
plantation
Diahambana Mayala Rommel Mémoire de fin de
formation. IDR Page 33
La figure 2 indique que la majorité des producteurs de
bois-énergie (70% en moyenne) valorisent les abattis de champs en
forêts naturelles et 30% en moyenne seulement procèdent par la
coupe sélective communément appelée « abattage
sauvage ».
Abattis de champs Coupe sélective Rémanents
d'eucalyptus (EFC)
100%
40%
80%
60%
20%
0%
Localités de production de
bois-énergie
Diahambana Mayala Rommel Mémoire de fin de
formation. IDR Page 34
Figure 2 : Répartition des producteurs de bois
énergies en fonction des principaux modes d'exploitation des ressources
forestières.
L'ensemble des producteurs (100%) de bois énergie dans
les villages Nanga centre et Nzassi, situés à proximité de
la ville de Pointe-Noire, procèdent par une coupe sélective des
arbres en forêt, tan disque que dans le village de Fouta, cette pratique
n'est utilisée que par 67% des producteurs de bois énergie.
L'espèce prioritaire visée par cette pratique est Mangifera
indica (Manguier) qu'on trouve souvent sur les anciens emplacements des
villages ou abattu au moment de la construction des nouvelles maisons dans le
village. En revanche dans des villages comme Loemé Nangama et Bilala, la
coupe sélective concerne les essences des forêts naturelles
exploitées pour la production de bois de feu et/ou de charbon de bois.
L'intense activité des gros camions de graviers sur l'axe de
Loemé Nangama et la disponibilité des gros arbres dans le Mayombe
à Bilala sont essentiellement les raisons majeures qui justifient la
portée de cette coupe sélective.
En plantations industrielles d'eucalyptus, le principal mode
d'exploitation des ressources forestières est la valorisation de
rémanents issus de l'exploitation des plantations EFC. Les
rémanents d'eucalyptus sont octroyés aux populations locales par
le biais d'un contrat d'exploitation d'une durée de deux mois. Mais en
milieux villageois, ces rémanents sont revendus aux opérateurs
urbains d'EFC par manque de temps ou de moyens pour les valoriser en
bois-énergie.
Diahambana Mayala Rommel Mémoire de fin de
formation. IDR Page 35
Notons qu'en dehors des rémanents d'eucalyptus, il y a
également le bois d'eucalyptus brulés ou des arbres
détruits par le vent et les pluies violentes (les chablis) qui sont
également octroyé aux opérateurs urbains ou aux villageois
des localités riveraines aux massifs EFC.
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