4.3. LES PERSPECTIVES D'AVENIR
La « bancarisation » des salaires
des agents et fonctionnaires de l'Etat est entrée dans la légende
des réalisations politiques mais aussi dans la mémoire de la RDC.
C'est grâce à ce défi ambitieux, mais passionnant qui
pousse le gouvernement à s'investir davantage dans d'autres
réformes du genre, qu'à ce jour, plus de 86% des effectifs des
fonctionnaires de l'Etat disposent enfin, d'un compte en banque, selon un
rapport de la Direction de la Paie. 670.081 personnes bancarisées, fin
avril 2014, témoins de ce qui restera comme une des réformes
majeures de l'action du gouvernement.
Une réforme forte de symboles
Dans un contexte marqué par la faiblesse du
réseau bancaire, les autorités congolaises ont réussi un
comeback inespéré d'une culture à même de contribuer
à l'émancipation de populations trop souvent laissées pour
compte qui se retrouvent autour d'un événement pacifique à
la hauteur de leurs aspirations : ils sont désormais à
l'abri des ponctions pratiquées jadis sur leurs salaires par des
prédateurs sans état d'âme. C'est aussi le reflet
d'une lutte politique pour le respect entre les hommes. La bancarisation vient
ainsi d'inscrire l'une des plus belles pages de son histoire en RDC.
Des valeurs universelles
Faire rayonner la bancarisation en l'inscrivant dans un
projet de société plus global permet aux
bénéficiaires de prendre confiance en eux, étape
nécessaire pour leur épanouissement personnel. A ce jour donc, la
Direction indique que tous les services de Kinshasa, des chefs-lieux des
provinces, des villes, des chefs-lieux des districts, et des territoires
accessibles sont bancarisés (soit un effectif de 670.081 agents et
fonctionnaires fin avril 2014). Si les primes des agents du secteur de la
sécurité en provinces (120mille homme de troupe) et les cas
résiduels de Nord-Kivu ( 30mille homme de troupe ) restent à
bancariser en attendant le travail d'assainissement en cours au niveau
des zones sous combat ainsi que la confrontation des fichiers des salaires par
les services informatiques de la Direction de la Paie, les retraités et
les éléments inactifs de l'armée payés aux affaires
sociales et dont l'effectif n'est pas connu, ne sont pas concernés
par la bancarisation. Pour l'Exécutif national qui, depuis longtemps
luttait éperdument pour le bien-être du personnel de l'Etat,
la bancarisation représente le triomphe d'une action qui a su s'imposer
avec ses valeurs.
Une espérance pour les nouvelles
générations
La bancarisation a été
l'une des premières démarches nationales, un des
événements politiques à pouvoir s'ancrer dans les esprits
des congolais. Il a montré l'enthousiasme des
bénéficiaires et leur capacité à pouvoir
l'accueillir. Au début, beaucoup de ratés avec les banques peu
habituées à ce système, plus que bondées de
nouveaux clients, mais aussi l'absence de banques dans les zones les plus
reculées du pays où des opérateurs de
téléphonie cellulaire ont été mis à
contribution. Malgré ces difficultés de début, la
réforme profite à beaucoup et, grâce au recensement qui l'a
précédée, l'Etat peut réaliser des
économies. Ce combat a été l'occasion pour le gouvernement
d'affirmer son autorité et de mettre en place un fichier
unique de la paie. Il a été
téléchargé sur le serveur de la Direction de la paie et
est actuellement alimenté de 830.778 effectifs sur les 1.037.834
liquidés pour le deuxième trimestre 2014 (non compris
l'effectif inconnu des inactifs de l'Armée payé aux Affaires
Sociales).
En cours d'intégration, les retraités civils
et militaires, soit 132.957 unités (les données sont
déjà disponibles), le personnel politique de la Primature, du
Sénat, de l'Assemblée nationale et le personnel global de
l'ANR ainsi que les inactifs de l'Armée payés au ministère
des Affaires sociales. Mais rien n'est laissé au hasard.
L'opération bancarisation est soutenue par un logiciel
de suivi de la paie. Ses données, mises en ligne depuis
le 14 mars 2014 concernent les FARDC, la PNC et le SECOPE. Les banques ayant en
charge la paie de ces trois structures pour le moins sensibles ont extrait les
données pour la paie du mois de mars 2014 et, le chargement des
données traitées par les banques (reporting des banques) est en
cours d'essai pour la même paie avec l'accompagnement du Consultant.
Dans le même temps, au ministère du Budget, on se
démène pour le renforcement des capacités
humaines avec la formation des utilisateurs de la PTS,
« Module de mise à jour des mouvements de la paie
et Module Contrôle » depuis le 2 avril 2014 dernier. Il
s'agit notamment, des agents de liquidation et les contrôleurs qui
bénéficient d'une formation sur place et à
l'étranger ainsi que des informaticiens et techniciens qui
doivent s'adapter au nouveau système mis en place, à programmer
pour juillet 2014.
Il est également prévu, dans la même
logique, le renforcement des capacités matérielles quant à
l'interconnexion Direction de la Paie - Coordination Informatique
Interministérielle - Direction du Trésor et Ministère de
la Fonction Publique (Dossier de procédure de passation des
marchés en cours) ainsi que l'aménagement de l'espace de travail
à la Direction de la Paie dont le dossier est en cours d'examen au
niveau du cabinet/Budget.
Il est entendu que le pays pourra plus tard, initier
d'autres réformes de portée internationale avec, à chaque
fois un même sentiment, la fierté d'impliquer la population y et
de faire vivre ces démarches au niveau local
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