PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE,
STRUCTURATION DE LA PROFESSION DE GUIDE DE TOURISME ET REGROUPEMENTS DE GUDES
DE TOURISME
L'étude des conditions de vie des guides de tourisme de
la ville de Bobo-Dioulasso nécessite un préalable qui est la
caractérisation de l'activité de guidage, la connaissance du
milieu d'étude, l'étude des politiques et stratégies
engagées pour la structuration de la profession. Dans cette partie, nous
nous sommes attelé à cela en abordant dans le premier chapitre le
cadre théorique et méthodologique de la recherche et dans le
second chapitre la structuration de la profession de guide de tourisme et les
regroupements de guides de tourisme.
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CHAPITRE 1 : Cadre théorique et
méthodologique de la recherche
Pour réaliser cette étude, nous avons
procédé à un diagnostic du secteur de guidage qui nous a
permis de fixer des objectifs tout en adoptant une méthode de travail
afférente. Ainsi, la section I sera consacrée à la
présentation du cadre théorique de la recherche et la section II
au cadre méthodologique.
Section I : Cadre théorique de la recherche
Dans cette section, nous allons aborder la
problématique, la revue de littérature, les objectifs et les
hypothèses de la recherche au paragraphe I. Quant au paragraphe II, il
concernera la justification du choix du sujet et de la localité.
Paragraphe I : La problématique, la revue de la
littérature, les objectifs et les hypothèses.
Ces différents éléments théoriques
sont d'une importance capitale car ils nous ont permis d'identifier la voie
à suivre pour mener à bien notre étude.
A. La problématique
Pour un pays pauvre comme le Burkina Faso où 43,9% de
la population vit en dessous du seuil de pauvreté estimé à
108.454 FCFA par adulte et par an4, le tourisme se présente
aujourd'hui comme un secteur porteur, tant pour les
4 Stratégie de Croissance
Accélérée et de Développement Durable (SCADD),
2011-2015, page 10
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communautés de base que les structures qui en ont la
charge. En témoigne l'engouement des opérateurs engagés
dans ce secteur ces dernières années.
En effet, la vision de développement à long
terme du Burkina Faso définie par l'Etude Nationale Prospective (ENP)
Burkina 2025 adopté par le gouvernement en 2003 conçoit le
tourisme comme un secteur de services important dans le dispositif
économique de percée vers le progrès. Aussi, dans
l'optique d'accroître le Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant
et de réduire l'incidence de la pauvreté dans la perspective de
la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD), le tourisme est fortement mis à
contribution. Cela a abouti à l'adoption de la Politique Nationale du
Tourisme (PNT) en novembre 2008 et sa mise en oeuvre éventuelle à
travers des plans d'actions triennaux glissant dont le premier est prévu
pour la période 2010-2012. De plus, le secteur du tourisme est
désormais placé en axe1 des actions prioritaires du Burkina Faso
dans la SCADD.
En outre, l'importance des instruments juridiques nationaux
(textes législatifs et réglementaires) et internationaux qui
permettent d'encadrer le secteur est révélateur de cette prise en
compte dans les politiques de développement. On compte six (6) textes
législatifs qui interviennent dans l'organisation et la gestion du
tourisme, les textes d'application des différentes lois et les textes
spécifiques réglementant les activités et l'administration
touristique sont au nombre de quatre (4). Quant aux conventions et accords
internationaux relatifs au tourisme, le Burkina Faso en a ratifié 11
(onze)5.
Par ailleurs, l'évolution des statistiques sur le
tourisme national burkinabè constitue également un fait
important. Ainsi, selon les données de la Direction de la
Réglementation et des Statistiques Touristiques (DRST) du
ministère en charge du tourisme publiées dans les tableaux de
bord des statistiques touristiques, les arrivées globales des touristes
enregistrées auprès des établissements hôteliers
sont passées de 184 289 en 2001 à 427 026 en 2010 soit une
augmentation de plus du double c'est-à-dire multiplié par le
coefficient 2,31 sur dix (10) ans. Les recettes liées à ces
arrivées passent de 26,563 milliards de FCFA en 2001 à environ 55
milliards en 2010 soit une augmentation de plus de 100% sur les dix (10)
ans.
Parallèlement à l'augmentation des
arrivées globales durant la dernière décennie, il a
été constaté un engouement pour les métiers du
tourisme et plus précisément pour le métier de guide de
tourisme. En effet, pour différentes raisons, bon nombre de jeunes
5 Politique Nationale du Tourisme (PNT), novembre
2008
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s'intéressent de plus en plus au métier de
guidage. Selon monsieur Gustave DIASSO, Directeur national du patrimoine
touristique à l'époque, Chargé du tourisme auprès
de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) de nos jours,
le Burkina Faso comptait en 2007 environ 15.000 guides de tourisme6.
Mais on peut dire que ces guides de tourisme évoluaient à
l'époque dans l'informelle car n'ayant pas la reconnaissance du
Ministère en charge du tourisme. Ce chiffre prend en compte des guides
de tourisme de circonstance c'est-à-dire ceux qui ne sont pas
professionnels et les guides de tourisme professionnels. Toutefois, on peut se
poser la question de savoir si l'engouement de ces jeunes pour le métier
de guidage est lié à sa rentabilité ?
Dans la suite du travail, nous allons nous intéresser
aux guides de tourisme qui exercent l'activité de guidage à titre
principal. A ce sujet, nous nous posons la question principale suivante : les
retombées de l'activité de guidage permettent-ils aux guides de
tourisme de couvrir leurs besoins essentiels ou de base ? Cette question
principale se décline en trois autres qui sont :
- Quel est le revenu minimum du guide de tourisme ?
- Quelle appréciation pouvons-nous faire du niveau de
vie des guides de tourisme de la ville de Bobo-Dioulasso ?
- Quels sont les facteurs qui entravent le bon exercice du
métier ?
C'est la réponse à ces questions qui constituera
l'essentiel de notre étude.
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