I.3. Hypothèses de l'étude
Il convient pour tout travail de recherche de formuler un
certain nombre d'hypothèses qui serviront de socle pour le bon
déroulement de l'étude. Pour la présente étude, en
harmonie avec les objectifs ci-dessus cités, nous sommes partis sur la
base des hypothèses suivantes :
y' les rendements de coton sont liés au type
d'équipement utilisé dans l'exploitation; y' la
rentabilité de l'exploitation dépend du mode de culture
utilisé;
y' les atouts et les difficultés rencontrés par
les producteurs sont fonction de leur niveau d'équipement.
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I.4. Revue de littérature
Plusieurs auteurs nous ont précédés dans
l'intérêt que nous portons au secteur cotonnier. Ils ont de ce
fait menés plusieurs études concernant le coton et
l'évolution de sa culture au fil des ans.
I.4.1. Généralités sur le
cotonnier
Le cotonnier est une plante arbustive pluriannuelle. Sa racine
pivotante et ramifiée peut atteindre jusqu'à 3 m dans le sol.
Formes, pilosité, couleur et grandeur du feuillage sont très
variables suivant l'espèce et le cultivar. Il en est de même pour
la forme et la grosseur des capsules. Celles-ci ont de 3 à 5 loges. Les
graines sont dites vêtues ou nues selon qu'elles sont ou non recouvertes
de poils courts non enlevés par l'égrenage.
Le cotonnier est cependant cultivé en plante annuelle,
en particulier pour limiter les dégâts des parasites. Il exige
beaucoup d'eau et de chaleur dans la phase végétative
précédent la floraison. Il est souvent placé en tête
d'assolement pour des raisons pratiques telles que la rémanence des
engrais (fiche technique du cotonnier).
I.4.2. La production cotonnière au Burkina Faso
Le coton est la principale culture d'exportation du pays avec
plus de 680 000 tonnes produites en 2012-2013 (AICB, 2013) et la principale
source de revenus de 65 % de la population. La production de coton qui a
recours à la mécanisation agricole induit également un
effet positif sur la production des cultures vivrières telles que le
maïs, le sorgho et le mil à travers l'arrière effet positif
de l'engrais du coton sur ces productions vivrières (SBA-ECOSYS-CEDRES,
2011). Entre 1985 et 2006, l'augmentation importante de la production de coton
(+519 %) au Burkina Faso est étroitement liée à
l'accroissement des superficies cultivées (+617 %) avec des rendements
moyens erratiques et globalement en baisse (-14 %) (Ton P., 2006 et CPSA,
2007).
La libéralisation de la filière coton au Burkina
Faso initiée en 1999 s'est achevée en 2005 par la mise en place
de l'Association Interprofessionnelle du Coton (AIC). Ainsi, depuis 2004, trois
entreprises cotonnières existent au Burkina Faso. Ce sont :
+ la SOFITEX, à l'ouest avec plus de 80 % de la production
;
+ Faso Coton, au centre, avec 6% de la production totale et
+ la SOCOMA, en zone est, avec environ 12 % de la production
totale.
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L'Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina Faso
joue également un rôle important dans la filière coton
puisqu'elle détient respectivement 30 %, 20 % et 10 % des parts dans le
capital de la SOFITEX, de Faso Coton et de la SOCOMA. La culture du coton est
pratiquée par 319 487 exploitations agricoles soit 22,4% des
exploitations (ASA, 2010), avec les taux de pratique les plus
élevés par les exploitations agricoles dans les régions
des Hauts bassins (52 %), des Cascades (46,2 %), de la boucle du Mouhoun (42,3
%) et du Sud-Ouest (30 %). La majeure partie de la production de coton provient
ainsi de l'ouest. Le système de culture est caractérisé
par un lien étroit entre le coton et les cultures vivrières tel
que le maïs principalement, le sorgho et le mil. Le recours à la
mécanisation, qu'elle soit attelée ou motorisée, concerne
essentiellement les opérations de labour, de semis, de sarclage, de
buttage et de transport des récoltes pour le coton avec en plus
l'égrenage pour le maïs. Les opérations effectuées
à l'aide de la traction animale de façon plus ou moins courante
sont le labour, le semis, le sarclage, le buttage et le transport des
productions agricoles ainsi que de la fumure organique.
La mécanisation de la production de coton qui a
constitué un vecteur du développement de la mécanisation
agricole au Burkina Faso est aujourd'hui confronté à des
contraintes. D'une manière générale, conformément
aux résultats de Side (2013), nous pouvons observer notamment :
~ un faible niveau de motorisation qui représente moins de
1% ;
~ une part réduite d'opérations agricoles ayant
recours à la traction animale et ~ un pourcentage encore
élevé d'agriculteurs manuels, plus de 50%.
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