III.2. Discussion
III.2.1. Caractéristiques générales
des exploitations
Qu'elles utilisent la culture motorisée ou
celle attelée, les exploitations enquêtées possèdent
toutes de grandes superficies emblavées. Cela s'explique par le fait que
leur niveau d'équipement leur offre plus de facilité dans le
travail et abrège fortement leur temps de travaux. Dans ce sens, seule
la limite foncière constitue le véritable frein à une plus
grande expansion des exploitations. Toutefois, les
exploitations détentrices de tracteurs enregistrent les plus grandes
superficies. C'est ce qui explique que les superficies
moyennes/actif y sont plus élevées que dans
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les exploitations utilisant la culture attelée. Les
différences de rendement observées pourraient quant elles
être justifiées en grande partie par les superficies
emblavées au profit du coton. En effet, dans les mêmes conditions
de production, la superficie mise en culture est l'élément
déterminant de la productivité des exploitations. Dans ce
même sens, Ouédraogo (2012) a révélé à
l'issue de ses études que les rendements des cultures motorisées
sont en général plus élevés que les rendements en
cultures attelée et manuelle.
Les grandes superficies réservées à la
culture du coton se justifient par le fait que celle-ci demeure jusqu'à
l'heure actuelle la principale culture de rente du monde rural. Ainsi, les
producteurs espèrent en tirer le maximum de revenus afin de soutenir les
autres charges agricoles et familiales.
Enfin, il serait important de signaler que
l'échantillon enquêté a révélé les
proportions suivantes :
~ Exploitations à culture motorisée : 16.67% ~
Exploitations à culture attelée : 83,33%
~ Exploitations à culture manuelle : 00,00%
C'est donc dire que la majorité des exploitations
utilisent la traction animale comme principal mode de culture tandis que la
culture manuelle y est pratiquement inexistante. En effet, dans le souci
d'accroître les rendements et de réduire la
pénibilité des travaux champêtres ainsi que les temps de
travaux, toutes les exploitations possèdent au moins une paire de
boeufs, une charrue, un sarcleur, un butteur et deux appareils de traitements
phytosanitaires. En d'autres termes, le mode de culture manuel n'est plus
performant et ce, tant au plan technique qu'économique. De ce fait elle
tend à disparaître dans les systèmes de productions
actuels.
En ce qui concerne la faible proportion des exploitations
motorisées, l'explication principale, c'est l'insuffisance de moyens
financiers pour s'équiper en tracteurs et en outils à traction
motorisée. Ce problème pourrait être atténué
si toutefois les partenaires du développement rural accompagnaient les
producteurs dans ce contexte de mécanisation. Mais à ce que
disent les producteurs, cela n'est pas le cas. Ainsi, la majorité des
exploitations se contentent des équipements attelés et tentent au
mieux d'améliorer leurs rendements. Nous pouvons toutefois affirmer que
bien qu'évoluant à un rythme lent, la motorisation est belle et
bien en marche dans cette localité. Pour preuve, 40% des exploitations
attelées font recourt à des locations de tracteurs pour certaines
opérations culturales sur leurs champs. Celles-ci concernent les
opérations de labour surtout.
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