II.2.2. Avantages et inconvénients de la
mondialisation financière
Comme tous changements dus à la mondialisation, ceux
associés à la mondialisation financière comportent
également des avantages et des inconvénients. Tout dépend
de la région à laquelle cette globalisation se rattache, ses
impacts peuvent être très différents et présenter
certaines opportunités et menaces pour tous les pays impliqués.
Les lignes qui suivent mettent l'accent sur ces avantages et
inconvénients en étant plus précis sur les
répercussions de ces derniers.
II.2.2.1. Avantages de la mondialisation
financière
La progression régulière de
l'intégration financière des principales économies au
cours des dernières décennies s'appuie, dans une certaine mesure,
sur les avantages importants de l'intégration financière,
abordés, notamment, dans la littérature économique. Ces
avantages sont de deux ordres qu'il convient de les analyser
séparément pour mieux les appréhender : il s'agit de
la meilleure allocation des capitaux et du partage des risques.
Une meilleure allocation des capitaux
: Dans les économies financièrement
intégrées, iln'existe pas de restrictions aux mouvements de
capitaux, de sorte que les fonds sont libres de se déplacer vers le
rendement potentiel le plus élevé. Selon les modèles qui
sont à la base de la théorie de la croissance néoclassique
(Mankiw et al., 1992), il devrait s'ensuivre un flux de capitaux des
économies à fort capital et à faible productivité
vers les économies à faible capital et à grande
productivité, jusqu'à l'égalisation du rendement marginal
avec le capital. Cela crée une croissance plus importante dans les
économies bénéficiaires de capitaux jusqu'au moment
où elles convergent ;
Le partage des risques
financiers:L'intégrationfinancière permet une
dissociation entre les dépenses (consommation et investissements) et le
revenu, tant sur le plan temporel qu'entre pays. En d'autres termes, les pays
peuvent enregistrer un excédent ou un déficit sur leur compte
courant, ce qui leur permet de limiter l'impact sur les dépenses des
chocs sur le revenu national. Elle offre le choix de plus en plus large en
matière d'opportunités d'investissement et offre une
diversification accrue des actifs financiers des résidents, ce qui rend
leur consommation moins volatile et moins sensible aux chocs sur le revenu
national (Jappelli et Pagano, 2008).
II.2.2.2. Inconvénients de la mondialisation
financière
Une partie de la littérature théorique
confirme que l'intégration financière peut également
s'accompagner d'inconvénients significatifs. Ceux-ci résultent
généralement de défaillances du marché, comme dans
le cas des marchés financiers dits « incomplets » (Stiglitz,
2004), qui se caractérisent par un manque de transparence, par des
asymétries d'information et par des coûts de transaction. Les
principaux inconvénients possibles figurant dans la
littérature sont les suivants : Une allocation des capitaux
sous-optimale et la volatilité des flux de capitaux.
Une allocation des capitaux sous-optimale
: Dans la pratique, on constate que l'allocation des capitaux n'est
pas toujours optimale, en raison des imperfections du marché, et que,
contrairement aux prévisions de la théorie, elle est parfois
inversée (allant des économies faibles en capitaux vers les
économies à forte intensité en capital), comme par exemple
dans le cas de la Chine vers les États-Unis (Lucas, 1990). Certains
auteurs indiquent que cette inversion est liée à un secteur
financier moins développé en Chine qu'aux États-Unis
(Caballero et al., 2008) ;
Des flux de capitaux volatils : Les
flux de capitaux internationaux ont un comportement souvent pro-cyclique,en
particulier ceux s'appuyant sur des instruments à court terme. En cas de
déséquilibre extérieur (croissant), cela peut provoquer
des mouvements de capitaux très volatils, avec le risque d'un
tarissement soudain (Calvo, 1998) causé par un changement abrupt de la
perception du risque des fondamentaux économiques, contraignant le
pays à résorber son déficit extérieur,
éventuellement au détriment de la croissance économique.
La composition du flux de capitaux peut, en soi, être un indice du
risque de tarissement soudain, par exemple en situation de surabondance de
créances à court terme.
L'objet de ce premier chapitre était de mettre en
valeur la notion de mondialisation financière. C'est ce qui nous a
incité, du reste, à nous intéresser à la
mondialisation financière dans le cadre de l'ouverture financière
internationale. Après la présentation de l'historique de la
mondialisation financière et l'examen de la littérature traitant
du sujet, nous appréhender la définition de cette notion avec les
différentes perspectives y afférentes. Toutes ces analyses
faites, nous avons débouché à la nécessité
de contrôle de la mondialisation financière avec en premier plan
les dimensions et réformes qui sont nécessaires à sa mise
en oeuvre et en deuxième plan, les modes de régulation et de
contrôle qui doivent être entretenus pour atténuer les
effets négatifs de cette dernière. Au terme de ce chapitre, la
définition qui nous intéresse est celle de Lalucq(2006) qui
définit la mondialisation par l'interaction de ses différentes
caractéristiques. Toujours dans la logique de configuration
conceptuelle, le deuxième chapitre de cette recherche va nous entretenir
sur l'appréhension de la notion de croissance économique.
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