1.2.3 Les déterminants de l'épargne
La question des déterminants acheminant
l'épargne fait apparaître une différence fondamentale entre
l'approche néoclassique et l'approche keynésienne des
comportements économiques. Alors que pour les économistes
néoclassiques, l'épargne est déterminée par le
taux d'intérêt réel, pour Keynes
et pour les économistes qui s'en réclament,
l'épargne dépend uniquement du revenu, le
taux d'intérêt ne déterminant que la forme
de l'épargne (soit de l'épargne thésaurisée soit de
l'épargne financière).
1.2.3.1 L'approche néoclassique des
déterminants de l'épargne
Pour les économistes néoclassiques,
l'épargne censée être investie est une consommation
différée dans le temps. L'épargne désigne donc tout
comportement de renoncement à une consommation immédiate et ce,
dans l'espoir d'obtenir un meilleur rendement futur et par suite une meilleure
consommation future. « l'arbitrage entre consommation immédiate et
consommation future est donc déterminé par l'évolution
prévisible du revenu durant la vie de l'individu, par son degré
de préférence pour le présent et par le niveau du taux
d'intérêt ».
Selon le raisonnement néoclassique, l'épargne
précède la consommation : L'agent économique qui cherche
à maximiser son utilité vérifie ce que
peut lui rapporter l'épargne en fonction du niveau du taux
d'intérêt. Si celui-ci est élevé, l'agent sera
incité à épargner pour s'assurer des revenus plus
importants dans le futur. Lorsque le taux d'intérêt
est faible, l'agent a tendance à peu épargner :
l'épargne ne lui rapportera que peu de revenus dans le futur.
1.2.3.2L'approche keynésienne des
déterminants de l'épargne
L'approche keynésienne du comportement
d'épargne est tout autre : c'est ici la consommation qui
précède l'épargne. Le niveau d'épargne est un
résidu qui est déterminé non pas par le taux
d'intérêt mais par le niveau de revenu
de l'agent. Celui-ci consomme d'abord et attribue le reste de son
revenu (celui qui n'a pas été consommé) à
l'épargne ou à la thésaurisation en
fonction du taux d'intérêt (i).
Si le taux d'intérêt (i) est
élevé, alors l'individu est amené à réduire
sa préférence pour la liquidité et
augmenter sa préférence pour l'épargne. Par contre si le
taux d'intérêt est faible, il penchera en faveur de la
liquidité qui peut être utilisée à
des fins de consommation, de précaution, voire de la
thésaurisation.
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