CHAPITRE II :
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Le nouveau contexte socio-économique des paysanneries
de l'Opération Yabassi-Bafang a favorisé l'influence
extérieure, à partir de certains éléments,
notamment la route.
A- L'IMPACT DES COMMUNICATIONS ROUTIÈRES.
A-l. La route: un élément stratégique
du développement.
Les villages de 1 ' Opération Yabassi-Bafang sont
inégalement situés le long de 1 ' unique axe routier qui traverse
la zone. Ils sont également à des distances variables par rapport
au centre de Nkondjock.
Pour les villages traversés par la route et,
situés au Nord de la région, entre Nkondjock et Bafang, les
avantages de cette position sont certains. Le problème de transport ne
se pose presque pas, car les voyages en provenance ou à destination de
Bafang sont réguliers. Par cette occasion, 1 'écoulement des
vivres est rapide et facilite en même temps 1 ' approvisionnement en
d'autres biens de consommation courante 3ans ces villages où se
développent progressivement les marchés de rue. Certains de ces
villages sont devenus les points de ravitaillements pour les autres ; Parmi les
villages bénéficiant de cette situation on peut citer N ' dock-
Samba qui connaît une intense activité commerciale, avec la
présence des marchants ambulants. De nouveaux servi ces sont
créés tels un atelier de réparation de roues et un garage
pour motocyclettes. Ce village sert également de point de ravitaillement
des villages comme Dékoulé, situé à 4 km de la
route, et ceux du Nord Makombé.
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Par contre les villages situés au Sud de Nkondjock vers
Yabassi ne connaissent pas l''intense activité de ceux du Nord.
L'ambiance populaire est ponctuelle, à cause d'un mouvement de
population très restreint. L1 influence extérieure est
limitée en dépit des possibilités de transport offertes.
Les voyages en provenance ou à destination Yabassi se font à des
jours fixes. L'avenir de ces villages ne peut être envisagé avec
beaucoup d'optimismes. Parmi ces villages, Matoubé, fait exception,
grâce à son rapprochement du centre de Nkondjock.
Pour les villages à l'écart de la route
principale tels Madip, Miné, les contacts avec l'extérieur sont
très difficiles car ils doivent transiter par d'autres villages pour
s'approvisionner en biens ou pour d'autres services. Les routes
aménagées à cet effet par la SODENKAM pour les relier
à l'axe principal, se réduisent aujourd'hui à des pistes,
1 'herbe couvrant partiellement la route. Dans ces conditions, il en à
craindre dans 1'avenir un enclavement quasi total de ces villages qui sont peu
intéressants pour les sociétés privées de
commercialisation.
La distance par rapport au centre administratif est
principalement un facteur d'inégalité entre les villages. La
diffusion des informations est- fonction de cette distance. Ainsi le village
Mâle situé à 2 km de Nkondjock et qui
bénéficie déjà de l'électrification, est
mieux informé sur les décisions reçues et prises à
Nkondjock. Les habitants de ce village ont des facilités
administratives, scolaires et sanitaires. À l'antipode de
Mâle, on a le village Mandia situé à plus de 20 km de
Nkondjock sur la route de Va bas s i avec tout ce que cela comporte de
conséquences : manque d'information, transport difficile. L'impact des
communications routières sur le devenir de ces villages est
indéniable et tout projet de développement doit s'appuyer sur une
bonne infrastructure routière et sur des équipements de
transports viables.
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