1.2 Théorie ricardienne des avantages
comparatifs :
David Ricardo, en 1817, développe la théorie de
l'avantage comparatif : un pays peut bénéficier de la
spécialisation en produisant les biens pour lesquels il possède
un avantage comparatif et ce, même s'il possède un
désavantage absolu pour tous les biens qu'il produit. David Ricardo
suppose que le travail est le seul facteur de production et que ce facteur est
mobile à l'intérieur du pays mais immobile internationalement.
Pour montrer que l'échange est toujours préférable, il
imagine que le Portugal possède un avantage absolu sur l'Angleterre pour
deux biens, c'est-à-dire un cas où, dans la théorie d'Adam
Smith, l'échange ne pourrait avoir lieu. En raisonnant sur les
coûts comparatifs et non absolus, il démontre qu'il est avantageux
pour chacun de se spécialiser dans la production pour laquelle il
possède l'avantage le plus fort (vin portugais), ou le
désavantage le plus faible (drap anglais).
La théorie ricardienne des avantages comparatifs lie le
commerce international à des différences de technologie de
production entre les pays. Le modèle de Ricardo a deux conclusions
fondamentales : les pays sont toujours gagnants à l'échange qui
permet de produire de manière plus efficace et, en situation
d'échange, les pays vont se spécialiser dans la production du
bien où ils possèdent un avantage comparatif.
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1.3 Modèle Heckscher-Ohlin-Samuelson :
Dans ce modèle, les échanges internationaux
reposent sur des différences de dotation dans les facteurs de
production.
Ce modèle est connu sous plusieurs noms. Il fut d'abord
publié sous une forme plus littéraire par Bertil Ohlin, qui
attribua la co-paternité du modèle à son directeur de
thèse, Eli Heckscher en 1933. En 1941, Paul Samuelson et Wolfgang
Stolper en déduisirent un théorème important sur la
rémunération des facteurs, qui fut systématiquement
incorporé dans la présentation du modèle, désormais
connu sous l'acronyme HOS.
Les conclusions du modèle sont :
1. On a spécialisation partielle de chaque pays dans le
bien relativement le plus intensif dans le facteur dont ce pays est
relativement le mieux doté.
2. On a égalisation des prix relatifs des biens entre les
pays.
3. En raison de la relation entre prix relatifs et
rémunérations relatives, la rémunération relative
du facteur relativement le plus rare dans chaque pays diminue tandis que celle
du facteur relativement le plus abondant augmente.
1.3.1 Limites :
Si ce modèle occupe une place centrale dans la
littérature, c'est avant tout à cause des intuitions qu'il
souligne, et de la richesse des résultats qu'il propose. Cependant, il
est contestable sur plusieurs points :
· La plupart de ses prédictions sont
infirmées par les flux du commerce international :
o Alors que les États-Unis ont un taux de capital par
tête parmi les plus élevés, ils exportent des produits
relativement intensifs en travail (paradoxe de Leontief);
o L'égalisation des prix relatifs n'est que rarement
observée, même au sein d'une union monétaire comme la zone
euro. Cette observation amène à étudier les
conséquences de différences de demande entre les pays.
· Dans ce modèle, la mobilité du capital
conduit à une situation dégénérée :
après un équilibrage des dotations relatives, les pays se
retrouvent en autarcie.
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