CHAPITRE 3 : LA GESTION DES RISQUES
Apres avoir vus les différents risque auxquels sont
confronter le vendeur ainsi que l'acheteur nous allons découvrir les
méthodes utilisées afin de gérer ces risques et les
diminuer.
LA PRÉVENTION DU RISQUE
L'entreprise peut se renseigner sur les risques commerciaux,
d'après les sociétés professionnelles de renseignements
commerciaux ainsi que des sociétés d'assurances crédit. La
qualité de la rédaction de l'offre et du contrat contribue
à prévenir ou limiter le risque, il faut faire attention à
la durée de validité de l'offre, la date d'entrée en
vigueur du contrat et la réserve de propriété (le vendeur
est propriétaire de la marchandise jusqu'au paiement complet) il faut
également bien suivre l'exécution du contrat.
LE TRANSFERT DE RISQUE
Le risque est transféré vers un prestataire
extérieur à la relation commerciale, soit à une banque
pour le crédit documentaire et la lettre de crédit stand-by soit
à une société d'affacturage par exemple mais il ya
d'autres techniques de transfert de risques. Parmi ces techniques:
L'AFFACTURAGE
L'affacturage est un transfert de créances commerciales
à une société d'affacturage qui se charge du recouvrement
(elle le garantit). Le factoring ou l'affacturage est une procédure
grâce à laquelle l'exportateur est déchargé de la
gestion du risque commercial. Seul le Factor assume cette responsabilité
et se substitue au débiter principal en réglant à
l'adhérant le montant intégral de la facture restée
impayée.
LES CAUTIONS BANCAIRES
Il s'agit des cas où la banque peut se porter garante
solidaire de son client et ce, en prenant à sa charge, à
défaut de paiement par ce dernier, les créances
contractées par celui-ci avec une tierce personne. La caution bancaire
ou caution solidaire peut être renouvelable par tacite reconduction.
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L'AVAL
L'aval est une forme d'engagement par signature par lequel la
banque (Avaliseur) se porte garante du paiement de l'effet à son
échéance. L'opération d'aval d'effets s'effectue pour le
compte des importateurs résidents dans le cadre d'un paiement direct
(aval simple) ou d'une remise documentaire à l'importation.
LA LETTRE DE GARANTIE
La lettre de garantie est une forme d'engagement par signature
par lequel la banque se porte garante du paiement de biens ou services
expédiés par l'exportateur. La lettre de garantie autorise
à la banque garante de délivrer en faveur de l'importateur une
marchandise expédiée à son nom et dont le connaissement
original n'est pas encore parvenu. La lettre de garantie remplace le
connaissement original et permet à son porteur le retrait de la
marchandise.
LE LEASING
L'importateur acquiert à l'entreprise de Leasing la
marchandise achetée à l'exportateur, généralement
des biens d'équipement. L'importateur n'est propriétaire de la
marchandise qu'à partir du moment où il a réglé
tous ses paiements avec l'entreprise de Leasing.
LE CAUTIONNEMENT
Le cautionnement est un contrat par lequel une personne, la
caution, s'engage à l'égard d'un créancier à payer
la dette d'un débiteur, appelé débiteur principal, aux
mêmes conditions, au cas où celui-ci serait défaillant.
LA GARANTIE À PREMIÈRE DEMANDE
La garantie à première demande est un engagement de
paiement que prend un banquier (le garant) sur instructions
irrécouvrable de son client exportateur (le donneur d'ordre) en faveur
de l'importateur (bénéficiaire). Elle constitue une arme efficace
entre les mains de l'importateur lui permettant de rétablir un
équilibre dans ses rapports contractuels avec son partenaire
étranger. Bien que remplissant les mêmes fonctions que le
cautionnement, la garantie, la garantie à première demande
procure plus de sécurité à l'acheteur.
LA GESTION DU RISQUE DE CHANGE À L'EXPORT PAR LES
TECHNIQUES BANCAIRES
Les entreprises sont confrontées au risque de change
dès qu'elles effectuent soit des opérations commerciales avec
l'étranger, importations et exportations, soit des opérations
financières, transferts de fonds, Dans certains pays, les
opérateurs importateurs ou exportateurs sont soumis à des
réglementations des changes plus ou moins contraignantes
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qui peuvent limiter les possibilités de choix de devises
dans les contrats commerciaux. Les entreprises peuvent gérer en interne
le risque de change. Cependant, elles sont de plus en plus nombreuses à
utiliser les produits proposés par les banques ou moins
fréquemment les techniques d'assurance proposées par les
assureurs crédit. Le risque de change peut être incertain
(période d'offre) ou certain (contrat
commercial accepté et entrée en vigueur du contrat). Certaines
techniques sont adaptées à toutes les situations d'autres ne sont
utilisables que si le risque de change est certain.
? Les couvertures à terme
La couverture sur le marché à terme est une des
techniques les plus utilisée par les entreprises étant
donnée sa simplicité d'emploi. La couverture à terme se
fonde sur un échange d'une devise contre une autre, sur la base d'un
cours comptant fixé avec livraison réciproque à une date
convenue.
· Principes
Le change à terme permet de fixer aujourd'hui un cours de
vente de devises pour une échéance future. L'exportateur, pour se
couvrir contre le risque de change lié à la
dépréciation éventuelle d'une devise, vend à terme
à sa banque le montant des devises de sa créance. Il «
bloque » ainsi de façon précise le montant en monnaie
nationale qu'il recevra à l'échéance.
Avantages
|
Inconvénients
|
Le cours est garanti et connu dès la
|
Cette technique est peu adaptée aux
|
couverture. Cette technique ne
nécessite
|
risques potentiels en raison du
caractère
|
aucun suivi administratif. Elle est souple
|
irrévocable de l'engagement, même
si
|
d'utilisation (échéance sur mesure,
couverture pour de nombreuses monnaies).
|
l'exportateur peut proroger sa position. Le client
étranger doit être ponctuel dans son règlement afin que ce
dernier puisse permettre de rembourser la banque prêteuse Il est prudent
d'anticiper un délai supplémentaire. Le cours garanti n'est pas
négociable. Il est impossible de profiter d'une évolution
favorable des cours de la devise sauf à utiliser le change à
terme avec intéressement.
|
|
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? Les avances en devises
· Principes
Il s'agit d'un prêt en devises accordé par une
banque à un client exportateur pour couvrir une créance dont
l'échéance est plus ou moins proche. En empruntant, l'exportateur
obtient une source de financement et s'il convertit les devises obtenues en
euros, il annule le risque de change. Généralement le prêt
en devises est destiné à obtenir des euros et améliorer la
trésorerie de l'entreprise. À l'échéance du
prêt, l'exportateur rembourse la banque du nominal de l'emprunt
majoré des intérêts calculés sur la base du taux
d'intérêt sur la devise (par exemple Libor, USD, 3 mois). L'avance
en devises sera d'autant plus intéressante que le taux
d'intérêt de la devise concernée est proche voire
inférieur au taux du crédit dans sa monnaie nationale.
· Deux possibilités
L'entreprise emprunte le montant exact de la créance
export, elle devra à échéance rembourser le capital
majoré des intérêts. Ces derniers pourraient être
couverts par un achat à terme pour couvrir le risque de change sur les
intérêts. Le capital emprunté est par ailleurs
remboursé par le règlement du nominal de la facture par le client
étranger.
L'autre solution consiste à emprunter un montant
légèrement inférieur à la facture afin que le
montant emprunté majoré des intérêts corresponde au
règlement futur du client étranger. Cette solution a l'avantage
de supprimer le risque de change sur les intérêts. La
décision de recourir aux avances en devises dépend de
l'état de la trésorerie de l'entreprise et du différentiel
de taux d'intérêt entre les financements en monnaie et ceux dans
la devise étrangère.
Avantages
|
Inconvénients
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Technique très simple qui ne
nécessite
|
L'échéance de la créance doit
être connue, car celle
|
aucun suivi par l'entreprise
Possibilité
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du prêt sera souvent alignée sur cette
dernière.
|
d'obtenir une ADE pour des montants
|
Cependant en fonction de la solvabilité
de
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faibles ou importants en fonction des
|
l'entreprise, les lignes d'ADE peuvent être
très
|
lignes de crédit négociées avec
la
|
réduites ou au contraire prorogée en
fonction des
|
Banque. Si le taux de l'euro-devise est
|
besoins de l'exportateur Cette technique n'est
pas
|
inférieur au taux de l'euribor,
l'ADE
|
adaptée à la couverture du risque de
change
|
devient encore plus favorable La
|
potentiel en période d'offre mais concerne
les
|
gestion du risque de change peut se
|
opérations certaines L'exportateur ne pourra
pas
|
faire opération après
opération
|
bénéficier d'une évolution
favorable du cours de la devise entre l'ADE et le règlement du client
étranger
|
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? Les options de change
Les techniques précédentes sont bien
adaptées à la couverture d'un risque de change certain,
c'est-à-dire lorsque la réalisation de l'opération
commerciale est sûre. Cette situation n'est pas toujours le cas. Ainsi
l'opération est incertaine dans le cas des appels d'offres ou des ventes
en devises « sur prix catalogue avec une validité de plusieurs mois
». D'autre part, les techniques précédemment
évoquées offrent peu de possibilité de
bénéficier d'une évolution favorable de la devise entre le
moment de la facturation et le paiement. Les options de change répondent
à deux objectifs : - profiter d'une évolution favorable du
marché des changes ; - couvrir un risque de change certain ou
incertain.
· Définition
L'option de change est un instrument de couverture du risque de
change qui donne droit à son acquéreur de prendre livraison ou de
livrer une devise à un cours et à (ou jusqu'à) une
échéance convenue, en lui laissant le choix de réaliser ou
non la transaction précédemment définie. Ainsi l'acheteur
d'une option de vente de devises acquiert le droit - et non l'obligation - de
vendre un certain montant de devises. Par ailleurs, l'acheteur d'une option
d'achat de devises acquiert le droit - et non l'obligation - d'acheter un
certain montant de devises à un prix fixé dès l'origine
(appelé prix d'exercice), jusqu'à, ou à, une certaine
échéance (appelée date d'exercice). Comme dans le cas
d'une option de vente, cours et échéance sont fixés
préalablement. Le détenteur d'une option peut donc décider
librement de l'exercer, c'est-à-dire d'acheter ou de vendre la devise au
prix d'exercice. Mais il peut également renoncer à utiliser ce
droit si le cours qu'il peut obtenir sur le marché des changes est plus
avantageux pour lui.
· Déroulement de l'option
L'option de change permet donc à son détenteur de
couvrir son risque de change tout en préservant la possibilité de
réaliser un gain de change dans le cas d'une évolution favorable
du cours de la devise. En contrepartie du service et des risques encourus par
le vendeur de l'option (généralement un banquier), une prime,
plus ou moins importante suivant les situations (devises, durées de
couverture, cours garantis), est demandée à l'acheteur de
l'option. Le risque de l'acheteur d'options est ainsi limité au montant
de cette prime. Le dénouement d'une option peut se faire selon trois
voies :
- il y a abandon de l'option si l'acheteur d'option trouve
avantage à acheter (ou à vendre) ses devises sur le marché
des changes ;
- il y aura exercice de l'option dans le cas contraire ;
- enfin, il y a revente de l'option lorsque celle-ci a encore
une valeur positive et que l'entreprise n'a pas réalisé son
opération commerciale et n'a plus besoin de l'option.
Avantages
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Inconvénients
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Adaptée à la couverture des
risques
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Le coût de la prime parfois élevé.
Assez
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certains mais également et surtout
aux
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technique. Nécessite un suivi du
trésorier.
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risques incertains. En cas d'acceptation de
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Montant minimal de l'opération (au
moins
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l'offre, cette technique permet de profiter
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100 000 USD). Ne constitue pas une source
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d'une évolution favorable de la devise
étrangère. Possibilité de revente de l'option dans le cas
où le contrat n'est pas signé. Pas d'impact bilanciel pour
l'exportateur.
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de financement.
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