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Les techniques de paiement à  l'international et la gestion des risques.

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par Haitam Benabbou
ENCG Casablanca -  2015
  

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PARTIE II : LA GESTION DES RISQUES

Cette deuxième partie traite la gestion des risques en suivant un cheminement bien précis, mais avant de répondre à la problématique qui n'est autre que : Dans les opérations de commerce international quels sont les différents types de risques qui peuvent persister ? Et quels sont les moyens de protection élaborés vis-à-vis de ces risques ? Il était important voir nécessaire de faire une présentation des instruments et techniques de paiement utilisés a l'international.

CHAPITRE 1 : LES INSTRUMENTS ET TECHNIQUES DE PAIEMENT

A L'INTERNATIONAL

Dans le cadre des opérations import et export, les transactions commerciales nécessitent l'utilisation de techniques de paiement et d'instruments de paiement. On distingue l'encaissement simple de l'encaissement documentaire. Dans le premier cas, le paiement se fait contre marchandise à l'expédition ou après l'expédition par l'acheteur. Il s'agit de l'open account. Dans le second cas, le paiement à vue ou à échéance se fait contre des documents préalablement définis qui transitent par les banquiers. Ces derniers peuvent donner un engagement irrévocable de paiement comme dans le crédit documentaire.

LA VARIÉTÉ DES INSTRUMENTS DE PAIEMENT

Si les modalités de paiement des importations et des exportations sont très variables, elles induisent obligatoirement un paiement par l'utilisation d'un support. À l'international, on distingue le paiement par chèque, par virement bancaire (SWIFT), par effet de commerce. Dans ce dernier cas, on distingue le billet à ordre - promissory note - émis par l'acheteur à l'ordre du vendeur de la lettre de change - bill of exchange - émis par le vendeur et accepté par l'acheteur. Dans les deux cas, l'effet peut être avalisé par une banque qui s'engage à payer en cas de défaillance du débiteur.

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LE CHÈQUE

Le chèque est un ordre écrit et inconditionnel de paiement à vue, en faveur d'un bénéficiaire. Actuellement, en France, ce moyen de paiement peut être utilisé tant à l'importation qu'à l'exportation, libellé en euros ou en devises étrangères. Peu coûteux et très répandu dans le monde, le chèque se caractérise par de nombreux inconvénients.

Avantages

Inconvénients

Facilité d'utilisation Commissions faibles

Émission à l'initiative de l'acheteur Temps

sur les chèques de montant élevé.

d'encaissement parfois très long Frais d'encaissement variables selon le circuit bancaire Coût élevé pour les chèques de faibles montants Risque de change si le chèque est établi en devises Opposition sur le chèque possible dans certains pays tels qu'EU, Allemagne. Risque de non-paiement si chèque impayé Recours juridique parfois long et difficile.

 

LE VIREMENT SWIFT

C'est l'instrument de règlement le plus utilisé. Le débiteur (l'acheteur importateur) donne l'ordre à son banquier de payer son créancier (l'exportateur) par virement. Il s'agit d'un moyen peu coûteux, très rapide grâce au télex ou au système SWIFT (Society for Worldwide lnterbank Financial Telecommunications), sûr et rendant l'impayé impossible si le virement est effectué avant toute expédition. Dans le cas contraire, le virement SWIFT ne constitue pas une garantie de paiement pour le vendeur. Le bénéficiaire du virement disposera toujours d'un acquit SWIFT qui prouve la réalisation du transfert. Les conditions de vente de l'exportateur pourraient indiquer : payable par virement SWIFT à 30 jours date de facture ou date de document de transport. Le virement sans le recours à une assurance-crédit ou une garantie bancaire ne garantit pas le paiement à échéance.

Avantages

Inconvénients

Très rapide et sûr sur le plan technique Peu onéreux Pas de risque d'impayé si le virement est fait avant expédition

Émission à l'initiative de l'acheteur Temps plus ou moins long selon le circuit bancaire utilisé Risque de change si le virement est libellé en devises

 

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LA LETTRE DE CHANGE

Il s'agit d'un écrit par lequel l'exportateur (le tireur) donne l'ordre à son client étranger (le tiré) de payer un certain montant (le nominal) à vue ou à échéance. Un certain nombre de mentions doivent obligatoirement apparaître la dénomination de lettre de change, le mandat de payer une somme déterminée, le nom du tiré, l'échéance, le lieu de paiement, la date et le lieu de création de l'effet, le nom du bénéficiaire et la signature du tireur. Par ce moyen de paiement, le vendeur accorde à son client un délai de paiement plus ou moins long. Cependant, ce mode de paiement n'est pas toujours répandu. En exigeant de son client l'aval bancaire 3 sur la lettre de change, il est possible d'écarter le risque d'impayé.

Avantages

Inconvénients

L'effet est émis à l'initiative du vendeur (le

La lettre de change ne supprime pas les

créancier) Il matérialise une créance qui

risques d'impayé, de perte et de vol Elle est

peut, dans certains cas, être mobilisée

soumise à l'initiative de l'acheteur Temps

(escomptée) auprès d'une banque Il

plus ou moins long selon le circuit bancaire

détermine précisément la date d'échéance

utilisé Risque de change pendant le délai

Cadre juridique fort : la convention de

technique d'encaissement si le montant est

Genève 1930

libellé en devises

 

LE BILLET À ORDRE

L'acheteur est à l'initiative de l'émission du billet à ordre (le souscripteur) en faveur de son fournisseur (le bénéficiaire). Le billet à ordre est soumis au même formalisme que la lettre de change. L'aval de la banque de l'acheteur apporte plus de sécurité au bénéficiaire. Cependant, la banque qui donne son aval peut être tentée d'exiger du souscripteur (ou du tiré pour la lettre de change) le versement d'une provision ou l'apport d'une garantie financière, ce qui est contraignant pour ce dernier. Lorsque le paiement à une échéance fixée se fait par un des instruments de paiement ci-dessus décrits, on parle d'encaissement simple ou d'open account. Cette technique apporte peu de sécurité au vendeur (sauf traite avalisée). La protection du vendeur pourrait passer par la souscription d'un contrat d'assurance-crédit, d'affacturage ou l'obtention d'un cautionnement bancaire ou d'une garantie à première demande de paiement. L'alternative est l'utilisation des techniques documentaires.

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LES TECHNIQUES DE PAIEMENT À L'INTERNATIONAL

Il existe deux familles de techniques de paiement :

· l'encaissement simple : marchandises contre paiement

· l'encaissement documentaire : documents représentatifs de la marchandise contre paiement. Les documents transitent par les banques qui les contrôlent uniquement dans le cas du crédit documentaire.

L'encaissement simple est à réserver avec des clients réguliers présentant une bonne solvabilité dans des pays à faible risque politique. Pour se sécuriser, l'exportateur peut recourir en parallèle à l'assurance-crédit et l'affacturage international.

Dès que l'exportateur identifie un risque réel de non-paiement sur l'acheteur ou sur le pays de l'acheteur (risque pays). Les techniques documentaires prennent le pas sur les techniques d'encaissement simple. Trois techniques documentaires sont envisageables :

o la remise documentaire ;

o le crédit documentaire ;

o la lettre de crédit stand-by.

LA REMISE DOCUMENTAIRE

? Définition

La remise documentaire est une procédure de recouvrement dans laquelle une banque a reçu mandat d'un exportateur (le vendeur) d'encaisser une somme due par un acheteur contre remise des documents. Le vendeur fait généralement établir les documents de transport à l'ordre de la banque de l'acheteur ou une banque dans le pays de l'acheteur. Celles-ci doivent remettre les documents commerciaux et de transport à l'acheteur, contre paiement ou acceptation d'effets de commerce. La remise documentaire est soumise à des règles et usances uniformes.

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?Les intervenants

Cette technique fait intervenir généralement quatre parties

Les intervenants

Rôle

Donneur d'ordre

le vendeur exportateur qui donne mandat à sa banque

Banque remettante

la banque du vendeur à qui l'opération a été confiée par le vendeur

Banque présentatrice

C'est la banque à l'étranger chargée de l'encaissement, il peut s'agir de la banque correspondante de la banque remettante. Cette banque effectue la présentation des documents à l'acheteur et reçoit son règlement. On distingue deux types de remise documentaire : D/P et D/A

Bénéficiaire

Destinataire des documents qui devra s'acquitter du montant du contrat pour lever les documents

SCHÉMA DE FONCTIONNEMENT DE LA REMISE DOCUMENTAIRE

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? Mode de réalisation de la remise documentaire

La remise D/P signifie documents contre paiement (la banque présentatrice ne remet les documents que contre le paiement de la somme due). La remise D/A signifie documents contre acceptation. Dans ce cas, la banque présentatrice ne donne les documents à l'acheteur que contre l'acceptation par ce dernier d'une ou plusieurs traites payables à une échéance ultérieure. L'exportateur aura pu exiger un aval bancaire sur les traites afin d'éviter le risque d'insolvabilité de l'acheteur.

? Les motifs de non-paiement et de non-levée des documents

· Les conditions de délivrance des documents ne sont pas conformes aux stipulations du contrat commercial.

· Le montant facturé est supérieur à celui de la commande.

· La marchandise n'est pas conforme à la commande ou elle a été expédiée tardivement ou avant la date prévue ou n'est pas encore arrivée à destination.

· Les documents sont parvenus à l'acheteur étranger, après l'arrivée de la marchandise, lui occasionnant ainsi des frais de stationnement qu'il ne veut pas supporter.

· L'acheteur souhaite inspecter la marchandise avant de donner son accord éventuel au paiement.

· Il manque des documents indispensables au dédouanement (certificat phytosanitaire...).

· La licence d'importation n'a pas été encore obtenue.

· Le jeu de connaissements est incomplet.

? Avantages et inconvénients de la remise documentaire.

Avantages

Inconvénients

L'acheteur ne peut pas retirer la

Si le client ne se manifeste pas, la

marchandise en douane sans avoir

marchandise est immobilisée, il faudra la

préalablement réglé à sa banque le

vendre sur place à bas prix ou la rapatrier

montant de la facture due au fournisseur

et donc payer à nouveau des frais de

étranger. La procédure est plus souple que

transport. L'acheteur peut invoquer de

le crédit documentaire, moins formaliste, moins rigoureuse sur le plan des documents

nombreux motifs pour ne pas payer. Cette pratique favorise la renégociation à la

et des dates. Le coût bancaire est minime.

baisse des prix par l'acheteur (risque de marchandage).

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LE CRÉDIT DOCUMENTAIRE

? Définition

Le crédit documentaire est la convention par laquelle un donneur d'ordre ( acheteur) prie sa banque de mettre à la disposition d'une personne qu'elle nomme ( fournisseur), par l'intermédiaire d'une banque, une somme d'un montant déterminé dont l'exportateur ( fournisseur) pourra bénéficier s'il apporte la preuve qu'il a bien procédé à l'expédition de la marchandise ( remise d'un titre de transport, ex : connaissement) et qu'il a satisfait à un certain nombre de conditions ( remise de divers autres documents tels que certificat d'origine, d'assurance). Cette opération est matérialisée par une lettre rédigée par la banque émettrice (celle de l'acheteur) qui énumère toutes les particularités du crédit documentaire (montant, validité, conditions diverses, etc...) et qui est transmise à l'exportateur par l'intermédiaire, le plus souvent, d'une banque notificatrice établie dans le pays de l'exportateur. Afin de garantir une utilisation correcte et uniforme du crédit documentaire, la Chambre de commerce internationale a créé les Règles et Usances uniformes (RUU).

?Les types de crédits documentaires

Les crédits documentaires offrent la possibilité d'utiliser différentes combinaisons :

- le crédit documentaire irrévocable : il ne peut être annulé ou amendé sans l'accord du bénéficiaire et il présente pour ce vendeur bénéficiaire l'avantage conséquent qu'il est assorti de l'engagement irrévocable de la banque émettrice de payer (si bien entendu les documents présentés sont conformes aux stipulations du crédit documentaire). Mais il ne le protège pas du risque de non paiement dû au risque pays (événement catastrophique, politique ou économique) qui empêcherait la banque émettrice de respecter son engagement.

- le crédit documentaire irrévocable et confirmé : il offre une double garantie à l'exportateur, celle de la banque émettrice et celle d'une banque de son propre pays ou d'une grande banque internationale (la banque confirmante), qui ajoute sa confirmation, son engagement irrévocable de payer. Soit le donneur d'ordre, quand il demande l'ouverture du crédit documentaire, demande également sa confirmation à la banque notificatrice qui devient dans ce cas, si elle accepte, la banque confirmante. Soit le vendeur, s'il le juge nécessaire, demande la confirmation du crédit à une banque de son choix (généralement sa propre banque) et paie les frais de confirmation. De ce fait, tous les

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risques d'impayé sont couverts et l'exportateur bénéficie d'une garantie totale, sous réserve qu'il remplisse ses obligations.

A noter que le crédit documentaire révocable, qui pouvait être amendé ou annulé par la banque émettrice à tout moment et sans que le bénéficiaire en soit averti au préalable, a été supprimé dans les RUU 600.

? Modes de réalisation

- réalisable par paiement à vue : c'est le paiement cash contre les documents conformes par la « banque désignée » dans le crédoc : dans certains cas, c'est la banque émettrice (bien que cela peut s'avérer dangereux pour le vendeur en cas d'éloignement de la banque) ou cela peut être toute autre banque désignée ; le plus souvent, c'est la banque notificatrice surtout si elle est confirmante. Si le crédit n'est pas confirmé, la banque notificatrice n'est pas tenue de régler tant que la banque émettrice ne l'a pas elle-même payée.

- réalisable par paiement différé : la « banque désignée » paie le vendeur à la date ou aux dates d'échéance prévues dans le crédit documentaire, par exemple à 90 jours de la date de connaissement ou 60 jours de la date de facture...

- réalisable par acceptation : il s'agit d'un paiement différé avec émission et acceptation d'une traite tirée par le vendeur soit sur la banque émettrice soit sur la banque confirmante soit, le cas échéant, sur toute autre banque. S'il le souhaite, le vendeur peut demander l'escompte de cette traite acceptée par exemple auprès de sa propre banque.

- réalisable par négociation : ce mode de réalisation permet le paiement d'avance par la banque négociatrice des documents. La banque émettrice, à réception des documents, paiera la banque négociatrice.

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?Déroulement du crédit documentaire

Différents types de crédit documentaires peuvent être mis en place. Le schéma ci-dessus représente le déroulement d'un des crédits documentaires les plus utilisés : un crédit documentaire irrévocable et confirmé réalisable par paiement à vue aux caisses de la banque notificatrice et confirmante avec transport maritime.

1) CONTRAT COMMERCIAL : l'acheteur et le vendeur se mettent d'accord sur le contrat de vente/achat d'une marchandise ou d'une prestation de service.

2) DEMANDE D'OUVERTURE DE CREDIT DOCUMENTAIRE : l'acheteur donne ses instructions d'ouverture à sa banque « la banque émettrice », par courrier ou télécopie, le plus souvent : il lui indique qu'il est prêt à payer, par son intermédiaire, telle somme contre la fourniture de telle marchandise moyennant la présentation de tels documents, telle date comme date d'expédition des marchandises au plus tard, validité du crédit documentaire expirant à telle date.

3) OUVERTURE DE CREDIT DOCUMENTAIRE : la banque émettrice ouvre le crédit documentaire par l'intermédiaire de sa banque correspondante dans le pays du vendeur « la banque notificatrice ». L'acheteur demande d'ouvrir un crédit documentaire irrévocable et confirmé, la banque notificatrice ajoute sa confirmation et devient la banque confirmante.

4)

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NOTIFICATION DU CREDIT DOCUMENTAIRE : la banque notificatrice et confirmante notifie au vendeur bénéficiaire l'ouverture du crédit documentaire.

5) EXPEDITION DES MARCHANDISES : en prenant soin de respecter la date limite d'expédition fixée dans le crédit, le vendeur expédie les marchandises selon le mode de transport et l'incoterm prévu dans l'offre. Le transporteur lui remet le titre de transport (connaissement dans notre exemple) en contrepartie de la prise en charge des marchandises.

6) REMISE DES DOCUMENTS : le bénéficiaire remet ce document de transport et tous les autres documents requis par le crédit documentaire aux guichets de la banque notificatrice et confirmante (en faisant attention à respecter la date limite de validité du crédit documentaire). Si tous les documents sont conformes, les dates respectées, la banque confirmante paie les documents à vue.

7) ENVOI DES DOCUMENTS : la banque notificatrice et confirmante transmet les documents à la banque émettrice qui la rembourse selon les modalités prévues au crédit documentaire.

8) REMISE DES DOCUMENTS : la banque émettrice remet les documents à son client, l'acheteur et le débite dans ses comptes. L'acheteur peut ensuite aller chercher les marchandises : elles lui seront en effet remises contre présentation du connaissement original notamment qui lui a été donné par la banque émettrice avec les autres documents (ceux-ci permettant de prendre possession de la marchandise et de la dédouaner).

? Forces et faiblesses du crédit documentaire

Avantages

Inconvénients

Corps de règles universelles RUU 600 de la

Formalisme dans la vérification des

CCI Garanties et moyens de paiement

documents (plus de 75 % des remises de

Contrôle de la conformité apparente des

documents en banque présentent des

prestations documentaires Seule la fraude

irrégularités fussentelles minimes) Durée

permet l'opposabilité au paiement

trop longue dans la circulation des documents originaux pour les expéditions en aérien ou les trajets maritimes courts

 

Coût assez élevé surtout pour les crédits de faible montant Mauvaise couverture du risque d'interruption de marché (risque de fabrication)

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo