II. 3. COMMENTAIRES ET DISCUSSION DES RESULTATS
Un bon nombre des jeunes se sont de temps en temps abstenus de
répondre à certaines de nos questions. Surtout celles ayant train
à l'intimité.
Il y a eu 19,5% les cas refus de s'exprimer pour les jeunes
protestants qui ne veulent pas dévoiler leur « secret » contre
seulement 9,2% pour les jeunes catholiques. Ceci nous a fait remarquer que les
jeunes catholiques sont plus ouverts que les jeunes protestants.
Les jeunes chrétiens ont avoué avoir des
partenaires à 40%, ceci prouve combien de fois le Sida doit les
concerner car même des 60% qui n'ont pas des partenaires, la plupart a
commencé la vie sexuelle depuis son bas âge, 45% à moins de
dix huit ans. Ce qui corrobore les résultats obtenus par le PNMLS
à son enquête BBS de 2007 qui a trouvé 50% qui ont eu leur
première expérience sexuelle à quinze ans à
Bukavu.
Pour que la lutte soit efficace il faut que celui qui doit la
faire sache correctement les méthodes préventives, les jeunes
chrétiens de Bukavu maîtrisent à 19% seulement tous les
modes de transmission et toutes les méthodes de prévention. Alors
que le PNMLS dans la même enquête précité avait
trouvé 32% des jeunes de la villes avaient une très bonne
connaissances sur les méthodes de prévention
La plupart des jeunes chrétiens (92%) savent que le
sida à des conséquences grave sur la vie sociale et cela c'est un
signe positif et surtout qu'un grand nombre sait que le sida est incurable
(90,6%) mais l'attention doit être dirigée vers les 9,4% qui se
font l'illusion concernant une éventuelle guérison du Sida, cela
peut peut-être s'expliquer suite à certaines rumeurs
mensongères ayant circulées dans la ville de Bukavu lors qu'un
groupe des charlatans se sont dits mettre à la disponibilité du
public un produit dénommée « Ndikuza » qui
éradiquerait selon eux la maladie ou bien même à ce que
certains imposteurs trompent les masses en parlant de « guérison
miraculeuse ». Heureusement que la plupart des jeunes ne se font pas
emporter par ce mensonge et que le nombre de ce qui y pense est vraiment
limité et peut être facilement remis sur le bon chemin.
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Il est constaté les préjugés
négatifs sur cette maladie; en effet 60,1% l'attribuant à une
malédiction divine pour certain et d'autres qui l'appellent maladie des
débauchés. Il nous convient de nous demander si dès le
départ que ces jeunes qui ont des tels préjugés peuvent
approcher ceux qui en souffre, ceci ne prouve-t-il pas que ces jeunes soient
capables d'isoler toute personne reconnue malade et agir ainsi comme les
personnels de santé de la grande Bretagne qui dans un hôpital
universitaire de Londres, en 1987, abandonnaient tout patient à son
propre sort lorsqu'ils savaient que celui-ci souffrait du sida1.
Tout le monde peut contracter le VIH/sida sans distinction
comme nous l'annonce une plaque publicitaire qui dit je cite : « le sida,
tout le peut l'avoir et tout le monde peut l'éviter ». Ainsi donc
toute personne vivant ne peut dire qu'elle n'est pas concernée par le
sida car c'est une affaire de tous, il convient donc de remettre à la
raison les 26,4% des jeunes chrétiens qui se disent ne pas être
concernés par le VIH/Sida.
Dans son livre, le Dr Dixon a souligné que si tous les
mariés pratiquaient la bonne fidélité et que tous les
célibataires se forçaient dans l'abstinence, cela permettrait
d'éradiquer si pas mettre fin à la pandémie du VIH/Sida
dans une durée d'au moins 30 ans, à cela l'usage des
préservatifs ne serait réservé qu'aux mariées
déjà contaminés pour éviter la surinfection et les
jeunes qui ne pouvaient supporter l'abstinence, ils devaient se marier
après s'être rassurés de leur état
sérologique en passant un test. Cependant, les jeunes chrétiens
dans leur majorité, soit à 74%, recourent aux
préservatifs, ce pourcentage dépasse celui que le PNMLS a
enregistré en 2007 qui était de 35%.
Une auto-analyse permet dans plusieurs situation de prendre un
nouveau départ dans sa vie quotidienne alors que la grande
majorité (71,1%) n'a jamais pris le temps de se demander si dans tel ou
tel cas, elle n'a pas encore ou elle ne s'était exposée à
l'infection du VIH, 6,4% reconnaissent avoir contracté une IST au cours
de six mis qui ont précédé notre enquête.
1 Selon le Dr Patrick Dixon, dans son ouvrage le Sida
et vous. P.11et 12.
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La jeunesse chrétienne nous a révélé
les avis différents concernant l'usage des
préservatifs que ce ça soit du coté
protestant ou du coté catholique. Alors que certains jeunes
protestants s'opposent à l'usage des préservatifs car c'est une
manière selon eux de maquiller la prostitution et la fornication en
faisant souligner qu'il n'est pas permis d'avoir les rapports sexuels avant le
mariage, certains jeunes catholiques quant à eux affirment s'opposer
à cet usage par simple raison que le Vatican est contre cela. D'autre
part ailleurs se disent favorables à cet usage pour lutter efficacement
contre le sida car soutiennent-ils : « nous sommes jeunes chrétiens
bien sûr, mais nous avons un corps à satisfaire ». Ainsi donc
la plupart affirme avoir recours au préservatif dans le but de se
protéger contre les IST/VIH (96,2%).
La jeunesse chrétienne de Bukavu semble être
favorable au dépistage à 89% alors que ce qui se font
dépister régulièrement sont moins nombreux (14,4%) si nous
ajoutons à ce pourcentage, celui de ceux qui se sont dépister une
seule fois dans une vie, nous n'aurons pas un grand nombre car ce pourcentage
est inférieur à 40% soit 37,1%. Cela peut peut-être
s'expliquer par la peur que ressent la majorité de cette jeunesse de
voir la réalité en face. Mais comment on peut mener une lutte
efficace alors que l'on n'est pas sûr de sa propre situation !
Une tendance à l'abstinence s'exprime chez les jeunes
chrétiens de Bukavu échantillonnées car 20% d'entre eux
affirment avoir renoncé au cours des 12 derniers mois à un
rapport sexuel à cause du VIH/Sida. De toute façon, cette
abstinence est une abstinence temporaire car si au cours de cette
période ces 20% se sont abstenu, il ressort de notre étude que la
plupart mènent une activité sexuelle comme nous l'avons
déjà souligné.
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