1.2 Problématique
« L'eau douce est une ressource essentielle pour la
santé, la prospérité et la sécurité humaine.
Elle est aussi indispensable au développement durable qu'à la
vie-et par delà ses fonctions dans le cycle hydrologique, elle
revêt des dimensions sociale, économique et environnementale
» (PHI, 2008).
Compte tenue de son importance et de son caractère
limité, l'eau constitue un enjeu permanent du 21 siècle quant
à sa protection et sa gestion de façon rationnelle et durable.
Prés de 70% de la surface du globe est couverte d'eau
dont la terre contient 1 424 192 640 m3 (convention sur la diversité
biologique, 1992). En Afrique de l'ouest on estime le volume annuel de
ressource en eau renouvelables à plus de 1 000 km3. Donc l'eau entant
que ressource est disponible dans cette contrée du monde notamment les
eaux de surface (fleuve Niger, Sénégal ....) et souterraines (le
bassin des Iullemenden, du Tchad, du Liptako....) (T Aboulkarim, 1988).
Au Niger, les précipitations, les eaux de surface
(fleuve et ses affluents, les rivières à écoulement
temporaires, les mares et les retenus artificielles) sont importantes.
Cependant, les eaux souterraines malgré un potentiel
considérable, sont très mal connues et les plus importantes se
trouvent dans les régions peu peuplées ou inhabitées
(régions désertiques du nord et de l'est) (DAMBO L, 2007).
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Les ressources en eau de surface sont reparties dans deux
grands bassins qui sont le bassin du fleuve Niger, à l'ouest et celui du
lac Tchad, à l'est. Les eaux souterraines, sont de loin les plus
importantes (Abdoul-Aziz SEYNI SEYBOU, 2009). Les aquifères les plus
importants sont contenus dans le bassin des Iullemenden et du Niger oriental.
Ces ressources d'eau renouvelables sont estimées à prés de
2,5 milliards de mètre cubes, tandis que les ressources fossiles des
aquifères profonds sont évaluées à plus de 2 000
milliards de mètre cubes (CEIN, 2004, cité par Younoussou
2005).
Le constat au niveau international et national montre que et
comme l'a bien souligné Dambo (2007), Ce n'est pas le potentiel hydrique
qui fait défaut mais plutôt la maîtrise et la mobilisation
de ce dernier. Ainsi, donc la problématique de l'eau pour une gestion
durable se pose avec acuité partout dans le monde. La crise de l'eau est
largement rependue au moment où la population mondiale s'est
multipliée par six (6), passant de 1,55 milliards à 8 milliards
d'habitants entre 1900 et 2013 (ONU, 2012). Cette consommation six fois plus
grande qu'il y a cent ans a des répercussions importantes sur les
ressources naturelles disponibles, notamment l'eau. Un des facteurs importants
à retenir, c'est l'utilisation d'eau en termes de productivité
agricole. L'agriculture irriguée avec de l'eau souterraine a
été rapide au cours des vingt dernières années.
L'irrigation compte pour prés de 70% du total des
prélèvements d'eau à des fins humaines (4em rapport
mondial sur la mise en valeur des ressources en eau). Il importe à ce
niveau de préciser que l'eau s'épuise ou du moins diminue
à de nombreux endroits à mesure que la population et la
consommation d'eau par habitant augmentent et ce phénomène cause
des préjudices aux écosystèmes dans lesquels elle est
prélevée (UNESCO, 2012). D'autre part, du fait que
l'écoulement annuel des rivières et la disponibilité en
eau sont appelés à s'amoindrir de 10 à 30% dans des
régions sèches (GIEC, 2007).
Au Niger, précisément la région de Dosso
dispose d'importantes potentialités, économiques et naturelles
(flore, faune, eau...).
Ainsi, l'extrême sud de cette région est
traversée par le fleuve Niger sur prés de 180km de longueur et la
partie méridionale est caractérisée par un couvert
végétal dense mais qui devient de plus en plus clairsemé
en remontant vers le nord.
La présence des vallées fossiles traversant le
nord-ouest et le sud-est du territoire de la région appelées
communément dallols (Maouri, Fogha et Bosso) constitue un atout non
moins important pour le développement des diverses activités
agro-sylvo-pastorales. A titre illustratif, la pré-évaluation de
la campagne irriguée 2012-2013, prévoit un équivalent
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céréalier de 44 133tonnes ce qui correspond
à une somme escomptée de plus de 11 milliards de franc CFA, chose
qui permettra à Dosso de disposer plus de 221 922, 25tonnes.
La vallée du dallol Bosso orientée nord-sud dans
la région de Dosso, de part ses atouts et du rôle qu'elle joue
dans la vie des populations a tirée l'attention de plusieurs acteurs de
développement (ONG, projets..). Ce qui a valu son classement comme
milieux humides partagées par la convention de Ramsar depuis 2004. Le
potentiel en terres irrigables des cuvettes est estimé à environ
15 000ha dans cette bande (SNDI/CER, 2003). Les ressources en eau de surface
sont de l'ordre de 200 millions de mètre cubes environ et la nappe
phréatique dans le dallol est peu profonde, située entre 2 et 10
mètres et même affleurant dans la partie sud (Fiche descriptive
sur les zones humides Ramsar, Niger).
Cependant, force est de constater que les ressources en eau de
surface sont en général difficilement mobilisables et
temporaires. Les eaux souterraines même si elles sont abondantes, elles
ne font pas exception à ces difficultés quant-il s'agit de leur
exploitation. Certes, l'eau est essentielle à la survie et au bien
être de l'homme et est indispensable au fonctionnement de nombreux
secteurs économiques surtout dans une économie rurale comme celle
de la région de Dosso. Cette ressource est inégalement repartie
dans l'espace et le temps mais, fait aussi l'objet de plusieurs pressions
exercées sur elle par les activités humaines.
Ces pressions sur les ressources en eau sont de plus en plus
fortes à l'état actuel et posent davantage des difficultés
à la mise en valeurs de ces ressources. Et surtout que les
méthodes d'exploitation et de mise en valeur des ressources naturelles
utilisées par les populations des zones humides sont en majorité
traditionnelles et ne respectent pas les normes et les conditions à
même de garantir la durabilité des ressources (GALADIMA, 2008).
Mais, il faut préciser que la vallée du dallol
Bosso concentre la majorité de la population des départements de
Loga, de Dosso, de Falmeye et de Boboye. De ce fait, elle fait l'objet de
pratiques des diverses activités humaines liées à l'eau de
façon plus traditionnelle. Ainsi, l'utilisation durable de ressources en
eau, notamment sa mise en valeurs dans le dallol Bosso est un véritable
défi en raison des nombreux facteurs. Même si les populations ont
pris conscience ces dernières années de la
nécessité de mieux gérer et protéger les ressources
en eau, les recherches scientifiques et les meilleures pratiques
reçoivent très rarement une attention suffisante.
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L'étude sur la mise en valeurs des ressources en eau
dans la vallée du dallol Bosso s'avère nécessaire pour
soulever les principaux enjeux en matière de gestion durable de cette
ressource afin de garantir le développement socio-économique des
populations autochtones.
Afin de traiter cette thématique de recherche autour de
la mise en valeur des ressources naturelles, précisément l'eau
dans le dallol Bosso, des questions suivantes méritent d'être
poser :
y' quels sont les possibilités de mise en valeur
offertes par les ressources en eau et les enjeux liés à celles-ci
dans le dallol Bosso?
y' quels sont les facteurs qui entravent les activités
de valorisation agro-sylvo-pastorales des eaux dans la vallée du dallol
Bosso et les stratégies à développer ?
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