Chapitre I : cadre théorique et
méthodologique
Ce chapitre expose la problématique, la méthode
de recherche adoptée, les difficultés rencontrées dans la
réalisation de ce travail ainsi que la revue de la
littérature.
1.1 Revue de littérature
Il nous est apparu nécessaire et indispensable, pour
mieux cerner notre thématique, de mettre en revue toute la documentation
disponible relative à cette thématique. Le but étant de
situer notre travail par rapport aux débats en cours sur les ressources
en eau mais aussi d'orienter et approfondir notre réflexion sur sa mise
en valeur.
L'eau est devenue aujourd'hui une question politique et
géostratégique majeure qui fait l'actualité des rencontres
internationales au plus haut sommet. On peut noter entre autre la
conférence de Stockholm en 1972, la conférence de Mar Del Plata
cinq ans plus tard en 1977, la conférence de New Delhi en 1990 et la
conférence de Dublin en 1992.
Il est aussi à retenir également les
différents forums internationaux sur l'eau respectivement à
Marrakech (1997), La Haye (2000), Kyoto (2003), Mexico (2006), Istanbul (2009)
et le tout récent tenu du 12 au 17 Mars 2012 à Marseille.
Toutes ces assises, visent d'une manière
générale la gestion durable des ressources naturelles dont
notamment l'eau mais aussi l'approvisionnement en eau potable, l'hygiène
et l'assainissement afin de garantir la santé des populations.
Dans cette même perspective au plan national, il faut
souligner, les signatures de plusieurs conventions concernant l'eau. A titre
illustratif, retenons, la récente signature de la convention du 29
Novembre 2011 entre le gouvernement nigérien et le Fonds Africain de
Développement (FAD) qui a pour but spécifiquement
d'améliorer de façon durable la desserte de l'approvisionnement
en eau potable des populations des régions de Tillabéry et
Dosso.
En dehors des ces rencontres et signature de convention, il
faut ajouter l'arsenal juridique et institutionnel réglementant le
domaine de l'eau au Niger. Il s'agit de l'ordonnance n°93-014 du 02 Mars
1993, portant « régime de l'eau », modifiée et
complétée par la loi n°98-041 du 07 Décembre 1998, du
décret n°97/PRN/MHE du 02 Octobre 1997 et de l'ordonnance
n°201009 du 1er Avril 2010, portant « code de l'eau
». Ces dispositifs, ont pour but de couvrir la satisfaction des besoins
des populations en eau potable de qualité et de quantité
suffisante mais aussi de la gestion des ressources en eau sur le territoire
national.
14
De l'analyse de cette documentation, il ressort que la
question de la mise en valeur des ressources en eau n'a été peu
ou pas au centre de débats des dirigeants à ces rencontres
mondiales. Au Niger, la question de l'usage ou de la mise en valeur des
ressources hydriques a débutée avec l'élaboration du
schéma directeur de la mise en valeur et de la gestion des ressources en
eau à partir de février 1993 et de l'adoption du code rural,
consacrant ainsi, l'utilisation et la gestion rationnelle des ressources
naturelles dans le monde rural nigérien.
Par ailleurs, des chercheurs se sont intéressés
à la question de l'eau. Cependant, chacun l'aborde de sa manière.
Ainsi, on peut noter des études orientées sur l'évolution
des eaux de surface et la recharge des aquifères notamment Guillaume F
(2000), Marc L (2002), Abdou G (2003), Nicolas B (2004), Gaëlle G (2004)
et Sylvain M (2005). Les études des ces auteurs ont mis en
évidence une augmentation à long terme des réserves des
aquifères en dépit des sécheresses qui se vissent dans
cette zone du Niger occidental depuis plus de trente ans. Certains chercheurs,
comme Sylvain COSTE (1998), ont cherché à comprendre la dynamique
saisonnière et interannuelle de la ressource en eau à travers un
modèle hydrologique distribué, à bases physiques, capable
de simuler les transferts d'eau de surface et leur concentration dans les
mares. Bien que conscients, de l`importance et des enjeux autour des ressources
en eau, ces chercheurs n'ont pas évoqué la question centrale de
la mise en valeur des ces ressources hydriques.
Contrairement à ces auteurs, d'autres chercheurs se
sont intéressés aux activités qui se développent
autour des ressources en eau. Au nombre desquels Maman I (2010), Harou M
(2012), Tianaou Mahaman Nana H (2007), Waziri Maman M (2000), leurs
études portent sur la pratique de culture de contre-saison,
précisément l'irrigation à partir des différentes
ressources hydriques disponibles selon les sites étudiés et leurs
impacts socio-économiques pour les populations.
Dans la sous-région, la mise en valeurs agricole des
mares et bas-fonds a fait l'objet de plusieurs études, Kelegue S (2009),
Autissier V (1994) et Sheridan D (1985) abordant toujours dans le même
sens que les premiers, c'est-à-dire sur l'irrigation. Ces études
se limitent de façon générale, à l'agriculture
irriguée notamment la pratique de contre-saison donc, en laissant de
côtés les autres secteurs non moins importants d'usages d'eau.
D'énormes investigations dans la région de Dosso
ont portées sur les Dallols (Maouri, Foga et Bosso) dont, l'étude
de Younoussou B (2005), portant sur la pêche dans le Boboye, le cas de
Boumba qui a mis en évidence l'exploitation des mares et du fleuve par
les populations
15
riveraines. L'étude de DAMBO L (2007), constitue une
référence sur l'usage de l'eau, que ça soit sur le plan
agricole, domestique et eau potable. Cependant, force est de constater que
cette étude s'est beaucoup appesantie sur les différents secteurs
d'usage d'eau sans évaluer l'état de cette mise en valeur de
façon générale ou même sectorielle. Certes, ces
chercheurs ont d'une façon ou d'une autre exposés les
difficultés et contraintes liées à la pratique des
activités qui se développent autours des ressources en eau. Mais,
il reste évident qu'au regard de la disponibilité des ressources
en eau et des possibilités de mise en valeur qu'elles offrent aux
populations locales du dallol Bosso d'accorder une attention
particulière au développement des activités de
valorisation des ressources. Dresser, l'état de lieu de la mise en
valeurs des ces ressources demeure déterminant pour toute
éventuelle activité d'exploitation de l'eau, afin de garantir un
développement durable.
|