Conclusion partielle
La mise en valeur agricole des ressources en eau est le plus
important usage de l'eau dans la vallée du Dallol Bosso. La culture
céréalière à savoir le mil, le sorgho, le
niébé et l'arachide constituent les principales cultures
pluviales. La culture de contre-saison, le maraîchage, la culture de
décrue et l'arboriculture sont les activités fondamentales des
populations en agriculture irriguée. Les produits sont la laitue, le
chou, le melon, la pomme de terre, la patate douce, la courge, le riz et la
canne à sucre. L'élevage est une activité pratiquée
en transhumance et en nomadisme par des peuls devenus de plus en plus
agropasteurs. Le cheptel est composé majoritairement par des Bovins,
Ovins, Asins et Caprins. La pêche, l'apiculture, le transport fluvial et
l'extraction du natron comptent aussi parmi les activités qui
génèrent des revenus substantiels aux ménages des paysans
qui les pratiquent. La consommation humaine est assurée par des
systèmes de captage moderne (puits cimentés, forages,
mini-adductions d'eau potable) et traditionnel (puits traditionnels
améliorés et non améliorés) mais aussi par des
mares et puisards dans certaines conditions très rares. Le taux
d'accès à l'eau potable pour toutes les communes situées
dans le Dallol Bosso tourne au tour de 45% en 2012, ce qui signifie que
l'écrasante majorité des populations n'ont pas accès
à l'eau potable. Les activités de mise en valeur des ressources
en eau dans cette zone se caractérisent en général par une
exploitation traditionnelle et archaïque, bien qu'on constate, ça
et là l'utilisation d'engins modernes. Ce qui est à la base de
sous-exploitation des potentialités naturelles disponibles dans cette
région soumise aux diverses contraintes de mise en valeur.
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Chapitre IV : Caractérisation de la mise en
valeur des ressources en eau, contraintes et perspectives dans le Dallols
Bosso
Ce chapitre, analysera les conditions des activités de
mise en valeur des ressources en eau d'une façon générale
dans le Dallol Bosso. Un accent sera mis ensuite, sur les contraintes et les
perspectives afin de garantir la fiabilité et la durabilité des
éventuelles interventions en matière d'aménagement.
4.1 Caractérisation de la mise en valeur
Malgré, l'avancé technique et technologique dans
le domaine du développement rural, les activités paysannes dans
la vallée du Dallol Bosso n'ont pas beaucoup évoluées. De
ce fait les ressources en eau sont mises en valeur de façon peu
technique et moderne. Ainsi, le système agro-pastoral du Dallol Bosso
que ça soit en agriculture pluviale ou irriguée reste
traditionnel.
4.1.1 Mise en valeur agricole
Sur le plan agricole, l'utilisation des eaux se
caractérise et se distingue sur deux (2) domaines : irrigué et
pluvial. Dans le domaine pluvial, le système de production
développé par les populations est fondamentalement de
subsistance. Il est axé sur des espèces alimentaires
céréalières avec un niveau bas ou nul d'investissements
(Mariama G, 2008). En dehors des quelques engins (charrues et tracteurs),
utilisés dans une moindre proportion sur des sols de bas-fonds par les
riches et les fonctionnaires, la mécanisation est presque absente sur
les champs. Les matériels aratoires ou traditionnels sont toujours
majoritaires dans les exploitations et les techniques culturales restent
archaïques. Cependant, on remarque une avancée sur l'utilisation de
semences, de fertilisants et de produits phytosanitaires par les producteurs.
Mais, l'insuffisance des agents d'encadrement et l'ignorance font que les
producteurs maîtrisent très peu les techniques d'usage des
intrants agricoles et cela même en agriculture irriguée.
Contrairement à l'agriculture pluviale, où la mobilisation des
ressources en eau est d'ordre naturel du fait de la non maîtrise
spatio-temporelle des précipitations. En agriculture irriguée, la
question de mobilisation des eaux est strictement liée aux moyens
techniques et technologiques dont dispose les communautés humaines, donc
du niveau de développement de la société. Dans le Dallol
Bosso, les moyens de captage les plus utilisés en irrigation sont des
puits, des mares et des forages maraîchers mais aussi des puisards. Et
ceux d'exhaure sont des puisettes, des pompes qui font appel à
l'énergie humaine et des motopompes. La station de pompage pour le
groupement Yobbi de Birni N'Gaouré (photo n°23) et des
puits-forages constituent les avancées technologiques de cette zone.
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Photo 20 : station de pompage moderne (source
: enquête, 2013)
Dans ce contexte agricole traditionnel, se trouve un
système d'élevage transhumant et agro-pastoral. Ces
activités traditionnelles, interagissent de façon plus ou moins
étroite dans la définition des stratégies de
développement des populations locales. L'élevage est
caractérisé par l'insuffisance et la mauvaise répartition
des points d'eau, la non fonctionnalité de nombreux puits et forages
pastoraux et la mauvaise gestion des pâturages. Les couloirs de passages
non balisés et des aires de pâturages non
sécurisées. Tout comme l'agriculture et l'élevage, la
pêche est aussi très peu modernisé. L'empoissonnement et la
fabrication des étangs sont quasi inexistants dans la zone. Dans la
vallée du Dallol Bosso, les activités agricoles et non agricoles
sont en général pratiquées de manière peu technique
et moderne.
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