3.5 Eau potable et domestique
L'eau est une ressource indispensable pour la vie et le
développement humain. Elle est utilisée pour l'alimentation et la
satisfaction de besoins domestiques des populations. Au Niger, à
l'instar des autres pays sahéliens, l'accès à l'eau
potable est régit par des règles. Ces normes d'attribution des
points d'eau pour l'approvisionnement du monde rural en eau potable sont
établies comme suit :
V' Un point d'eau moderne, puits cimenté ou
forage équipé d'une pompe manuelle pour 250habitants ;
V' Un post d'eau autonome (un forage
équipé d'un groupe motopompe et un château) pour 1
500habitants ;
V' Une mini Adduction d'Eau potable (mini-AEP) pour
une agglomération de 2000habitants.
Ces conditions d'attribution d'eau en milieu rural posent des
défis majeurs en matière de l'accès à l'eau potable
aux populations du Dallol Bosso. Ainsi, pour obtenir de l'eau à boire
les populations sont obligées de faire recoure à des ouvrages non
conventionnels et souvent inappropriés à la consommation humaine.
De ce fait, la question d'eau potable dans cette zone potentiellement riche aux
ressources en eau se pose avec beaucoup d'acuité.
3.5.1 Eau potable
L'alimentation en eau potable des populations dans le Dallol
Bosso est assurée par deux types d'ouvrages à savoir: le point
d'eau traditionnel et le point d'eau moderne. Ce dernier est constitué
par des puits cimentés (photo n°17), des forages
équipés d'une pompe à motricité humaine, des
forages équipés d'un groupe électrogène ou solaire
et des mini adductions d'eau potable (photo n°18).
Photo 13 : Puits cimenté
(Enquête, 2013) Photo 14 : Mini adduction d'eau
potable (Enquête, 2013)
53
Ces ouvrages convertis en Equivalent Point d'Eau Moderne
(ePEM), s'élèvent à 864 points d'eau modernes pour les 9
communes des départements de Falmeye et Boboye (tableau n°3). Il
ressort de l'analyse du tableau n°3 que les besoins exprimés en
point d'eau moderne ne sont pas couverts pour toutes ces communes à
l'exception de la commune de Harikanassou qui est de 143%. Certes le taux de
couverture tourne autours de 65 à 85% pour la plupart de communes en
dehors des communes de Falmeye et de Guilladjé où il est autour
de 45%. Ces données tirées de Plan Local Eau et Assainissement
(PLEA) des différentes communes, laissent croire que les populations
sont bien desservies en eau potable. Cependant, elles cachent beaucoup de
disparités. Car le taux d'accès à l'eau potable pour
toutes ces communes tourne autour de 45%. Ce taux est un bon indicateur, parce
qu'il prend en compte dans son calcul tous les ouvrages potentiellement
exploitables à l'exception des ouvrages abandonnés et des
ouvrages secs, donc il exprime réellement la population desservie.
L'autre population non desservie par ces ouvrages, d'ailleurs plus nombreuse,
se voit obligée pour satisfaire ses besoins en eau potable d'utiliser
d'autres ouvrages dits non modernes.
Communes
|
Besoin PEM
|
PEM existant
|
Taux de couverture
|
Birni N'Gaouré
|
176
|
117
|
67
|
Fabidji
|
148
|
106
|
72
|
N'Gonga
|
92
|
89
|
96
|
Koygolo
|
192
|
164
|
85
|
Harikanassou
|
87
|
125
|
143
|
Kankandi
|
61
|
36
|
59
|
Kyota
|
77
|
61
|
79
|
Falmeye
|
268
|
121
|
45
|
Guilladjé
|
98
|
45
|
46
|
Tableau 1 : situation des points d'eau moderne par
commune (source : PLEA, 2012)
Les ouvrages traditionnels sont composés par des puits
traditionnels, des puits traditionnels améliorés (photo
n°19) et des puisards. A cela s'ajoute, les forages maraîchers et
les puits maraîchers (photo n°20). Ces ouvrages ne sont pas
considérés comme des ouvrages d'approvisionnement en eau potable
des populations par le Ministère de l'Hydraulique. Cependant, pour faire
face aux besoins croissant en eau potable, les populations du Dallol Bosso,
surtout celles du milieu rural, utilisent ces ouvrages pour son
alimentation.
54
Prés de 55% d'eau potable en milieu rural proviennent
des ces ouvrages. Donc ils jouent un rôle très important dans
l'alimentation en eau potable des populations dans le Dallol Bosso.
Photo 15 : Puits traditionnel amélioré
(enquête, 2013) Photo 16 : Forage maraîcher (enquête,
2013)
Au regard de cette réalité, il est
évident de poser la question relative à la qualité de
l'eau consommée par la population dans cette zone. Etant donné
que la majeure partie de la population consomme l'eau des puits et de
l'insuffisance de contrôles techniques physicochimiques de l'eau par les
services compétents. La qualité de l'eau est donc liée
à la qualité des aquifères exploités par les
populations. Heureusement que dans le Dallol Bosso, la qualité des eaux
contenues dans les aquifères est, dans la plupart de cas jugée
par endroit bonne à la consommation humaine (PLEA, 2012). Cependant,
dans le dallol Bosso les populations sont exposées aux risques des
maladies liées à l'eau de consommation. Car souvent les mares et
les puisards sont aussi consommés. Notamment lors des travaux
champêtres en cas de rupture de stock d'eau ou en cas de voyage
interterroirs mais aussi par des campements d'éleveurs
éloignés d'un point d'eau approprié.
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