Conclusion partielle
Le Dallol Bosso est caractérisé dans la
région de Dosso par deux unités géographiques : la zone de
plateaux constituée par le Fakara à l'ouest et le Zigui à
l'est et la zone de la vallée au centre. Le climat est du type
sahélo-soudanais au sud et sahélien au nord, avec des
précipitations qui varient entre 500 à 600mm en moyenne par an et
deux vents dominants, l'Harmattan et la Mousson. Sur les glacis et les talus on
rencontre des sols à texture sableuse et dans les bas-fonds les sols
sont sablo-argileux. La végétation est composée par des
ligneux : Guiera senegalensis, Combretum micranthum, Combretum glutinosum,
Acacia albida, Balanites oegyptiaca, Piliostigma reticulatum, Parinari
macrophylla, Borassus aethiopium, Hyphaene thebaica Butyrospermum parkii
et des herbacées : Cyperus rotundus, Dactyloctenium aegyptium.
La population essentiellement rurale est composée par des Zarma,
Peul, Bella et Haoussa, vivant de l'agriculture, l'élevage et de
l'exploitation des ressources forestières. La zone regorge d'importantes
ressources en eau de surface, plus de 350 mares (temporaires, semi-permanentes
et permanentes), des eaux souterraines (3 aquifères) et des eaux
météoriques (eau de pluies), permettant aux populations locales
de pratiquer plusieurs activités.
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Chapitre III : Activités de mise en valeur des
ressources en eau dans le Dallol Bosso
L'eau constitue le principal facteur limitant des productions
agricoles au Niger, est, en effet, localement mobilisable dans la vallée
du Dallol Bosso à des coûts acceptables. De ce fait, les
ressources en eau, toutes catégories confondues, offrent des
possibilités de mise en valeurs différentes en fonction des
usagers. Ainsi, ce chapitre traitera des activités
agro-sylvo-pastorales, piscicoles, domestiques mais aussi l'eau potable et
l'exploitation artisanale du sous sol.
3.1 Activités agricoles
Les activités agricoles dans la vallée du Dallol
Bosso se composent de l'agriculture irriguée et de l'agriculture
pluviale.
3.1.1 Agriculture pluviale
A l'instar du pays, l'agriculture pluviale constitue le
principal facteur de développement socio-économique de la
population du Dallol Bosso. Cette activité reste tributaire des eaux
météoriques, c'est-à-dire les pluviométries. En
effet, dans la vallée du Dallol Bosso, les pluies sont certes
irrégulières dans l'espace et dans le temps, mais sont abondantes
atteignant en moyenne de 500 à 600mm. C'est une zone de
pluviométrie excédentaire, ce qui la classe parmi les principales
zones agricoles du pays. Le Dallol Bosso enregistre généralement
les pluies précoces du pays dans sa partie sud, le département de
Falmeye. Dans cette localité, l'hivernage s'installe le plus souvent en
fin avril début mai avec des hauteurs annuelles de précipitations
qui peuvent aller à 900mm. Cette situation particulière du Dallol
Bosso permet le développement de plusieurs cultures, à savoir les
principales céréales (mil, sorgho, riz...) et des
légumineuses (niébé, arachide, sésame...). Les
céréales constituent l'aliment de base des populations dans cette
zone, elles sont de ce fait appelées cultures vivrières. La
production des principales céréales sont excédentaires ces
dernières années. Ainsi, pour un besoin estimé en 2012
à 92455 tonnes, pour une population du Dallol Bosso estimée
à 395905 hts en raison de 231 kg par personne et par an, la production
était de 166482 tonnes, soit un excédent de 74024 tonnes (DS,
2012). Cela est dû, par la régularité et l'abondance des
pluies d'une part et de l'utilisation des intrants agricoles (semences
sélectionnées, fertilisants, pesticides...) mais aussi de
l'encadrement techniques et de surveillance agricole.
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La production agricole de la campagne 2011-2012, montre que
les résultats pour les principales cultures pluviales sont satisfaisants
et le département de Boboye est même excédentaire. De
l'analyse de graphique n°4, il ressort qu'en termes des superficies
emblavées le mil, le niébé et l'arachide sont les cultures
les plus importantes pour les populations. Mais le mil et le
niébé restent les cultures pluviales les plus importantes du fait
qu'elles constituent l'aliment de base des populations et de leur rôle
économique.
Graphique 4 : Superficies emblavées par les
principales cultures pluviales (Enquête, 2013)
En termes de quantité de production ces cultures
restent les plus dominantes avec respectivement 129 010 tonnes pour le mil, 71
588 tonnes de niébé et 8 292 tonnes pour l'arachide. Le mil et
l'arachide enregistrent des meilleurs rendements cette année comme le
montre le graphique n°5.
Graphique 5 : Rendement des principales cultures
pluviales (Enquête, 2013)
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D'autres céréales sont cultivées par les
populations dans les cuvettes et bas-fonds des terres très fertiles, il
s'agit du riz pluvial et du maïs (photo n°4 et n°5). Ces
cultures certes vivrières, procurent de revenus substantiels aux chefs
des ménages, car elles sont pratiquées en majorité par des
hommes pendant la saison d'hivernage. Lé riz et le maïs sont
très peu cultivées en contre-saison bien que la zone du Dallol
Bosso est très propice pour le développement des ces cultures.
Cet état de fait est lié au fait qu'en contre-saison seules les
femmes sont présentes sur les sites de production et elles n'ont pas
accordées beaucoup d'importance à ces types des
spéculations ou du moins de l'importance des efforts à fournir
tant financier que matériel. Les rares productions irriguées sont
faites en association avec les produits maraîchers tels que le chou, la
laitue, la carotte, etc. Mais aussi, les personnes riches pratiquent le riz et
le maïs avec de but strictement commercial. Ces cultures demandent un
arrosage intense et en plein temps, ce qui nécessite des investissements
supplémentaires en intrants agricoles, des fertilisants et de
motopompe.
Photo 4 : Champ de maïs (enquête, 2013) Photo
5 : Riz pluvial (enquête, 2013)
En dépit de quelques menaces constatées
ça et là, les cultures pluviales dans la vallée du Dallol
Bosso sont relativement excédentaires ces dernières années
du fait de la régularité et de l'abondance des
précipitations. Les menaces se résument aux attaques des
ravageurs des cultures et des inondations occasionnant des pertes des
productions agricoles, des biens matériels et des animaux mais aussi
d'habitats et dans une moindre mesure des vies humaines.
Ces eaux des pluies abondantes forment un chapelet de mares
pendant l'hivernage, permettant ainsi aux populations locales de pratiquer
diverses activités après les récoltes des produits
agricoles, telles que la culture de décrue et de contre-saison.
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