PREMIERE PARTIE : DYNAMIQUE ASSOCIATIVE : Fondements
théoriques de l'étude
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Un travail de recherche à caractère scientifique
ne s'effectue pas ex nihilo, il suit un canon précis et concis. Cette
partie, bien que interpellant de prêt les éléments qui vont
nous aider à mieux aborder les aspects théoriques
influençant les mouvements associatifs , aborde le schéma
monographique du cadre de l'étude, et intègre un ensemble de
concepts que l'on tenterait d'utiliser pour mieux structurer l'explication de
la réalité observée au sein de la MUFOPRA. La
première partie de ce travail est divisée en trois chapitres. Le
chapitre liminaire s'intéresse aux aspects concepts théoriques et
à la revue de la littérature scientifique sur le sujet. Le
chapitre II quant à lui fait une vue panoramique du cadre d'étude
alors que le chapitre III plante le décor des
généralités de la vie associative.
CHAPITRE I : CONCEPTUALISATION ET FONDEMENTS
SCIENTIFIQUES DU SUJET
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Aucun sujet d'étude n'est jamais entièrement
nouveau ou ancien. Tout dépend du contexte et de l'intérêt
que le chercheur accorde à une thématique. Dans cet ordre
d'idées, toute problématique a déjà
été abordée, de façon totale ou partielle par
quelques pionniers donnés. Pour faire montre d'honnêteté
intellectuelle, il est important d'évoquer ces
prédécesseurs avant de ressortir l'originalité qui
distingue notre travail des leurs. C'est l'objet du chapitre liminaire de cette
réflexion consacré à l'opérationnalisation des
concepts (I), à la revue de littérature (II) et aux
théories explicatives (III).
I.1. CLARIFICATION DES CONCEPTS
La polysémie des mots , les usages contraires, sont
à l'origine des biais dans la recherche. De ce fait, une
définition claire et préalable peut épargner les uns et
les autres de « ces déplorables flottements et ces interminables
débats entre auteurs qui, sur le même sujet, ne parlent pas des
mêmes choses ».32 Pour murir ce point de vue de
NCHOUWAT, VAN DER MAREN estime que : «
pour éviter les confusions nées de la polysémie de
certains concepts, il est important de donner une signification qui correspond
au contexte d'utilisation »33Pour tout dire, les mots de la
langue usuelle, comme les concepts qui les expriment sont toujours ambigus et
nécessitent par conséquent autre élaboration scientifique
avant leur utilisation. Raison pour laquelle les notions d'association,
adhérent, mutuelle, mouvement associatif, et contrainte
méritent d'être clarifiées avant tout discours sur
les contraintes internes de la MUFOPRA.
I.1.1. Association
Le Grand Dictionnaire Encyclopédique Larousse
souligne qu'une association est une convention par laquelle deux ou
plusieurs personnes mettent en commun , d'une façon permanente, leurs
connaissances et leurs activités dans un but autre que de partager des
bénéfices. Toutefois, ce dictionnaire met l'accent sur le fait
que, l'interdiction d'un but lucratif compromet pas pour autant la
défense des intérêts matériels et
32 (A) Nchouwat, p. 2.
33 (B) Mowitougou, p.13 citant VAN DER MAREN,
Méthode de la recherche pour l'éducation, de Boeck
Université, Bruxelles et Montréal, 1999
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notamment professionnels de leurs membres. Il précise
à cet effet que l'association est un lieu géométrique
entre les hommes en vue de parvenir à un type de société
différent. Pour mieux comprendre, l'encyclopédie établit
les théories du droit sur l'association qui font de cette
dernière, une convention par laquelle les adhérents s'engagent
à constituer une unicité et à régler, d'un commun
accord, ce qui concerne leur conservation et leur sûreté
mutuelle.
Quant au Dictionnaire de l'enseignement en
Afrique, l'association est formée par un groupe de personnes
qui mettent ensemble leurs compétences et leurs moyens dans un but autre
que celui de gagner de l'argent ou de générer des
bénéfices. Il se dégage de cette définition qu'une
association n'est pas une société commerciale : les
bénéfices éventuels générés par les
activités qui s'y déroulent ne peuvent pas être
partagées ; ils sont réinvestis dans le projet associatif car la
personne morale qu'elle constitue se distingue des personnes physiques qui la
composent. Elle est créée pour agir dans la durée et
mettre en oeuvre un ou des projets partagés.
Pour la loi française du 1er juillet 1901,
l'association est régie, quant à sa validité, par les
principes généraux du droit applicable aux contrats et aux
obligations. Cet éclairage s'apparente à une
explication de la loi N°90/053 du 19 décembre 1990 portant sur la
liberté d'association au Cameroun, qui dispose en son article 2 qu'une
association est une « convention par laquelle des personnes mettent en
commun leurs connaissances et leurs activités dans un but autre que le
partage des bénéfices ». Il s'agit alors d'une synergie de
savoirs, savoir être et savoir-faire dans le but d'atteindre des
objectifs précis. En ce qui concerne la MUFOPRA, ces objectifs sont
à la fois professionnels et extraprofessionnels et doivent concourir
à l'amélioration des conditions de vie des adhérents.
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