1.5 La sécheresse
La notion de «sécheresse» est
difficile à définir de façon précise puisqu'elle
est relative aux zones et à la manière dont les ressources en eau
sont utilisées par les plantes. Elle peut être
considérée comme un phénomène rare ou
fréquent, normal ou catastrophique. Elle peut se définir comme,
une période étendue de diminution des pluies par rapport à
un régime normal autour duquel l'environnement local et
l'activité humaine se sont stabilisés. C'est une pénurie
et/ou une petite quantité d'eau donnée, face à des besoins
précis dans le temps et dans l'espace, un manque d'eau sur une
période significativement longue ayant des impacts sur les cinq
règnes (Végétal, Animal, Champignons, Protiste,
Monère). Elle est une contrainte abiotique et risque d'être l'une
des conséquences majeures du changement climatique.
Du point de vue agronomique, la notion de la
sécheresse exprime un «déficit hydrique». Ce
déficit hydrique peut être défini comme une
réduction de la teneur en eau, du potentiel hydrique ou du potentiel de
turgescence. La sécheresse peut être épisodiquement naturel
(modification de la température de la surface de l'air et de
l'humidité du sol) ou anthropique (émission de gaz à effet
de serre, déforestation, désertification), fait suite à un
déficit pluviométrique, sur des longues périodes durant
lesquelles les précipitations sont anormalement faibles ou insuffisantes
pour maintenir l'humidité du sol et l'hygrométrie normale de
l'air afin d'assurer une meilleure production agricole.
1.5.1 Sécheresse & Aridité
Le terme «sécheresse» recouvre des
notions différentes. Elle peut être définie comme un manque
d'eau ponctuel, un déficit de pluviométrie non
systématique et imprévisible pouvant être
caractérisée par: l'intensité de sa déviation par
rapport aux valeurs moyennes ou normales de pluviométrie, la
durée, la période d'occurrence, l'extension géographique,
la dynamique de mise en place et l'époque d'apparition par rapport au
cycle cultural pour les plantes. La «sécheresse»
diffère de «l'aridité» par le fait que,
l'aridité est un déficit systématique de
pluviométrie qui se manifeste dans des zones peu propices aux
activités agricoles.
1.5.2 Sécheresse & stress hydrique
Un «stress hydrique» peut être
défini non seulement comme un facteur abiotique ayant un impact sur le
fonctionnement normal des organismes vivants (LEVITT, 1980). Il peut être
aussi une mauvaise quantité d'eau disponible à la plante.
Par exemple, une plante cultivée sur un sol
permanemment humide, inondé aurait un développement anormal,
voire même sa croissance inhibé. L'excès d'eau peut
être donc considéré comme un «stress
hydrique». Ce type de stress s'explique par la réduction
d'oxygène dans le sol (problème d'aération des racines),
la diminution d'absorption des éléments nutritifs qui sont
indispensables au développement de la plante (HOPKINS et al.,
2003). En bref, le «stress» peut être thermique,
salin, oxydatif et hydrique. Le «stress hydrique» est le
plus fréquent en Afrique subsaharienne où la pluviométrie
devient de plus en plus faible à telle enseigne que l'expression de ce
terme «stress» est considérée comme un
«stress hydrique». Ce stress hydrique peut être
considéré comme une sécheresse, lorsqu'il est dû au
manque d'eau, donc un déficit hydrique. Par contre le stress hydrique
diffère de la sécheresse, lorsqu'il est dû à
l'accès d'eau (plantes cultivées dans des zones permanemment
humides). En Afrique subsaharienne où les cultures seraient les plus
exposées au déficit hydrique. Les deux termes (stress hydrique et
sécheresse) sont communs, à telle enseigne qu'il est difficile de
distinguer «stress hydrique» et «sécheresse». Le
stress hydrique ou sécheresse est la première contrainte
abiotique qui entraine des différences significatives entre les
rendements d'une culture (SORRELLS et al., 2000; IJAZ RASOOL et
al., 2012).
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