III.2 Discussion
3.2.1 Conditions
naturelles (Champ)
L'analyse de variance montre que
la différence entre les moyennes des accessions est significative pour
le taux de germination, la date de 50 % F, la surface foliaire, la hauteur de
la tige principale et la durée du cycle. Alors qu'aucune
différence significative n'est observée pour le nombre de gousses
par plante, le rendement en gousses par plante, rendement en graines par plante
et la teneur en huile. Quatre caractères quantitatifs montrent une
hétérogénéité au sein des 20 accessions
évaluées. Le taux de germination (CV=44,20 %), la surface
foliaire (CV=35,90 %), la hauteur de la tige principale (CV=44,70 %) et le
nombre de gousses par plante (CV=36,65 %) montrent que les 20 accessions sont
hétérogènes. Alors que la date de 50 % de floraison
(CV=3,700 %), la durée du cycle (CV=7,40 %), le rendement en gousses par
plante (CV=10,05 %), le rendement en graines par plante (CV=14,87 %) et la
teneur en huile (27,50 %) montrent que ces 20 accessions sont homogènes.
L'homogénéité de l'échantillon peut être due
à l'influence des conditions environnementales (facteurs climatiques et
édaphiques) sur ces cinq caractères.
L'hétérogénéité de l'échantillon pour
les quatre caractères montre que ces caractères seraient moins
influencés par les conditions environnementales. La variabilité
existante au sein de cet échantillon pour ces quatre caractères
peut être expliquée à 74,2 % pour le taux de germination
(TAG), 48,8 % pour la surface foliaire (SF), 55,8 % pour la hauteur de la tige
principale (HPL) et 36,4 % pour le nombre de gousses par plante (NGP).
L'analyse factorielle discriminant (AFD) montre que parmi les 15
caractères fixés, 14 permettent de discriminer les types
taxonomiques des accessions.
En effet, le taux de germination (TAG) varie entre 22, 66 %
et 100 % selon les accessions. Ce taux de germination est l'un des
critères de la certification des semences de l'arachide. Il renvoie
à la capacité d'une semence de réaliser toutes les
fonctions essentielles pour la croissance normale d'une plante dans des
conditions idéales (température, humidité, aération
convenable à sa germination). Le tableau IV, montre que le taux
de germination devient de plus en plus faible au fur et à mesure que la
durée de conservation devient importante, excepté les accessions
conservées pendant 4 ans et 5 ans. Le faible taux de germination
pourrait être dû soit à la longue durée de
conservation, soit à la dormance favorisant la pourriture des graines.
Selon SINGH et al., (1991), les graines de nombreuses espèces
d'Acacia utilisées en Inde ne germent pas lorsque le potentiel
hydrique atteint -9 ou -12 bars. Selon NEFFATI et al., (1997) et WAHBI
et al., (2010), les légumineuses des zones arides sont capables
de germer sous une large gamme de températures (15 ° C et 40°
C). Ceci montre que la température n'est pas le facteur affectant du
taux de germination des accessions conservées pendant 4 ans. Puisque, la
température durant l'expérimentation est comprise entre
27,3° C et 30,7° C. Il en est de même pour l'eau car selon
NDOUR et al., (1998), l'eau n'est pas un facteur limitant de la
germination chez les légumineuses de zones arides.
Au regard de tout ce qui précède, ce faible taux
de germination des accessions conservées pendant 4 ans pourrait
être dû aux facteurs internes de la graine, le mauvais
conditionnement des semences ou aux intempéries de coupures
d'électricité affectant le pouvoir germinatif de ces semences. Ce
taux de germination (TAG) est positivement et significativement
corrélé (r=0,961) au taux de levée. Ceci montre que plus
le taux de germination est important, plus le taux de levée est
élevé.
Le taux de levée des accessions varie entre 26,66 %
(A15) et 100 % (A20). Pour les types taxonomiques, ce taux de levée des
VUL (80 %), PRU (70,83 %) et FST (64,16 %) est plus élevé que
celui des types HYB (38,33 %) et HUR (50,83 %). Ce faible taux de levée
des HYR et HYB pourrait être expliqué par la dormance de leurs
graines, dormance qui occasionne la pourriture de la graine. Ce taux de
levée est négativement et significativement corrélé
(r=-0,70) à la durée du cycle (DC). Ceci montre que, plus les
graines sont dormantes plus la durée du cycle est prolongée. Il
est aussi négativement et significativement corrélé
à la date de 50 % F (r=- 0,71). Ceci montre que plus le taux de
levée est énorme, plus la date de 50 % de floraison est
prolongée. La date de 50 % F varie selon les taxons; elle varie entre
23 JAS et 35 JAS pour les accessions. La date de 50 % F des types taxonomiques
HYB (29 JAS) et HYR (30 JAS) est plus tardive que celles des types FST (26
JAS), VUL (25 JAS) et PRU (25 JAS). Quant au début de floraison, il
varie entre 19 JAS (A13) et 25 JAS (A5). Les types taxonomiques HYR (23 JAS) et
HYB (24 JAS) fleurissent tardivement que les types taxonomiques PRU (21 JAS),
FST (22 JAS) et VUL (23 JAS). Les résultats de début de floraison
et la date de 50 % F sont conformes à ceux de la
«classification botanique» de SINGH et al., (1998)
et HERSELMAN (2003). Selon cette classification, les accessions de la sous
espèce hypogaea sont des accessions tardives. Chez l'arachide,
la date de floraison pourrait être un paramètre de grande
importance dans la détermination du rendement comme cela a
été démontré chez Vigna subterrenea
par KUMAGA et al., (2003), MAKANDA et al.,
(2009) et ONWUBIKO et al., (2011). Une sélection se basant sur
ce caractère permet de regrouper les accessions. En effet, les
accessions A13, A19, A20, A6 et A12 peuvent être
considérées comme des accessions précoces (cycle court);
les accessions A1, A7, A4, A3, A17, A2, A14, A15 et A5 peuvent être
considérées comme des accessions tardives (cycle long). Alors que
les autres accessions peuvent être considérées des
accessions intermédiaires (cycle semi-précoce).
Le type d'inflorescence (fleur composée) et l'absence
des fleurs sur la tige principale des accessions A1 et A6 ne corroborent pas
ceux de la «classification botanique» de SINGH et
al., (1998) et HERSELMAN (2003); selon laquelle la sous espèce
fastigiata porte des fleurs sur leur tige principale. Pour les types
taxonomiques, la durée de cycle est plus précoce chez les types
VUL (83,33 JAS) et FST (88,33 JAS) que chez les types PRU (92,50 JAS), HYB
(94,58 JAS) et HYR (95,50 JAS). Ceci montre la précocité de la
sous espèce Arachis hypogaea fastigita par rapport à la
sous espèce Arachis hypogaea hypogaea.
Cette durée du cycle est significative et positivement
corrélée (r=0,61) au rendement en graines par plante. Ceci montre
que plus la durée du cycle est prolongée, plus le nombre de
gousses augmente et plus le rendement en graines augmente. Cette durée
de cycle est négativement et significative corrélée
(r=-0,68) au taux de germination et à la surface foliaire (r= -0,57).
La surface foliaire des accessions varie entre 13,95
cm2 (A14) et 34,73cm2 (A17). Cette surface foliaire des
types taxonomiques HYB (17,58 cm2) et HYR (16,80 cm2) est
plus étroite que celle des FST (26,06 cm2), PRU (24,20
cm2) et VUL (26,84 cm2). Cette étroite surface
foliaire observée chez les types HYR et HYB pourrait être une
stratégie d'augmentation de leur nombre des feuilles afin de recouvrir
toute la surface du sol, donc une stratégie d'avoir un LAI.
L'indice de surface foliaire (LAI) varie entre 0,59 (A15) et
4,33 (A7). Ceci montre que le caractère rampant ne conditionne pas le
recouvrement du sol par la plante. Les types taxonomiques PRU (1,25), FST
(1,63) et VUL (1,67) ont un LAI plus grand que les types taxonomiques HYB
(1,88) et HYR (2,26). Cette importante valeur de LAI chez les HYB et HYR
confirme le caractère rampant de la sous espèce Arachis
hypogaea hypogaea.
La hauteur de la tige des plantes varie entre 7 cm (A15) et
24,16 cm (A13). Elle est inferieure à celle de RABECHAULT (1960). Elle
varie selon les types taxonomiques. Elle est plus petite chez les types
taxonomiques HYB (8,95) et HYR (9,26 cm) que chez les types VUL (13,73 cm), PRU
(16,69 cm) et FST (19,05 cm). Ceci confirme aussi le caractère rampant
de la sous espèce Arachis hypogaea hypogaea et le
caractère érigé et semi érigé de la sous
espèce Arachis hypogaea fastigiata. Elle est positivement et
significativement corrélée à la surface foliaire (r=0,66).
Le nombre de gousses par plante (NGP) varie entre 19,86
(A19) et 71,33 (A7). Il est très élevé chez les types
taxonomiques HYB (38,90), HYR (46,033) que chez les types taxonomiques FST
(32,88) et PRU (24,51 excepté VUL (40,95). Ce nombre élevé
de gousses par plante chez les HYR et HYB confirme leur caractère
rampant; puisque, plus le nombre de ramifications (envergure) augmente, plus le
nombre de gynophores augmente et plus le nombre de gousses augmente. Quant au
nombre élevé de gousses chez le type taxonomique VUL, il pourrait
être dû à la fertilité des gynophores tardives.
Les types taxonomiques FST (3,5 graines), PRU (3,7 graines)
contiennent plus des graines dans leurs gousses que les types taxonomiques VUL
(2,0 graines), HYB (2,2 graines) et HYR (2,5 graines). Ces résultats
sont conformes à ceux de la «classification
botanique» selon laquelle, les accessions de la sous espèce
hypogaea possèdent 2 graines dans leurs gousses. Mais ces
résultats ne sont pas conformes à ceux de la même
«classification botanique» de l'arachide cultivée,
selon la quelle, le type taxonomique HYB possède 3 graines dans leur
gousse. Ce Nmg/G est positivement et significativement corrélée
(r=0,67) à la hauteur de la plante (HPL). Il existe des
corrélations positives entre: NGP et RGP (r=0,90); NGP et RgP (r=0,85);
RGP et RgP (r=0,93).
Le rendement en gousses par plante (RGP) varie entre 18,42
(A13) et 57,74 (A7). Il est plus grand chez les types taxonomiques HYR (29,18),
HYB (21,82) et VUL (29,64) que chez le types FST (16,94) et PRU (11,94). Ceci
montre que le rendement en gousses n'est pas lié au caractère
rampant.
La teneur en huile (TEH) entre les accessions varie entre
36, 30 % (A8) et 52, 8 % (A20). Elle est plus importante chez le type
taxonomique FST (48,52 %) que chez les types taxonomiques VUL (41,37 %), PRU
(43,85 %), HYB (45,25 %) et HYR (45,60 %). Ces résultats sont en accord
avec ceux de CELIA. et al., (2005); selon lesquels, les accessions de
type taxonomique FST sont plus riches en huile que les autres types
taxonomiques. En particulier, les accessions A11 (49,20 %), A18 (49,30 %), A10
(50,90 %), A4 (51,0 %), A13 (51,30 %), A7 (51,60 %), A2 (52,80 %), A20 (52,80
%) sont les meilleures accessions de bonne teneur en huile. Elles peuvent
être considérées comme des accessions d'industrie (bonne
teneur en huile). Alors que, les autres accessions seront
considérées comme des accessions de «bouche». Cette
importante teneur en huile du type taxonomique FST montre que, tout programme
de création des variétés d'arachide de bonne teneur en
huile doit tenir compte de la sous espèce fastigiata comme
témoin. En plus de la teneur en huile, la couleur des huiles
diffère suivant les accessions. C'est ainsi que l'accession A17 avait
une couleur en huile totalement différente de la couleur habituelle
d'arachide. La matrice de corrélation montre une corrélation
significative entre la teneur en huile et le poids moyen d'une graine. Cette
corrélation est très faible. Elle pourrait être forte
lorsque toutes les accessions appartenant au type taxonomique fastigiata
fastigiata Valencia seront évaluées.
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