1.5.6.2 Mécanismes morphologiques
Les plantes sont capables de mettre en place toute une
série de réponses physiologiques leur permettant de
tolérer la sécheresse afin de s'adapter aux conditions
environnementales. Elles peuvent atténuer les effets du stress sur leur
métabolisme afin d'assurer leur survie et leur reproduction. Le
mécanisme le plus connu est appelé «évitement».
Evitement: L'évitement est le
deuxième type d'adaptation des plantes. Il est la capacité d'une
plante de maintenir son état hydrique satisfaisant, permettant de
limiter les effets du stress (grâce à des adaptations comme le
flétrissement, transformation des feuilles en épines ou en
écailles, orientation des feuilles parallèlement à la
direction du rayonnement solaire, l'enroulement des feuilles, présence
des cires à la surface des feuilles, réduction de la surface
foliaire). Cette stratégie permet aux plantes de survivre tout en
assurant une productivité satisfaisante. Cette dernière est
liée à la fois à la réduction de la transpiration
et à une optimisation d'eau par les racines. L'évitement se
manifeste par des modifications des parties aériennes et souterraines
(SLAMA et al., 2005).
Après l'installation de la sécheresse, une
diminution de la croissance et une modification des mouvements d'eau sont
associées à des réorientations du métabolisme et
à une fermeture des stomates. Cette fermeture des stomates assure une
bonne conservation de l'état hydrique de la plante. Par exemple lorsque
la sécheresse se réalise, il y a un ralentissement de la
croissance végétative et reproductive, en d'autres termes, une
réduction de la biomasse aérienne et souterraine.
Ce ralentissement résulte d'une diminution de la
vitesse de division cellulaire (GRANIER et al. 2000) et d'une
modification des propriétés physico-chimiques des parois
pecto-cellulosiques (plus rigides). Ceci empêche la croissance et le
développement de la plante. Ces processus limitent les échanges
gazeux. Des études récentes ont montré que ce
phénomène n'est pas une conséquence passive du manque
d'eau dans les cellules, mais plutôt une réponse
contrôlée par la plante, dont le résultat est
d'éviter le stress hydrique.
Si la croissance des parties aériennes est
altérée en cas de stress hydrique, celle des racines est moins
touchée vis-à-vis de la réduction du système
racinaire et favorise une augmentation de l'absorption de l'eau et des
éléments nutritifs via l'enracinement, la colonisation rapide du
sol, l'augmentation du diamètre des vaisseaux (WU et al.,
2000).
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