I.4.2.2. L'indice de sécurité Personnelle
(ISP):
L'ISP offre l'avantage de retenir certaines dimensions peu
présentes dans les indicateurs que nous avons examinés jusqu'ici.
La sécurité dont il est question est considérée
comme majeure dans la perception et la mesure de bien-être. Elle englobe
trois grandes dimensions66 :
- La sécurité économique comprenant les
aspects de sécurité de l'emploi et de sécurité
financière ;
- La sécurité devant la santé (protection
contre les risques de maladie) ;
- La sécurité physique (sentiment de
sécurité face aux délits).
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En termes conceptuels, il s'agit de mieux cerner la
qualité de vie des individus, sous l'angle des insécurités
auxquelles ils sont confrontés en présentant un indicateur unique
permettant une meilleure contribution au débat public.
D'un point de vue méthodologique, l'indice
synthétique agrège des données
hétérogènes compilées sur la base d'une
méthode proche de la logique retenue dans l'ISS. Mais sa principale
originalité est qu'il s'agit de l'un des rares indicateurs qui combinent
des dimensions objectives et subjectives du bien-être. La publication des
données et le suivi de leur évolution permettent donc non
seulement de comparer cet indicateur aux tendances de la croissance
économique, mais également d'étudier les écarts
entre les données « objectives » et la perception des
insécurités par les habitants. Ils permettent également
des comparaisons entre les régions des comparaisons par sexes et par
groupes d'âges.
Cette innovation méthodologique a un coût puis
qu'elle nécessite qu'une enquête d'opinion soit
réalisée à rythme annuel.
I.4.2.3. Les Indicateurs Territoriaux
Dans la grande majorité des cas, il ne s'agit pas
d'indicateurs synthétiques, mais de bilans ou de tableaux de bord
rassemblant un certain nombre de variables, qui sont à peu près
les même que celles que l'on trouve dans les initiatives plus globales
recensées aux questions économiques, sociales et
environnementales. Les valeurs mises en avant sont, elles aussi, semblables
(accorder plus d'importance au progrès social, à la
qualité de l'environnement, etc.). Avec toutefois la présence
fréquente de questions concernant la qualité de la
démocratie ou gouvernance locale.
Il faut bien entendre ces initiatives, comme les autres, avec
circonspection, et en particulier se demander jusqu'à quel point
l'engouement pour des indicateurs ne relève pas d'une mode de la
quantification, ou du réflexe bien connu qui consiste à
préconiser la création d'un observatoire en pensant régler
des problèmes de fond qui dépendent avant tout de l'action
collective et de l'usage
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politique d'éventuels indicateurs. Mais la puissance de
ce mouvement et l'examen de ses impacts conduisent à y voir une tendance
de fond, liée à la fois à la territorialisation de
l'action publique et à d'autres facteurs plus généraux de
contestation de la « religion » de la croissance économique et
de ses chiffres.
Nous nous limiterons ici à une recommandation assez
normative de » méthode politique : l'utilité
éventuelle du recours a des indicateurs locaux repose sur la
qualité de l'action politique locale dans lesquels ils sont
insérés. Ainsi, pour répondre à la question
fondamentale « Qu'est ce qui fait la richesse d'un territoire ? » il
importe que les acteurs construisent et choisissent ensemble, de façon
partenariale, les mots, les valeurs et les objectifs, les critères, les
modes d'évaluation et de jugement, et éventuellement les
indicateurs. Une autre condition décisive est l'acquisition progressive,
par le groupe des promoteurs, d'une légitimité suffisante dans le
territoire concerné. Or une légitimité ne s'impose pas,
elle se conquiert par la conviction, par des réseaux
d'intéressement, des alliances, des compromis, des conflits de valeurs
gérés intelligemment.
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