4. Délimitation de l'étude
La présente étude porte sur la R.D.Congo et
cherche à rendre compte non seulement des effets de l'abondance en
termes de boom d'exportation mais aussi d'évaluer l'influence des
hausses récentes des prix des ressources naturelles depuis 1975 sur la
croissance des autres secteurs d'activités économiques à
l'horizon temporel 2004-2014. Théoriquement, le choix de cet horizon
temporel se justifie par le fait que cette période couvre une
période de stabilité (à partir de l'année 2002).
5. Méthodologie
Afin de tester la bonne gouvernance par la transparence, La
mesure de la bonne gouvernance (Indice de gouvernance des ressources naturelles
ou Resource Governance Index ou « RGI » nous a permis de mieux cerner
le problème du fait que cet indice est assez complet pour voir comment
Le RGI note et classe les pays en se fondant sur un questionnaire
détaillé rempli par des chercheurs spécialistes des
industries extractives. L'indice évalue la qualité de quatre
composantes principales de la gouvernance : le cadre institutionnel et
juridique, les pratiques de divulgation, les garanties et mesures de
contrôle de qualité, et les conditions générales de
gouvernance.
Par ailleurs, nous aurons aussi recours notamment à la
source documentaire [ouvrages, thèses, mémoires, articles,
rapports, condenses statistiques, fichiers sur le Web, etc.] et divers
techniques d'interview valant leur pesant d'or dans les entretiens pour avoir
les
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opinions, réflexions et commentaires de certains
experts en matière des industries extractives et de politiques
économiques.
6. Revue de la littérature
Par rapport aux pays industrialisés, les PED (pays en
développement) sont faiblement dotés en capital et en main
d'oeuvre qualifiée. La rareté relative de ces facteurs de
production contribue à un faible niveau de revenu par tête,
empêchant ces pays de tirer parti des économies d'échelle
dont bénéficient les pays riches. Et souvent cette insuffisance
des facteurs de production n'est qu'un symptôme et cache des maux plus
profonds. L'instabilité politique, la faible protection des droits de
propriété et les politiques économiques inadaptées
découragent l'investissement en capital et en connaissances, ce qui
réduit l'efficacité du système économique. [Grugman
P., et Maurice O., 2009].
Par la bonne La gouvernance, il faudra entendre le processus
par lequel une société se pilote et se dirige. La bonne
gouvernance se caractérise par la participation, la transparence, la
responsabilité et l'équité. La bonne gouvernance peut
être définie comme l'exercice de l'autorité
économique, politique et administrative en vue de gérer les
affaires d'un pays à tous les niveaux et avec le concours de tous. Elle
englobe les mécanismes, les processus et les institutions qui permettent
aux citoyens et aux groupes de citoyens d'exprimer leurs intérêts,
leurs différends, de résoudre ceux-ci, d'exercer leurs droits
juridiques et d'assumer leurs obligations. La bonne gouvernance assure la
primauté du droit et veille à ce que les priorités soient
fondées sur un large consensus au niveau de la communauté. Elle
veille à ce que, dans le processus de prise de décisions, tous
les sociétaires s'y retrouvent. La gouvernance, tout en englobant
l'État, le transcende en incluant le secteur privé et la
société civile.
La bonne gouvernance se définit en cinq notions
fondamentales, à savoir : la confiance entre les différents
acteurs ; la présence de partenaires et de réseaux fiables ;
l'obligation de rendre compte, d'être transparent ; la solidarité
de la société civile ; et la conscience professionnelle. Pour
asseoir la bonne gouvernance en RDC, il y a lieu que :
· l'accent soit mis sur l'homme plutôt que sur les
structures ;
· la démocratie soit renforcée, car c'est
elle qui génère la bonne gouvernance ;
· le contrôle des lobbies soit prévu ;
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· la volonté générale des acteurs
politiques s'affiche ;
· l'éducation soit développée et
intensifiée pour qu'un plus grand nombre puisse jouer leur rôle de
citoyen responsable ;
· des garde-fous empêchent les sociétaires de
privilégier leurs intérêts privés au
détriment de ceux de la communauté ;
· la participation à l'économie mondiale
par la transformation des produits sur place soit assurée.
Le premier pôle d'intérêt pour ce travail
réside dans le rappel de la place importante prise par les ressources
naturelles dès les origines de l'économie politique moderne.
C'est l'occasion pour Gilles Rotillon de préciser qu'il existe deux
manières d'aborder la problématique des ressources naturelles. La
première, la plus récente, consiste à mettre l'accent sur
les dégradations environnementales causées par les modes de
consommation et de production de l'Homme. La seconde, celle traitée
concerne l'impact de la raréfaction des ressources naturelles sur la
croissance économique.
Le second pôle d'intérêt consiste à
mettre en lumière le fait que les ressources naturelles n'ont rien de
« naturelles » précisément, mais qu'il convient de les
définir et de déterminer de quoi l'on parle. Il existe, en effet,
des différences entre, par exemple, les ressources renouvelables et les
autres. En fonction des définitions et des nomenclatures retenues, la
question des stocks et de leur utilisation ne reçoit pas de
réponses identiques. Il n'est d'ailleurs pas superflu de rappeler que
ces ressources ne se bornent pas uniquement au charbon et au pétrole
mais concernent aussi bien d'autres éléments (les métaux,
les forêts, les océans, l'eau douce etc.). En outre les temps
économiques et géologiques ne coïncident pas ; autrement
dit, à très long terme mêmes les ressources non
renouvelables le deviennent.
Le troisième réside dans le fait d'exposer les
difficultés auxquelles les économies se heurtent dans
l'évaluation des stocks de ressources naturelles (une ressource ne
devient une ressource exploitable que si son utilisation est
économiquement rentable).
Il existe un ensemble des modèles qui ont
analysé les effets adverses d'un boom d'exportation. Les premiers
modèles ont été appliqués aux milieux des
années soixante-dix par McKinnon (1976) à l'économie
koweïtienne et Gregory, R.G (1976) et Snape (1977) à
l'économie australienne. The Economist (1977) a essayé de
décrire un phénomène étrange auquel
l'économie hollandaise était confrontée après le
premier choc pétrolier.
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«The Economist» décrivait ce
phénomène en ces termes : la Hollande, qui avait
enregistré des bonnes performances économiques pendant plusieurs
années consécutives, est maintenant confrontée à
une récession. Quelque temps après est apparu un autre
phénomène dit secteur en boom «Booming sector». Cairnes
(1859) publia le résultat de ses observations sur les
conséquences de la découverte de l'or, confirmées depuis
par Maddock et McLean (1984): les principales exportations d'alors (laine...),
ainsi que la plupart des produits d'import-substitution (notamment
manufacturés: textiles, agro-alimentaires, etc.),
régressèrent sensiblement au profit des activités
abritées de la concurrence étrangère (construction,
cultures maraîchères). Mais, depuis le début des
années quatre-vingt, suite aux chocs pétroliers de 1973 et 1979,
une large littérature théorique et empirique (Corden.W.M et
Neary.P (1982), Neary.P (1984), Van Wijnbergen.S (1984), Hugon.P (1989),
Salehi- Isfahani.D (1989), Campan.E et Grimaud.A (1989) et Spatafor.N et
Warner.A (1995)) a essayé d'expliquer les effets néfastes pour
les pays pétroliers d'un boom d'exportation sur les autres secteurs
induisant ainsi à un blocage de la croissance du pays.
En effet, la plupart de travaux portant sur le syndrome
hollandais ont été faits pour l'économie canadienne,
saoudienne (Dibooglu.S et Aleisa,E (2004)), nigérienne (Olomola. P.A et
Adejumo. A.V (2006)) et l'économie russe (Rautava. J (2004)). Telles que
les études de Edwards.S (1985), Olomola.P.A et Adejumo.A.V (2006) qui
ont montré que le taux de change réel est largement tributaire
des fluctuations des prix du pétrole et que l'activité
économique est affectée surtout par le taux de change
réel. Récemment Nkusu.M (2004) a utilisé le modèle
de « Dutch disease » pour apprécier les effets nuisibles d'une
grande aide sur la croissance des exportations et l'appréciation de taux
de change pour les pays à bas revenus. Cet auteur est arrivé
à la conclusion qu'un boom d'aide entraîne un
déséquilibre entre les dépenses de secteur public
bénéficiant de ce boom et le secteur privé,
influençant de ce fait, le taux de change réel. Comme le note
Tsalik.S et Schiffrin.A (2005) «Dans son acceptation la plus
limitée, la malédiction des ressources renvoie à la
relation inversement proportionnelle entre dépendance
élevée vis-à-vis des ressources naturelles et taux de
croissance économique».
Dans ses travaux d'avant?garde sur l'économie des
ressources épuisables, Hotelling (1931) a élaboré un
modèle prédisant l'évolution des prix et du sentier
d'extraction compte tenu des arbitrages intertemporels ou du « coût
d'opportunité de l'épuisement ».
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Il répondait ainsi à deux questions essentielles
: comment une ressource devrait-elle être extraite au cours du
temps pour maximiser le bien-être des
générations actuelles et futures ? Et la concurrence
économique peut-elle soutenir le niveau d'extraction
correspondant à l'optimum social ? Bien que Hotelling ait utilisé
un modèle d'économie fermée, ses résultats servent
de référence pour comprendre comment le commerce influe sur les
ressources non renouvelables dans une économie ouverte.
Eu égard à cette littérature, nous allons
ressortir la contribution des ressources naturelles pour une croissance
économique durable en considérant que :
? L'or rouge (le cuivre) est le produit boomier en RDC
contrairement à d'autres auteurs qui ne s'intéressent qu'aux
hydrocarbures en particulier le pétrole ;
? les variables d'intérêt pouvant expliqué
l'économie des ressources naturelles sont: le cours ou prix du cuivre,
le PIB réel, le taux d'inflation et les termes de l'échange.
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