1 | P a g e
INTRODUCTION
1. Enoncé du problème
Les chances d'enrichissement pour certains pays africains
producteurs de richesses minières rares (uranium, diamant, or noir, or
rouge, cuivre, etc.) tels que le Nigeria, l'Angola, le Gabon, le Cameroun, le
Congo-Brazzaville, la République Démocratique du Congo (RDC) et
tout particulièrement les pays producteurs d'hydrocarbures n'avaient pas
manqué lors des booms pétroliers de 1973 et 19791.
L'histoire de la République Démocratique du Congo
est inextricablement liée à l'exploitation des ressources
naturelles. La dynamique d'expansion coloniale s'ancra à
l'exploitation des nombreuses richesses qu'offre le pays, entraînant la
construction d'un important réseau d'infrastructure, reliant les sites
d'exploitation en différents points du territoire congolais. La culture
des arbres à caoutchouc, la découverte des ressources
minières au Congo et l'exploitation industrielle des bois
précieux, sont autant de secteurs ayant attiré investissements,
et se trouvant à la base des tensions depuis maintenant plus d'un
siècle.
La RDC semble, à bien des égards, concentrer
les symptômes de la malédiction des ressources naturelles.
(Country profiles, BCC news 2012) L'incroyable richesse de son
sous-sol, la fertilité de ses terres face à la pauvreté de
la population.
En effet, l'importance de son couvert forestier et de ses
ressources hydrauliques n'ont pas empêché un niveau
élevé de pauvreté, touchant aujourd'hui plus de 73 % de la
population.
La production minière, qui a commencé il y a de
cela plus d'un siècle, joue un rôle important dans la gestion
économique de la RDC à travers de toutes les époques.
Les théories explicatives de la croissance et du
développement économique postulent qu'il n'est pas possible de
développer la production sans investissement. En effet pour
accroître le potentiel de production d'un pays, il faut lui donner des
moyens matériels et humains conséquents sans lesquels il peut
mettre en valeur ses dotations naturelles (faune, flore, minerais,
réserves énergétiques, ...).
1 Il s'agit de deux chocs pétroliers de
1973-1974 et 1979-1980
2 | P age
Ces théories laissent entendre que les pays doivent
disposer des ressources naturelles et être capables de les valoriser
à travers la création de richesses et d'emplois.
Il ressort cependant de l'expérience que plusieurs pays
riches en ressources naturelles n'arrivent pas à
développer leurs économies par la mise en oeuvre d'un processus
continu de croissance.
Après une période de relatif dynamisme
économique, la RDC a subi une sévère dépression
entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 2000
liée aux guerres civiles qui ont ravagé le pays. Entre 2006 et
2007, le déficit de la balance commerciale s'est creusé, passant
de 7.5% à 7.9% du PIB. En juin 2006, les diamants exportés
avaient rapporté 624.7 millions USD, alors qu'ils n'ont
généré que 395.97millions USD en juin 2007, soit une
réduction de près de la moitié [Perspectives (c)
BAfD/OCDE 2008 économiques en Afrique]. Avec une croissance
économique de 8,2 % en 2008 et de 2,7 % en 2009, la RDC a ensuite
été l'un des pays d'Afrique les plus touchés par la crise
de 20082009 (Colette Braeckman, 2009).
Ainsi, ce présent mémoire propose donc de
visiter les secteurs des industries extractives (Mines et
hydrocarbures) ainsi que le secteur forestier ; d'identifier les
opportunités de croissance, les principaux blocages à une
meilleure régulation de ces secteurs qui contraignent leurs performances
et les perspectives d'une croissance durable, attentive à la
préservation de l'environnement et aux enjeux sociaux. Cet autour de
préoccupations ci-après que s'organisera notre réflexion
:
? Quel est l'impact de l'expansion des ressources
minières sur l'économie congolaise ?
? Sous quelle condition les ressources naturelles peuvent
booster l'économie du pays ?
? Le boom dans un secteur économique, le cas du secteur
minier et des hydrocarbures constitue-t-il toujours un goulot
d'étranglement pour la croissance des autres ?
3 | P a g e
|