PROBLEMATIQUE
Le fait que la gestion de la filière cacao au
Cameroun, avant et après les indépendances, avec son arrimage
à la donne de la libéralisation, se soit accompagnée d'une
paupérisation toujours plus grandissante des zones rurales en
général, et des bassins de production du cacao dont celui de la
Lékié en particulier, convie à s'appesantir sur :
Comment faire pour que la culture du cacao pose enfin les bases et les
conditions d'un véritable épanouissement
socio-économique, par l'amélioration du cadre de vie des
populations de l'un des plus grands bassins de production de la Région
du Centre du Cameroun qu' est la Lekié ?
En d'autres termes, comment expliquer que le cadre et les
conditions de vie des producteurs de cacao et même des populations de
cette zone se soient davantage dégradés ou alors n'aient toujours
pas connu d'améliorations substantielles, relativement à leur
engagement indéfectible dans cette activité, alors même que
la libéralisation survenue dans la décennie 1990 augurait des
perspectives et des lendemains meilleurs ?
De même, Etats et producteurs de cacao sont-ils
comptables au même degré, de cet état de
régression ? Sinon, qu'elle est la responsabilité de l'Etat
à qui incombe la mission de formuler les politiques agricoles, de
protéger le producteur de cacao, d'assurer son encadrement et
l'éclosion des zones rurales ou agricoles?
Ou tout simplement, doit-on continuer de cultiver le cacao en
comptant sur l'Etat ?
Ce questionnement exigee des réponses qui doivent
être trouvées et formulées dans le cadre des
hypothèses du présent travail.
LES HYPOTHESES ET LES OBJECTIFS DE L'ETUDE
LES HYPOTHESES
Nous proposons dans la présente analyse de
vérifier les hypothèses suivantes :
1- La gestion libérale de la filière cacao dans
sa structuration et son fonctionnement actuels, n'est pas de nature à
permettre et conforter l'essor de l'activité cacaoyère dans la
Lékié, car elle comporte, dans sa conception et sa mise en
oeuvre, des carences et des contradictions que la gouvernance nationale et
certains agissements des cultivateurs de cacao contribuent à
accentuer.
2- D'où la nécessité de concevoir un
cadre novateur de sa gestion imprégnée fondamentalement des
exigences de développement durable, synonyme d'épanouissement des
populations de ce bassin de production.
LES OBJECTIFS
Notre travail s'attèlera à :
1- rendre compte de l'évolution de l'activité
cacaoyère dans le bassin de la Lekié, depuis l'époque
coloniale à nos jours, ainsi que ses implications dans le
développement socio-économique du Cameroun;
2- relever les carences ou entraves à une gestion
durable de cette activité dans cette zone ;
3- proposer des voies d'amélioration et de
consolidation du développement durable dans la gestion de la
filière c'est-à-dire celle qui motive sans cesse et dont les
générations présentes et futures peuvent tirer profit.
Nous comptons, dès lors, nous intéresser
à la fois aux questions propres aux sciences sociales du pourquoi, et
du comment de la gestion durable ; mais aussi à celles
propres à l'économie du développement notamment, qui
reçoit quoi, comment et pourquoi ; et surtout à celles
concernant les praticiens qui s'articulent autour du comment améliorer,
réaliser ou changer la donne ?
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