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La gestion durable de la filière cacao dans la région du centre du Cameroun : le cas du bassin de production de la Lékié.

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par Dieudonné MBARGA
Intitut des Relations Internationales duCameroun-IRIC/Yaoundé 2 - Master 2 « Coopération internationale, Action humanitaire et Développement Durable »  2011
  

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LES LIMITES DE L'ETUDE

Nous reconnaissons des limites à notre travail :

Au plan géographique, nous n'avons pas pu étendre la recherche sur l'ensemble des bassins de production du cacao pour des contraintes de temps d'une part, et en raison d'une surface financière très compressée, ainsi que des moyens logistiques insuffisants d'autre part.

Au plan scientifique, l'approche historico-fonctionnelle pour laquelle nous avons opté nous imposait un cadrage méthodologique précis à suivre pour une exploration optimale de notre thématique.

Dans cette perspective, la non disponibilité d'une bibliographie suffisamment documentée ne nous a point permis de mieux étoffer et de donner à notre travail, toute la consistance souhaitable.

ETAT DE LA QUESTION

La gestion durable de l'agriculture en général et de la filière cacao en particulier, s'impose comme une nécessité, étant donné le rôle primordial que l'agriculture a toujours joué dans le développement de l'économie camerounaise. Gérer durablement la filière cacao dans le bassin de production de la Lékié est indispensable, si l'on veut offrir au producteur de cacao la possibilité de se libérer du joug de la misère et de la pauvreté, grâce au juste bénéfice des fruits de son labeur. Il en va des producteurs comme des bassins de production, qui pourront enfin améliorer leur cadre de vie.

Le sociologue américain Robert CHAMBERS13(*), part du constat que les zones rurales, que ce soit dans les pays du nord que ceux du sud, sont les plus démunies et les plus défavorisées, avec un cadre et des conditions de vie précaires, qui confèrent un visage multiple à la pauvreté rurale. Il évalue les différentes démarches jusque-là implémentées par l'Etat et les praticiens du développement, pour « améliorer » le sort des zones rurales, et aboutit à la conclusion qu'elles pêchent toutes par la non intégration et la non systématisation d'une approche participative dans l'élaboration, la mise en oeuvre et l'évaluation des politiques de développement. En guise d'amélioration, il propose d'une part, que les décideurs et les praticiens intègrent et systématisent l'approche participative en « re »-mettant les populations locales au centre de leurs travaux, et d'autre part que l'encadrement juridique de ces activités soit amélioré.

Jules DURUFLE14(*) met en évidence les circonstances d'adoption des Programmes d'Ajustement Structurels (PAS) par les Etats d'Afrique (Sénégal, Côte d'Ivoire, Madagascar) et leur impact sur le développement socio-économique desdits Etats, notamment :

· le relèvement des prix des produits vivriers ;

· la vulnérabilité des producteurs directement exposés aux variations des cours mondiaux ;

· la diminution des subventions à l'activité agricole (intrants, salaires) ;

· les systèmes de compensation et de subvention agricole déguisés par les pays du Nord ;

· l'extraversion de l'économie et l'endettement croissant.

Pour ce qui est spécifiquement de l'agriculture, l'auteur propose une rationalisation des prix, pour garantir une montée en puissance de la croissance économique globale et de la production agricole, ainsi qu'un encadrement étatique rationnel de l'activité agricole.

Sur la même thématique, le chercheur Camerounais Jean Marc ELA15(*), dénonce la marginalisation accentuée du monde rural par l'appareil gouvernemental. Marginalisation qui se caractérise par la politisation de la question agricole, qui confère un large éventail d'avantages à l'élite dirigeante, laissant l'agriculteur abandonné à son propre sort, par une absence criarde d'encadrement et de subventionnement adéquats de l'activité agricole.

Par la suite, l'auteur dénonce sans ambages, le paradoxe de la dégradation incessante du cadre et des conditions de vie des paysans, alors même que l'agriculture contribue toujours remarquablement au financement du fonctionnement de l'Etat et à l'entretien de ses agents ; preuves que les paysans ne tirent toujours pas judicieusement ou équitablement profit des prix des produits agricoles sur les marchés mondiaux, et que les ressources accumulées dans les offices de commercialisation sont utilisées à des investissements qui ne portent pas réellement sur les préoccupations d'épanouissement et d'émancipation du monde rural.

Pour remédier à cet état de fait, le sociologue camerounais propose de réévaluer et de redéfinir la relation Etat-société ou Etat-paysannerie, qui doit être encore fondée sur une intégration des paysans via une approche participative dans la formulation, la mise en oeuvre et l'évaluation des politiques de développement; et un encadrement voire un accompagnement adéquat, propice à leur responsabilisation, aux fins d'un meilleur accès aux bénéfices des fruits de la production.

Ce sont ces mêmes idées qu'il expose dans l'ouvrage intitulé l'Afrique des villages, Edition Karthala paru en 1981.

Le Professeur Wilfred AWUNG NDONGKO16(*) agroéconomiste camerounais, explore la thématique fondamentale du développement économique des Etats en général, et ceux du tiers monde, dont le Cameroun en particulier. Il pose précisément le problème de l'absence de coordination entre la recherche en sciences sociales et la formulation des politiques de développement au Cameroun qui, de ce fait néglige la contribution inestimable de la recherche dans l'accélération du développement socio-économique d'un pays. Il poursuit son exposé par l'analyse, d'une part, du Code des Investissements du Cameroun, qu'il propose d'ailleurs de réformer eu égard aux problèmes de transfert de technologie, d'assistance technique et de transfert de fonds ou le rapatriement des bénéfices que ledit code pose, et d'autre part, celle des relations entre le gouvernement, les hommes d'affaires nationaux et étrangers avec en toile de fond, une présentation sommaire de l'économie camerounaise dans sa structure et ses principes.

Enfin, le Professeur TOUNA MAMA17(*), économiste et conseiller spécial du Premier Ministre de la République du Cameroun, scanne le potentiel économique de l'Etat camerounais et indique des pré-requis pour son développement. Il y démontre en effet que les politiques de planification abandonnées suite à la période de crise de 1986-1987 n'ont pas atteint leurs objectifs d'où l'utilité de revenir à une logique à la fois réaliste et prospective pouvant se traduire en termes de programmation économique et budgétaire et d accent mis sur la formation des jeunes et la création d'emplois points d'ancrage véritables d'un développement à la fois quantitatif et qualitatif de notre pays.

* 13 CHAMBERS Robert, Développement rural : la pauvreté cachée, Edition Karthala, 1990

* 14 DURUFLE Jules, L'Ajustement structurel en Afrique, Edition Karthala, 1988

* 15 ELA Jean Marc, Dans l'ouvrage intitulé, Quand l'Etat pénètre en brousse : la riposte paysanne à la crise, Edition Karthala, 1990

* 16 AWUNG NDONGKO Wilfried, les réflexions sur les politiques économiques et le développement du Cameroun, éditions Sopecam, 1985

* 17 TOUNA MAMA, L'économie camerounaise : pour un nouveau départ, éditions Afrédit, 2008

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