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La gestion durable de la filière cacao dans la région du centre du Cameroun : le cas du bassin de production de la Lékié.

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par Dieudonné MBARGA
Intitut des Relations Internationales duCameroun-IRIC/Yaoundé 2 - Master 2 « Coopération internationale, Action humanitaire et Développement Durable »  2011
  

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Paragraphe 2 : Le nécessaire renforcement de la promotion de certains ingrédients de socialisme dans la donne libérale

Le capitalisme qui, en économie cacaoyère, s'exprime en termes de libéralisme, signifie la recherche effrénée du profit. A première vue, ce dernier se présente dans le cadre de cette étude comme une entorse à l'essor de la cacaoculture et de l'épanouissement du planteur.

Point 1 : Le contexte et les enjeux de cette nécessité

La gestion libérale de l'économie cacaoyère a entrainé une série de blocages structurels sur le plan social et économique. La dégradation permanente du pouvoir d'achat de l'agriculteur, son déclassement par rapport aux salaires des centres urbains, ont contribué peu à peu à dévaloriser le métier de planteur. Comme les autres régions soumises à la monoculture industrielle, la zone cacaoyère n'a été considérée par les planificateurs, que comme un secteur de pur prélèvement financier. L'économie cacaoyère ignore les conditions globales d'existence du planteur. Elle ne s'intéresse à sa vie que comme une force de travail, elle n'est pas orientée vers la modernisation radicale des campagnes. Dans cette perspective, Jean Marc ELA affirme que : « le cacao n'a pas induit autre chose qu'une économie de traite et un déclassement progressif des paysans ».

D'où la nécessité de son humanisation dont l'objectif est de remettre le producteur de cacao au centre de son activité et de le motiver en permanence. Il y va de la survie de l'activité. Car comment continuer de s'investir dans une activité qui n'a, apparemment, plus aucun mérite aux yeux d'une société à qui elle procure pourtant d'importantes et précieuses ressources financières? Pourquoi continuer de se sacrifier pour une activité qui ne rapporte rien du tout, sinon pas grand chose ? C'est dans la réponse à ces questions majeures que s'apprécie la nécessité de l'humanisation du capitalisme qui de nos jours, prévaut en économie cacaoyère, par la convocation et la promotion de certains ingrédients de socialisme.

Point 2 : Les implications de ce nécessaire renforcement

Le renforcement de la promotion de certains ingrédients de socialisme dans la donne libérale incombe de prime à bord à l'Etat responsable de l'encadrement de tous les autres acteurs ainsi que la diffusion et la régulation des pratiques salutaires à l'émancipation d'une gestion durable.

De façon concrète il s'agit pour l'Etat, dans le sens d'une meilleure et juste redistribution des fruits de leur labeur, d'accompagner les bassins de production dans la transformation et l'amélioration de leur cadre de vie, en les dotant d'infrastructures viables (routes, électricité, adductions d'eau, hôpitaux, écoles...), éléments satisfacteurs et motivateurs à la pérennité de culture du cacao. Car, si les populations ressentent, comme c'est le cas de Ekekom, localité périphérique de Sa'a, village natale de M. NDONGO ESSOMBA, grand producteur de cacao devenu par ailleurs Honorable Député ; que c'est grâce à leurs efforts dans l'activité cacaoyère qu'ils ont telle ou telle autre infrastructure (route, centre de santé, établissement scolaires...), elles ne s'en trouveront que motivées et s'éloigneront de l'idée de l'abandonner un jour.

Et dans cette impulsion, il est question de faire glisser les activités d'encadrement et de commercialisation dans la logique de l'économie sociale et solidaire. Celle-ci regroupe les activités de coopératives, des mutualités et des associations. L'éthique en vigueur sur ce plan vise la finalité de service aux membres et à la collectivité, plutôt que de profit, l'autonomie de gestion, la démocratisation du processus de décision, la primauté des personnes et du travail sur le capital dans la répartition des revenus ; le but ultime étant de neutraliser l'égocentrisme de certains acteurs afin de mutualiser et de faciliter le bénéfice des services essentiels (entretien phytosanitaire, santé...).

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote