Analyse de la filière anacarde au Burkina Faso: état des lieux et perspectives.( Télécharger le fichier original )par Christian KABORE Lund University/TRAPCA - diplome intermédiaire en droit et politique du commerce international 2015 |
3-2 TransformationLe maillon transformation demeure peu structuré. Les femmes y occupent une place importante. C'est en 1984 que l'on assiste pour la première fois à l'implantation du premier atelier villageois de transformation. Plus tard, 45 autres unités de transformation traditionnelle ont été installées, employant chacune 25 à 30 femmes22(*). La transformation de l'anacarde se réalise essentiellement dans les régions des Hauts Bassins et des Cascades. La capacité de transformation de l'anacarde au Burkina Faso est estimée à 10 000 tonnes par an. Cependant, les quantités transformées représentent moins de 50% de cette capacité et 10% du volume de la production des noix23(*). En 2012, l'on dénombrait dix unités de transformation industrielles installées. La plus grande unité de transformation est la Société de Transformation Industrielle de l'Anacarde à Banfora (SOTRIA-B), qui a ouvert ses portes en 2006. En 2012, elle employait 2 000 personnes dont 90% de femmes. Divers types de produits sortent de ces industries dont les amandes blanches conventionnelles et les amandes grillées destinées au marché sous-régional et international, les amandes blanches bio-certifiées pour le marché Européen et les pâtes de cajou, le caramel, le savon pour le marché local. 3-3 Exportation3-3-1 Evolution des exportationsLe graphique 2 suivant permet de suivre l'évolution, entre 1995 et 2003, des exportations, toutes natures24(*) de noix de cajou et des noix décortiquées (amandes). Source : construit par l'auteur à partir des données extraites de WITS UN Comtrade 2013 Au graphique 2 ci-dessus, on observe que les exportations de noix de cajou toutes natures ont eu une évolution non linéaire entre 1995 à 2010, atteignant des niveaux élevés durant les années 1997, 1999 et 2003, puis entre les années 2007 et 2010. Les valeurs des exportations sont restées cependant inférieures à 10 000 000 $US. A partir de 2010 on observe une augmentation très importante des exportations qui dépassent en 2011 la barre de 60 000 000 dollars US, soit environ 30 000 000 000 de francs CFA. Cette croissance exceptionnelle en 2011 serait imputable au transit de la noix brute de la Côte d'ivoire par le Burkina Faso, qui est ensuite enregistré comme étant un produit burkinabè parce que soumis au certificat d'origine25(*). En effet, les problèmes politiques de la Côte d'ivoire ont entraîné l'installation d'opérateurs ivoiriens sur le territoire burkinabè qui exportent la noix brute à partir du nord de la Côte d'ivoire en passant par Bobo-Dioulasso en direction du Port de Tema au Ghana et de Lomé au Togo. Les exportations rechutent en 2013 pour se placer entre 50 000 000 et 60 000 000 $US. Les exportations des noix transformées, quant à elles, sont restées stables avec des valeurs faibles jusqu'en 2010 où elles connaitront une croissance remarquable. Elles dépasseront la valeur de 10 000 000 dollars US en 2013, soit environ 5 000 000 000 de FCFA. Cette croissance est due à l'implantation de nouvelles unités de transformation et à la demande internationale de plus en plus croissante. * 22SUTTER Pierre Luc; Juillet 2010 * 23Ministère de l'agriculture et de la sécurité alimentaire; Avril 2013 * 24 Fraiches, sèches, décortiquées ou non * 25 Agence pour la Promotion des Exportations du Burkina ; décembre 2012 |
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