Analyse de la filière anacarde au Burkina Faso: état des lieux et perspectives.( Télécharger le fichier original )par Christian KABORE Lund University/TRAPCA - diplome intermédiaire en droit et politique du commerce international 2015 |
II. EMERGENCE ET DEVELOPPEMENT DE LA FILIERECette partie fait une présentation de l'anacarde à travers son historique et sa description. Elle analyse brièvement les étapes de la chaîne de valeur depuis la production jusqu'à la commercialisation en passant par la transformation. Elle précise, par ailleurs, le rôle joué par le pouvoir public dans l'organisation de la filière. 2-1 HistoriqueLa culture de l'anacardier a été introduite au Burkina Faso à partir des années 1960 dans le cadre du reboisement et de la recherche5(*). La noix de cajou a été considérée comme « un élément économique » à partir de 1981 avec « le projet anacarde » financé par la Caisse Centrale de la Coopération Économique (CCCE)6(*) et le Centre de Formation et de Promotion Professionnelle Agricole (CFPPA). Ce projet a initié des techniques simples de traitement des noix pour l'extraction des amandes en mettant en place une stratégie de décorticage. Des femmes furent formées pour ce projet. Ensuite, les autorités burkinabè lancèrent en 1997 un programme de développement de la filière anacarde qui visait à planter un million de plants d'anacardier. 2-2 Description de l'anacardeL'anacardier, au Burkina Faso, est un petit arbre d'environ six mètres de haut au feuillage dense, persistant, vert foncé, avec une écorce rugueuse et grise. Originaire du nord-est du Brésil, il commence à donner des fruits en mi-saison sèche et son fruit, l'anacarde, se consomme frais mais s'avère toxique quand il est associé au lait. Les sols profonds et bien drainés sous un climat semi-aride tropical lui conviennent. L'anacardier pousse entre 0 et 1000 mètres d'altitude, sous une pluviométrie annuelle de 500 à 1800 mm sur 4 à 8 mois7(*). Il réagit favorablement au climat sec et chaud et exige, pour sa fructification, une saison sèche bien marquée sur 4 à 6 mois et une faible humidité de l'air. La production des fruits débute à partir de la troisième année et la durée de vie économique des plantations est de 25 ans en moyenne. Les rendements peuvent atteindre 600 Kg de noix par ha8(*). Quelques images Image 1 : anacardier Image 2 : anacarde Image 3 : amandes blanches
Source : www.27avril.com/anacarde 2-3 Organisation de la filière2-3-1 Organisation de la productionL'anacardier est principalement représenté dans les quatre zones de grandes productions qui sont : les régions des Cascades, du Sud-ouest, des Hauts-Bassins et du Centre-Ouest (image 4). Les plantations sont gérées par des groupements de producteurs qui se distinguent en deux catégories : les petits et moyens producteurs qui sont les plus nombreux et les grands producteurs. Les premiers cultivent sur des superficies de moins de 20 hectares (51,4% des vergers sont très petits, 43,3% sont petits et 5,1% sont moyens). Les seconds cultivent de grands vergers qui occupent 0,2% de la superficie totale ; ce sont généralement des commerçants et des acteurs qui se sont positionnés comme "des agro businessmen"9(*). Les semences et les plants sont fournis par des privés, les directions provinciales en charge de l'environnement et par l'Institut de l'Environnement et de Recherches Agricoles. La collecte des noix de cajou s'étend de janvier à mai et la commercialisation sur toute l'année. Plusieurs Organismes Non Gouvernementaux (ONG) et bailleurs de fonds accompagnent les acteurs par le biais de projets et de programmes portant essentiellement sur des appuis aux micro-entreprises de transformation et à travers des formations et conseils. C'est le cas de l'Organisme de Contrôle et de Certification pour l'Agriculture Biologique qui accompagne les acteurs dans la certification de leurs produits. D'autres structures comme la Société Néerlandaise de Développement, la Maison de l'Entreprise du Burkina Faso, l'Organisation Chrétienne de Secours et Développement, l'Institut Africain pour le Développement Économique et Social et l'Alliance pour le Cajou Africain (ACA) assistent les acteurs au niveau de tous les maillons de la filière. Image 4 : Grandes zones de production de l'anacarde Source : RONGEAD (2013) * 5 Centre Technique Forestier Tropical (CTFT) * 6 Actuelle Agence Française de Développement (AFD) * 7 SUTTER Pierre Luc ; Juillet 2010 * 8 Ministère de l'agriculture et de la sécurité alimentaire; Avril 2013 * 9 Ministère de l'agriculture et de la sécurité alimentaire; Avril 2013 |
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