1.1.5 Le travail, la formation : Entre motivation ou besoin
d'occupation
Une période de détention reste un moment
difficile à supporter, il est nécessaire à l'homme de
pouvoir se rendre utile mais l'isolement auquel il fait face reste
délicat et a un impact différent selon la personnalité.
L'administration pénitentiaire doit s'efforcer
d'assurer une activité professionnelle au détenu qui le souhaite.
Le travail procuré à une personne détenue tient compte du
régime pénitentiaire auquel elle est soumise, des besoins de
l'établissement et de la situation locale de l'emploi. Le travail n'est
pas obligatoire, il doit être formulé sur une demande au Chef de
Détention et son CPIP, la direction de la prison est le seul
décisionnaire de l'attribution de l'emploi, la motivation et le
comportement du détenu sont des enjeux importants pour l'obtention d'un
emploi, le poste est ensuite choisi en fonction des capacités de la
personne détenue, de ses perspectives de réinsertion, de sa
situation familiale et de l'indemnisation éventuelle qu'elle doit verser
aux parties civiles.
En effet, le travail est généralement
proposé aux détenus (personnes jugées). Les formes sous
lesquelles l'administration pénitentiaire organise le travail en prison
sont au nombre de trois : - Le régime de concession : l'administration
passe un contrat avec des entreprises à qui elle
procure la main-d'oeuvre pour une production
donnée. - Le régime de Régie Industrielle des
Etablissements Pénitentiaires (R.I.E.P.) : le travail est
accompli sous le contrôle direct de
l'administration - Le régime du service général : il
consiste quant à lui à accomplir des travaux d'entretien à
l'intérieur des locaux de détention.
Le détenu qui travaille en prison peut dépendre
d'une entreprise privée ou directement de son établissement
pénitentiaire, le détenu reçoit sa
rémunération nette sur son compte nominatif, il est
nécessaire de préciser que le Code du travail ne s'applique pas
au travail en détention, ils signent un acte d'engagement et non un
contrat de travail.
Mais comme le dit Sophie SARRE1, les places sont
chères en prison, le travail est l'un des moyens de lutter contre
l'ennemi numéro un du prisonnier, l'ennui. Parce qu'il permet de
bénéficier de remises de peine supplémentaires, parce que
le défraiement qu'il offre permet de cantiner, d'aider peut être
une famille dehors, d'éviter, dedans, de tomber sous le joug des
caïds du lieu ou encore de commencer à indemniser de possibles
victimes. De plaire enfin, au juge d'application des peines, mais cela reste un
parcours de galérien sanctionné par un salaire de sans droits,
mais il ne dit rien du parcours professionnel que le détenu sera capable
d'avoir une fois dehors. L'emploi au dedans et celui une fois sorti
étant sans corrélation, il ne permet pas à une
réelle avancé dans son projet de vie.
Le travail en prison représentant des
rémunérations brutes versées en 2014, de 59 735 540
€, une somme pour 3 894 885 journées travaillées, ce qui
fait une rémunération moyenne journalière de 15.37€
un taux journalier bien faible, mais comme le souligne, Mr N, détenu
travailleur d'un établissement pénitentiaire, même si le
travail ne rapporte pas beaucoup, il permet de s'occuper et d'éviter de
penser. Un réel besoin d'occupation ou besoin de prouver sa motivation :
le travail est essentiel pour le moral des détenus. Selon
l'administration pénitentiaire, en 2014, 23 423 personnes
détenues ont eu en moyenne une activité
rémunérée, ce qui représente un taux d'emploi de
30%. Pourtant, vivre en prison coûte cher et, pour un bon nombre de
condamnés, la rémunération liée à un travail
en détention est la seule ressource possible pour répondre
notamment aux dépenses de cantine. Des formations sont également
présentes en prison, depuis le 1er janvier 2015, l'Etat
transfert des compétences aux régions pour la formation
professionnelle des détenus, le cadre juridique de la formation
professionnelle en détention est défini par plusieurs circulaires
successives (1995-2003-2008) et s'inscrit dans les principes définis
dans la loi pénitentiaire de 2009 et des règles
Européennes que la France applique.
Il est précisé dans le rapport de
l'IGAS2, qu'il est nécessaire de laisser le temps à
l'acculturation réciproque entre les conseils généraux et
l'administration pénitentiaire avec une offre de formation plus
conséquente et orientée vers l'emploi.
Ces actions de formations présentes dans les prisons,
permettent l'accompagnement des détenus dans des formations collectives
ou individuelles afin d'accroitre leurs connaissances
et leurs compétences, en 2014 22 514 personnes
détenus en ont bénéficié, dont :
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1/ Avocate à la cour
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