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La qualification d'investissement au regard de la jurisprudence arbitrale internationale: entre conceptions subjectives et objectives.

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par Elie-Joël ILONGA MONDELE
Université de Kinshasa (UNIKIN) - Licence en droit économique et social 2015
  

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4. DELIMITATION

Ensemble avec REZSOHAZY, pensons que « toute démarche se procède fatalement par un découpage de la réalité. Il n'est pas possible d'étudier, de parcourir tous les éléments influents jusqu'aux extrêmes limites de la terre, et jusqu'au début des temps »31.Ainsi, il convient de restreindre notre champ d'investigation, pour en situer les cadres chronologique (délimitation temporelle), géographique (délimitation spatiale), et conceptuel ou thématique.

Dans le temps, nous prendrons en compte la période allant de 1997 (une année ou' il a été soulevé pour la première fois la question de qualification de l'investissement devant

30ONGUENE ONANA, op.cit, p.60.

31 REZSOHAZY R., « Théories et critiques des faits sociaux », La renaissance du livre, Bruxelles, 1971, p.68.

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une juridiction arbitrale internationale, en l'occurrence dans l'affaire Fedax NV c/ Venezuela) jusqu'à ce jour.

Du point de vue spatial, il s'agira de l'investissement privé international, c'est-à-dire pratiqué au niveau universel. Celui-ci est un instrument de coopération économique et un appoint indispensable aux efforts de développement nationaux et internationaux.32

Cela s'explique au nombre impressionnant de leur volume dans le monde33.

Dans un cadre conceptuel ou thématique, nous nous intéresserons sur la

jurisprudence arbitrale d'investissement c'est-à-dire aux sentences arbitrales des tribunaux arbitraux d'investissement, qu'ils soient institutionnels (ex. CIRDI, la chambre du commerce international etc.) ou ad hoc (la CNUCDI) auxquelles les parties en cause ont soulevé le problème de qualification d'investissement.

Ainsi dit, la matière que nous traiterons dans le cadre de la présente étude fait partie du droit des investissements internationaux ou droit international des investissements. Un domaine s'inscrivant dans la protection des actifs développés sur un territoire étranger, et dont l'évolution a été facilitée par l'extraordinaire expansion des traités bilatéraux relatifs à la promotion et la protection des investissements, l'apparition des pôles économiques sous l'impulsion des traités d'intégration régionale, la multiplication des zones de libre-échange aussi bien multilatérales que bilatérales, et le développement spectaculaire de l'arbitrage transnational34c'est-à-dire des accords internationaux d'investissement (AII).

32 Lire utilement le consensus de Monterrey sur le financement du développement, conférence tenue du 15 au 22 Mars 2002 à laquelle ont pris part une soixantaine de chefs d'Etat et de gouvernement représentant aussi bien les pays du Nord ou du Sud ainsi que les responsables des institutions spécialisées des Nations-Unies.

33Rapport du CNUCED sur l'investissement dans le monde en 2015 : réformer la gouvernance de l'investissement international. Ce document nous renseigne que les entrées mondiales de l'investissement étranger s'établiraient à 1230 milliards de dollars ( avec une perspective de 1500 milliards en 2016 et 1700 milliards en 2017), et dont les facteurs les plus importants sont : le renforcement de la croissance économique dans les pays développés, les effets positifs sur la demande de la baisse de prix de pétrole et des politiques accommodantes, et le maintien des mesures de promotion et de libéralisation de l'investissement. Il y a lieu de préciser que plus de la moitié, soit 681 milliards proviennent des pays en voie de développement.

34FERHAT HORCHANI, (dir), Ou' va le droit de l'investissement : désordre normatif et recherche d'équilibre, actes du colloque organisé à Tunis les 3 et 4 Mars 2006, Paris, éd. Pédone, p.1.

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Accroissement des A.!.! signés de 1980 - 201435

En définitive, le droit international des investissements est l'ensemble des règles régissant les rapports entre un Etat dit « Etat d'accueil » ou « Etat - hôte » ou encore

« Etat récepteur » et un investisseur privé étranger fondés soit sur le contrat
d'investissement conclu par les deux, soit sur l'accord international d'investissement (AII) liant le premier Etat et l'Etat de nationalité de l'investisseur, soit encore sur la loi nationale de protection des investisseurs (code des investissements)
.

De ce point de vue, le droit international des investissements est un ménage à trois(3) mettant en scène l'Etat d'accueil, l'investisseur étranger et l'Etat d'origine de ce

35 Selon le rapport du CNUCED sur l'investissement au niveau mondial, op.cit, les AII ont continué de s'intensifier. Ils ont atteint un nombre total de 3271 (2926 Traités bilatéraux d'investissement (TBI) et 345 à la fin de l'année 2014.

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dernier.36

Commentaire

Ce schéma est la démonstration des relations existant entre les principaux acteurs du droit international des investissements. Précisons qu'un investissement, sur un territoire étranger doit nécessairement obtenir l'agrément ou l'autorisation de l'Etat récepteur, lequel a la latitude de déterminer le cadre d'action de son exercice, et ce en vertu de l'article 2-2 de la charte des droits et devoirs économiques des Etats qui dispose :

« Chaque Etat a le droit : de réglementer les investissements étrangers dans la limite de sa juridiction nationale et d'exercer sur eux un contrôle en conformité avec ses lois et règlements et conformément à ses priorités et objectifs nationaux ».37

36SOEONARD P., La protection internationale des investissements étrangers : quel impact sur les politiques publiques des Etats d'accueil, Mémoire de master, Université Paris X- Nanterre, p.19.

37Charte des droits et devoirs économiques des États, Résolution AG 3281 (XXIX), Doc Off AGNU, 29e session, supp n° 31, Doc NU A/9946, (1974), 53[La Charte].

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En revanche, L'Etat-hôte est tenu de garantir une sécurité et une protection à l'investisseur étranger, comme le dit Dominique CARREAU:

« The purpose of the international law of the investment is to protect the investment abroad and to grant a minimum treatment to allow their functionning and grant than legal and physical safety ».38

Celles-ci puisent leur source dans les principes coutumiers de droit international et aux standards minimum de protection internationale qui sont : un traitement juste et équitable, non discriminatoire, un traitement national, interdiction d'exproprier l'investisseur sans indemnité juste et effective, une clause de la nation la plus favorisée de l'investissement. Ces principes ont été institués pour éviter que l'investisseur demeure, selon l'expression de Mosche HIRSCH, « hostage to the host state ».39

L'investisseur étranger est tenu quant à lui aussi, une fois autorisé à exercer son activité, de respecter ses engagements contractuels, la législation de l'Etat d'accueil, les droits de l'homme ainsi que les normes environnementales.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand