III : Les défis au programme de la croissance
inclusive
Le programme de croissance inclusive comporte un large
éventail essentiellement représenté en cinq défis
qui sont les suivants :
1 : Infrastructure
Les défis liés au développement et
à la maintenance inclusifs d'infrastructures ont trait à la
conception des projets et à l'approche opérationnelle en
matière de projet, aux restrictions de financement, aux priorités
et aux environnements réglementaires.
L'amélioration des infrastructures, y compris un
environnement réglementaire fonctionnel, sera de nature à
accroître la compétitivité et la productivité d'un
pays, à faire baisser le coût des activités commerciales et
à faciliter les échanges et les investissements directs
étrangers. Par ailleurs, elle renforcera l'intégration
économique et sociale tout en créant des opportunités
d'emploi pendant la mise en oeuvre et les opérations des projets. Enfin,
elle viendra aussi appuyer la prestation des services sociaux et contribuer
à la croissance inclusive.
Le développement de l'infrastructure rurale se traduit
par un large éventail de répercussions sur les ménages,
les collectivités, les revenus des entreprises ainsi que sur d'autres
indicateurs de la qualité de vie. Les populations des petits
États, des États fragiles et des pays dépourvus de
littoral demeurent pour la plupart mal desservies. C'est lorsqu'ils assurent la
connectivité entre les groupes défavorisés et
marginalisés, créent des opportunités
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d'emploi pour l'approvisionnement en main-d'oeuvre, en
intrants et en services et qu'ils assurent la protection des groupes
vulnérables que les projets d'infrastructure peuvent induire une
croissance inclusive.
2 : Intégration régionale et
commerce
L'intégration et le commerce offrent des
opportunités de renforcement des capacités productives des
économies d'un pays, créent des économies d'échelle
et améliorent la compétitivité.
Les politiques et/ou les réglementations en
matière d'intégration régionale et de commerce donnent de
la valeur ajoutée aux produits de base d'un pays susceptibles d'avoir
des répercussions positives sur le programme de croissance inclusive.
Les régions les plus défavorisées sur le plan du transport
terrestre, des TIC, des réseaux d'approvisionnement en eau et en
électricité verront une inclusion plus forte.
L'intégration régionale permet de créer de vastes espaces
économiques compétitifs attractifs pour les investisseurs, et se
traduisent par une augmentation de l'emploi ainsi qu'une forte mobilité
transfrontalière des populations. L'infrastructure du transport favorise
la croissance inclusive de façon à ce qu'elle permette aux
entreprises et aux agriculteurs d'accéder aux marchés, de
contribuer au redressement des déséquilibres régionaux au
sein des pays, ou de relier les petites économies et/ou les États
fragiles à un pôle économique régional.
La construction d'infrastructures socioéconomiques et
la prestation de services le long des routes ainsi que l'intégration de
pistes rurales dans la conception des projets contribuent à
l'amélioration du caractère inclusif des interventions.
3 : Activités de développement du secteur
privé
Les activités de développement du secteur
privé ont un caractère transversal et contribuent à
promouvoir la croissance inclusive au niveau de l'ensemble des secteurs
économiques et des entreprises de toutes tailles, des PME aux grandes
sociétés, tout en générant la croissance, des
emplois et des opportunités pour la majorité des gens, notamment
pour les pauvres.
La plupart des grandes entreprises africaines sont
concentrées dans un petit nombre de pays à revenu
intermédiaire, alors que les petites entreprises et le secteur
informel
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dominent au sein du secteur privé. Bon nombre de
moyennes entreprises (65 %) mènent leurs activités au sein de ce
secteur dont les entreprises représentent plus de 40 % de
l'économie. Ce secteur offre des opportunités économiques
à la majorité des gens et aux groupes vulnérables et
participe à la réalisation du programme de croissance inclusive
(Groupe de la Banque Africaine de Développement, Note d'information 6,
Programme de la croissance inclusive, 10 Avril 2012).
Afin d'accroître leur contribution à la
création d'un plus grand nombre d'emplois, à la création
de la richesse, de la valeur ajoutée, ainsi qu'à l'utilisation
des matières premières locales, à la formation du capital,
aux recettes publiques et aux recettes d'exportation, les entreprises doivent
gagner en taille en vue de donner une impulsion à la croissance à
large assise et de permettre au secteur privé de se développer
afin de promouvoir la croissance inclusive durable.
4 : Faiblesse des institutions et instruments de
gouvernance
En matière de gouvernance, la croissance inclusive
nécessite la mise en place de normes et standards visant à
favoriser la mobilisation des ressources, l'édification d'institutions
solides, l'institutionnalisation de la transparence et à assurer l'appui
à la participation citoyenne et à la responsabilité
démocratique en vue d'un meilleur ancrage de la croissance à
large assise.
Pour une mise en place efficace d'un cadre
macroéconomique viable grâce à une gestion judicieuse de
ses finances publiques, un pays a besoin d'institutions solides dotées
des capacités et des ressources requises. Le renforcement de
l'environnement des affaires grâce à un cadre juridique et
réglementaire propre à faciliter l'exécution des contrats
ainsi que la protection des droits de propriété encouragera la
création d'emplois et contribuera à l'émergence d'une
société plus stable et plus sûre.
La croissance inclusive fait impérativement appel au
soutien à la participation citoyenne et la responsabilité
démocratique des groupes les plus démunis et vulnérables,
ainsi qu'à la démocratisation et à la
représentation de toutes les couches de la population au niveau de
l'ensemble des domaines économiques et politiques. De la notion
d'inclusion, il faut entendre aussi la participation du public au
contrôle et au suivi de la gestion des affaires publiques, notamment ceux
des ressources publiques, et le fait que les gouvernements ont
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obligation de rendre compte des actes posés dans
l'exercice de leurs responsabilités économiques et
fiduciaires.
5 : Enseignement supérieur, science et
technologie
L'enseignement supérieur scientifique et technologique,
la formation professionnelle et le développement des compétences
sont les conditions sine qua non pour atteindre le
développement. Les systèmes d'enseignement supérieurs d'un
pays doivent s'attaquer aux défis liés à l'accès,
à la qualité et à l'adéquation avec les besoins
spécifiques du pays en question.
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