2-1 : Banque Mondiale
La Banque Mondiale évoque la croissance inclusive
pour désigner le rythme et le schéma de la croissance
économique, concepts interdépendants et évalués
simultanément. Selon l'approche de la Banque mondiale, une croissance
économique forte est nécessaire pour réduire la
pauvreté absolue. Néanmoins, pour que cette croissance soit
durable, elle doit concerner un large éventail de secteurs et de vastes
pans de la population active d'un pays. Cette définition implique
l'existence d'un lien direct entre les déterminants
microéconomiques et macroéconomiques de la croissance. De ce
point de vue, la croissance inclusive met l'accent sur l'emploi
productif, plutôt que sur l'emploi en soi ou la redistribution des
revenus. La croissance de l'emploi résorbe le chômage et
accroît les revenus, tandis que la croissance de la productivité
peut augmenter le niveau de rémunération des salariés et
des travailleurs indépendants.
2-2 : Banque Asiatique de Développement
(BAD)
La BAD a adopté une stratégie d'entreprise
(Stratégie 2020) dont l'un des principaux objectifs est de promouvoir la
croissance économique inclusive. Dans ce cadre, la croissance inclusive
est un concept qui va au-delà d'une croissance à large assise. Il
s'agit d'une « croissance qui non seulement crée de nouvelles
possibilités économiques, mais qui assure aussi
l'égalité d'accès à ces opportunités
à tous les segments de la société, et notamment aux
pauvres » (Ali et Hwa Son, 2007). Un épisode de croissance des
revenus est considéré comme inclusif dès lors qu'il : i)
permet la participation (et la contribution) de tous les membres de la
société, en mettant l'accent sur la capacité des pauvres
et des catégories défavorisées à prendre part
à la croissance (l'aspect non discriminatoire de la
croissance), ce qui implique le fait de porter l'attention sur le processus de
croissance ; et ii) est associé à un recul des
inégalités dans les dimensions non monétaires du
bien-être qui sont particulièrement importantes pour promouvoir
les opportunités économiques, y compris l'éducation, la
santé, la nutrition et l'intégration sociale (l'aspect de la
croissance inclusive
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qui réduit les désavantages), ce qui
implique le fait de s'intéresser plus particulièrement aux
résultats de la croissance.
2-3 : Banque Africaine de Développement
(BAD)
La Banque Africaine de Développement (BAD)
définit la croissance inclusive comme étant une croissance
économique dont le résultat a plus de possibilités de
développement socio-économique durable pour le plus grand nombre
de personnes, de régions et de pays, protégeant en même
temps les groupes vulnérables, tout ceci dans un environnement
d'équité, de justice égale, et de pluralité
politique.
2-4 : Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD)
Le Programme des Nations Unies pour le développement
(PNUD) a récemment rebaptisé son Centre international en faveur
des pauvres à Brasília, Brésil, en Centre international de
politiques pour la croissance inclusive (IPC-IG), dont les travaux s'inspirent
du principe selon lequel des sociétés plus égalitaires
obtiennent de meilleurs résultats en termes de développement.
Selon le PNUD, la croissance inclusive est considérée à la
fois comme un résultat et comme un processus. D'une part, elle permet
à chacun de participer au processus de croissance, en intervenant dans
la prise des décisions et en étant acteur de la croissance.
D'autre part, la croissance inclusive procure des avantages qui sont
équitablement partagés. Elle implique donc une participation et
une mise en commun des avantages.
La notion de croissance inclusive sous-entend l'action de
favoriser l'autonomie des citoyens grâce à un taux d'emploi
élevé, l'investissement dans les compétences, la lutte
contre la pauvreté, la modernisation des marchés du travail et
des systèmes de formation et de protection sociale pour aider tout un
chacun à anticiper et à gérer les changements, et le
renforcement de la cohésion sociale. Il est également crucial de
veiller à ce que les fruits de la croissance économique profitent
à toutes les régions de l'Union, y compris à ses
régions ultrapériphériques, afin de renforcer la
cohésion territoriale. Il faut garantir à tous un accès et
des perspectives tout au long de la vie.
Les différentes définitions de la croissance
inclusive font toutes référence à de nouvelles approches
pour lutter contre les inégalités sociales, en particulier dans
le monde en développement. Il s'agit notamment des
inégalités de revenu et des actifs, à la fois
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financiers et humains, des inégalités
d'accès à l'éducation, à la santé et aux
opportunités économiques ainsi que pour tous les aspects de la
vie. La croissance inclusive tient compte des paramètres suivants :
âge, genre, différences régionales ou géographiques,
ainsi que l'équilibre entre secteurs.
II : Caractéristiques de la croissance
inclusive
La croissance inclusive met l'accent sur le taux et le type de
croissance, deux facteurs devant être abordés ensemble, car ils
sont liés. Des taux élevés de croissance économique
durable à long terme sont nécessaires pour réduire la
pauvreté et doivent être accompagnés d'une augmentation des
emplois productifs pour réduire à l'égalité. Les
politiques pour une croissance inclusive doivent traiter de l'emploi productif,
plutôt que de l'emploi en soi ou la redistribution des revenus, ce qui
génère de nouveaux emplois et de revenus pour les individus, en
contraste avec le potentiel autour de l'augmentation des salaires des personnes
employées et les dividendes pour les travailleurs
indépendants.
La notion de croissance inclusive est proche des programmes de
croissance pro-pauvres. Ces derniers se concentrent principalement sur le
bien-être des pauvres tandis que la croissance inclusive se
préoccupe des opportunités d'emploi pour les classes moyennes et
les pauvres. Il faut pour cela une vision à long terme et se concentrer
sur l'augmentation du rythme de la croissance, sur la croissance de la
productivité, et élargir la taille de l'économie tout en
uniformisant les règles de jeu pour l'investissement et accroître
les possibilités d'emplois productifs. En revanche, la croissance
pro-pauvre a traditionnellement mis l'accent sur la mesure de l'impact de la
croissance sur la réduction de la pauvreté, en analysant
différentes mesures de la pauvreté.
Le rapport sur la croissance inclusive prend en compte sept
secteurs clés à savoir :
? Emploi et opportunités : Offrir à tous des
salaires équitables et une bonne condition de travail ;
? Éducation : Pour donner aux gens les outils dont ils ont
besoin pour réussir ; ? Services financiers : Faire en sorte que leurs
épargnes en capitaux soient productives ;
? Service d'infrastructure et de santé : Pour une main
d'oeuvre mobile et connectée ;
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? Lutte contre la corruption : Afin que ceux qui le
méritent le plus soient récompensés ;
? Développement des actifs et entreprenariat : Pour
favoriser la résilience et l'innovation ;
? Impôts et la redistribution : Justes et progressifs.
Enfin, nous pouvons dire que ce n'est pas la croissance qui
importe mais la mise en oeuvre du bon type de croissance. Ainsi, la croissance
et l'inclusion peuvent aller de pair où tous les dirigeants ont la
responsabilité d'agir en ce sens afin d'atteindre les objectifs. En
travaillant sur les bonnes politiques et les bons investissements, les
entreprises et Gouvernement peuvent jouer un rôle clé pour assurer
la réalisation de la croissance inclusive.
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