CONCLUSION
La question du changement économique et social voire
même institutionnel constitue de nos jours un objet central des analyses
sur le développement. Depuis pas mal d'années, Madagascar a
essayé de trouver des voies et moyens pour parvenir à un
développement durable comme les autres pays en développement
d'Afrique et d'ailleurs.
Les dirigeants politiques Malgaches qui se sont
succédés ont apporté leur part dans le but de parvenir
à un stade de croissance soutenue et pour un développement
durable. Un bon nombre des politiques économiques telles que le PAS, le
DCPE, le DSRP ou le MAP ont été initiées à
Madagascar pour sortir le pays du gouffre de la pauvreté extrême.
Ces politiques économiques ont apporté des changements certes,
mais pas à la hauteur des attentes du pays en besoin de
développement. L'économie et la société sont
devenues fragiles et vulnérables et la pauvreté a atteint un
niveau flagrant, d'où la faible croissance avec une redistribution des
fruits de croissance non équitable. Ainsi, c'est dans ce sens que le
Gouvernement en place essaye de procéder autrement.
En 2015, la croissance économique de Madagascar a
été de 3,2% (PNUD, 2016). Mais, la croissance économique
n'est pas une fin en soi et il faut faire plus pour s'attaquer aux
problématiques multidimensionnelles de la pauvreté (OCDE, 2014).
De ce fait, le pouvoir en place annonce sa Politique Générale
(PGE) dans laquelle est tracé le Plan National de Développement
(PND). Ce dernier est un cadre de référence de
développement présentant le mode choisi ayant comme
critère « la croissance inclusive ». Cette notion de
croissance inclusive est devenue une véritable arme de différents
pays pour le développement dont fait partie Madagascar.
Au-delà d'une simple croissance du PIB, la croissance
inclusive constitue une préoccupation grandissante des politiques
publiques et se place au coeur des stratégies et des visions des pays
aussi bien développés qu'en développement. Le grand
défi pour ces derniers est de générer une croissance
économique qui profite à une large tranche de la population, avec
une attention particulière aux groupes vulnérables, en
matière, notamment, d'amélioration de l'accès à un
enseignement, des services de santé et des infrastructures publiques de
qualité. Les questions qui se sont posées ont été
donc de savoir dans quelle mesure et selon quelle répartition cette
croissance devrait profiter aux différentes catégories
socio-économiques en vue d'assurer une meilleure
réduction des inégalités ? Et de savoir ensuite si la
croissance de Madagascar a été inclusive ou non ?
Bien que la notion de croissance inclusive soit clairement
souhaitable pour asseoir un développement durable, Madagascar
présente encore une croissance non inclusive dont ont
témoigné les différents critères
d'inclusivité. La présente étude a montré que les
inégalités se creusent au sein du pays, la situation de l'emploi
reste toujours préoccupante, la corruption ne cesse d'augmenter, etc.
Étant donné que la croissance inclusive offre
aux gens des opportunités de toucher au fruit de la croissance, aussi
peu ou grand soit-il, elle est donc toujours un instrument que Madagascar doit
inclure dans son programme de développement durable.
Pour arriver à une croissance inclusive et durable,
réductrice des inégalités, promotrice d'emploi et
d'intégrité, des suggestions ont été
apportées pour son atteinte. Il s'agit notamment de mettre en place une
politique adéquate pour lutter contre les inégalités afin
de réduire significativement le creusement de celles-ci à
Madagascar. La création d'emplois de qualité est aussi un
élément essentiel et constitue l'un des grands défis
à relever pour que la croissance puisse être réellement
inclusive au même titre que la lutte efficace contre la corruption
l'est.
L'avènement des nouveaux défis de
développement à travers les ODD marque une étape
importante et une nouvelle ère pour Madagascar en matière de
lutte contre la pauvreté et des inégalités. Toutefois,
tous les programmes à entreprendre pour arriver à cet objectif
nécessitent des financements importants. Aussi bien d'origines internes
qu'externes, ces financements faciliteront le processus de la croissance
inclusive ainsi que celui du développement durable.
La limite du financement inclusif dépend principalement
de l'adhésion et de l'engagement des parties prenantes à assurer
leurs rôles respectifs : l'État comme facilitateur, les
partenaires techniques et financiers (PTFs) au titre de financeurs et les
bénéficiaires, les acteurs des diverses branches
d'activités.
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Encore, faut-il se fier quant à la durabilité du
financement inclusif ?
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